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Le cri des héllebores

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tome 1, Chapitre 51 « Le vaccin » tome 1, Chapitre 51

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La berline se gara sur l’emplacement le plus éloigné de l’entrée. Envie de Sven de sortir au plus vite du bolide ou flemme si typique de l’imbécile pour ne pas seulement imaginer qu’amener la fille à l’intérieur serait plus aisé si elle se trouvait à proximité de l’entrée ?

Jedefray croisa les mains. Il évitait de croiser les bras depuis les quelques leçons de théâtre coltinées au lycée où on lui avait indiqué qu’il s’agissait d’un mouvement typique pour fermer toute discussion. Alors, il se contentait des mains. Les papillons dansèrent dans ses entrailles, mais il maintint un stoïcisme à toute épreuve qui ne se brisa qu’une fois Cole hors du véhicule.

Son garçon allait bien. Maintenant qu’il le voyait dans un contexte moins hostile, il ne put s’empêcher de noter combien il avait changé, ces deux dernières semaines. Toujours aussi rachitique, certes, mais il avait acquis une force physique et de caractère que seule la débrouillardise avait su forger. Une pointe de fierté amena Jedefray à se tenir bien droit, la tête relevée.

Sven s’extirpa du siège conducteur et, avec Cole, il se dirigea vers le coffre. L’endroit où ils avaient stocké sa patiente, sans nul doute. Jedefray fronça les sourcils, il ne s’attendait pas à ce que la portière arrière s’ouvre à son tour. Calvin Debroe. En vie. En pleine santé. Comment ? Existait-il une forme d’immunité à ce que Cole transmettait ? Non, il avait commencé à développer les premiers symptômes à l’hôpital. Quand il l’avait vu, il transpirait à grosses gouttes. Pas la peine de toucher son front pour le savoir fiévreux. Alors, comment pouvait-il encore tenir debout, désormais ? Le sale clébard sauta sur le sol. Fallait qu’il survive, lui aussi. Forcément. Pour bien l’emmerder jusqu’au bout.

Il claqua la langue, mais sa frustration laissa vite place à la curiosité lorsqu’il vit sa patiente saucissonnée avec du chatterton. Il se retint de rire. Sven avait toujours des idées ridicules, néanmoins celle-ci avait le mérite de fonctionner. La fille se débattait comme un beau diable, les yeux exorbités. Calvin et Cole la maintien de toutes les forces. Ses cris déchirants se réverbéraient en écho dans le parking souterrain.

— Suivez-moi, déclara Jedefray d’une voix de stentor, nous allons l’isoler.

Cole lui lança un regard noir qu’il ignora de toute sa superbe. Quand ils entrèrent dans l’entrepôt, Dawn tourna la tête en tout sens, la respiration haletante. Jedefray entendit le sifflement caractéristique de ses poumons inflammés, mais n’en fit pas mention. Elle était à un stade avancé de la maladie, il ne pouvait le nier. Peut-être mourrait-elle avant même qu’il ait le temps de l’osculter.

Ils dépassèrent la zone où il stockait les Pan Panicus et ne put s’empêcher un rapide coup d’oeil vers cette pièce où il s’était rendu avant l’appel de Cole. La porte, bien scellée, cachait l’acte de son désespoir.

Il sursauta quand Dawn hurla. Elle pleura à chaudes larmes. Ses jambes flageolèrent. Elle manqua de tomber. Cole grimaça, mais tint bon. Il gémit.

— Ca va ? demanda Calvin en sueur.

— Mal au crâne.

— Moi aussi.

Forcément, railla Jedefray insensible à la tristesse profonde et venue de nulle part de sa patiente. Dans de telles conditions, comment ne pas avoir de céphalées ? Lui-même luttait contre ces dernières depuis des jours. Des semaines.

Lambda avança, la queue entre les pattes, les oreilles tombantes. Qu’est-ce qu’il avait, encore, ce clébard débile ? Sven frissonna. Toujours dans le mélo-drame, celui-ci. Il l’irritait déjà, uniquement par sa présence.

— C’est encore loin ? grogna Calvin qui boitait sous le poids pourtant chétif de la jeune femme.

— Nous allons la mettre dans la chambre de Cole. Nous pourrons la monitorer ainsi.

Cole recula vivement, comme une bête effrayée par les flammes devant lui. Dawn tomba malgré la poigne de Calvin et la force du choc la déboussola. Elle cessa de pleurer. Vomit un reste de bile. Respira avec frénésie.

Sven prit la place de Cole et la releva avec l’aide de Calvin.

— Allez , gamin. On a pas l’choix.

Cole trembla de tous ses membres, mais marcha dans les pas de ses compagnons. Jedefray acceléra l’allure, pressé de sécuriser son environnement. Ils déambulèrent dans le dédale de couloirs pour reconnaître celui où Cole avait passé son enfance. La dernière pièce, tout au fond à gauche. Perpendiculairement, l’endroit où Jedefray surveillait son patient. L’homme avait prit le temps de refaire un badge, au cas où. Il s’en félicita.

Quand la porte s’ouvrit dans son bip ! si caractéristique, Sven et Calvin jetèrent Dawn dans la chambre et Jedefray referma aussitôt. Il se rendit en salle de contrôle et entendit les trois autres qui le suivaient. Lambda, près de son maître, ferma la marche.

— Je suis content que tu sois enfin de retour à la maison, mon chéri, décréta Jedefray dans un sourire béa.

Cole serra les poings :

— T’as déjà oublié qu’à notre dernière rencontre, tu as voulu me tuer ?

Jedefray baissa les yeux, plus par réflection que par culpabilité :

— Non. Je croyais qu’il s’agissait de la seule issue, mais…

Il plaça les mains sur le bureau où s’alignaient les écrans de contrôle. Derrière la vitre qui, de la chambre de Cole paraissait teintée, Jedefray observa avec intérêt la jeune femme. Elle avait optée pour la position foetale, à même le sol. Les yeux dans le vague, prostrée.

— … la donne a changé.

Cole se rua sur Jedefray, il ne s’arrêta qu’à quelques centimètres de lui, le domina de toute sa hauteur.

— J’aime pas le ton que t’emploie, lui cracha-t-il.

Jedefray bomba le torse, nullement intimidé :

— Qu’est-ce que tu attends de moi, alors ?

Il se doutait de la réponse. Il la lisait dans l’oeil valide de son fils. L’autre lui provoqua un haut-le-coeur qu’il eut du mal à contenir. La grimace de mépris naquit sur son visage, au grand désarroi de Cole dont la moue déçue en disait long sur son état d’esprit.

— Vaccine-la, claqua le jeune homme d’un ton acide.

Jedefray le jaugea. Est-ce qu’il se fichait de lui ? Il passait trop de temps avait Sven et devenait tout aussi idiot. Quelle tragédie !

— Je ne peux pas, trancha Jedefray sans plus d’explications.

Cole pâlit.

— Et pourquoi pas ? dit-il entre ses dents.

Le sursaut de ses lèvres, comme des babines. Il montrait les crocs. Cole se retenait de le mordre à sang, Jedefray détourna les yeux de cette bête qu’il avait mis au monde. Qu’il avait ramené au monde. Son oeil révulsé lui donnait toujours des hauts-le-coeur à la limite du contrôlable. Il ne cèderait pas. Jedefray tiendrait debout. Montrerait l’exemple. Pour le bien de son fils. Toujours pour son bien. Rien que pour son bien.

— Regarde-là. Elle est malade, Cole. Un vaccin ne changera pas cet état de fait.

Le borgne sans bandeau frappa le bureau d’un coup de poing.

— Bien sûr que si ! Tu lui files le même vaccin qu’à Sven et…

— Inutile, trancha Jedefray.

Il espérait que la simplicité de ses réponses prouve sa bonne foi, mais elle ne faisait qu’alimenter la hargne que Cole ressentait à son égard.

— Je te jure que si tu l’aides pas, commença Cole en avançant d’un pas vers Jedefray.

— Je vais l’aider, répondit-il dans un calme olympien, mais pas avec un vaccin.

Cole l’agrippa par les pans de sa blouse et l’attira à quelques centimètres de son visage. Jedefray hoqueta. Il fut saisit par la température bouillante de son fils. Il irradiait une chaleur effrayante. La sueur perlait sur son front. Sur ses tempes, il remarqua les veinules vertes. Une crise. Cole était au bord d’une crise. Qu’est-ce qu’il ne comprenait pas ? Qu’est-ce qu’il ne comprenait pas dans le fait qu’il se trompait de solution ? Si un simple vaccin fonctionnait, il y a longtemps qu’il l’aurait administré à son propre fils ! Cole était-il donc si étriqué d’esprit pour concevoir cette éventualité ? Ne voyait-il pas que sa demande ne tenait pas debout ?

— Pourquoi ? Pourquoi un vaccin fonctionnerait sur Sven, sur toi, mais pas sur Dawnie, hein ? Hein ?

Cole vomissait sa colère à chaque mot prononcé. Jedefray avait peur. Cole lui faisait peur. Il l’avait déjà blessé. Il le haïssait alors que le scientifique avait toujours oeuvré pour son bien. Quelle ingratitude ! Il n’empêchait que, cette fois, Cole avait besoin de lui. Alors il ne lui ferait rien. Il voulait que son père le traite comme un idiot ? Très bien. Il lui expliquerait les choses avec des mots simples. Comme le débile qu’il était.

— Sven et moi n’étions pas malades quand je nous ai vacciné. Tu comprends ?

Devant son air bénêt, Jedefray ajouta :

— Les vaccins, ça ne fonctionne pas sur des gens déjà malades. Seulement sur des personnes en bonne santé. Ça sert de prévention, pas de guérison.


Texte publié par Albane F. Richet, 28 novembre 2025
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