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Le taxidermiste

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tome 1, Chapitre 18 tome 1, Chapitre 18

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Ils quittèrent le laboratoire, rempli de questionnement. Qui Ă©tait donc cet homme mystĂ©rieux ? Et pourquoi le vrai Joseph Smith n’avait-il jamais portĂ© plainte ? Ils montèrent dans la voiture et Thomas prit le volant. Sur le chemin du retour, Sarah s’assoupit, et elle se retrouva de nouveau dans ce rĂŞve Ă©trange, qu’elle n’avait plus fait depuis sa sĂ©ance d’hypnose.

Elle se trouvait devant une maison. Elle portait une robe de couleur sombre et des chaussures vernies. Un homme l’attendait et lui tendait la main. Auparavant flou, elle distinguait très nettement son visage maintenant. Il Ă©tait grand, brun, avec une petite moustache. Il portait un costume et des chaussures noirs. Il se tenait devant un corbillard, garĂ© dans la rue. Elle s’approcha de lui et lui tendit la main. Il lui sourit. Elle ne le connaissait pas, mais il lui parlait gentiment. « C’est le moment d’être forte, ma grande » lui disait-il. Elle avait confiance. Il fit un signe au chauffeur du convoi funèbre et celui-ci dĂ©marra, suivit par quelques voitures. Elle monta dans l’une d’elles, et s’assit Ă  cĂ´tĂ© d’une femme. Celle-ci lui sourit et lui attacha sa ceinture de sĂ©curitĂ©. L’homme s’installa Ă  l’avant et le vĂ©hicule suivit le cortège jusqu’à une Ă©glise. Le corbillard se plaça dans l’allĂ©e, et attendit que les autres voitures dĂ©chargent leurs passagers. Lorsque tout le monde fut entrĂ© dans l’église, alors seulement, les employĂ©s des pompes funèbres sortirent le cercueil du corbillard.

On la plaça à côté d’un jeune homme, au premier rang. Elle le regarda et lui sourit, mais celui-ci n’eut même pas un regard pour elle. Il était triste, et s’essuyait régulièrement les yeux avec un mouchoir. Il avait les cheveux bruns ondulés, et devait avoir une quinzaine d’années. Elle plaça sa main sur sa jambe, en signe de réconfort, mais celui-ci la chassa sans ménagement.

— Arrête de m’embêter, Sarah, lui dit-il. Tiens-toi tranquille ! C’est l’enterrement de maman, je te rappelle !

Ces mots lui firent l’effet d’une gifle. Elle se souvenait maintenant. Ce jeune homme désagréable était son frère. Elle le regarda plus attentivement et remarqua une petite tache de vin, sur son visage, au-dessus de son sourcil droit. Une tache de naissance. Devant elle, sur l’autel, se trouvait un portrait de leur mère, entouré de fleurs. La porte de l’église s’ouvrit, et les hommes des pompes funèbres apportèrent le cercueil et le déposèrent devant lui. Ils ouvrirent le couvercle, pour que les gens puissent lui faire un dernier adieu. Son frère se leva, et elle voulut le suivre, pensant qu’il allait voir leur mère, mais une main se posa sur son épaule. C’était la dame de la voiture. Elle lui fit non de la tête. En fait, son frère s’était levé, mais ne bougeait pas. Il attendait. Elle regarda alors les gens se mettre en file indienne et venir présenter leurs derniers hommages à la défunte, puis à ses enfants. Ils passèrent devant eux en leur serrant la main, et en leur présentant leurs plus sincères condoléances, puis ils retournèrent à leur place. Alors seulement, son frère et elle purent aller voir leur mère. Il se déplaça au bout de la rangée et elle remarqua qu’il boitait légèrement. C’était le deuxième détail dont elle se souvenait, après l’angiome. Leur mère semblait dormir paisiblement. Elle essuya une larme avec la manche de sa robe et, de nouveau, sentit une main se poser sur son épaule. Elle se réveilla. La main de Thomas la secouait gentiment.

— HĂ©, ho, la belle au bois dormant ! On est arrivĂ©. Mais, tu pleures ? lui demanda-t-il en voyant des larmes rouler sur ses joues.

— On dirait, répondit-elle en s’essuyant les yeux. J’ai fait un drôle de rêve.

— Ah bon ? Et de quoi ça parlait ?

— C’était l’enterrement de ma mère. Et il y avait aussi mon frère. Je le revois très clairement maintenant. Comment j’ai pu l’oublier ?

— Tu étais petite. Le cerveau humain est bien fait. Il fait le tri dans les souvenirs. Et puis, ta famille adoptive ne t’en a jamais parlé, donc bon…

— Il y a un détail qui me travaille. Dans son rapport d’autopsie, il n’est nulle part fait mention qu’il boitait.

— Peut-être parce qu’au moment de sa mort, il ne boitait plus.

— Ça me paraît peu plausible. Je l’ai vu. Il semblait avoir une jambe plus courte que l’autre. Même si tu peux régler ce problème avec des semelles ou autre, tes jambes ne changent pas de taille. Ils auraient dû le voir lors de l’examen mortuaire.

— Je ne sais pas. Tu devrais peut-être téléphoner au légiste de l’époque. Il doit encore exercer.

— Ouais, je vais faire ça. De ton côté, appelle le bureau, histoire de voir s’ils ont des nouvelles des agents dépêchés sur place.

***

Sarah retourna dans sa chambre d’hôtel et reprit le dossier de son frère. Le nom du légiste devait bien être écrit quelque part. Elle le trouva au bas du rapport, avec sa signature : Docteur Adams. Elle prit son téléphone et appela son collègue, celui qui lui avait fourni ledit dossier, l’agent Max Witman. Il décrocha à la première sonnerie et fut surpris par sa demande.

— Tu veux savoir si le Docteur Adams est toujours en activité, c’est ça ?

— Oui. Il y a un détail qui me chiffonne dans le dossier de mon frère et j’aimerais lui poser directement la question.

— Pour ça, il va falloir que je fasse jouer mes relations. Je vais appeler mon ami du FBI. C’est grâce à lui que j’ai eu le dossier de ton frère. Tu peux attendre un peu ?

— Oui, vas-y, appelle-le. J’ai un peu de temps devant moi.

Elle raccrocha et commença à regrouper ses affaires. Au bout de dix minutes, le téléphone sonna de nouveau. Elle décrocha.

— C’est encore, moi. Mais j’ai une mauvaise nouvelle.

— Qu’est-ce qu’il y a ?

— Il est mort !

— Quoi ? C’est pas possible. Et de quoi est-il mort ?

— Suicide, apparemment. Il y a quelques années, il a été sous le joug d’une enquête interne pour falsification de dossiers. Et il s’est suicidé avant d’être jugé.

— Il Ă©tait coupable ?

— Les innocents ne se suicident pas.

— Tu marques un point. Qui est celui qui a pris sa suite ?

— Un certain Docteur Mach. Et lui est toujours vivant. Tu veux son numĂ©ro ?

— Oui, s’il te plaît. Je dois en avoir le cœur net.

Il lui donna ses coordonnĂ©es, puis après avoir Ă©changĂ© quelques civilitĂ©s, elle raccrocha. Elle ne savait pas comment interprĂ©ter cette information. Avait-il dĂ©libĂ©rĂ©ment sabotĂ© ce dossier ? Mais dans ce cas-lĂ , pourquoi ? Elle tournait et retournait le papier dans sa main, en se demandant si elle devait appeler ce lĂ©giste. Elle avait peur de ce qu’elle pourrait apprendre. Enfin, elle se dĂ©cida et composa le numĂ©ro. Elle tomba sur sa secrĂ©taire et lui laissa un message, demandant au lĂ©giste de bien vouloir la rappeler dès qu’il serait disponible. Elle n’en avait pas pour longtemps, mais l’information qu’elle recherchait pouvait s’avĂ©rer vitale pour son enquĂŞte en cours. Elle sortit de sa chambre et alla voir son collègue. Il l’attendait dans le couloir. Le bureau du shĂ©rif avait appelĂ©, et il voulait les voir. Sarah regarda sa montre, et vit qu’il Ă©tait quatorze heures. Avec tout ça, ils avaient ratĂ© l’heure du dĂ©jeuner. Thomas lui promit de s’arrĂŞter en chemin et c’est avec des gargouillements dans l’estomac qu’ils prirent la route. Comme promis, il s’arrĂŞta au Kelly’s family diner et ils commandèrent Ă  emporter. Ils mangèrent rapidement et arrivèrent au bureau du shĂ©rif sur les coups de quatorze heures trente. L’homme les attendait dans son bureau. Il leur demanda de lui faire un rapport sur la situation. Sarah lui fit part des dĂ©couvertes du docteur Rodriguez, Ă  savoir que l’homme qu’ils recherchaient avait usurpĂ© l’identitĂ© de quelqu’un d’autre, et Thomas lui remit le rapport des agents de terrain. Ils avaient interrogĂ© toutes les personnes prĂ©sentes au dispensaire ce soir-lĂ , et seuls une femme et le mĂ©decin qui l’avait recousu se souvenaient de lui. D’après leurs dires, c’était un homme tout Ă  fait charmant et ils avaient Ă©tĂ© horrifiĂ©s d’apprendre qu’il s’agissait d’un dangereux criminel recherchĂ© par la police. Personne ne savait dans quelle direction il Ă©tait parti. Mais au moins, on savait qu’il se dirigeait vers l’ouest. Cela dit, il pouvait ĂŞtre loin Ă  l’heure qu’il Ă©tait.

Une fois leur entretien terminé, ils retournèrent à l’hôtel pour terminer leurs bagages. L’homme n’étant plus à Wichita, ils n’avaient plus aucune raison de rester. Ils rentraient à Topeka. Ils continueraient leur enquête depuis là-bas. Mais avant de partir, Sarah devait encore parler au légiste pour lever les doutes qui entouraient la mort de son frère. En milieu d’après-midi, son téléphone sonna. C’était le docteur Mach. Elle lui expliqua son problème, lui donna les références du dossier et celui-ci lui demanda d’attendre cinq minutes, le temps qu’il y jette un œil.

— Agent Miller ? demanda-t-il au bout d’un moment.

— Oui ? Vous l’avez trouvĂ© ?

— Je l’ai sous les yeux. Vous avez raison. Il n’est nulle part fait mention du phénomène de jambe courte structurelle. Et pour cause. Cet individu ne souffrait pas de cette affection. Ses deux jambes étaient de même longueur, c’est très visible sur les radiographies.

— Mais alors, il se pourrait que ce ne soit pas mon frère ?

— Eh bien, si vous m’affirmez qu’il boitait, cela devrait être visible sur les radios. Mais là, il n’y a rien qui suggère un quelconque boitement. La hanche n’a aucun problème et les jambes non plus.

— Votre confrère aurait-il pu se tromper ? Peut-ĂŞtre qu’il n’a pas fait le rapprochement parce que personne ne lui a dit qu’il boitait. Et comme le corps a Ă©tĂ© trouvĂ© calcinĂ© dans son appartement, il n’a pas cru bon de vĂ©rifier ses antĂ©cĂ©dents.

— Si c’est le cas, c’est une très grave erreur. Dans le cas oĂą un corps n’est pas identifiable, parce qu’il est dĂ©figurĂ©, brĂ»lĂ© ou autre, on fait appel Ă  son ADN, Ă  sa dentition ou Ă  d’anciennes radiographies. Peu sont les gens qui n’en ont pas. Un enfant se blesse souvent au moins une fois au cours de son enfance, et les radios sont conservĂ©es dans son dossier mĂ©dical. S’il avait consultĂ© son dossier, mon confrère aurait vu que votre frère souffrait de cette pathologie de « jambe courte » et n’aurait en aucun cas pu identifier la victime comme Ă©tant Éric Delmarle. De plus, je vois qu’il n’est pas non plus fait mention du coup qu’il a reçu Ă  la tĂŞte. Pourtant, on remarque bien des fissures au niveau du crâne. Cela dit, au vu des rĂ©sultats sanguins, ce n’est pas ça qui l’a tuĂ©, mais bien la fumĂ©e. Au vu de ces nouvelles donnĂ©es, je dois rĂ©diger un nouveau rapport. Je ne connais pas encore l’identitĂ© de cette victime, mais je la trouverai.

— Mon frère est toujours vivant ! Il est quelque part et je le trouverai. Merci encore, Docteur.

— De rien, c’est moi qui vous remercie d’avoir porté de nouveaux faits à mon attention. Je vous tiendrai au courant.

— D’accord ! Au revoir, dit-elle en raccrochant.

Thomas frappa à sa porte. Il était prêt à partir. Elle finit rapidement ses bagages et le rejoint sur le parking. Elle lui raconta son entretien avec le légiste et lui aussi en conclut que l’autopsie avait été bâclée. Il lui expliqua aussi qu’il ne pouvait travailler que sur une seule affaire à la fois, et que dès que celle-ci serait terminée, ils auraient tout le loisir de trouver à qui appartenait ce corps et où se trouvait son frère. Cependant, elle était certaine que les deux affaires étaient liées. Elle n’aurait su l’expliquer, mais c’était comme si une voix lui hurlait dans sa tête que le cadavre était Joseph Smith. Le vrai.

***

Joseph était enfin dans le Colorado, à Denver plus précisément. Pour le moment, sa fuite s’était passée sans encombre. Les fédéraux devaient maintenant savoir qu’ils ne recherchaient pas vraiment Joseph Smith. Et pourtant. Il s’identifiait comme tel. Déjà trente ans qu’il utilisait ce nom. Depuis ce jour dramatique où il avait commis l’irréparable. Il ouvrit la boîte à gants et contempla une petite boîte qui ne le quittait plus depuis des années. Un sentiment de tristesse l’envahit.

Ă€ la mort de sa mère, sa sĹ“ur et lui furent sĂ©parĂ©s. Ne voulant pas aller dans une famille d’accueil, il prit la fuite. Il erra quelque temps, sans savoir oĂą aller, puis frĂ©quenta une bande de jeunes gens qui cumulaient les dĂ©lits. Il devint rapidement l’un d’eux, grimpa les Ă©chelons et finit par devenir leur chef en deux ans. Ă€ dix-huit ans, il fit la rencontre d’un jeune homme qui lui ressemblait Ă©normĂ©ment. Tout le monde disait qu’ils Ă©taient frères. Et eux jouaient le jeu. Mais les larcins commencèrent Ă  le lasser et il dĂ©cida de quitter la bande. Joseph dĂ©cida de partir Ă©galement, afin de continuer sa route avec son ami. C’était un jeune homme de bonne famille, qui avait fuguĂ© parce que son père voulait qu’il fasse des Ă©tudes d’ingĂ©nieur, alors que lui rĂŞvait de devenir artiste. C’était bien un rĂŞve de fils de riche, ça, s’était-il dit Ă  l’époque. Ă€ vingt ans, ils avaient tous les deux trouvĂ© un job et un appartement. Mais l’argent n’était pas au rendez-vous, pas pour lui, en tout cas. Contrairement Ă  son ami, qui continuait d’utiliser ses cartes bancaires, son père ne voulant pas que son fils tombe dans la pauvretĂ©. Un soir, Joseph lui demanda de passer le voir chez lui, prĂ©textant une affaire urgente Ă  rĂ©gler. Il voulait en fait lui demander de l’argent. C’était son ami, son frère, il ne pouvait pas lui refuser, pensait-il. Son ami arriva sur les coups de vingt-et-une heures et frappa Ă  la porte. Il lui ouvrit et constata qu’il avait les yeux rougis, comme s’il avait pleurĂ©. Il lui demanda ce qui n’allait pas, comme un bon confident le ferait, et apprit que ses parents venaient de mourir dans un accident de la route. Il le fit asseoir dans le fauteuil du salon, et prit place en face de lui. Il tenta de le rĂ©conforter, en vain. Puis, il lui prĂ©senta les choses sous un autre angle. Il Ă©tait l’unique hĂ©ritier et Ă©tait par consĂ©quent devenu très riche. Joseph lui expliqua qu’ils allaient enfin pouvoir vivre leurs rĂŞves, que lui pourrait suivre des cours de théâtre Ă  New York, tandis que lui pourrait ouvrir une boutique de taxidermie. Plus rien ne les retenait dans ces taudis, dans cette ville oĂą ils n’avaient aucun avenir. Mais lui avait changĂ©. Il le regardait avec dĂ©dain, presque avec pitiĂ©. Il lui expliqua que c’était SON argent, SON avenir, et que lui n’en faisait pas partie. Pire, il lui reprocha d’en vouloir Ă  son hĂ©ritage, de n’avoir Ă©tĂ© son ami que pour cet instant prĂ©cis. Joseph en fut très blessĂ©, lui qui croyait avoir trouvĂ© un frère. L’autre se leva, commença Ă  faire les cent pas, puis vint se poster devant lui. Il lui demanda de partir. DĂ©finitivement. Joseph se leva Ă  son tour et tenta de lui expliquer qu’il ne s’intĂ©ressait pas Ă  son argent. Mais le ton monta et ils en vinrent aux mains. Son ami l’attrapa par les Ă©paules et le poussa vers la sortie. Joseph eut le rĂ©flexe de le repousser, un peu trop vivement. Il perdit l’équilibre en heurtant la table basse, et tomba en arrière, sa tĂŞte heurtant le sol violemment. Il ne bougea plus. Croyant l’avoir tuĂ©, Joseph paniqua. Il n’était pas question qu’il aille en prison Ă  cause d’un malencontreux accident. Il se souvint alors d’avoir lu dans le journal qu’un tueur en sĂ©rie sĂ©vissait dans le quartier. Son mode opĂ©ratoire Ă©tait de brĂ»ler vif des gens Ă  l’intĂ©rieur de leur appartement. Lui coller sur le dos une victime de plus ne l’empĂŞcherait sĂ»rement pas de dormir. Il se regarda dans le miroir, puis posa les yeux sur son ami allongĂ© par terre. MĂŞme taille, mĂŞme corpulence. Une idĂ©e lui vint. Ce serait du gâchis de jeter cet hĂ©ritage par les fenĂŞtres. Et s’il se faisait passer pour lui ? Il se ressemblait tellement, comme des frères. Mais pour que ça marche, il ne devait pas juste lui ressembler, il devait devenir lui. Il alla chercher son appareil photo instantanĂ© et le prit en photo. Il en aurait besoin sous peu, lorsqu’il se referait faire le visage. Une fois le corps brĂ»lĂ©, plus rien ne permettrait de l’identifier. Si ce n’est les dents. Il avait lu quelque part qu’elles permettaient d’identifier un corps en dernier recours, parce qu’elles ne brĂ»laient pas. Tout ceci se compliquait. Il ne suffirait pas de mettre le feu Ă  l’appartement pour effacer ses preuves. Il regarda la pendule : vingt-deux heures. Le magasin de bricolage au coin de la rue devait encore ĂŞtre ouvert Ă  cette heure-ci. Il prit son manteau et sortit. Il fit bien attention de ne croiser personne dans le couloir, ne manquerait plus que quelqu’un le voit. Il se faufila discrètement jusqu’au magasin, acheta de l’essence et une pince coupante, puis retourna chez lui. Le corps Ă©tait toujours Ă  sa place. Il le dĂ©shabilla et alla chercher son pyjama, qu’il lui mit. Il traĂ®na le corps jusque dans sa chambre et l’installa tant bien que mal sur son lit. Il entreprit alors de lui arracher quelques dents, pour empĂŞcher l’identification. Mais cela prenant trop de temps— il avait visiblement perdu la main — il dĂ©cida de toutes les casser d’un coup, en donnant de violents coups Ă  la mâchoire avec le manche de la pince. Il alla ensuite chercher le bidon d’essence, l’en aspergea abondamment, puis fit de mĂŞme avec le reste de la chambre et les autres pièces. Pour finir, il craqua une allumette et la jeta sur son ami, son frère. Il regarda les flammes s’élever très haut, puis dans un murmure, ajouta : « au revoir, Éric ». Il sortit doucement de l’appartement pour ne pas attirer l’attention des autres locataires. Éric Delmarle venait de mourir. Ne restait plus que Joseph Smith.


Texte publié par AmĂ©lie B, 13 mars 2023
© tous droits réservés.
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