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Le taxidermiste

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tome 1, Chapitre 19 tome 1, Chapitre 19

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Sur la route qui les menait à l’aéroport, Sarah réfléchissait. Elle se demandait comment faire pour prouver son intuition. Elle ne croyait pas aux coïncidences, et le fait que ce Joseph Smith n’ait jamais porté plainte la perturbait. Elle devait en avoir le cœur net. Une fois qu’ils seraient arrivés, elle prendrait contact avec les habitants de l’immeuble de son frère. Peut-être que l’un d’entre eux se souviendrait de quelque chose, s’ils n’avaient pas déménagé.

Son coéquipier la regardait avec amusement de temps en temps. Elle finit par s’en apercevoir et se mit sur la défensive.

— Quoi ? lui demanda-t-elle, agacĂ©e. J’ai quelque chose sur le nez ou quoi ?

— Tu penses encore Ă  ton frère, c’est ça ?

— Qu’est-ce qui te fait dire ça ?

— Tu es songeuse. À tel point que tu n’as pas remarqué qu’une petite araignée te grimpait dessus.

— Quoi ! hurla-t-elle. Enlève-la ! J’ai horreur de ces bestioles, dit-elle en gesticulant.

— C’est bon, tu lui as fait peur, je crois, dit-il en rigolant. Je te connais. Quand tu as une idĂ©e en tĂŞte, tu ne l’as pas ailleurs. Tu es convaincue que les deux affaires sont liĂ©es, n’est-ce pas ?

— Oui !

— Et tu n’en dĂ©mordras pas ?

— Non !

— Ok, je veux bien te suivre sur ta piste. Explique-moi.

— Il n’y a rien à expliquer. On a un cadavre sans identité et un tueur qui utilise l’identité de quelqu’un d’autre.

— Tu es consciente que dans ton dĂ©lire, c’est ton frère, le tueur !

— Oui. Il n’y a que ça qui me gĂŞne. Pourquoi se serait-il fait passer pour mort pour commettre des meurtres ? Ça n’a pas de sens.

— Ça, il faudra le lui demander quand on lui mettra la main dessus. C’est peut-ĂŞtre un sociopathe. Ce sont les pires !

Elle se renfrogna et se tassa dans son siège. Elle ne supportait pas l’idée qu’elle ait raison. Depuis que sa mère lui avait annoncé qu’elle avait un frère, c’était les montagnes russes pour ses émotions. Elle avait d’abord été heureuse de l’apprendre, puis elle avait été triste quand on lui avait appris sa mort. Enfin, elle se sentait désemparée, maintenant qu’elle pensait que son frère était probablement un horrible assassin. Arrivés à l’aéroport, ils montèrent à bord de l’avion à destination de Topeka. En fin d’après-midi, ils atterrirent enfin à l’aéroport régional de Topeka. Une voiture les attendait pour les reconduire chez eux.

***

Parti à seize heures de Denver, il était vingt-deux heures trente lorsqu’il arriva devant l’entrée du Parc national de Mesa Verde. C’était l’endroit idéal pour se cacher. Au sommet de la Mesa, à 2600 mètres d’altitude, se trouvaient des habitats indiens ancestraux construits du VIe au XIIe siècle. Il existait également des habitations aménagées sur les falaises. Dans la journée, ce parc était très fréquenté par les touristes, mais dès la tombée du jour, il redevenait sauvage. L’entrée se situait sur la route US-160. Il n’existait pas d’autre accès. Et une fois passé le portail, il y avait trois routes qui cumulaient soixante kilomètres pour une surface de deux-cents kilomètres carrés. Deux zones distinctes pouvaient se visiter, l’une étant plus tranquille que l’autre. Joseph se gara sur le parking et attendit le matin. Le site ouvrait à huit heures. Il fouilla dans son coffre à la recherche d’un sac dans lequel il avait mis des accessoires pour se déguiser. Se doutant que son profil circulerait tôt ou tard, il s’était rendu, le soir de sa fuite, dans un magasin de farces et attrapes pour acheter une perruque et des lunettes de soleil. Il espérait que cela suffirait à le faire passer incognito. Il retourna ensuite dans sa voiture et s’installa pour la nuit.

Lorsque les voitures commencèrent à arriver, il se mit en route. Il prit position dans la file qui menait au grand portail de l’entrée et attendit son tour calmement. Arrivé devant l’agent d’accueil, il paya trente dollars et celui-ci le laissa passer. C’est à peine s’il leva la tête de son écran. Maintenant, il devait prendre la route qui menait à Wetherill Mesa, à vingt kilomètres de là, à l’ouest du parc national. Il trouverait une planque dans les hauteurs et y resterait le temps que ça se calme. Il comptait bien se faire oublier pour quelque temps. La route était étroite et sinueuse, et à un moment donné, il se demanda si c’était vraiment une bonne idée. Mais lorsqu’il vit les falaises et ce côté sauvage, inhabité, il se dit qu’il avait pris la bonne décision. Il mit quinze minutes à atteindre l’aire de stationnement, où il se gara. Il sortit de sa voiture et se dirigea vers l’office de tourisme, où il prit une carte du site. Il la regarda et constata que le seul site qui se visitait sans guide était la Step House, maison troglodytique indienne typique de la tribu des Pueblos. Il était environ huit heures trente et les touristes n’avaient pas encore envahi les lieux. Il emprunta le chemin situé au nord de l’ancienne route de tramway, jusqu’à atteindre un court sentier. La Step House se trouvait au bout. Il repéra des cachettes potentielles le long du chemin, ce qui le mit de bonne humeur. Enfin, il arriva à destination. La vue était magnifique. Creusées dans la roche se trouvaient des alcôves qui avaient servi de pièces de vie à une époque lointaine. Ce serait désormais chez lui, dès la tombée de la nuit. Il irait planquer sa voiture un peu plus loin, plus tard, et reviendrait à pied. Il sourit en contemplant son nouveau chez-soi. Il mettait au défi n’importe qui de le trouver ici.

***

Dans leur quartier gĂ©nĂ©ral de Topeka, les agents Parker et Miller avaient passĂ© les deux premières heures en compagnie du directeur et d’autres personnes, pour assister Ă  une rĂ©union. Ils avaient dĂ» expliquer tout ce qu’ils avaient fait jusqu’à maintenant et partager toutes leurs informations. DorĂ©navant, ils Ă©taient beaucoup plus nombreux sur l’affaire. Des ossements avaient Ă©tĂ© trouvĂ©s sur la propriĂ©tĂ© du tueur et Ă©taient en cours d’analyse. Ses victimes rĂ©centes n’étaient visiblement pas les seules qui soient passĂ©es entre ses mains. De plus, des appels arrivaient de toute l’AmĂ©rique pour signaler le suspect. Tout le monde semblait voir Joseph Smith Ă  tous les coins de rue. Certains tĂ©moignages Ă©taient farfelus, d’autres un peu plus crĂ©dibles. Mais en recoupant les donnĂ©es, aucun d’entre eux n’avait retenu l’attention. Sarah garda pour elle son hypothèse. Elle ne voulait pas ĂŞtre retirĂ©e de l’affaire pour cette raison. Ă€ la fin de la rĂ©union, elle se rendit directement dans son bureau pour faire une recherche sur le net. Elle tapa la dernière adresse connue de son frère dans les Yellow Pages , afin de trouver le nom des habitants de son immeuble. Peut-ĂŞtre qu’il restait des gens qui l’avaient connu. Par chance, elle dĂ©couvrit un nom familier dans la liste des rĂ©sidents : monsieur Watterman. C’était l’homme qui avait appelĂ© les pompiers cette fameuse nuit de 1992. Donc, il habitait toujours lĂ . Il pourrait lui dire si d’autres rĂ©sidents habitaient toujours l’immeuble ou lui donner des noms si ce n’était plus le cas. Elle dĂ©crocha son tĂ©lĂ©phone et entreprit de l’appeler. Par chance, il dĂ©crocha Ă  la première sonnerie. Elle se prĂ©senta en tant qu’agent du KBI et non en tant que sĹ“ur de la victime. D’abord surpris par la raison de son appel — il pensait que l’affaire Ă©tait close —, il se montra ensuite particulièrement bavard, pour un octogĂ©naire. Sa mĂ©moire n’avait pas l’air de lui faire dĂ©faut. La mort de son frère lui avait un choc. Il lui expliqua que c’était quelqu’un de gentil, de serviable. Il faisait les courses pour les personnes âgĂ©es de l’immeuble, sortait leurs chiens Ă  l’occasion, ne faisait jamais de bruit… En clair, c’était un saint. Sarah se demanda s’il parlait bien de la mĂŞme personne, s’il ne confondait pas avec quelqu’un d’autre. La description qu’il en faisait Ă©tait tellement loin de la rĂ©alitĂ©. Il lui dit aussi qu’il Ă©tait rarement seul et que son frère lui rendait rĂ©gulièrement visite. Ă€ cette idĂ©e, elle sursauta. Un frère ? Mais il n’avait pas de frère. Elle lui demanda une fois de plus s’il ne se trompait pas et il lui certifia que l’autre lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. Elle ne savait plus quoi penser. Son frère frĂ©quentait visiblement quelqu’un qui lui ressemblait, au point que les gens croyaient qu’ils Ă©taient frères. Elle lui demanda son nom, Ă  tout hasard, des fois qu’il s’en souviendrait, mĂŞme si elle en doutait. Il lui rĂ©pondit qu’il lui semblait qu’il s’appelât « Jo » quelque chose. Peut-ĂŞtre « Joachim » ou « Joffrey », il ne se rappelait pas bien. Lorsqu’elle lui proposa « Joseph », elle put « voir » son visage s’illuminer. Elle se l’imagina en train de se taper la main sur le front d’un air de dire « mais bien sĂ»r, c’est donc ça ». Il confirma sa supposition. Lui aussi Ă©tait très gentil. Mais après l’incendie, il ne l’avait jamais revu. Il pensait que le chagrin d’avoir perdu son frère l’avait fait s’éloigner d’eux. Pour les personnes âgĂ©es de l’immeuble, ça avait Ă©tĂ© la double peine. Pour Sarah, en tout cas, tout Ă©tait clair maintenant. C’était bien Joseph Smith qui Ă©tait mort dans l’incendie et non son frère. Elle en eut un frisson dans le dos. Elle Ă©tait la sĹ“ur d’un assassin sadique et complètement cinglĂ©, qui plus est. Elle rĂ©flĂ©chit Ă  la meilleure façon d’en ĂŞtre sĂ»re et repensa Ă  ce que lui avait dit le lĂ©giste sur l’ADN retrouvĂ© sur place. Ça ne prouverait pas que le cadavre inconnu Ă©tait Joseph Smith, mais ça pourrait prouver que l’homme qu’il recherchait Ă©tait Éric Delmarle. Elle sortit en trombe de son bureau pour se rendre Ă  celui de Thomas, afin de lui raconter sa conversation. Se faisant, elle tomba nez Ă  nez avec l’agent Witman.

— Tiens Max, qu’est-ce que tu fais Ă  cet Ă©tage ?

— Je voulais te voir. Je me dirigeai vers ton bureau quand tu m’as percuté.

— Désolée, j’avais quelque chose de très urgent à dire à Thomas.

— Je vois. Un rapport avec votre enquĂŞte ? Tout le monde ne parle que de ça ici.

— Oui, et avec mon frère aussi.

— Du nouveau sur son meurtre ?

— Heu, oui, mais je t’expliquerai plus tard, lui dit-elle rapidement. J’ai pas le temps là.

Elle recommença à courir et s’arrêta net.

— Au fait, lui demanda-t-elle, tu pourrais me trouver l’adresse du pĂ©nitencier oĂą est enfermĂ© son assassin prĂ©sumĂ© ?

— PrĂ©sumĂ© ?

— S’il te plaît. C’est urgent. Je te raconterai tout plus tard, promis.

Sur ce, elle reprit sa route et arriva essoufflée dans le bureau de son collègue. Une femme s’y trouvait déjà. Décidément, pensa-t-elle, il ne pouvait pas s’en empêcher. Heureusement que c’était un bon agent. Autrement, elle aurait déjà demandé à changer de partenaire. Lorsqu’il la vit, il congédia la jeune femme rapidement et lui demanda de fermer la porte. Sarah lui raconta son entretien téléphonique et ce qu’elle comptait faire pour prouver son identité. Il approuva son idée, tout en lui expliquant qu’une fois le bureau au courant, il lui retirerait très probablement l’affaire, à cause du conflit d’intérêts. Elle acquiesça et sortit. Il ne lui restait plus qu’à appeler le légiste. Elle retourna dans son bureau et décrocha son téléphone pour la deuxième fois de la journée. Le département de médecine légale se trouvait dans les profondeurs du bâtiment, et elle voulait être sûre d’y trouver quelqu’un avant de descendre. Les chambres froides lui avaient toujours fichu la trouille. L’assistant du Docteur Rouch décrocha, lui annonça que son patron était présent et qu’elle pouvait descendre. Elle retourna dans le couloir, prit l’ascenseur et appuya sur le dernier bouton. Quelques secondes plus tard, elle se retrouva devant une porte à doubles battants surmontée de hublots. Au travers on pouvait apercevoir contre le mur une rangée de casiers numérotée, ainsi que des tables d’autopsies. Le médecin légiste était penché sur l’une d’elles, en train d’examiner un cadavre. Il tourna la tête lorsqu’il l’entendit entrer et la salua. Il laissa ce qu’il était en train de faire pour venir à sa rencontre.

— Bonjour. Je ne vous dĂ©range pas au moins ?

— Non, du tout. Ce n’est pas comme s’il y avait urgence. Il ne va pas s’envoler, dit-il en riant. Vous devez ĂŞtre l’agent Miller, n’est-ce pas ? Mon assistant m’a dit que vous alliez venir me voir. Je suis enchantĂ© de pouvoir enfin mettre un visage sur votre nom.

— On est deux dans ce cas, lui répondit-elle avec un sourire.

Elle n’avait jamais imaginé qu’un médecin légiste puisse être bel homme. Pourtant, c’était exactement la réflexion qu’elle était en train de se faire. De taille moyenne, blond aux yeux bleus, avec une petite fossette lorsqu’il souriait, cet homme avait plus l’air d’un surfeur que d’un homme qui passait ses journées en compagnie de morts. Elle se reprit lorsqu’elle s’aperçut qu’elle le dévorait des yeux.

— Excusez-moi, mais j’étais venue pour vous parler de quelque chose. Nous traquons un tueur qui n’est pas celui qu’il prétend être.

— Je vois. Oui, j’en ai entendu parler.

— Je crois savoir qui est l’homme que nous traquons. Et je pense savoir comment faire pour le prouver.

— Ah bon ? Je suis tout ouĂŻe. Expliquez-moi.

Elle lui expliqua tout dans les moindres dĂ©tails et après l’avoir Ă©coutĂ© attentivement, il alla chercher une seringue pour lui faire une prise de sang. Grâce Ă  son ADN et Ă  celui de l’homme retrouvĂ© dans la maison, le lĂ©giste allait pouvoir confirmer ou non le lien de filiation qu’il y avait entre eux. Il procĂ©derait pour cela Ă  un test autosomique, le plus fiable pour dĂ©celer des correspondances familiales. Le prĂ©lèvement dura quelques minutes, puis le lĂ©giste lui signifia qu’il la contacterait dès qu’il aurait les rĂ©sultats. Si tout se passait bien, il les aurait demain dans la journĂ©e. Sarah le remercia, puis quitta la morgue. Elle retourna Ă  son bureau pour faire des recherches sur Kaidan Lester, le meurtrier prĂ©sumĂ© de son « frère ».


Texte publié par AmĂ©lie B, 13 mars 2023
© tous droits réservés.
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