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Le cri des héllebores

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tome 1, Chapitre 53 « Celles qui se régénèrent » tome 1, Chapitre 53

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Ce vieux fou ne quittait donc jamais le sous-sol du laboratoire, lui non plus… Cole avait toujours su qu’on le surveillait à partir des caméras dans sa chambre 24 heures sur 24 et il s’était douté que Sven et Jedefray se relayaient pour effectuer cette tâche. En revanche, il n’avait jamais imaginé que sa prison puisse aussi être celle du scientifique. De son tortionnaire.

Et quel endroit ! Cole serra les dents lorsque son oeil valide tomba sur le lit de camp muni d’un simple drap. L’odeur de café imprégnait la pièce et, sur le bureau, Cole découvrit la photo de famille. Lui-même avant sa mort. Sa mère souriante. Jedefray aussi, quoique l’air toujours aussi fatigué. Dans le cadre à côté de celui-ci, un petit mot : “Fais le pour lui”. La gorge de Cole se serra. Il reçu un coup de poing sur le coeur à la lecture de cette simple phrase qui résonnait tant avec le fameux : “C’est pour ton bien, Cole” qu’il avait entendu mille fois depuis sa réanimation.

Les mots de Dawn s’invitèrent dans son esprit. Son oeil mort qui rappelait au père sa culpabilité face au décès de son enfant. Une pointe de compassion s’insinua dans sa gorge. Dure à avaler. Bien présente. Une idée, saugrenue, pourtant palpable, presque une évidence, le frappa alors : et si Jedefray était persuadé d’avoir toujours agi pour le bien de Cole ? Il ne l’avait pas ramené à la vie pour les bonnes raisons, mais peut-être que si Cole changeait l’angle du prisme de sa réalité pour mettre la lumière sur celle de Jedefray, il verrait un homme dévasté, rongé par le remord, mais qui avait toute compétence pour réparer son erreur.

Si Cole s’était trouvé à sa place, n’aurait-il pas agi de la même manière ? Il était prêt à tout pour Dawn. Il était revenu vers son bourreau. Dans sa prison. SiJedefray lui disait qu’il fallait l’endormir pour sauver la femme qu’il aimait, accepterait-il cette fois ? S’il fallait prendre la décision de l’anesthésier, elle, que ferait-il ? Une vague de froid s’empara de lui. Il commença à claquer des dents. La peur. L’angoisse. Il étouffait malgré sa fièvre et la chaleur ambiante.

Jedefray lui amena, sous verre, la source de ses recherches. Une ôde à sa femme. Elle lui avait toujours inspiré les plus grandes prises de risques. Il avait passé son doctorat face à son soutien infaillible. Il avait lancé sa propre entreprise alors qu’ils avaient une maison à payer et, par la suite, un petit Cole à entretenir.

— Une hellebore ? s’étonna Cole.

C’était son amour des plantes qui avait amené Jedefray à fomenter un scénario où la réalité dépassait la fiction. Cette plante, c’était son Saint Graal.

— Ta mère était herboriste, murmura le veuf avec un trémolo dans la voix. Les plantes, c’était sa spécialité. Elle adorait particulièrement celles-ci.

L’hellebore avait soif. La gorge de Cole s’assecha.

— Bordel…

“Elles se régénèrent elles-mêmes grâce à une hormone végétale”, avait-il expliqué à Dawn. “En quelques heures les lésions disparaissent, c’est cool, hein” ? Sven le gratifia d’un regard circonspect. Cole recule, plus vif que le flot de ses pensées.

— T’as… t’as fait quoi ? Tu m’as fait quoi, sérieux ?!

“D’ailleurs, tu savais qu’elles communiquaient entre elles” ? Près de la route ou en ville, son malaise face aux tumeurs des arbres. Cette sensation de soif face à l’hellebore au creux de ses mains. Son insécurité, sa solitude face à la ville bétonnée, sans verdure à moins qu’elle ne fut taillée par l’homme. Ses grimaces devant leur aspect tout sauf naturel… La certitude d’avoir entendu sa mère l’appeler alors qu’elle était déjà morte… Non, ça ne pouvait pas avoir de lien. Si ?

— Je… j’ai modifié la structure de ton A.D.N, expliqua Jedefray, pour la mélanger à celle de…

Il montra l’assoiffée dans la main de Cole. Les bourdonnements dans la tête du cobaye s’intensifièrent. Ses poumons criaient famine. Les papillons noirs dansèrent devant ses yeux.

— T’es en train de me dire que j’suis à moitié-plante ? Mais c’est n’importe quoi ! T’as cru que j’allais gober ça ? T’es malade dans ta tête !

— Cole, calme-toi, mon chéri.

— Putain ! Mais comment tu veux ? Tu m’sors une histoire à dormir debout alors que ma copine est en train de crever ! Par ma faute, bordel !

Grands gestes. Vociférations. La rage reprenait le dessus. Plus vorace que jamais.

— Cole… tu… tu veux une preuve ? Re… regarde tes poignets.

Il avait surtout envie de lui arracher les yeux. Ses lèvres tressautèrent. Pourquoi il obéirait.

— Y a… y a rien. Qu’est-ce’ tu m’dis !

— Justement… Tu t’arraches la peau à chaque fois qu’on t’entrave avec les liens de cuir… Ca ne peut pas redevenir normal en deux semaines.

Calvin pâlit :

— Ca se transmet ce truc ? Quand on est mordu, on reçoit une modification de l’ADN ou une hellebore s’incruste dans notre corps ou je sais pas encore quelle connerie du genre ?

Jedefray soupesa le propos sans comprendre. Cette éventualité ne lui était jamais venu à l’esprit.

— Je… ne crois pas ? Il me faudrait faire des tests, mais…

Calvin observa sa main meurtrie comme s’il la découvrait pour la première fois. Il avait refait son bandage les deux jours où il avait été chez Sven. A l’aube du deuxième jour, il avait cru à de la chance. Il avait quand même continué les soins, au cas où, mais…

Quand il ôta le pansement, il n’y avait plus trace de la morsure de Marylou.


Texte publié par Albane F. Richet, 29 novembre 2025
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