Mijin est douce. Sincère dans ses intentions, elle n'est ni gracieuse, ni laide. C'est sa banalité qui la rend attachante et vulnérable. Amoureuse de la vie, elle en questionne les moindres failles et se réserve parfois le droit d'en goûter les douceurs. Comme si elle ne les méritait pas. Comme si elle n'était pas suffisante pour y prétendre. Elle traverse le quotidien de son existence avec une étrange impression de flottement, dépossédée du sentiment d'y trouver un sens. Romanesque, elle créé en elle un univers aux couleurs chatoyantes, elle s'imagine des destins multiples, des possibles atteignables, des aspirations charitables. Chaque moment, chaque rencontre, chaque émotion, chaque souvenir, chaque mot viennent, tantôt dans un joyeux imbroglio tantôt sous le joug d'une profonde mélancolie, éblouir ou meurtrir son cœur étourdi. Si Mijin pouvait se raconter, elle laisserait ses forces dans l'indifférence, et projetterai toute sa lumière sur ce qui lui manque, sur ce qui n'est pas encore assez, sur ce qui n'arrivera peut-être jamais.