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Défi du chaudron : Eric mon professeur

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J'adore les cours de monsieur Jovier. C'est un chercheur reconnu et savoir qu'il prend un peu de temps pour nous enseigner la science du vivant ça me touche. Quand j'arrive devant la porte de la salle, j'ai toujours le coeur qui bat à cent à l'heure. Pourtant, je sais que c'est stupide.

Si je suis aussi attachĂ© Ă  lui, c'est que mĂȘme s'il est mon professeur, il prend toujours sur son temps pour m'aider dans mes devoirs. Contrairement aux autres qui ont suivit leurs parents ici, moi, je suis lĂ  par hasard.

Profitant que la porte de la salle est ouverte, je m'installe à ma place. Celle de devant, en face du bureau de notre enseignant. Quel que soit le cours, j’assieds toujours loin de mes camarades. Enfin camarades si l'on peut dire


De lĂ , oĂč je suis, je les entends rire. Pour moi et mes capacitĂ©s de chat sauvage, il est facile d'Ă©couter les conversations des autres. Je me retourne pour les regarder, rapidement.

-Qu'est-ce qu'elle a l'autre salope à nous fixer comme ça ?!

Les autres rigolent. C'est toujours ainsi.

Depuis le premier jour, oĂč je suis arrivĂ©e, ils m'appellent comme ça. Pourtant, je porte le mĂȘme uniforme d'eux tous. Certes, j'ai un dĂ©bardeur blanc, mais il ne se voit pas sous ma veste. De plus, je garde le pantalon rĂ©glementaire. Cela ne sert Ă  rien, ils me voient toujours autrement que je ne suis vraiment.

-Elle doit ĂȘtre en manque de mecs


Nouveau ricanement.

-On l'a trouvé au lit avec combien ?

-Je crois que c'étaient quatre !

-Putain !

Je me concentre sur la couverture de mon livre. J'ai envie de pleurer.

Tout est faux. J'étais seule dans ce lit. Seule et nue
 L'histoire a dû se propager et arriver à leurs oreilles, ce qui explique la déformation qu'elle subit.

Monsieur Jovier, entre dans la salle et tout le monde regagne sa place en silence. Le reste du cours se dĂ©roule sans encombre. Moi, je le fixe assidĂ»ment. Je ne peux dĂ©tacher mon regard de lui. Quand il croise le mien, j'ai l'impression d'ĂȘtre unique.

Son prénom, c'est Eric. Je le sais parce que je l'ai déjà entendu. Cependant jamais je n'oserais l'appeler ainsi sans sa permission. Il est beau, avec sa barbe de trois jours aux reflets cuivrés, et ses lunettes qui lui donne un air sérieux.

Je prends des notes avec application, et réponds le plus possible.

-T'as vu comment elle drague le prof ?! Pauvre fille.

-Elle croit quoi ? Qu'il est désespéré. Elle fait trop pitié.

Ils ne comprennent rien. Tout ce qui m'intéresse ce sont les exercices supplémentaires que me donne le professeur. Grùce à eux, je réussis à m'améliorer et j'ai espoir de pouvoir me diriger vers les études qui me tentent le plus. C'est aussi grùce à son aide que je parviens à garder mon niveau en mathématique.

Seulement, il y a un souci. Comme moi, monsieur Jovier est un fĂ©lin : un caracal pour ĂȘtre plus prĂ©cis. Notre compatibilitĂ© explique sans doute, les rĂ©actions excessives de mon corps. DĂšs que je suis trop proche de lui, je sens mes phĂ©romones l'assaillir. J'ai beau ne pas le vouloir, et me dire qu'on est humain avant tout. Tout mon ĂȘtre lui envoie le message que je suis prĂȘte Ă  le recevoir.

La sonnerie signalant la fin du cours résonne et tout le monde se précipite. C'est la fin de journée, et il fait beau dehors. Ils veulent sûrement en profiter. Moi, je me contente de récupérer mon sac et fouiller dedans à la recherche de mes exercices perdus.

La salle se vide et le professeur me fait une place Ă  son bureau.

-Alors Véra, tu as réussi ?

Je hoche la tĂȘte.

-Montre-moi, pour voir.

Je m'installe sur la chaise qu'il vient de poser Ă  cĂŽtĂ© de la sienne. Sa proximitĂ©, me provoque une bouffĂ©e de chaleur. Je n'ai pas le choix, il faut que je me dĂ©barrasse de ma veste. Avant tout, je lui confis le cahier, puis retire la couche surnumĂ©raire de vĂȘtement. De toute façon, je sais qu'il ne passera jamais rien entre nous, puisque la porte de la salle reste ouverte.

Me voilà en débardeur face à lui. Je le regarde alors qu'il étudie consciencieusement les résultats. Il est vraiment trÚs beau. J'en ai la chair de poule. Je quitte son visage des yeux et m'oblige à fixer un crayon sur le bureau. Je dois rester aussi concentré que lui, alors que je le bombarde de phéromones.

Il se penche vers moi, pour m'expliquer mes erreurs. Il y en a peu, mais je l'Ă©coute avec attention, lui faisant parfois rĂ©pĂ©ter pour ĂȘtre sĂ»r d'avoir compris. AprĂšs s'ĂȘtre assurĂ© que tout est parfaitement clair, il me donne d'autres devoirs Ă  faire pour la prochaine fois.

-Montre-moi tes maths !

AussitÎt, je m'exécute, en me penchant pour fouiller dans mon sac.

Quelqu'un entre dans la piÚce : un autre professeur, notre enseignant de chimie...

-Eric, j'y vais. Je te laisse les clés pour fermer le labo quand tu auras fini.

-Ok, pas de soucis.

Je n'ose regarder le nouveau venu, j'ai peur que lui aussi s'imagine des choses.

-A plus.

Il nous salue et disparaĂźt en laissant la porte ouverte. Seulement, avec la fenĂȘtre ouverte, le courant d'air fait claquer le battant. Je sursaute, le bruit me vrillant encore les oreilles.

-Ce n'est rien, déclare mon professeur, tout absorbé par l'exercice sur le livre.

Il ne bouge pas pour rouvrir alors je ne dis rien. Posant le livre entre nous deux, il rapproche sa chaise de moi, pour m'expliquer les consignes. Sa jambe se pose contre la mienne et je n'ose plus bouger. Ce simple contact arrive à me mettre dans tous mes états. Je sens la chaleur de son corps se diffuser dans le mien.

Je dois me faire violence pour Ă©couter ce qu'il dit et me concentrer pour comprendre la signification de ses mots. Pourtant, il ne me fait pas de reproche et ne paraĂźt mĂȘme pas le remarquer. Peut-ĂȘtre que ce n'est rien pour lui. En un sens, cela me soulage.

Alors que nous venons juste de terminer le premier exercice, je suis dĂ©jĂ  en nage. Ma tĂȘte me souffle de partir, mais je ne bouge pas, comme paralysĂ© par ce contact. Mon instinct animal, dĂ©sir quelque chose qui normalement devrait ĂȘtre impossible. Je ne sais plus oĂč j'en suis.

-Tu ne m'as pas l'air trÚs concentré, aujourd'hui !

-Désolée.

Tout en disant cela, je fais tomber mon stylo, qui vient se figer entre nos deux jambes. J'attends quelques minutes qu'il réagisse, mais il reste immobile. En désespoir de cause, je plonge la main et le ramasse. Mes doigts touchent le tissu de son pantalon, ce n'est rien, mais je sens mon corps réagir. Alors je comprends que ses propres phéromones répondent aux miennes, disant qu'il est là, et désir me féconder.

Je manque de laisser Ă©chapper un gĂ©missement tant c'est ce que je dĂ©sire. Je me laisse assaillir Ă  mon tour par la force de ses messages. Il posa sa main sur la mienne et nos doigts s’entremĂȘlent. Mon crayon m'Ă©chappe, glisse au sol et je peux entendre le bruit qu'il fait en rebondissant.

Eric approche son visage du mien. Il frotte sa joue contre la mienne et je fais de mĂȘme. Chacun de nos mouvements fait monter en nous un dĂ©sir profond. Je ne peux m'arrĂȘter et je tends le cou, pour qu'il puisse y accĂ©der plus facilement.

Brusquement, je sens ses lĂšvres sur les miennes, pressente. J'entrouvre ma bouche, sans attendre, il en prend possession. Je peux sentir sa langue explorer pour trouver la mienne et jouer avec, sans retenu.

Ses mains passent derriĂšre ma tĂȘte, comme pour m'empĂȘcher de le quitter. Mais je ne le souhaite pas. J'accepte avec joie, le moindre de ces contacts, la moindre de ses caresses. Ses lĂšvres gagnĂšrent mon cou, qu'il mordilla violemment, me provoquant une nouvelle vague de dĂ©sir plus forte que les autres.

-J'ai envie de toi, me murmura-t-il Ă  l'oreille.

-Oui


Je ne sais quoi dire, et ce mot fut le seul Ă  traverser ma bouche.

Il se redresse en me tenant toujours et je suis son mouvement, mon corps trop pétrie de désir pour réagir. Sans attendre, il ouvre la porte du laboratoire, m'y fit entrer avant de me plaquer contre la porte pour m'embrasser avec passion. Je colle mon corps contre le sien, sentant bien combien il a envie de moi. Mes bras enserrent sa nuque, je le tiens avec force.

Sa main passe sous mon débardeur, et remonte jusqu'à ma brassiÚre qu'il caresse, avant de plonger ses doigts en dessous pour découvrir mes formes. Je sens la chaleur m'envahir. Alors que son pouce se cale sur l'un de mes tétons, ses effleurements le firent durcir. Je ne pus retenir un gémissement de plaisir.

Sans attendre, j'attrape sa chemise pour l'ouvrir. A mon tour, je veux aussi dĂ©couvrir son torse et toucher sa peau. Le premier bouton saute et je m'attaque au deuxiĂšme, lorsqu'il se saisit de mes mains, pour m'empĂȘcher d'en faire plus. Eric m'attrape et m’entraĂźne jusqu'Ă  une table, sur laquelle, il me pousse aprĂšs un dernier baiser fougueux.

Ses mains ouvrent mon pantalon, et se glissent sous ma culotte. Le contact de ses doigts m’électrise alors qu'il descend toujours plus bas, entrant dans la partie la plus intime de mon anatomie. Je sens mon corps se cambrait, fou de dĂ©sir.

Il m'attire contre lui, et je me laisse faire heureuse de ce contact. Sans un mot, il me fait me tourner sur moi-mĂȘme, pour se retrouver face Ă  mon dos. Me saisissant les hanches avec force, il plaque son membre dur contre mes fesses. J'ai tellement envie de lui.

Je pousse un petit cri de surprise lorsqu'il s’insĂšre en moi. Je bascule sur la table, me sentant entraĂźnĂ© par sa force. Il me donne de violents coups de reins, qui m'arrache des gĂ©missements que je ne saurais attribuer Ă  l'Ă©tonnement ou au plaisir.

A nouveau mon corps se réchauffe et s'ouvre pour le laisser me pénétrer plus profondément. J'entends ses rùles de bonheur, à chacun de ses mouvements, et je cale mon rythme sur le sien. Je voudrais lui rendre un peu du contentement qu'il m'offre. Jamais aucune fois n'a été aussi intense que celle-ci. Sûrement parce que nous sommes des félins tous les deux et que nos corps se comprennent sans que nous ayons besoin de parler.

Sans que je m'y attende, il vient planter ses dents sur ma nuque, me provocant des frissons de plaisir, ainsi qu'un petit cri de surprise qui s'échappe de ma bouche sans avoir le moindre impact. J'adore et je savoure pleinement ce qu'il me fait.

Je le sens plus fĂ©brile, combien de temps tiendra-t-il encore ? Je tente d'en profiter et d’emmagasiner le plus de dĂ©lectation possible. Je sens la vague monter en moi, alors que mes extrĂ©mitĂ©s me picotent. Moi aussi, je suis envahie par le plaisir qu'il me donne.

Il se montre de plus en plus brutal et je sens mon bassin taper contre la table. Je ferme les yeux, alors que je me laisse aller au bien-ĂȘtre qui envahis petit Ă  petit tout mon ĂȘtre, comme un halo lumineux qui se propage. Il ne tarde pas Ă  me suivre, et je le sens peser de tout son poids sur moi, alors qu'il laisse Ă©chapper un soupir de contentement.

J'aimerais qu'il m'embrasse ou qu'il me dise quelque chose, mais il ne fait que se retirait d'un geste plus violent que je ne l'aurais cru. Mes jambes flageolent et je me laisse tomber sur le sol alors que mon corps toujours pris par le bonheur qui l'a envahir, n'a plus la force de me porter.

-Quand tu te sentiras mieux, sort et referme bien la porte derriĂšre toi. Je repasserais pour verrouiller.

Ce sont-là, les seuls mots qu'il me dit avant de disparaßtre. Je le regarde partir sans comprendre. Brusquement, je sens la peur me serrer le coeur, suivit par un profond désespoir. Il ne va pas m'abandonner là, aprÚs ce qu'on vient de vivre. Ses pas s'éloignent et il ne fait pas marche arriÚre.

Je contemple mes chaussures marron, avant de me reprendre. AussitĂŽt, je remonte ma culotte et mon pantalon. Il faut que je parte d'ici au plus vite. J'attrape ma veste et remplis rapidement mon sac avec mes cahiers, ne prenant mĂȘme pas la peine de ramasser mon stylo qui a roulait sous son bureau.

Je m'enfuis à toute jambe, retenant difficilement les larmes qui envahissent mes yeux. Je ne dois pas pleurer tant que je ne suis pas en sécurité. Sinon les autres le sauront. Je ne veux pas subir de nouvelles moqueries.

J'entre en trombe dans ma chambre et verrouille la porte, ainsi personne ne saura rien. Je jette mon sac dans un coin, avant de gagner la salle de bain. Je me dĂ©barrasse en vitesse de mes vĂȘtements, et plonge sous le jet d'eau chaude de ma douche. Alors lĂ , seulement, je me laisse aller Ă  pleurer.

Qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai tellement honte de moi.

Dans ma tĂȘte, rĂ©sonne ces mots « VĂ©ra est une salope ». Ils n'ont jamais Ă©tĂ© aussi vrai qu'en ce jour.


Texte publié par Nascana, 29 mai 2019
© tous droits réservés.
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