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Titan

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volume 1, Chapitre 3 « Numéro 1.5 • Titan Zéro: coup de force » volume 1, Chapitre 3

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New York, 10 mai 1976

Quartier de Hell’s Kitchen

Parker rentrait de l’école par une journée plus chaude que la moyenne. Le soleil descendait lentement vers l’horizon, et la rue, noyée dans une chaleur étouffante, recrachait sur le béton la chaleur accumulée.

Son sac battait contre sa hanche, négligemment jeté à l’épaule. Il arborait un œil au beurre noir, des bleus sur les bras, un genou écorché et les jointures rougies.

Parker avait toujours été un bagarreur. Pas par goût de la violence, mais parce qu’il détestait l’injustice.

Il ne se voyait ni en héros ni en justicier. Juste incapable de rester là à regarder. Alors, quand Michael et sa bande s’étaient jetés sur Denis — un gamin un peu gauche, plus petit que les autres, souffre-douleur attitré depuis des semaines — Parker avait vu rouge.

Il n’avait pas réfléchi. Il avait foncé, poussé Michael à terre, pris un coup, en rendu deux. Michael avait morflé. Le craquement net de son nez sous le poing de Parker résonnait encore dans sa mémoire.

Il regarda sa main, la retourna, plia et déplia ses doigts. Aucune douleur. Juste la marque des coups portés. C’était étrange.

Il reprit sa route, comme guidé par l’habitude. Le chemin jusqu’à la maison, il le connaissait par cœur. Il contourna la boutique du vieux Robert Tyson, un commerçant revêche qui le toisait toujours avec un air mauvais.

Parker ne s’en souciait pas. Il savait que c’était ce mépris qui faisait hurler de temps en temps un « Mauvaise graine ! » derrière son dos. Il n’avait jamais répondu.

La ruelle débouchait sur une grande avenue de Manhattan. L’immeuble était là, en briques sombres, vestige d’une ancienne usine reconvertie en logements. Il vivait au troisième, seul avec sa mère. À cette heure, elle devait avoir commencé son service dans le petit restaurant du coin.

Quelqu’un apparut dans son champ de vision au bout du boyau urbain. Il releva les yeux et comprit qu’il s’agissait du groupe de Michael duquel il se trouvait légèrement en retrait. Parker se figea, silencieux.

Dans un mouvement théâtral, le chef du petit gang se mit en avant du groupe. Parker fut surpris de voir son bras en écharpe et les bleus sur son visage. Il n’avait pourtant pas frappé si fort que ça.

« On se retrouve Reynolds ! »

Parker haussa les épaules avec une indifférence affichée.

« Je te garantis que cette fois tu vas le regretter.

— Je m’en voudrais de te corriger deux fois dans la même journée, rétorqua-t-il par provocation.

— Les gars, faites comprendre à ce minable qui fait la loi ici. »

Les trois idiots prirent de l’élan et se jetèrent sur lui dans un élan furieux ou poussés par une rage mal contenue. L’un d’eux poussa un cri pensant mimer un guerrier à l’assaut de son plus farouche ennemi.

Parker se mit à rire ce qui stoppa net ses agresseurs.

« Qu’est-ce qui te fait rire ?

— En voyant vos têtes, je me suis souvenu celui qui se cache au fond avait mordu la poussière pas plus tard que cet après-midi. »

Au dernier mot, il était redevenu sérieux.

« Ah ouais ? »

Michael écarta ses copains, s’avança et fixa Parker, déjà un peu plus grand que lui. Pourtant, il n’en demeurait pas moins agressif, ses yeux marron le toisant avec un soupçon de haine.

« T’es plus fort, mais on est plus nombreux et plus rapides. »

Il avait marqué un point : Parker n’avait ni ami ni personne pour le défendre. Il était certain de ne pas en avoir besoin, sans doute par orgueil, mais il se croyait invincible.

Il serra les poings.

« Si t’étais un peu courageux, tout le monde le saurait. »

Michael commença à trembler, non de peur, mais de rage. Sa colère était palpable, mais au-delà, Parker avait ressenti autre chose de plus insidieux.

Il vit le regard des autres se porter sur lui et observer sa réaction, comme s’ils attendaient quelque chose. Il vit l’agitation dans les yeux de Michael — un mélange trouble de colère et de doute.

Parker eut l’impression d’entrapercevoir le vrai Michael qui se débattait derrière sa carapace.

L’un de ceux qui l’accompagnaient lui murmura quelques encouragements inaudibles qui eurent pour effet de le rendre plus colérique. Malgré tout Parker avait décelé une hésitation, ou bien était-ce de la peur ?

Le même qui avait murmuré à l’oreille de Michael, un certain Peter, fit briller la courte lame d’un couteau qu’il tenait dans sa main discrètement.

Un sourire malsain habilla le visage du chef du groupe, comme s’il se voyait déjà sortir vainqueur de l’affrontement.

« On va te le faire payer Reynolds. »

La voix de Peter était un peu plus grave que ses camarades, mais Parker n’était pas impressionné pour autant. Bien qu’il fût plus fort qu’eux individuellement, le fait qu’un couteau soit mis entre les mains d’un de ses adversaires commençait à faire redescendre cette confiance qui le gonflait depuis le début.

Lorsque le premier d’entre eux s’avança vers lui, Parker ne broncha pas. Il ressentait une confiance inébranlable en sa capacité à se protéger et à se défendre.

Peter lacéra l’air d’un coup imprécis.

Parker avait eu un bref mouvement de recul pour éviter le passage de la lame qu’il avait senti lui frôler le visage.

« On ne plaisante pas avec toi, Reynolds, vociféra l’adolescent en crachant au sol.

— Attaquer en nombre c’est bon pour les faibles. C’est ton père qui t’a appris, non ? »

Le garçon rougit à vue d’œil et Parker sut qu’il avait visé juste. Déstabiliser son adversaire était toujours un avantage à prendre et c’était le meilleur moyen de lui faire commettre des erreurs.

Une nouvelle fois, Peter fendit l’air de sa lame émoussée. Le vieux canif toucha son avant-bras.

Une traînée rouge macula son avant-bras et quelques gouttes s’écrasèrent sur le sol crasseux de la contre-allée. Parker n’avait pas immédiatement ressenti l’incision, mais elle remonta rapidement dans ses pensées et il serra les dents pour contenir sa colère. Jouer avec le feu comportait des risques qu’il acceptait généralement.

Parker serra le poing et les dents puis s’approcha sans peur de son adversaire. Les autres qui se trouvaient un peu en retrait ne bougèrent pas.

Avec une force libérée, il saisit à pleine main la lame qui venait de manquer de lui entailler le visage et la serra de toutes ses forces malgré la douleur pour l’arracher de la main de Peter.

Il aurait dû hurler. Il aurait dû saigner. Mais rien. Juste cette chaleur dans ses bras, et l’impression que le monde s’était arrêté autour de lui une fraction de seconde.

Le gamin malgré sa taille et sa corpulence n’opposa aucune résistance.

La chaleur qu’il ressentait dans tout son corps semblait mobilisée par la colère et l’envie de remettre ce vaux-rien à sa place. Il lâcha la lame et Peter eut un regard horrifié.

« P’tain, mec laisse tomber, amène-toi ! » vociféra Michael.

Leurs regards se croisèrent l’espace d’un instant, et il vit la peur dans les yeux de Michael. Lui aussi avait vu au-delà de la carapace et tout ce qu’il croyait de Parker s’était mué en peur.

Les quatre gamins s’enfuirent sans demander leur reste et Parker redescendit progressivement de son état de quasi-trance. Pendant l’espace d’un instant, il n’avait plus pensé, pas directement en tout cas. Son corps avait réagi et ses sens avaient déployé toute la force que ses muscles avaient mobilisée pour neutraliser ses agresseurs.

À bout de souffle, son cœur probablement emporté par l’adrénaline, il n’avait ressenti aucune douleur ni aucune peur.

Il observa sa main. Sa peau s’était striée de rouge, mais aucune entaille. Pas une goutte de sang.

Pourtant il avait senti le métal froid de la lame et l’étrange vibration du métal cédant entre ses doigts repliés.

« Hey ! Qu’est-ce que vous faites !? »

La voix du vieux Robert qui sortait les ordures par la porte arrière de sa boutique.

« Si vous vandalisez, je vous jure que je… »

Parker saisit la lame tombée au sol, la replia et la rangea dans sa poche avant de prendre lui aussi ses jambes à son cou.

Il était enfermé dans sa chambre, tandis que sa mère travaillait déjà. Il avait l’habitude de passer ses soirées seul, mais elle n’aurait de toute façon jamais montré un quelconque intérêt à ce qui pouvait bien lui arriver.

Il posa négligemment le sac à dos sur le parquet et sortit la lame de sa poche. Elle reposait dans sa paume, maculée de sang… mais sa peau, elle, ne portait aucune trace de blessure.

Elle avait pris la forme de ses phalanges d’un côté, comme si sa force avait réussi à faire plier le métal.

Quelque chose d’important venait de se passer dans cette ruelle…


Texte publié par Théâs, 21 juillet 2025
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