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La Princesse au Cœur Berceuse

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La Princesse au Cœur Berceuse

© Rose P. Katell (tous droits réservés)

Le code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes de l’article L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Il était une fois une petite princesse tant pénétrée de curiosité que sa manie de fuir sa cour sans cesse la mena chez un puissant sorcier. Celui-ci, outragé d’être découvert par la belle enfant, d’un tour de main et d’un sort cruel, la condamna à ne plus bénéficier autour d’elle de la moindre aide à l’endormissement.

Brave et peu intimidable, la princesse s’en retourna chez elle sans croire à l’improbable, mais à l’heure de rejoindre Morphée, son esprit demeura obstinément éveillé. Elle remua et remua encore entre ses draps, but une tasse de chocolat, s’étira comme un chat. Hélas, rien ne changea. Les pouvoirs du sorcier étaient explicites et, par eux, elle se voyait maudite…

Après plusieurs semaines sans sombrer dans le sommeil, la princesse se rĂ©signa Ă  demander conseil. Elle rĂ©digea une royale proclamation et la confia Ă  son messager, afin qu’il annonce Ă  travers la rĂ©gion qu’un remède Ă©tait mandĂ©. AussitĂ´t dit, aussitĂ´t fait ; bientĂ´t une foule se pressa sur le pont-levis, oĂą chacun criait possĂ©der ce qu’elle souhaitait le plus dans sa vie.

La princesse reçut tout ce beau monde, les écouta durant de nombreuses secondes. Médecins, professeurs, devins, chercheurs… Elle accueillit des représentants de toutes les professions sans qu’ils ne lui apportent la plus petite solution. Le mauvais sort s’était enraciné. Il empêchait quiconque de l’assister.

CondamnĂ©e Ă  l’insomnie, la princesse plongea dans une lente agonie. Elle toujours si douce envers ses gens avisa dans sa nature de profonds bouleversements. Ă€ chaque instant l’irritation la guettait, et l’énervement très souvent la tenaillait. Elle se surprenait Ă  hurler sur ses visiteurs, puis se morigĂ©nait avec vigueur – en aucune occasion elle n’avait usĂ© de sa position et peu importait sa terrible situation, y recourir Ă©tait hors de question !

La princesse, fatiguĂ©e et dĂ©sespĂ©rĂ©e, cĂ©da Ă  la tristesse et prĂ©fĂ©ra s’enfermer. Par peur de devenir blessante, elle transforma peu Ă  peu son palais en antre. Elle s’y terra dans le silence, rĂ©signĂ©e Ă  ses malheurs, et vu les consĂ©quences, dĂ©laissa ses intĂ©rĂŞts sans pleurs. Les mois dĂ©filèrent puis les saisons, mais elle ne s’offrit plus une seule apparition. Dans son royaume, on l’oublia ; Ă  la solitude, elle s’abandonna…

Un jour pourtant vint un garçon Ă©lĂ©gant, qui ayant entendu parler de la princesse, voulait lui procurer de l’allĂ©gresse. De la malĂ©diction qui l’affublait, il prĂ©tendait dĂ©tenir le secret ; si elle acceptait de le recevoir, il jurait de partager son savoir. La princesse y agrĂ©a sans beaucoup d’espoir et l’invita dans son salon mĂŞme, oĂą le regard cernĂ© de noir, elle priait pour que MorphĂ©e l’emmène.

D’une voix chaude et maĂ®trisĂ©e, l’inconnu prit la parole : il affirma qu’il s’était renseignĂ© et que le sorcier Ă©tait un branquignol. Dans son sort existait selon lui une faille, qui Ă  coup sĂ»r lui assurait d’emporter la bataille. Son courroux l’avait menĂ© Ă  la prĂ©cipitation, c’en Ă©tait pour lui presque une dĂ©ception. Qu’un si grand personnage soit capable d’une telle erreur, voilĂ  qui le tenait dĂ©finitivement en horreur !

La princesse n’eut pas à insister afin qu’il continue à se confier. Il déblatéra de plus en plus vite, et argua ne pas avoir de mérite. La réponse était dans le mauvais sort, dans les mots qui lui avaient causé tant de tort. Si nulle aide extérieure n’était à attendre en raison de sa condamnation, celle qualifiée d’intérieure la guérirait sans condition. Pour cela il suffisait qu’elle s’allonge sans projet, et fouille en son sein après un don lointain. Toutes les mères le possédaient, comme la sienne autrefois. En elle il dormait, il lui fallait avoir la foi.

En la princesse une lueur s’anima. Sa folle hardiesse, enfin, ressuscita. À l’étranger, elle offrit le couvert puis, dans ses quartiers, alla vérifier qu’il était sincère. Elle était prête à lui remettre une montagne d’or s’il parvenait à la délivrer de son inconfort, mais s’effrayait de ce qu’elle lui infligerait si d’aventures il s’avérait qu’il lui mentait.

Dans ses couvertures la princesse se glissa, et la moindre assistance, elle refusa. Hypnotiseur, harpiste, conteur, soliste… Pas un ne fut autorisĂ© Ă  l’approcher, puisqu’à tous elle demanda de s’en aller. Elle ferma ses paupières, Ă©mit une courte prière. Elle s’enfonça ensuite en elle-mĂŞme, bien dĂ©cidĂ©e Ă  dĂ©nicher le don suprĂŞme ; celui que sa mère aurait eu, dont elle n’avait jamais rien su.

La princesse d’abord patienta et ne perçut que la caresse de ses draps. En son être ne subsistait que des souvenirs, un peu flous et traîtres, qu’elle aurait désiré enfouir – revivre ses périples d’avant le drame ne manquait pas de lui meurtrir l’âme. Elle tint cependant bon et du chagrin se fit une raison : passer par là était peut-être une nécessité, elle n’était personne pour en juger.

Le temps s’éternisa dans la pièce couleur lilas. Il s’égrena autour d’elle avec une lenteur cruelle, lui rappelant avec ironie qu’elle était victime de l’insomnie. Mais alors qu’elle n’y croyait plus, le miracle échut : elle entendit un son cristallin, quasiment trois fois rien. En elle résonnait une petite musique, tendre et poétique.

La princesse se concentra dessus, et sa mĂ©lodie l’émut ; elle reconnaissait ce que lui chantait la reine les jours oĂą elle ressentait de la peine. Son pouvoir apaisant n’avait pas de limite… elle en resta toute confite. La berceuse sommeillait en elle toutes ces annĂ©es ! Elle se dĂ©testait de l’avoir jusque-lĂ  nĂ©gligĂ©e. Le don Ă©voquĂ© par son visiteur Ă©tait aussi rĂ©el que fort, de l’amour il Ă©tait nĂ© pour lui apporter du rĂ©confort.

La princesse maintenant sereine se laissa porter, d’une tendresse pleine, vers d’éphémères contrées. La torpeur désormais trouvée, le vil sorcier elle s’autorisait à pardonner. Elle dormit, dormit et dormit encore, insensible à la course de l’astre d’or, d’un repos si convoité que l’on n’osa la déranger.

Les jours filèrent sans qu’elle ne bouge, telle une poupĂ©e posĂ©e sur sa couche. Le chant dans son esprit perdurait. Se gorgeant de quiĂ©tude, elle s’oubliait. Son corps peu Ă  peu se modifia : la princesse se mĂ©tamorphosa. Sa peau devint diaphane, semblable Ă  une fine membrane ; le plus pur des bleus envahit ses deux yeux ; ses cheveux s’allĂ©gèrent et remuèrent dans l’air. Mais le plus Ă©tonnant dans tous ses changements demeura sans aucun doute son sein gauche, oĂą un Ă©crin carmin se dessina en Ă©bauche. La forme d’un cĹ“ur, il possĂ©dait et d’une calme pulsation, il battait.

Lorsqu’enfin la princesse émergea, l’envie de voyager la tenailla. Son instinct lui mit en tête d’effectuer le tour de la terre, à la recherche de la quête à laquelle elle ne pouvait se soustraire. Son étrange écrin s’ouvrait, il dissimulait la chanson de sa mère. Une part d’elle sentait et se convainquait que celle-ci devait profiter à d’autres hères.

Depuis ce jour, la Princesse au Cœur Berceuse veille… sur celles et ceux qui peinent à croiser le sommeil.


Texte publié par Rose P. Katell, 19 mars 2020
© tous droits réservés.
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