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Le taxidermiste

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La jeune femme n’arrivait pas Ă  se rĂ©veiller. Ses paupières Ă©taient lourdes et ses muscles très endoloris. Le sol sur lequel elle Ă©tait allongĂ©e Ă©tait dur et froid. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Ses souvenirs Ă©taient confus et elle avait un marteau piqueur dans la tĂŞte. Une gueule de bois peut-ĂŞtre ? Mais ça n’expliquait pas ses sensations Ă©tranges. Pourquoi n’arrivait-elle pas Ă  se rĂ©veiller ? Elle essayait et essayait encore. Mais rien n’y faisait. Elle Ă©tait comme paralysĂ©e, mais complètement consciente. Une bouffĂ©e d’angoisse la prit soudainement. Elle avait dĂ©jĂ  lu ça quelque part. Des personnes qui s’étaient rĂ©veillĂ©es Ă  la morgue parce qu’on les avait cru mortes. « Du calme, se dit-elle pour se rassurer. Cette sensation va passer. Tu pourras de nouveau bouger dans quelques minutes. » Quelques instants plus tard, elle commença Ă  sentir des fourmillements dans ses membres, signe que la paralysie faiblissait. Elle rĂ©ussit Ă  entrouvrir les yeux, mais n’arrivait toujours pas Ă  savoir oĂą elle se trouvait. L’endroit Ă©tait sombre et sentait une odeur particulière. De plus, pour le moment, elle ne pouvait voir que le plafond, Ă©tant dans l’impossibilitĂ© de tourner la tĂŞte. Il lui semblait tout de mĂŞme incroyablement bas. Et il y avait cette odeur impossible Ă  dĂ©terminer. Petit Ă  petit, les sensations lui revinrent dans tout le corps et elle put de nouveau bouger ses membres. Elle leva un bras, puis l’autre, et fit pareil avec ses jambes. Elle toucha le plafond de la main et commença Ă  paniquer. Du bois, l’endroit oĂą elle se trouvait Ă©tait en bois. Elle tourna la tĂŞte des deux cĂ´tĂ©s et aperçut des barreaux de part et d’autre. Une cage. Elle se trouvait dans une cage. Dans sa confusion, elle tenta de se lever et se cogna la tĂŞte. « Mais bordel, se dit-elle. Je suis oĂą lĂ  ? » Elle se mit Ă  quatre pattes et secoua les barreaux pour voir si elle pouvait en tirer quelque chose. Mais non, celui ou celle qui l’avait mise lĂ -dedans avait bien fait les choses. Elle tenta alors de distinguer quelque chose. Il lui semblait voir une ombre au fond de la pièce, de la taille d’un ĂŞtre humain adulte. Mais dans cette pĂ©nombre, cela aurait pu tout aussi bien ĂŞtre un portemanteau. Ses yeux finirent par s’habituer Ă  cette obscuritĂ© et elle remarqua alors une petite fenĂŞtre en hauteur. Il devait faire nuit Ă©tant donnĂ© le peu de lumière qui parvenait dans la pièce. Son ravisseur serait sĂ»rement bientĂ´t de retour. Elle devait absolument essayer de se rappeler.

Elle se souvenait vaguement ĂŞtre sortie la veille pour aller Ă  une soirĂ©e donnĂ©e dans un petit bar du centre-ville. Y Ă©tait-elle seulement allĂ©e ? Ou s’était-elle fait kidnapper sur le chemin ? « Ah, impossible de me souvenir, se lamenta-t-elle. Mais qu’est-ce qu’il m’a fait ? »

***

Dans son abri anti-tornade, lui aussi attendait la fin de l’alerte. Il commençait à se faire tard et il avait hâte de se remettre au travail. Il ne voulait pas gâcher une semaine de préparation. Il lui restait encore tant à faire. Le tannage n’était que la première étape. La seconde en fait. La première consistant à enlever la peau sans l’abîmer. Le geste pouvait paraître anodin, mais l’opération s’avérait en fait très périlleuse. Il avait pu le constater à ses débuts. S’il perdait trop de temps entre le décès du sujet et l’ablation de la peau, alors elle était bonne à jeter. Il devait donc la garder au frais jusqu’au moment décisif afin de sauvegarder les cellules. Il fallait également qu’elle soit intacte, sans trace de coups ou de bleus. Il avait eu un raté avec sa première victime, mais rien qui ne puisse se cacher avec une écharpe. Il était donc très minutieux et ses proies étaient choisies avec soin. Il fondait également de grands espoirs dans la dernière fille qu’il avait enlevée. Elle serait une pièce maîtresse. Fatigué d’attendre, il s’allongea sur le vieux fauteuil en cuir qui se trouvait là et commença à rêvasser. Lorsqu’il était dans cet état là, dans un demi-sommeil, des souvenirs lui revenaient parfois en mémoire. Comme le jour où il avait retrouvé son chien derrière un buisson, mort, percuté par une voiture. Ce fut sa première confrontation avec la grande faucheuse. Il avait été anéanti et il n’avait plus jamais vu les choses de la même façon. Il était rentré chez lui comme si de rien n’était, après avoir essuyé ses larmes, en se promettant de revenir plus tard, quand ses parents dormiraient. Il pouvait sauver son chien, il en était sûr.

L’alarme cessa et il alluma la radio pour connaĂ®tre les dernières informations. Il pouvait sortir, la tempĂŞte Ă©tait passĂ©e. Il se dirigea vers la porte de son abri et essaya de l’ouvrir. En vain. Quelque chose Ă  l’extĂ©rieur devait faire barrage. Il commença Ă  s’énerver. Il devait sortir, il ne pouvait pas rester coincĂ© lĂ , Ă  attendre que quelqu’un vienne le sauver. D’ailleurs, qui pourrait venir ? Tout le monde savait qu’il Ă©tait Ă©trange et jamais personne ne s’aventurait sur sa propriĂ©tĂ©. Ă€ part ces deux flics, bien sĂ»r. Oui, il allait devoir les avoir Ă  l’œil. Mais pour l’heure, il devait rĂ©flĂ©chir Ă  un moyen de sortir. Il regarda tout autour de lui, Ă  la recherche de quelque chose qui pourrait faire sauter la porte. Mais il n’y avait rien. Il mit machinalement les mains dans ses poches et sentit quelque chose de froid. Son tĂ©lĂ©phone. Bien sĂ»r, pourquoi n’y avait-il pas pensĂ© plus tĂ´t ? Et s’il faisait le 911 ? Ils viendraient le secourir. Oui, mais alors, ils pourraient entendre la fille. Elle devait ĂŞtre rĂ©veillĂ©e maintenant. La toxine ne faisait pas longtemps effet et son corps avait dĂ» l’éliminer. Ah, il enrageait. Il se sentait coincĂ©. RĂ©flĂ©chis, mon vieux, rĂ©flĂ©chis, se dit-il Ă  lui-mĂŞme. Comment faire ? Soudain, son regard se posa sur un Ă©tabli qui se trouvait au fond de la pièce. Il Ă©tait recouvert de poussière, preuve qu’il n’avait pas servi depuis longtemps. Il s’en approcha et remarqua un manche rouge qui dĂ©passait d’un amas d’outils. Il tira doucement dessus et en sortit une hache. Parfait, se fĂ©licita-t-il, c’est exactement ce dont j’ai besoin. Il retourna vers la porte en bois, qui se composait de deux battants, leva haut sa hache et donna un grand coup au milieu. Il l’effleura lĂ©gèrement. La difficultĂ© rĂ©sultait dans le fait que l’ouverture Ă©tait au-dessus de lui, Ă©tant donnĂ© que son abri Ă©tait creusĂ© dans le sol. Au bout de quelques minutes et d’autant de coups de hache, le bois commença Ă  cĂ©der. Il put alors constater par l’interstice qu’une branche Ă©tait posĂ©e en travers de la porte. Il posa sa hache et donna de grands coups d’épaule dedans, afin de forcer son ouverture. Et au bout de quelques minutes d’effort, il se retrouva dehors, Ă  l’air libre. Il passa la main sur son crâne afin d’enlever les copeaux de bois et secoua ses vĂŞtements. Il regarda autour de lui et sourit. Ă€ part quelques branches d’arbres dissĂ©minĂ©es un peu partout, il n’y avait pas de dĂ©gâts. Son voisin ne pouvait pas en dire autant. Une partie de sa toiture s’était envolĂ©e. Ah, le karma, se dit-il en souriant. On ne peut pas toujours y Ă©chapper. Il se mit Ă  siffloter et rentra chez lui. Il devait faire connaissance avec sa prisonnière.

***

Ă€ l’intĂ©rieur de sa cage, la jeune femme rĂ©flĂ©chissait. Des bribes de souvenirs commençaient Ă  lui revenir en mĂ©moire. Elle Ă©tait effectivement sortie la veille. Avec une amie. Une soirĂ©e organisĂ©e Ă  la dernière minute par des Ă©tudiants de l’UniversitĂ© d’État de Wichita. Elle Ă©tait venue la chercher en voiture, car elle n’avait pas son permis. Elles avaient ensuite passĂ© la soirĂ©e Ă  boire et fumer avec des amis de la facultĂ©. Vers vingt-deux heures, son amie avait demandĂ© Ă  rentrer, se sentant fatiguĂ©e, mais elle n’avait pas voulu la suivre. Elle s’amusait trop bien. Elle le regrettait maintenant. Elle espĂ©rait juste que quelqu’un avait signalĂ© sa disparition. Le reste de la soirĂ©e Ă©tait encore floue. Avait-elle rencontrĂ© un homme ? Ce n’était pas son genre de parler avec le premier venu. Ou s’était-elle fait enlever sur le chemin du retour ? Ou Ă©tait-ce un coup montĂ©, une espèce de bizutage organisĂ© par les Ă©tudiants ? ArrĂŞte, tu dĂ©lires lĂ , soupira-t-elle. Un tordu te sĂ©questre et il peut revenir d’une seconde Ă  l’autre. Alors, bouge, rĂ©flĂ©chis ! Et vite !, se dit-elle pour se donner du courage. Mais bordel, c’est quoi cette odeur immonde ? On dirait un animal crevĂ© ! Au secours ! Se mit-elle Ă  hurler, secouant les barreaux, aidez-moi ! Bravo, lui dit une petite voix dans sa tĂŞte. S’il ne savait pas que tu Ă©tais rĂ©veillĂ©e, il le sait maintenant. Ben, v’lĂ  autre chose. Je dĂ©lire maintenant. Ok, ne laisse pas la panique te gagner. La serrure. Peut-ĂŞtre que je peux atteindre la serrure. Elle passa la main sur chaque cĂ´tĂ© de la cage pour voir s’il y avait une porte et en trouva une. Elle semblait fermĂ©e avec un cadenas. Merde, s’exclama-t-elle, je suis foutue. Un bruit lui fit tourner la tĂŞte. Elle venait d’entendre une porte claquer. Celle de l’endroit dans lequel elle se trouvait Ă©tant fermĂ©e, elle en dĂ©duisit qu’il y avait une pièce voisine Ă  celle-ci. Elle vit alors de la lumière sous la porte puis entendit quelqu’un descendre des escaliers en sifflotant. Elle commença Ă  paniquer. Elle Ă©tait prise au piège. Elle se recroquevilla le plus possible au fond de la cage, dans l’espoir de ne pas ĂŞtre vue. Sa respiration s’accĂ©lĂ©ra et elle eut l’impression de suffoquer. Elle tenta une nouvelle fois de secouer les barreaux, en vain. RĂ©signĂ©e, elle se rassit et regarda fixement la porte qui n’allait pas tarder Ă  s’ouvrir. Les pas se rapprochaient. Elle pouvait les entendre dans l’autre pièce.

Elle essayait désespérément de calmer sa respiration, mais la simple pensée de ce qu’il pourrait lui faire rendait son geste inefficace. Respire calmement, se dit-elle, il ne faut pas lui montrer que tu as peur. Soudain, les bruits de pas s’arrêtèrent et elle distingua l’ombre de l’homme sous la porte. Des gouttes de sueur froide commencèrent alors à couler le long de ses tempes et elle fut prise de tremblements incontrôlés.

La porte s’ouvrit soudain et il alluma la lumière. L’éblouissement lui fit plisser les yeux et elle mit machinalement une main entre elle et la source de lumière. Il passa devant elle sans lui parler et s’arrêta devant ce qui ressemblait à un très grand bac au fond de la pièce. Cette action eut pour conséquence de lui enlever tout son stress, qui se changea en curiosité. Elle se rapprocha alors de l’autre extrémité pour mieux voir, mais même ainsi, elle ne put distinguer ce qu’il y avait à l’intérieur. Et maintenant que ses yeux s’étaient habitués à la lumière, elle constatait que l’odeur ne pouvait venir que de là.

Il ne faisait pas attention Ă  elle. Elle ne constituait pas une menace pour le moment. Il avait perdu du temps avec cette tempĂŞte et il devait le rattraper. Il aurait tout le loisir de faire sa connaissance après avoir fait quelques vĂ©rifications. Il regarda Ă  l’intĂ©rieur du bac, prit deux longs gants jaunes qui remontaient jusqu’aux coudes sur une table proche, les mit et plongea ses mains dans le bain de sel et d’alun. Il remonta la peau humaine qui s’y trouvait, la malaxa pour voir si elle Ă©tait prĂŞte et sourit de contentement. « Parfait, dit-il Ă  voix haute. Encore quelques heures et je pourrai commencer ». Il se retourna vers sa captive et lui sourit gentiment. Bien, lui dit-il. Et si nous faisions connaissance ?

***

L’agent Parker était pensif. Le serveur lui avait apporté son assiette une demi-heure plus tôt et il n’y avait pas encore touché. Sarah, quant à elle, avait déjà presque tout terminé. Depuis qu’elle connaissait Thomas, elle ne l’avait jamais vu bouder de la nourriture. Il était évident que quelque chose le tracassait.

— Thomas, commença-t-elle doucement, tout va bien ?

— Dit, lui demanda-t-il après un court silence, tu pensais ce que tu disais tout Ă  l’heure ? Ă€ savoir qu’on court après une espèce de collectionneur ?

— Eh bien, il est un peu tĂ´t pour le qualifier de collectionneur. On ne sait pas encore avec exactitude ce qui le pousse Ă  kidnapper de jeunes femmes venues d’autres pays. Et rien ne nous dit qu’il les tue. Il faudrait retrouver un corps pour avoir un dĂ©but de rĂ©ponse. Tu devrais manger, lui dit-elle en pointant du doigt son assiette. C’est pas donnĂ©, tu sais !

— Ha, hum, j’ai pas faim, rĂ©pondit-il en poussant lĂ©gèrement son plat vers elle. Tu en veux ?

— Non merci, j’ai assez mangé. On les retrouvera, lui dit-elle après une petite pause. Où qu’elles soient, on les retrouvera et on fera payer cher au responsable.

— Bien dit, partenaire. Content que ce soit tombé sur toi. On fait une bonne équipe.

— Tu m’étonnes, Mulder et Scully, c’est nous ! Et puis, Ă  part moi, personne ne veut bosser avec toi. Sale caractère, il paraĂ®t.

— Tu veux qu’on parle du tien de caractère ? demanda-t-il en rigolant.

— Tu te dĂ©rides, c’est bien. Et si on changeait de sujet ? Parler de l’affaire en dehors du boulot, c’est dĂ©primant. Et puis, c’est pas ce soir qu’on va les retrouver, alors…

— Tu as raison. Tu veux un dernier verre ? demanda-t-il en se levant et en se dirigeant vers le bar.

— Ma foi, pourquoi pas, lui répondit-elle en se levant à son tour. On n’est plus en service.

Arrivés devant le comptoir, ils durent attendre que le barman ait fini sa tournée. Ils étaient en sous-effectif ce soir-là. À cause de la tempête, les deux autres serveurs n’avaient pas pu venir et il se retrouvait seul à devoir assurer le service.

— Excusez-moi, leur dit-il en prenant le torchon qui se trouvait sur son Ă©paule pour essuyer le comptoir. Qu’est-ce que je vous sers ?

— Je prendrais une bière. Et toi ? demanda Thomas en regardant sa collègue.

— Idem

— Deux bières, donc, s’il vous plaît.

— Nous avons de la Budweiser, de la Miller et de la Coors, renchérit le barman.

— La première, ce sera très bien.

— Parfait, ça nous fera douze dollars. Je le mets sur la note ?

— Oui, merci, répondit Sarah. Au fait, Tom, tu ne m’as jamais dit d’où tu étais originaire. C’est vrai, on bosse ensemble depuis quoi, six mois, et je ne connais pas grand-chose de ton passé.

— C’est qu’il n’y a pas grand-chose à dire. Je viens du Massachusetts, Salem, plus exactement. Mon père était militaire et ma mère, femme au foyer. C’est principalement elle qui m’a élevé. Il était souvent absent à cause de ses missions. À dix-huit ans, je suis allé à l’université avant d’intégrer la police. Dix ans plus tard, j’ai commencé ma formation à Quantico. Et depuis peu, j’ai été muté dans le Kansas. Voilà, tu sais tout.

— Heu, tu n’as pas de frères ou de sĹ“urs ?

— Non, fils unique. Et toi ?

— C’est difficile pour moi d’en parler. Je n’ai pas beaucoup de souvenirs de mon enfance.

— Ah, je suis désolé. Je ne voulais pas te brusquer.

— C’est rien. Allez, finis ta bière. On a du taf qui nous attend demain.

Ils finirent leur bière en silence puis montèrent dans leur chambre respective. Si Thomas s’endormit sans encombre, le sommeil de Sarah fut un peu plus agité. Elle venait de s’endormir lorsqu’elle fit un cauchemar. Elle se trouvait devant une maison de banlieue, dans l’allée qui menait à la porte d’entrée. Elle n’était pas seule. Devant elle se tenait un homme, habillé en noir. Il lui tendait la main. Son visage était flou et elle n’arrivait pas à le reconnaître. Derrière elle se trouvait un corbillard de couleur noir, avec des couronnes de fleurs à l’arrière. Quelqu’un est mort, se dit-elle. Elle s’approcha du véhicule pour tenter d’apercevoir le cercueil et tendit une main vers lui. En un instant, le décor changea. Elle n’était plus dans la rue, mais dans un lieu sombre. Elle était entourée de personnes dont elle ne voyait pas le visage, mais qui pointaient tous du doigt la même direction. Elle se sentait oppressée, effrayée. Elle tourna alors la tête et comprit qu’elle se trouvait dans une église. Devant l’autel se dressait un cercueil de bois peint. Son couvercle était relevé afin de pouvoir faire ses derniers adieux. Fébrile, elle fit quelques pas dans sa direction. Lentement, comme si ses jambes étaient en plomb. Arrivée près de lui, elle se pencha en avant pour voir qui se trouvait à l’intérieur. Une main se posa sur son épaule et elle se mit à hurler.

— Sarah, oh, Sarah, rĂ©veille-toi ! Tu fais un cauchemar, la secoua doucement Thomas pour la sortir de son mauvais rĂŞve.

— Qu...quoi ?! Thomas ? dit-elle en se redressant soudainement. Qu’est-ce que tu fais dans ma chambre ?

— Ça va, du calme, lui rĂ©pondit-il. Je t’ai entendu gĂ©mir dans ton sommeil et je suis venu voir si tout allait bien. Les murs sont fins comme du papier Ă  cigarette ici. Tu vas bien ? Tu es en nage !

— Oui, t’inquiètes pas, dit-elle en s’essuyant le visage avec la manche de son pyjama. J’ai l’habitude.

— Tu devrais peut-ĂŞtre consulter si c’est rĂ©current. Je ne sais pas… tu as dĂ©jĂ  pensĂ© Ă  l’hypnose ?

— Ça va, je te dis. Merci de t’être inquiété, mais maintenant ça va, répondit-elle en jetant un œil à son réveil. Allez, va te recoucher, on se lève dans deux heures.

Il retourna dans sa chambre et elle se leva pour aller dans la salle de bain se passer de l’eau fraîche sur le visage. Elle ne savait pas pourquoi elle faisait ce cauchemar régulièrement. Elle avait grandi dans une famille d’accueil dès l’âge de deux ans et avait été élevée par des gens aimants. Du fait de son jeune âge, elle n’avait que peu de souvenirs de sa vie d’avant. Et sa mère était trop peu loquace pour l’aider à combler les trous. Son coéquipier avait peut-être raison. Elle devrait aller consulter. Pas forcément un hypnotiseur, mais au moins un psychologue. Ou forcer sa mère à parler. Cette dernière pensée la fit sourire. Elle ne l’avait pas vu depuis longtemps et elle commençait à lui manquer. Elle habitait dans la banlieue de New York et elle n’allait la voir que très rarement, pour Thanksgiving ou bien encore pour Noël. Il y avait bien sûr le téléphone ou les appels en visioconférence, mais ce n’était pas la même chose. Elle se promit alors d’aller la voir dès qu’elle aurait du temps et retourna se coucher. Il y avait encore beaucoup à faire.


Texte publié par AmĂ©lie B, 12 septembre 2022
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