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La Volonté du Neuvième T2

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tome 1, Chapitre 3 « Fin de journée morose » tome 1, Chapitre 3

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Hitoshi fut soulagé que la cloche de fin des cours sonne enfin, cette journée ayant été plus émotionnelle que prévu. Au moins, désormais, il savait pourquoi Midoriya agissait de cette façon malgré un alter si puissant et parfait.

Il jeta un coup d’œil à son ami qui rangeait ses affaires avec nervosité. Il était dans cet état depuis le déjeuner, depuis la révélation, et Hitoshi ne pouvait pas lui en vouloir. Lui-même aurait été dans un état semblable à sa place, bien qu’il aurait tout fait pour ne pas le montrer.

Sa vie n’avait pas été rose depuis l’apparition de son alter, se retrouvant isolé et craint par ses camarades, mais il était à peu près traité comme un être humain. Ce qui n’était pas vraiment le cas des Sans-Alters qu’il avait pu croiser dans ses différentes écoles, ou du moins de la seule Sans-Alter qu’il avait côtoyé dans sa classe en primaire. Hitoshi lui avait servi de bouclier contre les autres enfants, et ça ne l’avait pas dérangé à l’époque, content d’avoir quelqu’un qui acceptait de trainer avec lui, même si c’était par intérêt. Et comme elle l’aidait dans certaines matières, ça avait été en quelque sorte donnant-donnant.

Une fois au collège, il n’avait plus entendu parler d’elle, à part des rumeurs une fois. De mauvaises rumeurs. Hitoshi avait hésité à la chercher sur les réseaux sociaux, mais après avoir décidé de le faire, il ne l’avait jamais trouvé. Ce qui était logique avec le recul. Internet étant… internet, et donc pire que la réalité si vous n’aviez pas de chance et tombiez sur la mauvaise personne.

Uraraka, son sac sur l’épaule, rejoignit Midoriya et distrayant Hitoshi de ses pensées.

— On rentre ensemble ?

— Ah euh, j’aurais adoré Uraraka, mais… j’ai prévu de rester pour m’entraîner un peu.

— T’es sûr que c’est une bonne idée si tôt après… ta blessure ? s’inquiéta Hitoshi en s’approchant d’eux.

— Si je fais attention, ça devrait aller. Il ne nous reste pas beaucoup de temps avant le Festival, alors...

Midoriya baissa les yeux, les mains se tordant légèrement. Uraraka ouvrit la bouche, le visage déterminé, mais elle n’eut pas l’occasion de dire un mot.

— C’est quoi ce bordel ?! s’écria Ashido, les faisant tous se tourner dans sa direction.

Elle était devant la porte ouverte de la salle de classe, et de l’autre côté une horde d’étudiants inconnus les regardaient.

— Pourquoi y a autant d’monde ? Qu’est-ce qu’ils nous veulent ? s’inquiéta Rikidô en reculant d’un pas.

Hitoshi connaissait la raison. Il avait fait des recherches avant de postuler pour Yûei, sachant qu’il y avait des chances qu’il ne soit pas pris dans le Département Héroïque. Mais cela faisait tout de même beaucoup de monde pour observer la concurrence.

— Ils sont là à cause de l’USJ, annonça Midoriya, étrangement calme.

La classe fut encore plus mal à l’aise à cela, et Hitoshi grimaça.

S’il avait fini en Général, il avait une bonne idée de ce qu’il aurait fait pour tenter d’obtenir une place en Héroïque avec le Festival Sportif si proche. Leur mettre la pression juste après avoir réchappé à une attaque ciblée de Vilains, aurait été une bonne façon de les déstabiliser pour espérer que l’un d’entre eux fasse une erreur et qu’il puisse prendre sa place.

— Ce n’est pas une raison pour bloquer la sortie. C’est impoli, s’insurgea Iida avec ses gestes robotiques de bras.

Sa voix forte ne fit pourtant reculer personne dans le couloir, leurs camarades se contentant de les regarder avec curiosité. Hitoshi n’aimait pas ça.

— J’ai pas envie de rater mon train, s’agita Hagakure près du bureau vide du professeur.

— Moi non plus. Ça va me faire perdre du temps sur les devoirs et je pourrais pas regarder la suite de ma série, se plaignit Kaminari.

Il ne semblait pas y avoir aucun membre du personnel à proximité pour évacuer le couloir, du moins du peu que Hitoshi pouvait voir. En fait, vu la vitesse à laquelle leur dernier enseignant de la journée avait quitté les lieux, il devait savoir ce qui allait se passer. C’était sans doute une situation récurrente chaque année, étant donné que Yûei ne faisait rien comme tout le monde.

— Ne vous laissez pas intimider, mes chers camarades, déclara soudainement Monoma en se dirigeant vers la porte comme si les lieux lui appartenaient. Ils sont juste envieux que nous ayons réussi à devenir des aspirants héros. Levez la tête, bombez le torse et tracez votre chemin à travers la foule.

L’arrogance de Monoma était un fait établi dans leur classe, mais Hitoshi n’avait pas pensé que ça atteignait un tel niveau.

— On dirait une version mi-neutre, mi-réconfortante de Kacchan… C’est un peu perturbant.

Haussant les sourcils, Hitoshi se tourna vers Midoriya à côté de lui, tout comme Uraraka. Ils se jetèrent un coup d’œil avant de reporter leur attention sur le plus petit membre de leur groupe. Midoriya ne semblait même pas remarquer qu’il avait parlé à voix haute, autant qu’il pouvait le faire en marmonnant bien sûr.

Un mouvement fit à nouveau tourner la tête de Hitoshi vers ses camarades.

— Je ne suis pas aussi assurée que Monoma, mais je pense que c’est la meilleure façon de faire si on ne veut pas rester ici pendant des lustres, dit Yaoyorozu avant de prendre une inspiration et de suivre leur camarade blond en direction de la porte.

Todoroki la suivit silencieusement, sans regarder quiconque, comme d’habitude. Tout le monde se consulta du regard et au fur et à mesure, par petits groupes, ils sortirent de leur salle de classe tout en étant fixé par les autres étudiants.

Hitoshi avait à peine tourné dans un couloir adjacent, qui était heureusement dégagé, qu’il prit une décision.

— Une fois diplômé, j’imite Eraserhead et je deviens un Underground.

— Quoi ? Pourquoi ? s’exclama Uraraka, surprise.

— La foule, grimaça Midoriya. Je n’aime pas ça non plus. Même si je vais devoir m’y habituer…

Leur amie tritura ses cheveux, son petit doigt en l’air.

— C’est… Ouais, c’était… assez dérangeant. Mais c’est peut-être parce qu’on ne s’y attendait pas ? Et puis… d’ici à ce qu’on soit diplômés, on devrait avoir des cours pour, euh… pour ça, non ?

— Gérer les médias et la foule est important pour un héros, donc oui, on aura forcément des cours là-dessus à un moment donné, assura Midoriya en hochant la tête.

— Même avec des cours, je me vois pas faire face aux caméras et aux journalistes comme l’autre jour, répliqua Hitoshi avec une grimace. J’ai réussi à passer sans trop de problème principalement parce que j’ai fourré mon blazer dans mon sac quand j’ai entendu leurs questions sur All Might, et qu’ils avaient déjà alpagués des étudiants.

— C’était stressant, approuva Uraraka avec embarras. Je crois que j’ai dit n’importe quoi sous le coup de la panique quand ils m’ont demandé comment il était.

— Je… J’ai bégayé sans pouvoir sortir un mot, avoua Midoriya, son visage rouge faisant ressortir ses taches de rousseur.

Hitoshi profita sans honte de sa plus grande taille pour passer un bras sur ses épaules avec un sourire en coin.

— Rejoins-moi dans l’Underground et tu n’auras plus à subir une caméra.

— La phrase d’accroche n’est pas plutôt, “nous avons des cookies” ? rigola Uraraka en se penchant en avant.

— J’adapte.

Midoriya eut un sourire amusé et lumineux, bien que petit, avant que celui-ci ne disparaisse.

— Je dois être un héros Lightspot. Avec mon… Je veux aider les gens, je veux qu’ils se sentent en sécurité alors… je dois être le Héros Numéro Un.

Cette déclaration les rendit silencieux. Beaucoup de gens voulaient devenir un Héros à cause d’All Might et au moins autant voulaient prendre sa place, même s’ils savaient que c’était impossible. Pourtant, ça n’empêchait pas certains, comme Endeavor, d’essayer. Devenir Numéro Un signifiait battre All Might, mais à la façon dont Midoriya l’avait dit, Hitoshi avait l’impression que ce n’était pas vraiment dans ce sens-là.

Il jeta un coup d’œil à Uraraka, mais elle regardait ses chaussures, comme gênée. Ouais, il pouvait comprendre le sentiment. Lui-même voulant être un héros par dépit en voulant prouver à tous ceux qui l’avaient traité de vilain qu’ils avaient tort, la pureté d’intention de Midoriya rendait leurs raisons de vouloir être un héros presque mauvaises en comparaison.

— Tu veux aller t’entraîner où au fait ? demanda-t-il pour changer de sujet. Parce que je crois qu’on tourne en rond dans les couloirs, là.

— Ah, sur l’un des terrains extérieurs de Yûei. Ils sont libres d’accès et surveillés par les robots médicaux. Il faut juste s’inscrire à la salle des professeurs avant d’y aller.

Midoriya prit la direction du groupe tout en divaguant sur les limites de l’entraînement sans la supervision d’un enseignant héroïque, le bras de Hitoshi toujours autour de ses épaules.

oOo Plus Ultra ! oOo

La porte de la salle de réunion se referma derrière les derniers professeurs héroïques, et Toshinori se demanda si c’était vraiment une bonne idée qu’Aizawa reprenne le travail si tôt. L’homme ressemblait à une momie et tanguait en marchant, Mic le suivant de prêt pour le rattraper si besoin. Et lui arrachant la poche de gelée que l’homme venait de sortir de son écharpe avec un regard noir.

Il comprenait un peu mieux les supplications de ses proches et le procéder de Nezu lorsqu’il Toshinori s’était retrouvé à l’hôpital il y a toutes ses années. C’était assez inquiétant à voir avec le recul.

— Merci pour votre présence aujourd’hui, déclara Tsukauchi, debout, après que tout le monde fut installé. Pour commencer, nous avons appréhendé soixante-douze vilains à l’USJ, tous étant des petites frappes à plus ou moins grande échelle. Les seuls vilains qui ont réussi à s’échapper sont ce qu’on peut considérer comme les meneurs, Shigaraki Tomura et Kurogiri, et… leur atout, Nômu.

Toshinori frissonna en repensant à cette chose. Dans quel genre d’abomination All For One s’était-il encore abaissé ? Il avait lu les cahiers du jeune Midoriya, il était donc au courant de l’existence de ces choses, mais les voir en vrai pour en affronter une, avait été une tout autre expérience. Ça avait été un combat bien plus difficile qu’il ne l’avait imaginé.

— Des résultats ? demanda Present Mic, l’air sombre.

— J’ai recherché dans tous nos systèmes, mais je n’ai trouvé personne d’enregistré sous les noms utilisés ou possédant les alters décrits. Ce sont des personnes fantômes.

— Nous ne savons donc rien sur eux. Et quand le meneur – Shigaraki, c’est ça ? – aura guéri de ses blessures, on peut être sûr qu’il attaquera de nouveau, déclara Snipe.

Les mains jointes devant sa bouche cachèrent sa mâchoire serrée. Il en voulait toujours à Gran Torino de lui avoir caché la mort de la famille de Nana, de son mentor. Certes, le vieil homme respectait la promesse faite à son amie, mais…

— Étant donné l’audace de cette attaque, c’est malheureusement une certitude, acquiesça Nezu. All Might, Eraserhead, avez-vous des choses à ajouter sur eux ?

— Kurogiri ne m’a pas attaqué, je ne peux pas dire grand-chose à son sujet, à part qu’il semble comme les autres obéir à Shigaraki, grogna le héros underground à travers ses bandages. Ce dernier est relativement intelligent. Il a réussi à trouver les périodes de temps où j’étais obligé de cligner des yeux, et a profité de ces moments pour m’attaquer.

— Il a aussi beaucoup parlé sur les capacités du Nômu, enchaîna Toshinori. D’habitude les vilains se vantent de leur alter, mais il n’a pas dit un mot sur le sien. En fait, on aurait dit… un enfant s’excitant sur son nouveau jouet.

Ce qui avait très perturbant, autant que de voir en personne le petit-fils de son mentor dans une telle dépravation de folie meurtrière. Tenko- non, Shigaraki Tomura avait déjà tué, au point d’en éprouvé désormais de la joie. Était-il encore vraiment possible de le sauver comme le pensait le jeune Midoriya ?

— Il s’est aussi énervé, piquant une crise, dès que la situation n’était plus à son avantage. J’avoue ne pas avoir fait très attention à ses paroles sur le moment, occupé avec le Nômu.

— Eh bien, d’après les témoignages des élèves, certains ont dit l’avoir entendu s’exprimer avec des termes de jeux vidéos, lu Tsukauchi. Avec son comportement, on peut considérer que sa personnalité a encore un aspect très enfantin, malgré le fait qu’il semble être un jeune adulte.

— Un “enfant-adulte”, annonça Toshinori, l’air grave. Il vient de découvrir une limite, et va tout faire pour la briser. Il va s’améliorer.

Il n’avait pas besoin des cahiers du jeune Midoriya pour savoir ça. Shigaraki avait dirigé ses actions, l’obligeant à se concentrer sur le Nômu pour protéger les élèves, et laissant Aizawa à sa merci. Surtout qu’ils avaient tous été surpris quand le bus était tombé du ciel à l’intérieur de l’USJ, mais c’est Shigaraki qui s’en est remis le premier, infligeant alors de graves blessures à son collègue.

— En quoi c’est important de savoir ça ?! s’exclama Vlad Kind, l’air féroce.

— À cause du nombre de vilains qu’il a réussi à rassembler, répondit Tsukauchi, sa main serrant les documents. Presque une centaine de voyous alors qu’il est immature et sort de nulle part. Ils ont l’air d’avoir juré loyauté à Shigaraki et le suivent sans poser de questions.

— Mais est-ce vraiment à lui que va cette loyauté ? intervint Nezu.

Toshinori et Tsukauchi regardèrent le directeur avec surprise. Il n’allait quand même pas leur parler d’All For One ? C’était trop dangereux, sans compter qu’il faudrait expliquer comment ils savaient qu’il était toujours en vie.

— Comment ça ? dit Midnight, confuse.

— Il pourrait y avoir quelqu’un derrière qui tire les ficelles, développa Aizawa d’une voix fatiguée. Ça expliquerait l’envergure de l’attaque. D’ordinaire les vilains font leurs débuts avec de petits crimes qui augment au fur et à mesure, s’ils arrivent à échapper à l’arrestation et à acquérir les compétences nécessaires.

— Oui. Dans cette optique, si on devait comparer Shigaraki avec nos élèves, on pourrait dire que l’attaque de l’USJ serait comme nos semaines de stages. Une expérience pratique.

L’ambiance déjà lourde et sombre, s’aggrava à ces mots. Connaissant All For One, Toshinori était prêt à parier que c’était le cas. Aller faire tuer des enfants et des héros par son protégé comme moyen d’apprentissage était quelque chose qui lui ressemblait bien. Et s’il pouvait se débarrasser d’All Might dans la foulée, c’était encore mieux. Mais il doutait qu’All For One pense que Shigaraki ou ce Nômu puisse réellement le tuer, surtout avec ce qui allait arriver par la suite.

— On a donc probablement un vilain puissant et bien implanté dans la criminalité, dont on ne sait ni le nom, ni l’alter, résuma Présent Mic d’un ton frustré.

— Mais si ce vilain est puisant, pourquoi ne pas attaquer lui-même au lieu d’envoyer un… euh, apprenti, souligna avec justesse Midnight.

Toshinori avait au moins la satisfaction d’avoir frappé assez fort cette engeance du Mal pour lui arracher le visage et le coincer sous respirateur. L’USJ aurait été une hécatombe si All For One était venu lui-même.

— On ne le saura que lorsque nous les aurons arrêtés, mentit facilement Nezu.

Après ça, la réunion se finit assez vite. Power Loader fut le premier à partir marmonnant de mettre à jour le système de sécurité et d’empêcher le labo d’exploser, encore. Aizawa et Present Mic furent les derniers, à cause de la lenteur du premier. Ne restait dans la pièce que Nezu, Tsukauchi et Toshinori lui-même.

L’inspecteur s’assit dans un fauteuil à côté d’eux.

— Ce que je vais dire ne va sans doute pas te plaire, Yagi, mais si All For One est bien derrière cette attaque, il faudrait mettre au courant Gran Torino et Sir Nighteye.

Toshinori grimaça. La dernière fois où il avait parlé aux deux hommes ne s’était pas très bien déroulée. En particulier avec Sasaki. Mais il ne pouvait pas laisser ses sentiments personnels faire obstacle dans leur lutte contre All For One.

— Je les préviendrais, confirma-t-il d’un lent hochement de la tête.

— Si Nighteye veut plus de détails, envoyez-le-moi, proposa Nezu. En fonction de la situation, je demanderai à Midoriya s’il souhaite être connu.

Encore une autre personne dans le secret du voyage dans le temps. Ça ne lui plaisait pas.

— Il n’est pas au courant que tu as un successeur ? s’étonna Tsukauchi, les sourcils levés.

— Si, mais pas qui c’est, et c’est la raison pour laquelle on se parle plus. Entre autres choses. Et pour Midoriya-shônen, si ça doit arriver, pouvez-vous attendre après le Festival Sportif, Nezu ? Je ne veux pas qu’il se sente obligé de… enfin, je veux qu’il ait le choix.

Il aimerait beaucoup que son protégé ne suive pas le même parcours que lors de sa première chronologie. Il gérait actuellement mieux One For All et ne se cassait pas les os à répétition (ce qui avait fait paniquer Toshinori intérieurement quand il l’avait appris), il pouvait donc choisir d’autres héros pour son stage et son alternance. Même s’il savait que le jeune Midoriya se débrouillerait pour se retrouver sur les lieux d’une manière ou d’une autre.

— Naturellement.

— En parlant de Midoriya, comment ça s’est passé avec sa mère ? demanda Tsukauchi en s’asseyant à côté de Toshinori.

— Comme tu l’avais dit, elle n’était pas contente. Mais heureusement, elle n’a pas exigé que son fils rende One For All, et elle accepte de garder le secret.

— Tu as donc réussi à rattraper tes bêtises.

Toshinori rentra sa tête dans les épaules sous la réprimande. Avec le recul, il est vrai qu’il aurait dû en parler avec la mère du jeune Midoriya, mais son alter était un secret hautement confidentiel et dangereux. D’autant plus avec All For One toujours en vie.

— Ne soyez pas trop dur avec Yagi, inspecteur, ça partait d’une bonne intention, intervint Nezu le museau rivé sur l’écran de son ordinateur portable. Plus il y a de personnes dans le secret, moins le secret est bien gardé.

— Certes, soupira Tsukauchi en hochant la tête. Mais un peu plus de responsabilités serait appréciable à l’avenir.

Sur ce, il se leva en les saluant et prit congé, ayant encore beaucoup à faire. De son côté, Toshinori avait deux appels à passer et il n’avait pas hâte de le faire.

oOo Plus Ultra ! oOo

Affalé contre un mur dans une rue de son quartier, les mains dans les poches, Katsuki rongeait son frein. Il pensait avoir vécu l’une des journées les plus merdiques de sa vie avec le premier entraînement commun, où le foutu clebs géant avait fait bouger l’axe de son monde avec calme et fermeté. Il avait eu tort. Encore, apparemment.

La pause déjeuner s’était passée tranquillement, car il avait pour une fois mangé seul, Shitty Hair ayant rejoint le reste de leur classe pour manger avec la 1-A. Katsuki ne savait toujours pas s’il était soulagé de ne plus être collé par le garçon trop enthousiaste ou s’il était en colère d’avoir été laissé pour Deku. Mais il avait préféré ça, que devoir supporter Deku et toutes les inquiétudes stupides des autres au sujet de sa blessure.

Il ne s’attendait donc pas en revenant en classe à se faire encercler et rabattre vers un des coins de la pièce par ses camarades au moment où la cloche sonnait. Inutile d’être un génie pour savoir qu’ils étaient furieux vu les têtes qu’ils avaient tirées. Katsuki avait grogné et s’était fait intimidant, mais aucun d’eux n’avait bougé.

Puis, Lizard Girl avait ouvert la bouche.

— T’es méprisable.

Le bord de la vision était devenu rouge et il s’était mis en position de combat.

— Comment oses-tu, espèce de pièces détachées ambulante !

— On est au courant pour Midoriya, pour ce que tu lui as fait, avait-elle continué sans fléchir ou frémir. La 1-A aussi, et comme nous, ils ne sont pas contents.

— Euphémisme du siècle, avait marmonné l’un des figurants sans que Katsuki puisse l’identifier.

— Qu’est-ce que le merdique Deku a-

— Ça suffit Bakugô ! avait claqué Ponytail avec un regard noir. Midoriya est une personne, comme toi, comme nous, comme tout le monde. T’as le droit de ne pas l’apprécier, mais le rabaisser, de cette façon en plus, est inexcusable ! C’est indigne d’un héros !

Katsuki s’était retrouvé figé, se rappelant sans le vouloir le discours de Hound Dog et des reproches de la vielle sorcière.

— Qu’est-ce q-

— La seule raison pour laquelle personne n’est allé en parler avec les professeurs, ou mieux Nezu, c’est parce que Midoriya nous a demandé de te laisser tranquille, avait déclaré Smooth Man avec calme.

Le corps de Katsuki s’était crispé, comprenant très bien le sous-entendu.

— Supplier serait un meilleur mot, avait corrigé un autre un figurant dans la masse.

— Midoriya est persuadé que tu peux t’améliorer, qu’il faut te laisser une chance de prouver que tu peux être un vrai héros. Alors c’est ce qu’on va faire, avait dit Pony Tail avec une suffisance insupportable.

— Mais on te surveille.

Et pour appuyer son point, Lizard Girl avait détaché un œil pour le faire tourner autour de Katsuki avant de le remettre dans son orbite.

— Donne-nous une raison de ne pas respecter la volonté de Midoriya, une seule, et les enseignants seront mis au courant de ton passé de tyran.

Puis, ils s’étaient dispersés pour rejoindre leur place. La seconde d’après, Vlad King entrait dans la classe lui disant d’aller s’asseoir.

Il avait mijoté toute l’après-midi dans une rage à peine contenue, jusqu’à ce qu’il puisse fourrer ses affaires dans son sac et tracé son chemin hors des murs de Yûei, dès que la cloche de fin des cours avait sonné. Ça avait été compliqué pour Katsuki d’éviter de s’en prendre à qui que ce soit, mais il refusait de se faire éjecter du Département Héroïque à cause de ces figurants.

Donc maintenant, il était là à attendre celui qui avait foutu toute sa vie en l’air pour régler les choses une bonne fois pour toutes.

Sauf que Deku ne semblait pas avoir pris le même train que d’habitude, obligeant Katsuki à revoir toute son organisation de la soirée pour ne pas se coucher trop tard. À croire que Deku faisait exprès de le faire chier !

Alors que le coucher s’approchait dangereusement de l’horizon, une chevelure verte caractéristique apparue enfin dans son champ de vision. Katsuki se décolla du mur et tint en plein milieu du trottoir, les mains toujours soigneusement rentrées dans ses poches malgré ses poings serrés. Le nerd hésita quand il le vit, ses yeux cherchant une issue. Ah, si c’était pas la foutue preuve qu’il avait quelque chose à se reprocher envers Katsuki. Deku soupira et continua son chemin d’un pas ferme jusqu’à se retrouver à trois mètres de lui.

— Qu’est-ce que tu veux Katsuki ?

Il se foutait vraiment de lui ! C’était pas possible que ce nerd merdique soit aussi stupide. Il le cherchait, faisait exprès de l’énerver. Mais il ne rentrerait pas son foutu jeu de merde, hors de question d’avoir des ennuis à cause de ce putain de Deku.

— Ce que je veux, merdique Deku ? répliqua-t-il d’un ton relativement maitrisé, en avançant d’un pas. Je veux que t’arrêtes de tricher. Je veux que tu arrêtes d’être sur mon chemin. Je veux que tu arrêtes de flinguer ma putain d’histoire héroïque ! Je veux que tu sortes de ma vie !!!

La dernière phrase avait été hurlée au point de faire s’envoler des trouillards d’oiseaux. Mais Katsuki n’en avait que faire, son attention rivée sur Deku. L’expression qu’il affichait était familière, mais c’était la première fois qu’il la voyait sur le nerd.

Blessé.

À cet instant, Deku ressemblait à quelqu’un qui venait de voir son chiot se faire tuer devant lui pendant que sa maison flambait dans son dos, après être sorti tremper d’une rivière dans laquelle il avait été poussé. Ce n’était pas ce que Katsuki cherchait. Il voulait que le nerd se mette en colère ou s’excuse ou supplie, n’importe quoi d’autre que cette impression qu’il en avait fini avec la vie.

— Je vois.

La voix était à peine un murmure, mais ils étaient assez proches l’un de l’autre pour que Katsuki puisse l’entendre. Le son rampa sur sa peau, comme une colonie de fourmis. Ça sonnait… faux, pas bien. Quelque chose dans le ton ne correspondait pas à Deku.

— Je ne peux pas… sortir de ta vie, puisqu’on est dans la même école. Mais je peux… éviter de volontairement t’approcher. Encore plus que je ne le fais déjà.

— Comme si ça allait changer les choses ! C’est à cause de ta putain d’existence que j’ai des ennuis !

Deku plissa les yeux, son air changeant en quelque chose de plus reconnaissable pour Katsuki. La colère.

— Mon existence n’a rien à voir avec ton comportement. Tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même si tu te comportes comme une brute arrogante.

Sa tension artérielle monta en flèche, et Katsuki fit un nouveau pas, menaçant en sortant ses mains de ses poches.

— Qu’est-ce que t’as osé dire, putain de Deku ?!

— J’ai dit que t’étais qu’un connard qui se croit supérieur et tout permis ! cria le nerd avec force en avançant à son tour.

Passant au-delà du juron surprenant, Katsuki s’avança, l’alter frétillant sous la peau de ses paumes.

— Et toi t’es qu’un putain emmerdeur qui s’amuse à foutre ma vie en l’air !

— Je ne fous pas ta vie en l’air, Kacchan ! Et c’est toi qui me cherches en jouant les tyrans !

— Faux, t’es toujours autour de moi peu importe où je vais !

— C’est pas ma faute si on vit dans le même quartier et qu’on a été dans les mêmes écoles ! J’ai jamais demandé à être coincé dans la même classe que toi à chaque fois !

Katsuki hurla de rage, car malheureusement, il n’avait aucun argument à opposer à Deku sur ce point précis. Mais il était hors de question qu’il laisse le nerd avoir le dernier mot.

— T’es toujours un putain d’emmerdeur !

— Tu dis ça comme si ce n’était pas toi qui cherchais constamment à s’en prendre à moi à longueur de journée !

— Tu le méritais !

— ET POURQUOI ?!

Le hurlement de Deku résonna dans la rue, laissant un écho déformé derrière lui. Durant leur engueulade, ils s’étaient rapprochés de l’autre et se trouvaient désormais à peine à une longueur de bras. Ils respiraient fort, mais le son était secondaire face au désespoir poignant que Katsuki avait ressenti dans cette question.

— Pourquoi méritais-je d’être pourchassé et frappé par mes camarades ? Pourquoi méritais-je d’être ignoré par mes professeurs quand j’avais besoin d’eux ? Pourquoi méritais-je d’être le bouc-émissaire de tout le monde ? Pourquoi méritais-je de ne pas avoir d’ami ? Pourquoi méritais-je de ne pas avoir une vie comme tout le monde ?...

La tirade de questions était autant remplie de désespoir que le cri précédent, la voix du nerd basse et terne.

Deku connaissait la réponse. Tout le monde la connaissait. N’était-ce pas la vérité absolue qu’on leur avait apprise depuis tout petit ? Elle était sur le bout de la langue de Katsuki, pourtant elle refusait de sortir.

— Pourquoi méritais-je de mourir ? ajouta Deku dans un souffle.

— Quoi ?

Il avait mal entendu, n’est-ce pas ?

Le visage de Deku devint vide, ses yeux se voilant.

— “Fais le saut de l’ange depuis le toit en croyant de toutes tes forces que t’auras un alter dans ta prochaine vie”.

Katsuki sursauta en reculant, foudroyé pour une raison inconnue par ses mots.

— C’est ce que... qu’on m’a dit une fois.

Le nerd le fixait avec un visage illisible et une attitude beaucoup trop calme.

— Pourquoi ne pas avoir d’alter faisait que je ne méritais pas d’être considéré comme un être humain ?

Brisé. Deku était brisé.

Cette prise de conscience serra la gorge de Katsuki, rendant sa respiration lourde. Il détestait Deku, pour plein de raisons, mais jamais il n’aurait pensé le voir ainsi. C’était… faux.

Les lampadaires finirent par s’allumer, éclairant la silhouette du nerd de façon étrange, presque dérangeante. Katsuki resta silencieux, ne sachant pas quoi de répondre. Il était une fois incapable de produire le moindre son. Ses bras pendant mollement de chaque côté de corps, ses doigts relâchés, son alter oublié.

Au bout d’un moment, Deku bougea. Lentement, comme si son corps était trop lourd à porter et à déplacer. Il dépassa Katsuki… qui le laissa faire. Le bruit des pas s’éloigna dans son dos, jusqu’à disparaître.

Katsuki se tint sur le trottoir, le cerveau tournant dans le vide. Il voulait confronter Deku au sujet de son alter et de sa manie de ruiner sa vie, mais maintenant il se retrouvait dans une spirale dont il n’avait jamais eu conscience de l’existence.


Texte publié par Yuedra, 8 octobre 2025
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tome 1, Chapitre 3 « Fin de journée morose » tome 1, Chapitre 3

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