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Les masques des arcanes

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tome 1, Chapitre 21 tome 1, Chapitre 21

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Ombrepierre Ă©tait une citĂ© impressionnante par son allure martiale : une haute muraille, faite des pierres tirĂ©es de la montagne, protĂ©geait la ville intĂ©rieure. C’était un demi cercle, accolĂ© contre une Ă©norme falaise, au pied des Monts DorĂ©s, dont l’un des sommets veillait sur la citĂ©. Un donjon rectangulaire culminait Ă  une quinzaine de mĂštres et tout autour des maisons de pierres s’accumulaient.

Cynred n’avait encore jamais aperçu cet endroit. Heureusement qu’ils n’auraient pas Ă  y entrer : un sentiment de claustrophobie l’envahissait juste en la contemplant de l’extĂ©rieur.

Il remonta la vieille Ă©charpe qui recouvrait le bas de son visage. L’air Ă©tait frais et, maintenant que le soleil Ă©tait couchĂ©, deviendrait de plus en plus glacial. La Saison des Glaces n’était pas encore lĂ , mais dans le nord du DuchĂ©, on en avait un bel aperçu. Il faillit remettre son masque, tant il avait l’impression d’ĂȘtre nu, mais il se retint. En observant les gens autour de lui, il avait compris qu’Isobel avait raison : ses cicatrices attireraient moins l’attention que son masque.

Le marchĂ© qui s’étalait au pied des murailles, le long de la route et dans les prairies vallonnĂ©es qui les jouxtaient, Ă©taient encore trĂšs animĂ©s malgrĂ© la tempĂ©rature. Les Ă©tals remplis de vĂȘtements chauds, de nourriture, d’outils variĂ©s et de petits meubles ne dĂ©semplissaient pas, ce qui Ă©tait parfait pour Isobel et lui.

Il avait achetĂ© de la nourriture, pendant qu’elle se rendait au corral pour se procurer des chevaux. Elle n’avait pas pu emporter beaucoup d’argent en s’enfuyant: il espĂ©rait que cela serait suffisant. En attendant qu’elle le rejoigne, il furetait au milieu des marchands de vĂȘtements, et laissait ses sens surnaturels Ă©couter les mĂ©lodies des gens, mĂȘme s’il avait du mal Ă  faire le tri entre toutes les auras.

Soudain, alors qu’il observait distraitement les portes de la ville, encore grande ouvertes, il lui sembla reconnaitre quelqu’un. Il Ă©trĂ©cit les yeux et retint un juron : Sylf, la brute qui commandait les sbires de Valronn, discutait avec un garde. Il le vit distinctement donner un objet au soldat puis s’éloigner vers la gauche. Cynred se dĂ©cala pour regarder oĂč il allait et il se figea : lĂ , juste avant les Ă©curies, prĂšs d’un horloger, il vit Isobel et, face Ă  elle, SĂ©lyna.

Un frisson glacial parcourut ses muscles et son cƓur se serra. La fille de Valronn Ă©tait vĂȘtue d’un plastron et d’un pantalon en cuir, qui lui seyait Ă  ravir, mais qui correspondait plus Ă  un spadassin qu’à une dĂ©licate chanteuse. La dague et me mousquet Ă  sa ceinture confirmaient cette impression. Ses cheveux d’or bouclĂ©s Ă©taient rĂ©unis en une queue de cheval et elle ne portait aucun des bijoux qu’elle prĂ©fĂ©rait. Son visage Ă©tait dĂ©formĂ© par un rictus qui allait parfaitement bien avec la lueur glaciale de ses yeux. De toute Ă©vidence elle n’était pas enchantĂ©e par ce que lui disait Isobel.

Tout en contrĂŽlant sa panique, il examina les environs. SĂ©lyna et Sylf ne devaient pas ĂȘtre seuls. Mais comment distinguer les mĂ©lodies de criminels qui essayaient de ne pas se faire remarquer de celles des simples clients et marchands ? Un peu partout dans le marchĂ©, il repĂ©ra plusieurs hommes et femmes armĂ©s et vĂȘtus comme les spadassins qui les avaient agressĂ©s dans la forĂȘt. Il n’était pas repĂ©rĂ© pour l’instant.

Reportant son attention sur Isobel, il laissa sa mĂ©lodie calme et confiante le calmer. Il sentait bien quelques dissonances, qu’il associa Ă  la peur, mais elles Ă©taient minimes. Comme d’habitude, la guerriĂšre se contrĂŽlait superbement. Cynred savait que Valronn n’hĂ©siterait pas Ă  tuer Isobel, si elle ne lui Ă©tait plus d’aucune utilitĂ©. Seul sa prĂ©sence pouvait la protĂ©ger : pour une raison mystĂ©rieuse, il avait besoin de lui vivant.

DĂ©cidĂ©, il se glissa hors de sa cachette et traversa la route pour rejoindre les deux femmes. Sylf fut le premier Ă  le voir et il lut comme un avertissement sur son visage. Ce qui surprit encore davantage le jeune homme, c’est qu’il ne prĂ©vint pas sa chef. Cynred continua sa route et descendit sa capuche et son foulard, pour qu’elle puisse le reconnaitre. Elle leva soudain les yeux et un sourire Ă©tira ses lĂšvres.

Cynred avança les mains bien en Ă©vidence. Isobel s’était retournĂ©e et vrillait ses yeux clairs sur elle. Il y lut un lĂ©ger reproche, mĂȘlĂ© de soulagement. Il vit des silhouettes se dĂ©placer autour d’eux : les hommes de Sylf se mettait en position. Le compositeur envisagea un instant d’appeler Ă  l’aide, d’alerter les gardes, mais aprĂšs avoir vu l’échange entre Sylf et le soldat, il doutait que cela soit d’une quelconque utilitĂ© pour eux. Non. Il allait devoir affronter Valronn.

Il s’arrĂȘta aux cĂŽtĂ©s d’Isobel, se retenant de la toucher.

— Tu me cherchais, SĂ©lyna ?

La jeune femme l’examina un instant. Elle sourit, mais Cynred perçut clairement ce dĂ©goĂ»t qu’elle rĂ©prima. Elle leva la main et effleura sa joue droite.

— Tu m’as manquĂ©, tu sais, minauda-t-elle.

Cynred ne bougea pas, aussi glacial qu’une statue de marbre.

— Toujours aussi bonne actrice, à ce que je vois.

Sa main et son sourire se figĂšrent.

— Je sais que ton pùre a besoin de moi vivant, continua-t-il sans lui laisser le temps de prendre la parole. Laisse partir Isobel et je te suis sans rechigner.

Un Ă©clair de fureur traversa son visage. Son poing se serra et il crut une seconde qu’elle allait le frapper. Puis le sourire revint.

— Pùre vous veut tous les deux.

— Alors que les choses soient bien clair, fit-il d’une voix aussi tranchante que l’acier, si vous lui faites du mal, vous n’obtiendrez rien de moi.

SĂ©lyna parut dĂ©contenancĂ©e par l’assurance de son prisonnier. Puis elle fit un pas en avant et se colla contre lui. Sa main caressa son cou et sa joue. Elle murmura doucement :

— PĂšre obtiendra ce qu’il veut de toi, avec ou sans cette fille. Je te conseille de faire ce qu’on te dit, ou tu souffriras tellement que tu mendieras la moindre de mes attentions pour obtenir un rĂ©pit.

Cynred resta de marbre Ă  ses caresses. Il sourit et lui rĂ©pondit sur le mĂȘme ton :

— Tu es incapable de me briser.

La jeune femme recula soudain comme si elle avait Ă©tĂ© frappĂ©e. Avec ses yeux Ă©trĂ©cis et sa bouche crispĂ©e on aurait dit qu’elle portait un horrible masque. Cynred la contemplait froidement. Le jeune homme Ă©namourĂ© avait complĂštement disparu, remplacĂ© par cet homme sĂ»r de lui. Elle se mit Ă  trembler sous son regard, car elle y discernait quelque chose de nouveau et de puissant. Elle aurait voulu le gifler, mais elle se contint : ils ne devaient pas se faire remarquer. Elle aurait l’occasion de lui faire payer.

Plaquant un sourire sur son visage, elle enchevĂȘtra son bras avec celui de Cynred et l’entraina vers la sortie du marchĂ©. Il se laissa faire sans protester. Isobel et Sylf suivirent en silence. Lorsqu’ils atteignirent l’enclos oĂč ils avaient parquĂ© leur charriot et leurs chevaux, leurs sbires les avaient rejoint. SĂ©lyna lĂącha son prisonnier et fit un signe Ă  Sylf. L’homme s’approcha de Cynred avec des menottes. Le jeune homme soupira.

— Est-ce vraiment nĂ©cessaire ?

— Non. Mais j’en ai envie, fit SĂ©lyna, avec un sourire cruel.

Cynred se laissa enchainer, tout en s‘efforçant de repousser la terreur qui s’empara de lui Ă  l’idĂ©e d’ĂȘtre privĂ© de libertĂ©. Isobel se garda bien d’intervenir, mais ses lĂšvres Ă©taient crispĂ©es en une fine ligne et ses poings serrĂ©s.

— Ma chĂ©rie, susurra la chanteuse, je pense que ce n’est pas la peine que je te l’explique, mais je prĂ©fĂšre que cela soit clair dans ton esprit : si tu tentes de t’échapper, c’est ton protĂ©gĂ© qui en paiera le prix.

Isobel vrilla son regard miroitant de haine dans les yeux azur de son ennemie.

— Je ne l’abandonnerai pas.

Sélyna éclata de rire.

— Vous me rendez vraiment les choses trop faciles, tous les deux.

Elle se dĂ©tourna alors vers l’un de ses hommes.

— Elle chevauchera devant avec moi. Il ira dans le chariot. Allez.

Cynred Ă©changea un regard dĂ©solĂ© avec Isobel avant d’ĂȘtre forcĂ© de grimper dans un chariot rempli de matĂ©riel. Il s’installa le plus confortablement possible contre une caisse. Les chaines Ă  ses poignets pesaient lourd et il se les massa en grimaçant. Il dĂ©testait ĂȘtre entravĂ© ainsi.

Lorsque le vĂ©hicule s’ébranla, il sentit son cƓur se serrer. La terreur menaçait de l’emporter Ă  nouveau. Il n’avait aucune idĂ©e de l’endroit oĂč ils allaient et de ce que voulait Valronn, mais il se doutait qu’il aurait son lot de souffrance avant la fin de cette histoire. Il espĂ©rait juste qu’Isobel en sortirait vivante.


Texte publié par Feydra, 18 aoĂ»t 2023
© tous droits réservés.
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