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Ces mots, à peine chuchotés, percutèrent pourtant la jeune femme de plein fouet.

MariĂ© ? Impossible. Les hybrides ne sont pas plus inscrits que moi sur les Ă©tats civils zĂ©vrins. Si je suis tombĂ©e sur un des rares hybrides acceptĂ©s de tous, je le frappe. Tant pis pour Barossa et le palot.

Elle recula à l'autre bout du lit, dubitative. Elle devait vérifier la véracité de cette information... puis voir quels avantages en tirer.

– Es-tu si particulier pour pouvoir te marier ? Que je sache, seule la petite fille du Mage Noir pourra bĂ©nĂ©ficier d'une dĂ©rogation un jour.

– Je n'ai rien de particulier, crois-moi.

– Un hybride qui me semble ĂŞtre unique en son genre et peut se marier, tu trouves pas ça particulier toi ?

Féhnaël leva les yeux au ciel, puis se redressa, une grimace douloureuse déformant ses traits.

– Tu n'y es pas allée de main morte. Et je ne suis pas unique, loin de là. Ma mère, par contre... disons qu'en temps normal, les abominations comme moi sont supprimées dès la naissance, donc, forcément, on est pas si nombreux à atteindre l'âge adulte. Quant à mon mariage... la personne qui partage ma vie a des... connexions.

– Quelles connexions ? Qui est-ce ? Pas une zĂ©vrine haut placĂ©e quand mĂŞme !

Impassible, il massa ses poignets pendant de longues secondes avant d'esquisser un sourire carnassier.

– Bien sûr que non. Je t'en dirai plus si tu t'avères digne de confiance. Je dois être sûr que tu vas pas me trahir au moment crucial de notre évasion.

– Tu penses vraiment pouvoir t'Ă©chapper d'ici ?

Taëdyl y avait cru aussi, au départ. Elle n'avait pensé qu'à ça les trois premiers jours de son emprisonnement. Bien vite, elle s'était rendue à l'évidence : cette prison ne comportait qu'une issue., trop bien gardée pour qu'une évasion puisse être envisagée sans arme.

Le murmure de l'hybride la ramena à l'instant présent. Soudain, il lui sembla fatigué, presque abattu.

– Pour le moment, c'est plus un espoir qu'autre chose. Tout comme j'espère qu'on vienne me chercher...

– Il y a au moins quelqu'un qui te cherchera. Mon frère est trop occupé, je ne l'ai pas vu depuis des mois et...

– Et le père ?

– Non, il tient trop à sa liberté. Ça l'arrangerait même plutôt que je disparaisse... Et sa progéniture avec, rétorqua-t-elle, amère. Non, j'allais dire : et encore faudrait-il qu'on puisse nous localiser. À mon avis, l'endroit est gardé secret, il y a peut-être des brouilleurs, ce genre de chose parce que... eh bien, sinon, je n'explique pas qu'une Haute-Zévrine n'ait pas encore été secourue.

Féhnaël se racla la gorge, puis détourna le regard. Il possédait encore des informations qu'elle ignorait.

– Tu es agaçant, tu le sais ça ? Tu dĂ©barques, t'es un hybride et tu sais plus de chose que moi. Balance tes infos, si on doit s'allier, autant que tu me fasses confiance le plus tĂ´t possible.

– Tu ne supportes pas qu'un mâtinĂ© en sache plus que toi, hein ?

Outrée, Taëdyl s'apprêtait à protester lorsqu'elle réalisa qu'il avait raison. La constatation lui souleva le cœur : la mercenaire s'était toujours targuée d'être encore plus tolérante que ses pairs, qui se montraient pourtant par bien des aspects plus ouverts d'esprits que les autres races. Et voilà qu'elle refusait l'idée même qu'un vulgaire hybride détienne plus d'informations qu'elle, qu'il remarque davantage de détails qu'elle.

Dire que je pensais que cette foutue société rigide et rétrograde m'influençait pas... j'étais même persuadée que rien ne pouvait influer sur mes idéaux, sur mes pensées sur... je me suis bien trompée.

– C'est pour ça que je ne peux pas te faire aveuglément confiance. Je veux garder un avantage en permanence. Pas parce que je me méfie de toi, mais parce que ça peut devenir vital pour moi. Je suis une saleté d'hybride, c'est tellement ancré dans les mentalités que...

– Même inconsciemment on en vient à vous considérer comme inférieurs. Je ne pensais pas être comme ça. Désolée.

– Je t'en veux pas, Saë aussi a eu des réflexions... désagréables à nos débuts. Et ça lui arrive encore quelquefois...

–... ta femme ou ton mari est donc Elfe Noir. Et pour avoir des connexions assez fortes pour un mariage, il ou elle est Espion. Un Espion libre et sans doute gradé. Ça explique aussi toutes tes connaissances.

Un profond soupir échappa à Féhnaël tandis qu'il levait les yeux au ciel.

Il doit ĂŞtre en train de se maudire de lâcher si facilement des indices haha !

– Tu vois, tu n'as rien à m'envier, tu sais très bien tirer des informations à partir de détails, grogna-t-il.

– Non, mais là, ça saute aux oreilles quand même. Ces sonorités...

– Parce que tu es une Elfvar, oui. On peut recentrer le sujet maintenant, non ? Tu finiras bien par tout dĂ©couvrir sur moi Ă  force. J'ai beau connaĂ®tre la thĂ©orie pour me prĂ©server, je n'ai jamais eu Ă  le mettre en pratique.

– D'oĂą la diffĂ©rence entre tes capacitĂ©s d'observation et ta tendance Ă  semer des indices. Bon, tu veux savoir quoi exactement ? Tu sais, je n'ai pas grand-chose de plus Ă  t'apprendre que ce que je t'ai dĂ©jĂ  dit tout Ă  l'heure.

Le jeune homme lâcha un nouveau soupir. Il s'humecta les lèvres avant de se passer la main dans les cheveux.

– Je n'ai pas été des plus attentifs tout à l'heure, j'en ai bien peur. J'avais... trop peur de toi. Et tu es restée très approximative.

Ils passèrent l'heure qui suivit Ă  Ă©changer Ă  voix basse. FĂ©hnaĂ«l se montrait curieux Ă  propos de tout : la longueur des couloirs, la forme des verrous, le matĂ©riel prĂ©sent dans les Ă©tranges salles — qu'il qualifia de salle d'examens —. Il s'intĂ©ressa mĂŞme Ă  la tempĂ©rature de l'eau des douches. Pourquoi ? Elle n'en avait pas la moindre idĂ©e.

Plusieurs fois, la mercenaire s'impatienta. Oui, elle Ă©tait certaine de n'avoir vu aucune fenĂŞtre. Non, elle n'avait pas la moindre idĂ©e de la ville ni mĂŞme de la planète oĂą ils se trouvaient. Certaines des questions menacèrent de lui faire perdre son sang-froid. FĂ©hnaĂ«l ne pouvait-il donc pas attendre le soir et dĂ©couvrir de lui-mĂŞme si du carrelage composait le sol des douches ? Ou si ces mĂŞmes-douches possĂ©daient une Ă©vacuation commune ou bien un tas de petites grilles ? Cet Hybride rĂ©clamait des informations que la mercenaire trouvait insignifiantes. Elle ne comprenait pas en quoi celles-ci pourraient servir.

La conversation dévia ensuite sur Kessa. Aussi incroyable que cela puisse paraître, son nouvel allié possédait des lacunes énormes à propos des mages. Il était capable de différencier les Bas des Hauts-Zévrins — comme n'importe qui, il suffisait d'observer la pigmentation de leurs chevelures — et savait quel matériau bloquait les pouvoirs de ces derniers. Rien de plus.

L'envie de se lancer dans un cours magistral la fuyant, l'Elfvar se contenta des grandes lignes : les mages ne bénéficiaient que d'une ou deux caractéristiques magiques. Les plus puissants d'entre eux, comme les membres de la famille impériale, pouvaient néanmoins s'en découvrir une troisième. Ça restait aléatoire, le futur empereur Shôra, par exemple, n'en possédait qu'une.

Les seules exceptions connues étaient les mages noirs, redoutés bras droits de l'Empereur. Une seule lignée, transmission héréditaire. Les seuls à maîtriser les Arcanes, la totalité des magies. Les rumeurs chuchotaient que leurs capacités demeuraient illimitées. Certains murmuraient qu'ils étaient immortels tandis que d'autres prétendaient qu'ils descendaient des Dieux eux-mêmes. Taëdyl avait même déjà eu vent de théories selon lesquelles ils appartiendraient à la race des Elfes.

Lorsque Féhnaël lui demanda ce qu'elle en pensait, la mercenaire haussa les épaules et lui raconta en ricanant cette fois où elle avait aperçu l'un d'eux vomir tripes et boyaux après une téléportation. Elle en avait déduit que pour les mages noirs comme les Hauts-Zévrins, la magie avait toujours un prix.

– Donc, même si on arrivait à la convaincre et qu'on trouvait un moyen de la débarrasser de ses bracelets, Kessa ne nous sera d'aucune utilité, conclut-elle. Elle est bien trop vantarde pour avoir caché ses capacités, et elle n'a parlé que d'auras.

– Oui, ça fait trop d'improbabilitĂ©. Oublions-lĂ . RĂ©goĂ«l, pareil, ça ne sert Ă  rien de le compter dans le plan. Et elle ?

Du menton, l'hybride indiqua l'Humain. Toujours assise dans son coin, elle avait relevé la tête et observait tour à tour les deux duos. Quand elle croisa les prunelles de Féhnaël, elle frémit et montra les dents.

Mais qu'est-ce qu'elle fabrique, elle croit l'impressionner ? Ce serait plus crĂ©dible si elle Ă©tait pas Ă©carlate.

– Pour le moment, laisse tomber. Ce serait juste un boulet.

Le nez de Féhnaël se fronça, ses lèvres se pincèrent, mais s'il n'approuva pas, il n'en montra rien. Il se contenta de reporter son attention sur l'Humaine qui frissonna en retour, puis recula dans un coin de la pièce. Le mouvement attira le regard de Régoël. Le guerrier scruta un moment la Terrienne avant de s'intéresser à l'hybride.

Je n'aimerais pas qu'on me regarde comme ça. On dirait qu'il jauge un morceau de viande... ça doit être comme ça qu'il le voit en fait : comme un morceau de viande.

– Elle te plaĂ®t ?

– Non.

– Alors tu devrais arrêter de la regarder comme ça.

– Quoi ? Je la regarde comment ?

– D'une manière qui déplaît au palot, de toute évidence.

Après un bref coup d'Ĺ“il par dessus son Ă©paule, FĂ©hnaĂ«l poussa un juron, puis demanda de but en blanc Ă  TaĂ«dyl s'il pouvait l'embrasser. ÉberluĂ©e, elle le força Ă  rĂ©pĂ©ter sa question deux fois, le pria de donner des prĂ©cisions ; elle ne comprenait pas pourquoi le jeune homme changeait de sujet tout Ă  coup. Celui-ci lui expliqua, nerveux, que si le guerrier pensait avoir une Elfvar pour rivale, alors peut-ĂŞtre qu'il rĂ©flĂ©chirait Ă  deux fois avant de tenter un geste qu'il pourrait regretter.

Argument valable, l'autre s'arrêtera pas à un Non. C'est une manière comme une autre d'occuper le temps en plus. Une manière plutôt agréable éhéhé, par contre...

– Tu te rends compte que si on fait ça, juste une fois suffira pas ? Faudra donner l'illusion chaque fois qu'il regardera par ici, et ce jusqu'Ă  ce qu'on s'Ă©vade... ou qu'un de nous sorte d'ici les pieds devant.

Soudain indécis, le métis parut réfléchir. Il s'adossa au mur, les yeux rivés sur ses mains qu'il tordait, puis finit par acquiescer sans avoir pour autant l'air convaincu.

Le premier baiser ? Un Ă©chec notable. Trop timorĂ©, trop survolĂ©, c'est Ă  peine si leurs lèvres s'Ă©taient effleurĂ©es. Le second s'avĂ©ra tout aussi dĂ©cevant ; FĂ©hnaĂ«l jouait son rĂ´le Ă  la perfection — l'expression mi-furieuse mi-déçue de RĂ©goĂ«l le montrait bien —, mais il n'y mettait pas de sentiment. Il n'y prenait mĂŞme aucun plaisir.

J'espère pour lui qu'il s'y prend mieux avec sa femme. Bon, inutile de continuer cette mascarade, l'autre est suffisamment convaincu. Un comportement tendre suffira pour le reste.

Taëdyl joignit le geste à la pensée et prit d'assaut les cuisses de Féhnaël. Plus musclées qu'elles n'y paraissaient, elles offrirent un confortable coussin à la jeune femme : sa nuque s'y cala d'elle-même. La jeune femme s'amusa de la surprise du métis, et, mutine, elle s'autorisa à lui tirer la langue. Les longues oreilles pointues du jeune homme se rabattirent vers l'arrière de son crâne, réaction typique des Elfes Noirs gênés.

– Allez, murmura-t-elle. DĂ©tends-toi. On est un « couple », non ? Tu n'as qu'Ă  imaginer que je suis SaĂ«.

– Sans vouloir t'offenser, tu ne lui ressembles pas. Bon, la peau noire, les cheveux argentés, forcément, vous êtes des Elfvars tous les deux. Il y a peut-être bien quelque chose au niveau de la forme du visage, mais ça s'arrête là. Tu as les yeux dorés quand les siens sont un mélange d'or et d'écarlate...

– Quelle Ă©trange coĂŻncidence, mon frère aussi ! Mais il ne s'appelle pas SaĂ«- quelque chose...

– Quel dommage, j'aurais adoré faire semblant d'être le petit ami de ma belle-sœur... attends... non, en fait, c'est glauque.

– Carrément glauque, confirma-t-elle dans un gloussement.

Pendant qu'ils parlaient, FĂ©hnaĂ«l avait entrepris de lui caresser les cheveux. D'abord avec mĂ©fiance, ses yeux l'avaient scrutĂ© Ă  la recherche de... elle ne savait trop quoi. Peut-ĂŞtre un signe qu'il devait cesser ? Puis, ses doigts fins avaient pris de l'assurance. Ils lissaient les mèches avec tendresse, se perdaient sur son front, ses joues ou encore dans son cou.

Bien, finalement, ça compense ses lamentables baisers... il sait y faire avec ses doigts, je me demande...

Aux anges, Taëdyl battit des paupières. Ses pensées s'égarèrent, la chaleur envahit son corps. Elle se sentait bien. Pour la première fois depuis des semaines, elle oublia où elle se trouvait. Avec qui elle se trouvait. Elle en oublia même le temps qui passait.

Jusqu'Ă  ce que des hurlements retentissent, en provenance du couloir menant aux autres cellules.


Texte publié par Carazachiel, 31 mai 2018
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