Chapitre 3 : L’Espace Personnel et la Faim de la Découverte
Trass se réveilla sous la lumière du soleil. Il lui fallut un moment avant de se rappeler ce qui s’était passé la veille et sa panique soudaine. S’asseyant sur l’herbe qui lui avait servi de lit, il regarda autour de lui.
Il ne savait pas où il était, mais il devait être loin de Corcoil ne voyant aucun signe de l’enclave de pierre entourant la cité. Se levant, il marcha dans le champ pendant un moment jusqu’à voir un petit chemin longeant un bois clairsemé d’où il pouvait entendre le bruit de l’eau s’écoulant doucement.
Il pénétra dans le bois pour apercevoir une source sortant de rochers et se déversant dans un bassin assez grand se finissant en entonnoir où le ruisseau continuait dans son lit. Il s’accroupit et but une longue gorgée d’eau rafraîchissante. L’eau, bien que douce et claire, ne calma en rien la faim lancinante qui le tenait au ventre. C’était comme si l’eau traversait son corps sans le nourrir, une sensation étrange et frustrante. La faim était toujours là, pressante, exigeante.
Une fois désaltéré, il se releva pour sortir du bois et suivre le chemin qui n’allait que dans un seul sens. En marchant, son regard explorait instinctivement les herbes hautes, cherchant quelque chose à cueillir, une baie, une racine, n’importe quoi qui pourrait apaiser ce creux obsédant.
Tout en étant aux aguets de nourriture tel un chien de chasse entendant une proie bouger, il s’aperçut qu’il y avait un problème : c’était trop silencieux. Parcourant le chemin de terre qui longeait un champ sauvage, il n’entendait rien, que ce soit insecte/oiseau ou ne serait-ce le vent, aucun bruit, seulement ses pas résonnaient dans le silence.
Cela le rendit mal à l’aise. Il se mit aux aguets, observant autour de lui, mais ne décelant rien, pas une trace de vie. Le chemin déboucha finalement sur une petite colline où il perçut une maison en bois à son sommet. S’approchant avec méfiance, il n’y avait aucun mouvement à l’intérieur. Il observa le paysage autour de lui. Du sommet de ce monticule de terre, il pouvait voir l’endroit où il s’était réveillé avec le petit bois et sa source d’eau. Pour le reste, il n’y avait que des champs sauvages laissés à l’abandon. Encerclant ce petit domaine, un mur de brouillard se levait, bloquant toute visibilité. C’était comme un îlot de terre au milieu des nuages.
Après un moment de contemplation, il entra dans la cabane prudemment.
Les meubles étaient simples : une table en bois avec deux chaises, un fourneau en fonte dans le coin de la pièce, une grande bibliothèque de livres et de parchemins emplissant tout un pan de mur, une commode rustique. Il entra dans la pièce et fit le tour. Il ouvrit une porte donnant accès à une chambre tout aussi simple avec seulement une armoire et un lit, puis dans une seconde pièce ne possédant que des étagères vides. C’était tout ! Une salle principale, une chambre et une réserve.
Trass s’approcha de la bibliothèque, l’observa un moment, puis s’approcha de la table. Il s’aperçut qu’au centre de ce simple mobilier, une gemme sombre violacée était incrustée dans le bois. Après un certain temps de contemplation, il la toucha. Une lumière scintillante s’en échappa, ce qui le fit trébucher en arrière de surprise. Une flamme de la même couleur que la pierre magique s’éleva dans les airs, flottant simplement.
« Fan… fantôme ! » s’écria Trass dont le teint pâlit d’un coup, restant là frissonnant de peur.
« Houaaaa, cela faisait longtemps… »
Une voix retentit alors que deux points rouges en forme d’yeux apparaissaient sur la flamme. Elle sembla observer autour d’elle.
« Quelle médiocrité… depuis combien de temps suis-je… » commença-t-elle à dire d’une voix enfantine alors que son regard se posa sur Trass encore en état de choc. Au bout d’un moment où ils s’observèrent, elle retentit à nouveau.
« Bonjour, tu es mon nouveau maître ? »
« Ne… ne me mange pas… » murmura Trass, tremblant de peur.
« Je ne vais pas te manger, je ne me nourris que d’énergie spirituelle », répondit-il un peu amusé.
« Tu… tu es un fantôme ? » demanda prudemment Trass.
« Non, bien sûr que non, je ressemble à un fant… » demanda la voix tout en s’observant et restant choquée de son apparence.
« Donc… tu vas me manger… » dit notre protagoniste en tremblant.
« Je ne suis pas un fantôme, je suis l’âme de cet espace et si je suis comme ça… ça doit être à cause du manque d’énergie spirituelle… »
« Tu es une… âme ? Alors vas-tu me faire du mal ? » s’inquiéta Trass.
« Tu dois être mon nouveau maître, mais pourquoi as-tu si peur de moi ? Avec ta force, tu devrais… » l’âme sembla se remémorer quelque chose.
« Alors le vieux est mort, hein… et tu dois avoir hérité de son espace, mais pour qu’il n’y ait que si peu d’énergie, alors combien de temps se sont écoulés… » se dit-elle à elle-même.
La flamme se déplaça en voletant, passant devant Trass et sortant de la maison. Après quelques instants, elle revint, sa volupté étant moins étincelante.
« Y a presque rien, l’espace est au bord de l’effondrement… » se murmura-t-elle.
« Recommençons, je me présente, je suis Uruel, l’âme artificielle qui est et gère l’espace où nous nous trouvons », se présenta-t-elle au jeune garçon.
« Trass… » se présenta-t-il à son tour.
Un long silence s’ensuivit, Trass observant toujours avec méfiance la flammèche voletant.
« Argh… je ne suis pas suspicieuse, arrête de me regarder comme ça ! » s’énerva-t-elle.
« Je… je suis désolé… »
« Arrête de t’excuser… j’ai une question : comment as-tu trouvé cet endroit ? » demanda Uruel après un moment de réflexion.
« Je ne sais pas… je fuyais puis je me suis évanoui dans un champ d’herbe… » répondit Trass, un air perplexe.
Uruel l’observa pendant un moment, semblant réfléchir à plusieurs choses.
« Dans quel niveau sommes-nous ? » Demanda-t-elle.
« Niveau ? »
« Oui, le niveau de l’univers et le monde où nous nous trouvons », expliqua-t-elle.
« Je… je ne sais pas… »
« Comment est le monde extérieur ? Explique-moi comment tu as vécu et tout ce que tu sais. »
Trass lui raconta sa vie, comment il est mort et son réveil dans ce monde si familier et si étrange à la fois.
« Je vois… On ne pourra pas comprendre ce qu’il se passe sans sortir pour obtenir des informations… mais il y a une chose qui m’étonne », dit-elle en observant Trass.
« Oui ? »
« Tu n’es pas un mortel… ton corps est au-dessus du niveau immortel, ton âme est peut-être un peu faible, mais tu n’es clairement pas un mortel comme tu le penses », murmura-t-elle.
« Immortel ? » demanda le jeune homme, les yeux curieux.
« Oui, tu es au-dessus des domaines mortels, même du domaine immortel. Je ne saurais qualifier ton état, ce qui est étrange… Ton corps aspire par lui-même l’énergie éternelle, mais ton âme semble si pauvre… C’est un drôle de mélange… Que sais-tu de la cultivation ? » s’enquit-elle.
« Cultivation ? Je connais le renforcement et le domaine humain… » murmura-t-il.
« Je vois alors, laisse-moi t’expliquer… » Uruel se lança dans un long discours sur la cultivation et les domaines.
Voici ce que Trass comprit :
Domaines de Cultivation :
• Renforcement (5 étapes) : Renforcement du corps et de l’esprit par le QI.
• Humain (10 étapes) : Accumulation du QI dans le dantian inférieur (ventre, sous le nombril), pratique des arts martiaux.
• Esprit (10 étapes) : Accumulation du QI dans le dantian supérieur (cervelet).
• Flux (5 étapes) : Accumulation du QI dans le dantian intermédiaire (plexus solaire).
• Compréhension (15 étapes) : Compréhension des lois élémentaires du monde (feu, nature, eau, terre, vent, foudre, glace, obscurité, lumière), se nourrissant de l’énergie spirituelle.
• Solidification (10 étapes) : Formation du noyau solide dans le dantian.
• Consolidation du Noyau (5 étapes) : Le noyau devient doré, approfondissant le pouvoir élémentaire.
• Âme Naissante (15 étapes : 5 fœtus, 5 enfance, 5 adulte) : Séparation de l’âme et du corps.
• Âme Immortelle (15 étapes) : Compréhension des lois supérieures (vie, mort, temps, espace), se nourrissant d’énergie éternelle.
• Semi-divin (20 étapes) : Expansion des connaissances acquises en Âme Immortelle, capacité de créer un monde avec de la vie.
• Divin (20 étapes) : S’élève dans la dimension supérieure et gère une dimension inférieure dans toute sa création.
• Divin Suprême (bout de la route) : Surpasse la divinité et la dimension supérieure.
Types d’Énergie dans les Univers :
• QI : La plus élémentaire, une énergie brute et martiale.
• Énergie Spirituelle : Affinée, se complétant avec les éléments de la nature (feu, eau, terre, air, etc.).
• Énergie Démoniaque : Affinée sur la mort et les émotions négatives.
• Énergie Éternelle : Celle qui existe dans des plans d’existence du domaine supérieur.
• Énergie Primordiale : Vient du plus profond des univers, une énergie créée à la destruction et à la création de toute chose.
• Il existe bien d’autres sortes d’énergies plus rares ou moins utiles.
Suivant Uruel, Trass serait au minimum au niveau de l’Âme Immortelle dans son corps, alors que son âme n’avait que peu de substance ; elle ne pouvait pas dire si elle était au niveau immortel ou mortel, c’était assez confus pour elle. Elle lui avait précisé que son apparence liée au souvenir qu’il avait de son passé mortel n’était qu’une enveloppe évolutive suivant l’augmentation de son esprit.
Uruel lui avait expliqué qu’il n’avait pas besoin de cultiver son énergie ; cela se faisait tout seul par son corps aspirant l’énergie éternelle jusqu’à ce qu’il soit assez évolué pour passer au niveau suivant. Actuellement, il ne pouvait hélas pas trouver cette énergie à l’intérieur de l’espace ; il faudrait faire évoluer l’espace pour qu’il crée de l’énergie éternelle, et pour cela, il doit importer de l’énergie vitale.
Pour acquérir celle-ci, le plus simple était de faire entrer de la vie dans l’espace. De celle-ci, l’espace exploitera l’énergie inhérente pour obtenir la précieuse énergie vitale tout en faisant évoluer ces formes de vie. C’était comme un échange permettant à l’espace d’aspirer la vitalité tout en offrant l’énergie dont les êtres ont besoin, tels que le QI, l’énergie spirituelle ou l’énergie éternelle pour Trass.
« Alors je dois sortir chercher une vie pour l’emmener à l’intérieur ? » demanda Trass, une lueur nouvelle dans ses yeux, comme si cette quête de “vie” répondait à sa faim plus profonde.
« Oui, c’est indispensable pour vous, jeune Maître », répondit Uruel.
« Mais… comment je sors et j’entre dans cet espace ? »
« Ha ??? Comment êtes-vous entré la première fois ? » Demanda-t-elle.
« Je ne sais pas… je fuyais puis je me suis évanoui dans un champ d’herbe… »
« Ha… » Uruel soupira et voleta vers la bibliothèque. Un parchemin plana à côté d’elle pour se poser sur la table. « Asseyez-vous, jeune Maître », dit-elle alors qu’il se déroula.
« Je ne sais pas lire… » balbutia Trass un peu gêné, mais quand il posa son regard sur le parchemin, ses yeux s’écarquillèrent d’incrédulité. Il pouvait comprendre ce qui était écrit ; les symboles n’étaient pas les mêmes que ceux qu’il connaissait.
Le parchemin expliquait comment centrer l’énergie pour ouvrir et fermer le portail d’accès. Il pouvait sortir dans le monde réel partout où il avait déjà été. Trass comprit immédiatement comment utiliser son pouvoir, comme un instinct au fond de son être. D’un mouvement de la main, un portail s’ouvrit et se ferma. Après encore quelques essais sans erreurs, il n’y avait aucun problème.
Il passa le portail, se retrouvant dans la forêt. Ouvrant à nouveau celui-ci, il fut de retour devant la cabane de la colline.
« Extraordinaire… je peux vraiment le faire ? » s’exclama-t-il un peu incrédule.
« Bien sûr, jeune Maître, c’est aussi facile que de respirer à votre niveau », dit fièrement Uruel à côté de lui. Uruel, en tant qu’âme de l’espace, ne pouvait pas le suivre à l’extérieur. Son existence était liée à ces lieux.
« Je vais essayer de capturer une créature pour la ramener », dit-il doucement, l’inquiétude habituelle dans ses yeux disparaissant, remplacée par une détermination nouvelle, la faim de la découverte et de l’apprentissage guidant ses pas.
Trass n’eut pas besoin de chercher longtemps. Dans les champs sauvages qui entouraient sa nouvelle demeure, sous l’œil attentif et légèrement amusé d’Uruel, il découvrit une flore inconnue. Des herbes aux feuilles larges d’un vert intense, dégageant un parfum terreux et légèrement épicé, poussaient en abondance près de la source. Elles semblaient gorgées d’une vitalité palpable, une énergie brute que Trass, sans la comprendre, ressentait comme une promesse.
« Ce sont des 'Herbes Écho', jeune Maître, expliqua Uruel, sa flamme vacillant légèrement. Elles contiennent des fragments d’énergie spirituelle ancienne. Elles poussaient partout, il y a des millions d’années, avant que… avant mon grand sommeil à la mort de mon ancien propriétaire. »
Trass hocha la tête, sans vraiment comprendre, son regard fixé sur les plantes. L’idée d’une nouvelle saveur, une saveur qui n’existait peut-être plus dans le monde extérieur, éveillait en lui cette faim insatiable qui ne s’était jamais vraiment éteinte.
« Peut-on les manger ? » demanda Trass, la question innocente mais chargée d’une urgence profonde. Son ventre, habitué à réclamer, se serrait à l’idée de goûter enfin quelque chose qui pourrait le satisfaire.
« Bien sûr ! Elles sont excellentes pour le Qi et l’esprit. Mais leur pleine puissance ne se révèle qu’une fois cuisinées. Elles ont besoin d’être… libérées. »
Trass se pencha et cueillit quelques poignées d’herbes. Le fourneau en fonte dans la cabane l’attendait. C’était un fourneau simple, rudimentaire, mais il sentait une chaleur étrange en émaner, comme si une énergie dormait en son cœur.
Il y avait une marmite en fer sur une étagère, et de l’eau claire de la source. Trass avait cuisiné des repas simples toute sa vie, des soupes maigres et des bouillies pour survivre. Mais il n’avait jamais eu d’ingrédients comme ceux-là.
Avec l’aide d’Uruel, qui flottait à ses côtés, décrivant d’anciennes techniques et des propriétés d’ingrédients disparus, Trass commença son premier plat dans son espace personnel.
« L’eau de cette source est enrichie par l’espace lui-même, jeune Maître. Elle est parfaite pour infuser l’essence des herbes. »
Trass remplit la marmite, la posa sur le fourneau. Puis, sur les conseils d’Uruel, il frotta la gemme violacée incrustée dans la table. Une légère chaleur irradia de ses mains vers le fourneau, et bientôt, une flamme douce apparut sous la marmite. Elle n’était pas comme le feu de bois qu’il connaissait ; elle était d’un violet profond, silencieuse et incroyablement efficace.
Il lava soigneusement les Herbes Écho, les coupant grossièrement. La faim qu’il ressentait depuis son réveil était une faim d’expériences, de nouveauté, de goûts. Il jeta les herbes dans l’eau qui frémissait déjà.
Alors que les herbes commençaient à cuire, une vapeur aromatique s’éleva, non pas une simple vapeur de cuisson, mais un parfum complexe et entêtant. Il y avait des notes de terre fraîche, de sève printanière, et quelque chose de plus ancien, de presque primordial. C’était un arôme qui semblait pénétrer son être, répondant à cette nouvelle faim, cette aspiration que son corps immortel ressentait.
« N’oubliez pas, jeune Maître, chaque ingrédient a son chant. Et chaque technique de cuisine est une mélodie pour le faire résonner », murmura Uruel. « Cette cuisson lente libère les fragments d’énergie spirituelle qui dorment dans ces herbes. »
Trass laissa mijoter. La marmite ne fit aucun bruit, la flamme ne crépita pas. Seul l’arôme se densifiait, devenant presque tangible, comme une caresse invisible sur sa peau. Après un temps qui lui sembla infini, le liquide vert pâle devint une soupe translucide, les herbes ayant presque entièrement fondu, laissant derrière elles des traînées dorées.
Il prit une petite écuelle en bois trouvée dans un placard, remplit la louche. L’odeur était enivrante, une promesse de ce que la faim de son passé n’avait jamais pu lui offrir. Il porta l’écuelle à ses lèvres.
La première gorgée fut une explosion. Non pas de saveurs vives et piquantes, mais d’une profondeur insoupçonnée. C’était le goût de la terre primordiale, de l’eau pure des origines, de l’air le plus frais. C’était un goût qui résonnait au plus profond de son corps d’Âme Immortelle, nourrissant non pas son estomac, mais son essence même. Une vague de chaleur apaisante l’envahit, chassant les dernières traces de l’angoisse du bidonville et du vide du lac gelé. Et pourtant, même après cette saveur divine, son estomac émit un petit gargouillis, comme si le souvenir de la faim physique, ancré si profondément, refusait encore de le quitter, même si la sensation de vacuité en lui s’était apaisée.
« C’est… bon, Uruel. Très bon. » murmura Trass, les yeux agrandis.
« Naturellement, jeune Maître. C’est l’essence même de cet espace. Imaginez ce que vous pourrez faire avec des ingrédients qui ont traversé des millénaires, ou ceux qui portent les marques de mondes inconnus », répondit Uruel, dont la flamme semblait briller un peu plus intensément. « Cette faim… c’est votre corps qui réclame de l’énergie éternelle, la connaissance et la cuisine pourra créer celle-ci, des saveurs qui nourrissent au-delà du physique. Et cet espace, c’est votre laboratoire. »
Trass réalisa que sa faim n’était plus seulement celle de survivre, mais de découvrir, de créer, de goûter l’univers tout entier. Sa quête de nourriture allait désormais bien au-delà d’un simple repas. Il allait devenir le chef d’un royaume culinaire secret, et le monde, avec toutes ses saveurs et ses énergies, était son immense garde-manger.

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