L’écho de ce « Oui ! » résonne à son oreille, tandis que les voûtes étoilées de la chapelle accueillent en leur sein le crépitement de joyeux applaudissements. Et c’est la lueur ocre des bougies déposées en offrande qui oscille à l’unisson des embrassades, des rires sous capes et des œillades complices. Il se dégage de ces gestes un parfum de promesse. Celui du dernier acte. Enfin.

Mijin le regarde avec une intensité qu’elle leur connaît bien. Aimantée à ses prunelles noisette, elle devine que les siennes se voilent de perles brillantes. Ce sourire qu’il a, il embrase tout son être : elle se sent nue, elle se sent elle. Tout, autour d’elle, semble s’être figé dans une torpeur bienvenue. Plus rien ne compte d’autre que lui.

« Avec eux, j’étais quelqu’un, mais sans lui, je ne suis rien », songe-t-elle. La mélodie entêtante de leurs confidences l’accompagne dans cet « entre-eux-deux » qu’elle voudrait ne jamais voir prendre fin. Ils se regardent. Se sourient. Cela ne leur prendra qu’une fraction de seconde, mais semblera pourtant s’inscrire au-delà de l’espace temps.

Puis le flots des congratulations les ramènent à ce qui les a conduit jusqu’ici. Des lèvres colorées et des joues brillantes distancent leurs visages, des chemises aux relents de sueur et des froufrous parfumés détachent leur corps à corps, tandis que des poignées fermes et des accolades fraternelles les éloignent tout à fait.

Ils n’ont plus qu’à se laisser porter, le destin se chargera bien de faire le reste.