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Une belle vie

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L'espace d'un instant, ils se fixĂšrent en silence. Il devait se demander ce qu'elle faisait lĂ  devant sa porte. DĂ©borah se rendit compte que comme c'Ă©tait elle qui Ă©tait venu le voir, il serait peut-ĂȘtre bon de lui faire part des raisons de sa visite. Avec un sourire, elle prit la parole.

-Bonsoir. Déborah Aubry, police. Je suis venue voir comment vous alliez aprÚs tout ce remue-ménage ?

-Bonsoir. François Berald. Je


Il hésita.

-Je vais bien


Il avait clairement, l'air plus touché qu'il ne voulait l'avouer.

-Vous n'ĂȘtes pas blessé ?

Il secoua la tĂȘte.

-Je n'ai pas vraiment compris ce qui s'était passé. Mais


Il hésita.

-Est-ce que je peux vous offrir un café ? AprÚs avoir passé du temps dans le froid, ça ne peut que vous faire du bien. A moins que vous deviez repartir rapidement ?

-Non, j'en ai terminé pour cette nuit.

Pourquoi donc lui rĂ©pondait-elle ainsi ? Normalement, elle aurait juste s'assurer qu'il allait bien et repartir. Mais ce soir-lĂ , en particulier, la mage n'avait aucune envie de se retrouver seule dans son appartement Ă  ressasser des idĂ©es noires. Elle savait bien qu'elle allait penser Ă  Romuald. MĂȘme si elle savait qu'elle aurait dĂ» en parler Ă  son supĂ©rieur, elle hĂ©sitait toujours. C'Ă©tait si difficile.

La voix de son interlocuteur la ramena à la réalité.

-Formidable, entrez donc.

Il ouvrit la porte en grand, puis déclara à voix basse :

-Au cas oĂč vous vous poseriez la question, je suis mariĂ©. Vous ne risquez rien, dĂ©clara-t-il. Je cherche juste quelqu'un pour discuter un peu.

Elle sourit. La jeune femme ne s'imaginait pas risquer grand-chose en sa compagnie. Cet homme avait l'air plutĂŽt gentil. En mĂȘme temps, elle-mĂȘme ne cherchait rien d'autre que d'oublier cet incident et ne pas penser Ă  son compagnon. Peut-ĂȘtre aurait-elle dĂ» dire ex-compagnon
 Aujourd'hui plus que jamais, elle ressentait le besoin de s'Ă©loigner. DĂ©borah ne pouvait pas continuer comme ça, elle n'en avait plus la force.

-Je n'ai pas peur. En plus, je suis armĂ©e, ne put-elle s'empĂȘcher d'ajouter, pour dĂ©tendre l'atmosphĂšre.

Elle entra dans la chambre et fut accueillit par une bonne odeur de café. Enfin, elle arriva plutÎt, dans une petite entrée qui desservait deux piÚces de petite taille sûrement les toilettes et la salle de bain. Un lit se tenait dans un renfoncement. Il gagna la piÚce principale, composé d'une table ronde sur laquelle, il avait posé sa valise, un lit deux personne et un minuscule bureau.

Déborah l'observa alors qu'il se tournait vers le coin cuisine : il y avait là tout le nécessaire pour se préparer un repas et le conserver. Il ne manquait que le four, mais étant donné qu'ils étaient dans un hÎtel cela restait correct. Ouvrant un placard, il en tira deux tasses.

-Petit, moyen, grand ?

-Petit, si je veux espérer pouvoir dormir un peu cette nuit, déclara-t-elle avec un petit sourire.

-Avec du sucre ?

-Jamais.

Il lui tendit la tasse.

-C'est assez rassurant, vu que je n'en ai pas. Il aurait fallu que je descende Ă  l'accueil, en chercher.

-Je le bois comme ça, depuis mes vingt ans et je ne suis pas prĂȘte de changer. Le sucre dĂ©nature totalement le goĂ»t du cafĂ©.

Il eut un petit sourire en l'entendant parler.

-Ma femme noie sa tasse sous le sucre, cela donne une bouillie infùme. A ce niveau-là, ce n'est plus du café, c'est du sucre au goût de café.

François dĂ©tourna le regard. Pourquoi parlait-il de ça maintenant ? Peut-ĂȘtre parce que la revoir en train de faire ses gestes, l'Ă©nervait au plus haut point.

-Enfin ne parlons pas de chose qui fĂąche, se reprit-il.

DĂ©borah resta debout, avec sa tasse Ă  la main et fixa son regard sur la fenĂȘtre, qui donnait sur un petit balcon. La voyant faire, son interlocuteur s'excusa.

-Désolé.

Il referma la valise et la posa sur le lit.

-Je n'ai pas encore eu le temps de m'installer.

-Vous restez longtemps ?

-Une petite semaine. Je suis là, pour une formation professionnelle. Une semaine par mois, pendant six mois à un an. Mais je ne me plains pas. C'est un bon moyen de m'aérer l'esprit.

-Quitter une grande ville pour une petite comme la nĂŽtre doit ĂȘtre plaisant
 hasarda-t-elle.

-Ce n'est pas tant la ville, que certaines personnes que j'essaie de fuir.

Il piqua sa curiosité, mais elle ne connaissait pas assez pour oser lui demander de qui il s'agissait.

Voyant son regard, dirigĂ© vers l'extĂ©rieur, il se positionna prĂšs de la porte-fenĂȘtre.

-Vous voulez admirer la vue, d'ici ?

Elle acquiesça.

Ils Ă©taient au dernier Ă©tage et elle pouvait contempler le petit jardin et plus loin, autour de l'hĂŽtel, des bois. Entre ville et forĂȘt, au moins la brochure ne mentait pas lĂ -dessus. Passant sur le balcon, elle y aperçut une petite table rectangulaire en mĂ©tal ainsi que les deux chaises qui allaient avec. Ce devait ĂȘtre bien le matin, de pouvoir se faire des tĂȘtes Ă  tĂȘtes, en regardant le soleil se lever. Évidemment, le fait d'ĂȘtre au mois de fĂ©vrier, rendait l'endroit moins attractif.

-Ca doit ĂȘtre agrĂ©able d'ĂȘtre ici, Ă  deux, pour prendre son petit-dĂ©jeuner.

Pourquoi parlait-elle de chose comme ça, Ă  un inconnu ? Elle Ă©tait venue voir comment il allait, pas raconter des banalitĂ©s. Peut-ĂȘtre parce qu'elle pensait encore Ă  Romuald ? En tout cas, pour le moment, ce n'Ă©tait pas avec lui qu'elle avait envie de prendre un repas. Quel crĂ©tin !

-Enfin en été, bien sûr.

-Oui, la saison s'y prĂȘte peu pour le moment. On verra ce qu'il en sera en juin.

-Vous descendrez encore dans cet hÎtel ?

Pourquoi poser des questions aussi stupides ?

-Pour le moment l'environnement n'a pas l'air mal. A moins que vous sachiez des choses qui me sont inconnues et pourraient me faire renoncer à cette idée ?

Elle secoua la tĂȘte, avant de rentrer Ă  l'intĂ©rieur alors que l'autre fermait derriĂšre elle.

-De ce cÎté-là, tout va bien. Le suspect a été appréhendé, vous pouvez dormir sur vos deux oreilles.

-Tant mieux alors. Vous pouvez vous asseoir, à moins que vous n'ayez pas le temps


Il y avait une pointe de regret dans la derniĂšre phrase.

-J'ai tout le temps nécessaire. Je ne suis plus en service. Je doute que nous discutions jusqu'à l'heure de ma prise de poste


-J'en doute aussi.

Il prit place en face d'elle. L'espace d'un instant, ils se contemplĂšrent en silence.

-Au fait, vous n'avez pas trop mal ? Je n'ai pas compris ce qui s'est passé  L'espace d'un instant, vous me parliez et celui d'aprĂšs, vous aviez l'air de souffrir alors


Ca, c'est la faute aux conneries de Romu, pensa-t-elle.

-Ce n'est rien. Je vais bien. Disons que j'ai essuyé un tir.

Un tir magique, mĂȘme.

De la surprise était lisible sur le visage de son interlocuteur.

-Mais comment


-Ce n'est rien, je vais bien, le rassura-t-elle.

Soudain, il parut se rendre compte de quelque chose, et blĂȘmit.

-Mais alors, j'aurais pu ĂȘtre touchĂ© aussi ? Sans vous
 Vous m'avez sauvĂ© la vie.

Déborah leva la main, pour le rassurer.

-Ce n'est rien. C'est passé.

-Non
 Vous ĂȘtes une hĂ©roĂŻne ! Si vous n'aviez pas Ă©tĂ© là


TroublĂ© par la rĂ©vĂ©lation, il buta sur les mots. Trop d'Ă©motion semblait se battre en lui, la peur pour sa vie, la joie d'ĂȘtre sein et sauf, le respect pour la personne qui n'avait pas hĂ©siter Ă  le protĂ©ger.

-J'ai un petit garçon, vous savez, finit-il par lĂącher. Si jamais je venais Ă  mourir qu'est-ce qui se serait passĂ© pour lui


Il paraissait sincĂšrement perdu.

Sensible à sa détresse, Déborah posa sa main sur la sienne pour le rassurer.

-Vous ne seriez pas mort ! Vous auriez sûrement été un peu sonné, mais vous ne seriez pas mort.

A la vĂ©ritĂ©, elle n'en savait rien mais autant ne pas l'inquiĂ©ter plus que de raison. Tout cela devait dĂ©jĂ  ĂȘtre Ă©prouvant pour lui, qui s'Ă©tait retrouvĂ© au mauvais endroit au mauvais moment.

Pour finir de le convaincre, elle donna un argument clé.

-Vous voyez, moi-mĂȘme, je ne suis pas morte.

Il hocha la tĂȘte.

-Mais comment ?

C'était là que ça se corsait. Elle n'était vraisemblablement pas en face d'un mage.

-J'avais un gilet pare-balles.

Autant aller au plus simple, c'était toujours la meilleure des excuses. Son bouclier magique était sa plus grand protection, mais elle ne pouvait en parler.

-Vous devez me trouver ridicule avec mes questions.

DĂ©borah secoua la tĂȘte.

-Non, c'est normal de vous inquiéter. Qui s'attendrait à tout cela en se rendant simplement dans un hÎtel ?

Il hocha la tĂȘte.

-La zone est sûr à présent, déclara-t-elle avec un sourire.

François parut rassuré, l'espace d'un instant.

Le silence s'installa entre eux, sans ĂȘtre pesant. La mage prit une gorgĂ©e de son cafĂ©, brĂ»lant.

-Je peux vous demander quelque chose ?

-Bien sûr, allez-y.

Elle se demanda de quoi il pouvait bien avoir envie de lui parler.

-Vous m'avez parlez de la plage, est-ce que vous pourriez me montrer le chemin pour s'y rendre ?

Il se retourna pour fouiller sa valise à la recherche d'une carte routiÚre qu'il étala sur la table devant elle. AussitÎt, son regard se posa sur la ville.

Lui prit sa chaise, et l'avança vers elle, pour se placer à son cÎté. Déborah posa le doigt sur le papier et suivit la route en lui expliquant la démarche à suivre. Il l'écouta consciencieusement. Posant parfois des questions sur le paysage ou sur les meilleures heures pour profiter de la mer.

-Le tout, c'est d'espĂ©rer qu'il ne pleuvra pas le jour oĂč vous dĂ©ciderez de faire cette sortie.

-Ca sera sûrement mercredi puisque l'aprÚs-midi, il n'y a pas de formation. On se croirait revenue à l'école.

Elle sourit Ă  cette remarque.

-Dommage que mon petit garçon ne soit pas là, je suis sûr qu'il aurait apprécié la ballade. C'est un ange, toujours calme et gentil. Je peux vous montrer une photo si vous voulez ?

Elle accepta avec joie, et il tira de son portefeuille, non pas l'habituel photo d'identitĂ©, mais une oĂč il tenait un enfant aux cheveux chĂątain clairs, en bataille, dans ses bras. Le garçon avait un petit sourire, et son visage disparaissait derriĂšre ses lunettes rondes de couleur bleutĂ©es.

DĂ©borah sentit son coeur se figer Ă  cette vision. Sans doute parce que depuis plusieurs mois dĂ©jĂ , elle ressentait le besoin d'avoir un bĂ©bĂ©. Évidemment, elle n'en avait parlĂ© Ă  personne, et surtout pas Ă  Romuald. Il Ă©tait clair que dans leur situation actuelle, ce n'Ă©tait pas le moment. Ils avaient essayĂ© avant qu'il ne soit blessĂ©, sans avoir de rĂ©sultats. A prĂ©sent, ils ne tentaient plus leur chance.

Elle aurait voulu le voir se ressaisir rapidement, pour enfin pouvoir fonder la famille dont elle rĂȘvait tant. Mais les choses n'allaient pas dans son sens. Son compagnon s'enfonçait de plus en plus, et elle avait mĂȘme abandonnĂ©e l'idĂ©e de vivre avec lui, pour regagner son petit appartement. Au moins, lĂ -bas, la mage Ă©tait tranquille.

Bien sûr, elle aurait pu lui faire part de ses envies, mais connaissant Romuald, il aurait tout de suite, répondu qu'il était d'accord, tout en continuant à faire n'importe quoi à cÎté. Résultat, elle n'aurait eu aucun soutien et un problÚme supplémentaire sur les bras.

Autant en avoir un enfant, seule, dans ces cas-lĂ . Mais cela n'aurait rien de simple. DĂ©borah avait peur de se lancer dans cette entreprise. Le mieux aurait Ă©tĂ© que Romuald se fasse soigner, et accepter de perdre de la mobilitĂ©. Ensuite, ils auraient pu construire leur famille et ĂȘtre heureux. Un doux rĂȘve qui n'arriverait jamais.

Elle n'aurait sĂ»rement pas d'enfant cette annĂ©e. Il suffisait juste de se faire Ă  cette idĂ©e, ensuite, les choses irait mieux. Il n'y aurait plus qu'Ă  voir oĂč elle en serait l'annĂ©e suivante.

-Je suis désolé. Je vous ennuie avec mes histoires de famille.

Déborah revint à la réalité.

-Non, ce n'est rien. C'est juste
 Une période un peu difficile pour moi.

Elle se reprit.

-J'aimerais avoir un petit garçon aussi mignon que celui-ci. Quel ùge a-t-il ?

-Deux ans.

La mage lui rendit la photo. Cet homme semblait clairement attaché à son enfant. Elle aurait aimé voir autant d'enthousiasme chez Romuald. Mais il fallait croire que la seule chose qui le rendait euphorique à présent, c'était un tube de médicament.

-Il n'y a pas de raison. Vous aussi, vous aurez de trĂšs beaux enfants, plus tard.

Elle haussa les épaules. Elle commençait à en douter fortement, pourtant un seul lui aurait suffit.

-Toutes les conditions ne sont pas remplies, soupira-t-elle.

-Les conditions ne seront jamais toutes remplies, lui avoua-t-il sur le ton de la confidence.

Surprise, elle releva les yeux vers lui. Il était plus proche d'elle qu'elle ne l'aurait pensé à premiÚre vue, seulement cela ne la dérangeait pas.

-Il vous en manquez ?

Le visage sĂ©rieux, il hocha la tĂȘte.

-Puis-je vous demandez ce qui vous manquez ?

François baissa les yeux, le visage soudain grave.

-C'est si stupide, que vous me rirez sûrement au nez


-Je ne ferais jamais ça.

Elle était sincÚre.

-Je ne veux pas avoir l'air de me plaindre, mais c'est sans doute ce que je vais avoir l'air de faire


-Vous savez, je peux tout entendre. Je vois pas mal de bizarrerie dans mon mĂ©tier, donc je doute d'ĂȘtre choquĂ©e.

-TrĂšs bien. J'aurais sans doute choisi quelqu'un d'autre comme mĂšre pour mon fils.

Déborah ouvrit de grands yeux. C'était si inattendu. Elle avait du mal à comprendre la situation de François.

-J'ai fais un mariage arrangĂ©, expliqua-t-il. Ma femme est, disons, assez spĂ©ciale
 Si jamais vous allez Ă  la prĂ©fecture, et que vous voyez une blonde dĂ©colorĂ©e, tout de rose vĂȘtu, hurler aprĂšs les gens, vous saurez que c'est elle.

DĂ©borah ne put s'empĂȘcher de rire, devant cette image. Il se mit Ă  rire avec elle.

-Je suis désolée, mais c'est si inattendu


-Non, mais je vous comprends. Enfin toujours est-il que j'aurais préféré quelqu'un d'autre. Mais je devrais sûrement éviter de me plaindre comme ça. Je suis ridicule.

Elle avait du mal à imaginer cet homme qui paraissait si sérieux avec une femme qu'elle imaginait assez proche d'une poupée mannequin.

-Disons que nous sommes trop diffĂ©rents. Nous n'avons pas les mĂȘmes buts, pas les mĂȘmes envies, pas les mĂȘmes façons de vivre et nous sommes forcĂ©s de cohabiter. Bien Ă©videmment, nous n'avons pas non plus les mĂȘmes avis sur l'Ă©ducation des enfants.

-En effet, c'est plus gĂȘnant.

Autant avoir un enfant seul dans ces cas-lĂ . D'ailleurs, elle s'imaginait mal ce qu'il pouvait ressentir. AprĂšs tout, elle n'avait pas eu Ă  vivre ça. Mais ĂȘtre mariĂ© Ă  quelqu'un avec qui l'on avait aucun point commun ne devait pas ĂȘtre simple.

-Mais parlons d'autres choses. Je ne vais pas vous embĂȘter plus longtemps avec mes histoires.

-Ca ne me dérange pas, le rassura-t-elle.

-Je ferais mieux de noter la route Ă  prendre pour aller jusqu'Ă  la plage...

Il se leva, et chercha un carnet dans sa valise. En posant une pile de livres sur le lit, il en fit chuter un. Alors qu'il allait se pencher pour le ramasser, Déborah s'en était déjà saisie et lisait la quatriÚme de couverture.

-S'il vous tente, vous pouvez le prendre.

-Vraiment ? Mais qu'est-ce que vous lirez, durant votre séjour ?

-Je l'ai déjà lu. Je me suis trompé en faisant ma valise. J'étais un peu précipité par le temps et du coup, j'ai pris un tas de livres que j'avais déjà lu
 A ce propos, si vous pouvez me conseiller une librairie, dans le coin, je suis preneur.

DĂ©borah redressa la tĂȘte et posa le livre sur la table.

-Si vous aimez les romans policiers, je peux vous en prĂȘter.

Pourquoi venait-elle de dire ça ? Ce n'Ă©tait pas comme s'ils allaient se revoir, Ă  moins que


-Vraiment ? J'avais un peu peur que vous trouviez ça, irréaliste compte tenu de votre métier.

Elle lui sourit.

-Ca fait du bien, des fois, un peu d'irréalisme. Parce que si le roman racontait une journée au travail, ça ne serait pas des plus passionnants. Surtout, s'il y avait une description précise des papiers et des statistiques à faire. On peut facilement y passer plusieurs heures.

-Je m'en doutes.

-Un chapitre sur l'ordinateur qui ne veut pas s'allumer ou ensuite, qui ne veut pas enregistrer les informations comme on lui demande, ça ne serait pas trĂšs intĂ©ressant. En plus, je n'imagine mĂȘme pas le nombre de page pour que les personnages arrivent Ă  boucler l'enquĂȘte.

Il lui sourit.

-J'aime votre façon de penser. Si vous repassiez demain soir, je nous préparais un repas.

Il s'interrompit.

-A moins que vous ne préfériez que je nous allions au restaurant ?

Était-elle en train de recevoir une invitation d'un homme qu'elle ne connaissait que depuis quelques heures et mariĂ© de surcroĂźt ? En toute logique, elle aurait dĂ» le remercier et simplement refuser. Aussi fut-elle surprise lorsqu'elle s'entendit rĂ©pondre.

-Ce serait avec plaisir.

-Pour le restaurant ?

-Pour le dßner. Je vous aiderais à le préparer si vous voulez.

-Ne vous donnez pas cette peine. J'adore cuisiner. C'est moi, qui le fait à la maison. Je préfÚre autant que possible que ma femme reste loin de la cuisine. Elle n'y provoque que des catastrophes.

-J'aime aussi beaucoup la cuisine, et cela fait longtemps que je n'ai pas eu l'occasion de faire des plats originaux.

Il fallait avouer que Romuald restait toujours dans les classiques, et pas n'importe lesquels : les siens. Au moins, il lui préparait des repas. Seulement, il détestait tout ce qui était épicé et la plupart des légumes. Ce qui restreignait les choix.

-Alors retrouvons-nous demain pour le dĂźner. Est-ce qu'il y a des produits auxquels vous ĂȘtes allergique ou que vous n'aimez pas ?

-Pas spécialement.

-Que souhaiteriez-vous manger ?

-Surprenez-moi, déclara-t-elle avec un petit sourire.

Il hocha la tĂȘte.

-Est-ce que 18h00, ici vous conviendrez ?

-D'accord. Je prendrais le numĂ©ro de l'hĂŽtel pour si j'ai un empĂȘchement de derniĂšre minute, mais normalement il ne devrait pas y avoir de problĂšme.

François baissa la tĂȘte.

-Si je vous gĂȘne ou que vous me trouvez trop intrusif, n'hĂ©sitez pas Ă  me le dire, je ne me vexerais pas. Je comprends que vous ayez une vie ou des personnes Ă  retrouver


La seule personne qu'elle avait, elle la verrait bien suffisamment au travail, demain. Si jamais, il apprenait que quelqu'un l'avait invité, Romuald lui ferait sûrement un scandale. Mieux valait donc ne rien dire.

Jusque-là, elle ne lui avait jamais rien caché. Seulement, c'était lui qui avait commencé en ne répondant que de maniÚre évasive à ses questions sur sa santé, et en lui mentant sur le nombre total de comprimés qu'il prenait. Il y avait aussi eu les bouteilles d'alcool qu'elle avait trouvé dans sa voiture. Toute cette situation la fatiguait.

En Ă©tant ici, et en ayant une conversation normale, la mage se rendait compte de combien elle Ă©tait lasse. Elle ne pouvait plus supporter ça. Elle ne pouvait plus porter Romuald Ă  bout de bras. Il Ă©tait temps que les choses cessent. Il lui fallait prendre une dĂ©cision, mĂȘme si elle Ă©tait difficile.

Son interlocuteur avait dĂ» sentir son malaise, car il prit la parole.

-Vous voulez un autre café ? Vous avez peut-ĂȘtre faim ? J'ai ramenĂ© une part de flan, avant de remonter dans ma chambre, au cas oĂč j'aurais faim dans la soirĂ©e.

Et lui, il était si gentil avec elle, pourquoi ? Il ne s'intéressait sûrement pas à elle, en tant que femme, puisqu'il avait déjà une famille. Alors, il intéressait à elle, en tant que personne.

-C'est la vĂŽtre, je ne voudrais pas vous voler votre gĂąteau.

-Me voler mon gùteau, répéta-t-il en riant. Je vous l'offre avec plaisir.

-Je ne peux pas accepter.

Il réfléchit, avant de déclarer avec un sourire.

-Coupons-le en deux alors.

DĂ©borah se mit Ă  sourire Ă  son tour. A croire que la bonne humeur de François Ă©tait communicative. Avant d’acquiescer, face Ă  sa proposition.

Étrangement, elle passait une bonne soirĂ©e, avec un inconnu, et elle espĂ©rait que c'Ă©tait le cas pour lui aussi. Vu ses tristes pensĂ©es, elle ne devait pas ĂȘtre une trĂšs bonne compagne.

-Je vous ramÚnerais un dessert pour demain, si vous voulez. Je ne sais pas si j'aurais le temps d'en faire un, mais je connais une trÚs bonne pùtisserie. Qu'aimez-vous ?

-Mon dĂ©sert prĂ©fĂ©rĂ©, c'est la tarte aux citrons meringuĂ©s. Mais ça n'est peut-ĂȘtre pas Ă  votre goĂ»t


-Je l'adore aussi.

-Vraiment ?

Elle hocha la tĂȘte, en signe d'approbation.

-Il faudrait qu'on en fasse une, ensemble, un jour
dĂ©clara brusquement François, avant de se sentir gĂȘnĂ© par ses paroles.

Il sortit une assiette du petit réfrigérateur et la posa sur la table. Une fois, ceci fait, il chercha un couteau et sépara la part en deux. En le voyant faire, Déborah replia la carte, pour ne pas la salir.

-Je n'ai mĂȘme pas noter l'itinĂ©raire, soupira-t-il. Je veux faire trop de choses Ă  la fois.

La mage le rassura d'un sourire.

-Mangez donc. L'itinéraire ne changera pas entre temps.

Ils se mirent Ă  rire tout les deux, avant de dĂ©vorer ensemble leur morceau de flan. Le dĂ©sert Ă©tait sucrĂ© et sentait bon la vanille. Il faisait plaisir Ă  dĂ©guster. Évidemment, ce n'Ă©tait pas un gĂąteau venant d'un palace, mais contre toute attente, il se rĂ©vĂ©lait dĂ©licieux. Ou alors, c'Ă©tait parce qu'elle riait aux histoires que lui racontait en mĂȘme temps, François.

Il lui parla de son enfance et des bĂȘtises qu'il faisait avec son frĂšre. Des jeux qu'ils s'inventaient dans l'immense cour de leur maison familiale, oĂč ils se persuadaient qu'il existait un passage pour un autre monde. De son pĂšre trĂšs sĂ©vĂšre qui ne supportait pas d'entendre parler de choses irrĂ©elles. De son frĂšre qui avait grandis trop vite, pour le laisser dans son innocence.

-C'Ă©tait lui qui devait l'Ă©pouser Ă  la base. Mais il frĂ©quentait dĂ©jĂ  quelqu'un. Connaissant mon pĂšre, il n'aurait pas acceptĂ© de refus. Alors, j'ai dit que je voulais absolument Ă©pouser cette femme que j'avais vu une fois et pour laquelle, je n'Ă©prouvais aucun intĂ©rĂȘt. Comme j'avais l'air enthousiaste, mon pĂšre a acceptĂ©. Ainsi, mon frĂšre a pu Ă©pouser la femme qu'il aimait.

Déborah fut vivement touchée par son histoire. C'était si aberrant de ne pouvoir épouser la personne que l'on souhaitait à notre époque.

-Moi, je n'ai pas grand-chose Ă  raconter en comparaison. Je suis fille unique. Mon pĂšre est dĂ©cĂ©dĂ© lorsque j'Ă©tais enfant, et je suis restĂ©e seule avec ma mĂšre. Mais je n'ai pas Ă  me plaindre, c'est une bonne mĂšre. Un peu collante parfois, mais toujours prĂ©sente. J'ai aussi une tante qui me faisait plus office de grande sƓur, et qui a vĂ©cu quelques temps avec nous, pour faire ses Ă©tudes, avant de rejoindre Deulse. Je n'ai pas grand-chose d'autres Ă  ajouter.

-Et vous ĂȘtes policiĂšre


-Et je suis policiĂšre.

Il la fixa quelques instants sans rien dire.

-Comment en ĂȘtes-vous venu Ă  exercer cette profession ?

Elle ne pouvait lui dire que c'était parce qu'elle était environnementaliste, et que ce métier lui offrait un moyen d'utiliser ses pouvoirs à bon escient. Elle avait toujours voulu que sa magie serve à quelque chose.

-J'avais juste envie d'aider mon prochain.

Au moins, elle ne mentait pas sur ce point.

-C'est une belle mission. Vous ĂȘtes trĂšs courageuse. Aujourd’hui, vous m'avez sauvĂ© la vie. Rien que pour ça, je vous dois beaucoup.

DĂ©borah se sentit gĂȘnĂ©e, elle ne voulait pas qu'il s'imagine qu'il lui devait quelque chose. D'ailleurs, elle espĂ©rait qu'il ne se sentait pas obligĂ© de l'inviter.

-Je n'ai fais que mon travail.

-Et je vous en remercie.

Elle attendit quelques instants.

-Ne vous sentez pas obligĂ© de m'inviter, parce que je vous ai protĂ©gé 

Il la rassura.

-Ce n'est pas le cas. C'est juste que vous m'ĂȘtes sympathique et je ne connais personne ici, alors j'aimerais sincĂšrement vous revoir pour discuter.

François paru hésiter.

-Je n'ai aucune mauvaise intention


Elle ne pu s'empĂȘcher de rire devant sa mine dĂ©confite.

-Je vous imagine tellement mal, avoir de mauvaises intentions.

Il rougit. C'était bizarre de le voir réagir ainsi à ses propos. Ne sachant que dire, il décida de détourner la conversation.

-Je
 Voulez-vous un autre café ?

Déborah lui sourit.

-MĂȘme si ce n'est pas sĂ©rieux, oui, j'en veux bien un autre.

De tasses de café en discussion, ils ne virent pas le temps passer. A chaque fois qu'un sujet se tarissait l'autre relançait la conversation. C'était presque comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Ils riaient ensemble, n'hésitant pas à partager des anecdotes qui leur étaient arrivés ou dont il avait été témoin.

A un moment, sans savoir pourquoi François lança un regard rapide à sa montre, et fut surprit par ce qu'il vit. Comment le temps avait-il pu passer aussi rapidement, sans qu'il s'en rende compte ? D'ailleurs, il n'était pas le seul à n'avoir rien vu.

Relevant la tĂȘte, il planta son regard dans celui de la jeune femme qui lui faisait face.

-Il est déjà trois heures du matin.

Elle le fixa l'espace d'un instant, en pensait qu'il plaisantait.

-Pardon ?

-Il est trois du matin.

Déborah écarquilla les yeux.

-C'est impossible


-Je suis aussi surpris que vous.

Elle se leva.

-Je ferais bien de rentrer. Le temps de trouver un taxi et d'arriver chez moi, je ne sais pas quelle heure, il sera.

François se leva à son tour.

-Si vous voulez, vous pouvez rester passer la nuit, ici.

Elle le contempla surprise.

-Pardon ?

-Il y a un deuxiĂšme lit.

C'est vrai, elle était passée devant en entrant. Mais elle l'avait complÚtement oublié.

-Je vous déposerais demain matin à votre travail, comme ça vous ne serez pas en retard.

C'Ă©tait une belle proposition. Ils n'auraient mĂȘme pas Ă  partager la mĂȘme piĂšce puisqu'une porte pouvait les sĂ©parer. Pourtant, DĂ©borah hĂ©sitait encore. Comment s'Ă©tait-elle retrouvĂ©e dans cette situation aberrante ?

-Sinon, je prends la voiture et je vous dépose chez vous.

La mage secoua la tĂȘte. Elle se sentait mal Ă  l'idĂ©e de le faire ressortir Ă  cette heure pour la raccompagner jusque chez elle. Encore plus, parce que c'Ă©tait elle qui Ă©tait venue le voir.

-Non, vous avez aussi besoin de sommeil. Je vais rester, ici.

Il hocha la tĂȘte, mais ne put cacher le lĂ©ger sourire qu'il avait en cet instant.

-Si vous voulez vous servir de la salle de bain. Il y a des serviettes et je veux vous prĂȘter du gel douche.

-Ne vous embĂȘtez pas, je prendrais celui de l'hĂŽtel.

-Bien.

Ils restĂšrent Ă  se fixer en silence, l'espace d'un instant. La situation Ă©tait devenue un peu gĂȘnante depuis que la mage avait acceptĂ© de rester. Forcement, pour l'instant, ils Ă©taient habillĂ©s, mais ils n'allaient pas se coucher comme ça. Il faudrait donc qu'ils se croisent en tenue un peu plus dĂ©contractĂ©e.

DĂ©borah dĂ©cida de ne plus y penser. Ce n'Ă©tait pas le moment de se prendre la tĂȘte sur des choses si futiles. De toute façon, quel Ă©tait le pire qui pouvait arriver ? Qu'il vienne la retrouver dans son lit au milieu de la nuit ? Elle y croyait peu.

-Je vais mettre le rĂ©veil pour demain, proposa François, histoire de s'occuper les mains et la tĂȘte par la mĂȘme occasion. Je commence Ă  neuf heures et vous-mĂȘme ?

-Si vous pouvez me déposer à huit heures et demi ça sera bien.

-Bon, si je mets le réveil à sept heures, ça devrait aller ? La nuit sera courte.

-Alors autant en profiter !

Il la regarda sans comprendre.

-Pardon ?

Se rendant compte de la bĂȘtise qu'elle venait de dire, DĂ©borah se reprit.

-Je veux dire autant se dĂ©pĂȘcher de se coucher, pour dormir le plus possible.

François secoua la tĂȘte.

-Ha oui, bien sĂ»r. OĂč avais-je la tĂȘte ?!

Il posa le réveil sur la table de nuit.

-Vous voulez prendre la salle de bain, en premier ?

-Il vaut mieux que se soit l'inverse, puisque vous retournez dans cette piĂšce.

-Euh
 Oui, vous avez raison.

Il fouilla dans sa valise et en tira une trousse de toilette ainsi que des vĂȘtements de nuit. Leurs regards se croisĂšrent. Visiblement, il Ă©tait gĂȘnĂ©. DĂ©borah lui sourit tentant de le rassurer.

-Ne vous en faites pas. Je ne vous en veux pas. C'est à moitié ma faute.

François secoua la tĂȘte.

-Ce n'est pas ça. J'ai peur que vous me trouviez ridicule si je vous en parle.

-Bien sûr que non. La personne qui est ridicule ici, c'est moi, qui me suis laissée abandonner là, en pensant que je trouverais un taxi en plein milieu de la nuit.

AprĂšs, c'Ă©tait surtout parce qu'elle s'Ă©tait disputĂ©e avec Romuald qu'elle Ă©tait restĂ©e ici. Sinon, elle serait rentrĂ©e tranquillement chez elle. Romuald
 Il serait sĂ»rement fou de rage, s'il venait Ă  savoir oĂč elle avait passĂ© la nuit. Nul doute qu'il ne supporterait un pareil affront. Monsieur voudrait venir s'expliquer pour ne pas perdre la face.

Déborah savait déjà qu'elle ne lui dirait rien. Depuis sa blessure au genou, il avait aussi une blessure à l'égo et se sentait menacé par n'importe quel homme qui approchait sa petite amie. Peu importe que se soit une personne du troisiÚme ùge ou un adolescent, il ne devait avoir qu'un seul but, la séduire. Elle était donc condamnée à éviter la moitié de la population pour lui faire plaisir. Chose qu'elle refusait.

-C'Ă©tait gentil de votre part, vous vouliez vous assurer que j'allais bien. Vous auriez pu rentrer sans vous en soucier. Enfin tout ça pour dire que j'ai plus de raison de me sentir bĂȘte que vous.

-Pourquoi vous sentir bĂȘte ?

-C'est à dire


A nouveau, il rougit.

-Disons que je ne me suis jamais montrĂ© en vĂȘtement de nuit, devant quelqu'un d'autre que ma femme. Du coup, est-ce que vous voulez-vous que je repasse mes vĂȘtements dessus pour ne pas vous paraĂźtre inconvenant ?

DĂ©borah se retint de rire. Pour lui, ce devait ĂȘtre important.

-Ne vous en faites pas. J'ai dĂ©jĂ  vu tellement pire. En plus, imaginez que moi, je n'ai mĂȘme pas de pyjama.

Il ouvrit la bouche et la referma, surprit.

-C'est vrai, je n'avais pas pensĂ© Ă  ça. J'aurais sĂ»rement dĂ» me taire. Votre situation doit ĂȘtre plus difficile que la mienne.

A nouveau, la jeune fille eut envie de rire.

-Tout ira bien. Il n'y a pas de souci Ă  se faire. AprĂšs tout, nous sommes tous deux adultes.

Il hocha la tĂȘte avoir de quitter la piĂšce. La mage le trouvait plus attachant que ridicule. Sans ĂȘtre dans une attitude de sĂ©duction, il s'inquiĂ©tait de la gĂȘner par sa tenue alors qu'il ne s'agissait que d'un simple pyjama.

Étrangement, cet homme la touchait. Il Ă©tait gentil, et prĂ©venant avec elle. Cela faisait longtemps que quelqu'un ne s'Ă©tait pas montrĂ© aussi Ă  l'Ă©coute avec elle.

Évidemment, Romuald aurait trouvĂ© mille raisons de se moquer de lui. Mais elle prĂ©fĂ©ra chasser l'image de son compagnon de son esprit. Elle le reverrait bien assez tĂŽt le lendemain. D'ailleurs, DĂ©borah s'interrogeait sur l'Ă©tat dans lequel il serait. Sobre, elle espĂ©rait sinon la journĂ©e allait rapidement s'Ă©tirait en longueur.

François revint timidement dans la piÚce, dans un pyjama à rayure grise. Il rougit légÚrement en croisant son regard.

-Ne vous en faites pas. Il n'y a rien d'inconvenant.

Il hocha la tĂȘte mal Ă  l'aise.

Sans savoir pourquoi, elle s'approcha de lui et lui déposa un baiser sur la joue. Il sentait bon le savon.

-Bonne nuit, François.

-Bonne nuit, Déborah.

Elle ferma ensuite la porte avant de se diriger dans la salle de bain. Elle se dĂ©vĂȘtit et plongea sous le jet d'eau brĂ»lant. La soirĂ©e ne s'Ă©tait pas dĂ©roulĂ©e comme elle l'avait imaginĂ©. Au moins, elle Ă©tait sortie de sa routine.

La mage soupira et coupa Ă  l'eau Ă  regret. Pour ne pas prendre froid, elle enveloppa son corps d'une douce chaleur. Elle se saisit ensuite de ses sous-vĂȘtements qu'elle frotta avec du savon pour les nettoyer, avant de les rincer et de les essorer. Ensuite, elle se servit de ses pouvoirs pour les sĂ©cher. Au moins, elle aurait quelque chose de propre Ă  se passer sur le corps.

Déborah quitta la salle de bain, sans prendre la peine de remettre son pantalon qu'elle déposa au pied du lit. Elle éteignit la lumiÚre, quitta son t-shirt, et s'enfonça dans le moelleux du lit. Fatiguée, la jeune femme ramena les couvertures sur elle. Il était temps de se reposer un peu.

Ses pensĂ©es allaient Ă  François si proche et si loin d'elle en mĂȘme temps. Une simple porte les sĂ©parait physiquement, mais mentalement, c'Ă©tait un homme mariĂ©, aussi charmant soit-il. Quant Ă  elle, Ă  l'heure qu'il Ă©tait, on aurait pu considĂ©rait qu'elle Ă©tait encore en couple avec Romuald. Nul doute que celui-ci n'est rien compris, lorsqu'elle avait dit qu'elle dĂ©sirait tout arrĂȘter. Il allait encore falloir qu'elle rĂšgle ça.

Dire qu'elle avait accepté une invitation à dßner d'un homme, dont elle partageait actuellement la chambre. Tout ceci devenait de plus en plus complexe, elle décida de laisser le tout de cÎté pour se reposer pendant quelques heures. Elle en aurait sans doute besoin, pour affronter le lendemain.


Texte publié par Nascana, 13 avril 2019
© tous droits réservés.
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