Lacian

– Je te ressers ?

– Tu tentes de me rendre saoule pour abuser de moi ?

Un petit sourire se dessine sur son visage.

– Te connaissant, je doute que tu le sois avec juste deux verres de champagne.

La seule fois où je l’ai vu saoule, ça c’est terminé de manière bien agréable. Le souvenir de son corps contre le mien, de ses baisers et de ses paroles me revient en mémoire.

Sa main se pose sur la mienne.

– À quoi tu penses ?

– Au fait que nous passons Noël, seuls tous les deux.

Installé dans le vieux canapé gris, je resserre les verres. Les jambes repliées sous elle, Arélys prend une gorgée du liquide pétillant.

– On est pas seuls. On est tous les deux.

Elle n’a pas tort. Je repose la bouteille sur la table basse. Un sentiment de déprime m’habite dont je ne peux me départir. Alors que je vais ouvrir la bouche pour parler, elle me fait taire.

Sa bouche est sur la mienne. Je passe mes mains dans son dos. Elle se presse contre moi. Ma prise se resserre comme si je craignais qu’elle disparaisse.

– On est ensemble, murmura-t-elle à nouveau. Toi et moi !

Ses doigts caressent mon visage, passe dans mes cheveux. C’est presque un rêve.

– Enfin, si tu veux de moi…

Soudain, je la trouve fragile devant moi.

– Bien sûr que je le veux.

Joignant le geste à la parole, je l’embrasse avec tendresse. Je l’attends depuis si longtemps.