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La dernière des Sylphes

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La dernière des Sylphes

© Rose P. Katell (tous droits réservés)

Le code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes de l’article L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

La rafale que Sarre invoqua, puis dĂ©chaĂ®na sur les deux-pattes encore sur le chemin montagneux – qui conduisait aux grottes caverneuses – poussa ceux-ci Ă  enfin cesser le combat ; munis de leurs outils rudimentaires, ils redescendirent par lĂ  oĂą ils Ă©taient venus en nombre pour mener une offensive. L’un d’eux, pendant qu’il fuyait la queue entre les jambes, se plaignit de sa monstruositĂ© Ă  l’aide des cris et grognements disgracieux caractĂ©ristiques de sa race, mais elle l’entendit Ă  peine…

Malmenée par les courants aériens au lieu de les contrôler, Sarre, la dernière Sylphe de son Panthéon, s’assura qu’ils ne rusaient pas et partaient bel et bien. Elle usa alors de ses ultimes forces afin de moduler une brise pour la déposer à l’entrée du réseau de galeries constituant le Sanctuaire des siens.

Son corps translucide et Ă©thĂ©rĂ©, Ă  la limite d’être invisible aux yeux de ces maudits bipèdes aux croyances perdues, s’écroula aussitĂ´t sur le sol et n’en bougea plus des heures durant ! DĂ©jĂ , un sentiment de panique post-bataille la traversait ; il s’en Ă©tait fallu de peu. Son Ă©puisement Ă©tait tel… Continuer Ă  provoquer une tempĂŞte ne lui aurait bientĂ´t plus Ă©tĂ© permis ! Elle naguère si puissante s’affaiblissait chaque jour davantage.

Sarre accusait son âge vénérable… et il n’y avait personne pour prendre sa relève, pour défendre leur lieu sacré que les deux-pattes aspiraient à profaner à cause de leurs besoins propres, égoïstes. Le temps où leurs peuples parlementaient et imaginaient coexister – un vœu impossible puisque ses pairs n’avaient jamais eu confiance en eux et en leur versatilité – lui manquait presque… Presque.

Nostalgie et regret gagnèrent son cĹ“ur – ses battements s’apaisaient Ă  grand-peine. L’époque oĂą les Esprits Ă©taient respectĂ©s Ă©tait loin… Si loin ! Trop loin. Les lĂ©gendes Ă©taient oubliĂ©es, les signes de leur existence, occultĂ©s ! On cherchait Ă  les rayer de la surface d’une terre qu’ils habitaient pourtant depuis l’aube de son existence.

Oh ! Sarre se retenait de verser des larmes sur ce constat, qui avait grandi en elle dĂ©cennie après dĂ©cennie. Après son combat Ă©prouvant, après avoir Ă©tĂ© si proche de le perdre, surtout, l’avenir lui apparaissait sombre.

— Je n’arrêterai pas de me battre, promit-elle malgré tout dans un sifflement éreinté. Pour vous, mes frères et sœurs disparus, je lutterai.

Quand elle s’autorisa ensuite à céder aux ténèbres du sommeil, la dernière chose dont elle se révéla consciente fut la proximité d’une présence amicale, chaleureuse.

Sarre voleta en direction de la Salle aux Souvenirs – la cavitĂ© qu’elle prĂ©fĂ©rait parmi toutes celles qu’abritaient le rĂ©seau de galeries, et Ă©galement la plus bĂ©nie par son peuple. Le doux clapotis des gouttes, qui tombaient une Ă  une de l’une des fissures jusqu’au bassin oĂą leur rendaient jadis visite quelques Ondines, Esprits de l’Eau, l’accueillit. Puis ce fut au tour de la faible lueur dĂ©gagĂ©e par les volutes Ă©thĂ©rĂ©es Ă©voluant lĂ  ; l’âme des dĂ©funts du PanthĂ©on, la trace de leur pouvoir, mĂ©moire de leur vie passĂ©e.

La Sylphe s’avança au milieu d’elles, les effleura respectueusement du bout des doigts pour leur rendre hommage et éveiller ses réminiscences – celles d’une époque où le Sanctuaire vibrait du chant produit par les courants créés par une multitude des siens.

— J’aimerais être plus entourée, chuchota-t-elle.

Aurait-elle pu imaginer, plus jeune, qu’elle serait la dernière de son PanthĂ©on ? Ses lèvres formulèrent une prière silencieuse… Puissent d’autres subsister ailleurs, dans le vaste monde ; elle avait besoin de l’envisager, c’était l’unique consolation Ă  sa condition.

— Le Temps des Esprits semble hélas destiné à s’achever, s’avoua-t-elle à voix haute pour la toute première fois.

Nul poids ne s’envola néanmoins de ses épaules – son âme n’avait pas attendu qu’elle verbalise le drame pour s’en rendre compte. Une nouvelle ère approchait… et elle appartiendrait manifestement aux deux-pattes, ces êtres sourds à l’harmonie des Éléments et qui les haïssaient.

Sarre soupira. Elle avait beau avoir un espace immense dans sa montagne sans plus aucun frère ou aucune sĹ“ur avec qui le partager, les laisser s’installer Ă©tait hors de question. Ils la dĂ©goĂ»taient trop ! Et l’absence des siens n’enlevait rien au caractère sacrĂ© des lieux, dont ils n’avaient cure. Sa gorge se noua. Les familles pullulantes des bipèdes avaient dĂ©jĂ  dĂ©possĂ©dĂ© les Dryades, liĂ©es Ă  la Terre, de leurs forĂŞts et obligĂ© les Ondines Ă  se cacher au sein des profondeurs. Ils gagnaient maintenant du terrain sur les hauteurs des Sylphes… Seuls les Salamandres, les Esprits du Feu remuant au centre de la Terre paraissaient Ă©chapper Ă  leur convoitise.

— Je ne dois pas y songer, s’exhorta-t-elle.

Elle se gorgea plutôt de l’attention des fumerolles, de leur soutien tacite, puis s’inclina et quitta la Salle aux Souvenirs. Peu importait ce que le futur réservait, au fond : elle accomplirait sa mission coûte que coûte.

Elle vivante, pas un bipède ne s’installerait chez eux, ni pour s’abriter des intempéries, ni pour affronter l’hiver rude, ni pour fuir les prédateurs. Ce n’était pas leur place.

— MRRRAW !

Sarre sortit de ses pensées, baissa le regard. Elle avisa alors le chat qui venait de miauler à son intention, assis près de l’entrée de la fameuse cavité.

— Te revoilĂ , le salua-t-elle tandis qu’elle provoquait une brise qui caressa les poils de son dos. La chasse a-t-elle Ă©tĂ© fructueuse, mon ami ?

Le fĂ©lin lĂ©cha l’une de ses pattes avec paresse en guise de rĂ©ponse ; comme souvent, il suffisait qu’elle s’intĂ©resse Ă  lui pour qu’il fasse mine de ne pas avoir mandĂ© son affection.

— Tu n’as pas abandonnĂ© de carcasses de souris par ici, j’espère ! Nous en avons parlĂ© : pas de ceci au domaine des Sylphes !

Il s’étira et bâilla, lui signifiant sans doute qu’il se moquait de ses avertissements. Sarre le rĂ©primanda d’un index dressĂ©, mais ne le houspilla pas plus. Elle avait beau le maudire quand il la dĂ©fiait, elle adorait sa compagnie ; il l’aidait Ă  vaincre sa terrible solitude. Elle n’oubliait pas non plus qu’elle l’avait retrouvĂ© lovĂ© en boule contre elle lorsqu’elle s’était rĂ©veillĂ©e de son combat.

Un sourire étira ses lèvres. L’animal avait d’abord suivi les deux-pattes dans l’une de leurs ascensions infructueuses – il n’y avait qu’eux pour l’avoir domestiqué… – et y avait été abandonné. Il l’avait adoptée malgré ses protestations, et elle avait rapidement lâché prise.

Lui au moins ne demandait qu’à s’abriter, pas Ă  conquĂ©rir, transformer ou dĂ©loger après une promesse effacĂ©e. Un frisson la traversa. Les plaines avaient tant changĂ© depuis que les Dryades avaient cĂ©dĂ© aux bipèdes ! Un chat, lui, n’était pas capable de… ça.

— Allons effectuer une ronde, tu veux ? murmura-t-elle. Je serai bien Ă©tonnĂ©e de voir nos envahisseurs revenir si vite, mais on n’est jamais trop prudent.

Sarre sentit le danger avant de l’entendre ou de l’apercevoir… PortĂ© par l’air, son Ă©lĂ©ment, il parvint jusqu’à elle sous forme d’odeurs – celle de la fumĂ©e qu’étaient en mesure d’émettre plusieurs torches, et celle de la sueur de ceux occupĂ©s Ă  brandir lesdites torches, tous brĂ»lants de colère et de dĂ©termination. Endormie, bercĂ©e par l’ambiance nocturne entourant sa magnifique montagne, Sarre se redressa d’un mouvement vif et en effraya son ami fĂ©lin, qui l’avait rejointe durant son sommeil sans qu’elle ne remarque sa prĂ©sence, devenue habituelle. Un feulement mĂ©content lui fut adressĂ© ; elle ne l’écouta pas.

Les deux pattes étaient de retour. Déjà.

Ils venaient en découdre.

Ils venaient pour elle.

Elle vola vers la sortie de l’alvĂ©ole familiale – son alvĂ©ole personnel… –, gagna l’extĂ©rieur des grottes avec une prĂ©cipitation toute relative et se dĂ©sola de sa lenteur d’ancienne. Jadis, un trajet similaire lui prenait la moitiĂ© de ce temps… quand il n’y avait pas d’urgence !

D’abord, Sarre ne remarqua rien. Puis, au bout d’une quinzaine de secondes, elle les nota : les points lumineux sur le chemin escarpé, lointains.

Les bipèdes se déplaçaient en nombre.

Elle laissa le vent l’imprégner de sa température et de son goût automnal, proche de l’hiver, afin de ne pas céder à la panique, capta également la motivation de ses futurs attaquants qui les empoisonnaient. Tous refusaient de vivre une nouvelle saison froide et rude en bas, en dehors de l’abri naturel constitué par le foyer de son Panthéon, au caractère saint oublié.

Nerveuse, Sarre se concentra et distingua la rumeur de leur pas. En revanche, aucune conversation… Un silence limpide ; ils espĂ©raient la surprendre !

Enfin remis de son réveil brutal, le chat la rejoignit dehors. Elle l’isola d’un geste de la brise fraîche, et s’adressa à lui.

— Va te cacher, ça vaut mieux.

« Ce ne sera pas beau, et dangereux », se retint-elle d’ajouter.

Curieusement, il obéit : ses pattes le portèrent à l’entrée du réseau de galeries. Sarre pria l’âme de tous les siens pour qu’il y soit en sécurité. Pour qu’elle soit de taille.

— Je suis vieille, je suis faible… mais je suis toujours apte à me battre, se réconforta-t-elle.

Elle protégerait leur Sanctuaire, oui.

FrĂ©missante, Sarre s’accorda un moment de rĂ©flexion ; elle songea Ă  sa dĂ©fense, aux options que son âge avancĂ© lui offrait encore. Se leurrer Ă©quivalait Ă  courir Ă  sa perte, elle en Ă©tait consciente. Elle devait donc ĂŞtre lucide. Elle s’épuisait de plus en plus rapidement, ne possĂ©dait plus les mĂŞmes ressources et capacitĂ©s… Miser sur son intelligence et ne pas compter sur la force brute seule Ă©tait probablement sa meilleure chance, surtout vu le quasi-drame de la dernière attaque qu’elle avait subie.

Alors que son regard demeurait fixé sur la lueur des flammes, qui se rapprochaient, Sarre se décida à copier la stratégie de ses assaillants.

Les deux-pattes aimaient l’effet de surprise ? Elle allait leur en servir !

La Sylphe souleva un simple courant d’air pour la transporter plus vite qu’elle-même ne le pouvait, se dirigea vers ses ennemis. Elle resta hors de portée de leurs perceptions limitées et veilla à ne pas se trahir – avec les années, leurs ancêtres et eux avaient appris à se méfier du plus petit changement dans l’atmosphère. Ensuite, une fois assez rapprochée à son goût, elle créa une rafale puissante… Dévastatrice sur cette zone raide et à flanc de falaise.

Tremblant sous l’effort, Sarre la contint, la contint un peu plus… puis la lâcha sur les bipèdes au meilleur instant, lorsqu’un maximum des leurs se trouvèrent pile sur la fameuse zone, au-dessus d’un vide immense.

Nombreux y furent précipités. D’autres dévalèrent la pente sans espoir d’y remonter rapidement. Certains, hélas, tinrent bon. La majorité des torches, quant à elle, s’éteignit.

— Elle est lĂ  ! s’écria l’un des envahisseurs Ă  coup de grognements barbares.

Après quoi, il enjoignit les siens à s’accrocher à tout ce qui les entourait.

Tout ça, Sarre le perçut au travers d’un bourdonnement cotonneux. Il restait plus d’adversaires en lice qu’elle ne l’avait espĂ©ré… Il lui faudrait s’en contenter. Elle vacilla ; son Ă©nergie dĂ©clinait, et sa stratĂ©gie ne serait peut-ĂŞtre pas si payante qu’escomptĂ©e… Maudits soient les effets du temps !

Malgré les alarmes lancées par son corps, la Sylphe invoqua un vent contraire sur les grimpeurs dans l’optique de les ralentir et revint à l’entrée des grottes, où elle pria afin de récupérer d’ici leur venue et un second assaut.

Un soupir douloureux lui échappa. Avec son état, il n’y en aurait pas de troisième. L’affrontement serait déterminant, pour les bipèdes comme pour elle.

Sarre ouvrit les yeux en sentant une masse douce et poilue la frĂ´ler, croisa les pupilles inquisitrices du fĂ©lin censĂ© s’être mis Ă  l’abri… La rumeur de la rĂ©volte, sourde, l’ancra aussitĂ´t dans le prĂ©sent ; un soubresaut l’ébranla tout entière.

Les deux-pattes ! L’assaut Ă  venir !

… S’était-elle endormie ?

PaniquĂ©e, Sarre prit de la hauteur afin de juger la position de ses assaillants. Son souffle se glaça… Ils Ă©taient presque sur elle ! Si son ami ne l’avait pas Ă©veillĂ©e…

Elle se tourna vers lui.

— Merci.

Il la fixa.

— File pour de bon, maintenant, l’implora-t-elle. Je ne tiens pas à ce qu’il t’arrive quelque chose.

Un cri furieux la poussa Ă  reporter son attention sur les survivants de son attaque. Leurs esprits s’échauffaient ; elle ne leur avait jamais permis de parvenir si loin auparavant et sa tactique meurtrière avait envenimĂ© leur haine.

Sarre se concentra sur ses ressentis, sur ses capacités. Elle n’avait pas récupéré… Du moins, pas assez pour produire une deuxième rafale de cette ampleur.

— Non… Non, non ! pesta-t-elle.

Estimant les minutes qu’elle avait devant elle d’ici l’apparition des bipèdes, elle se rendit dans la Salle aux Souvenirs, où elle puisa une grande quantité d’eau à même le bassin, qu’elle enferma au sein d’une bulle d’air qui diminua davantage son pouvoir…

Il ne lui restait plus qu’à implorer tous les Esprits de ce monde pour que son plan fonctionne !

Sarre ressortit, et inonda l’entrĂ©e sur trois bons mètres… Chuter se rĂ©vĂ©lerait bien plus facile sur un sol glissant ; la force de son Ă©lĂ©ment ne serait pas son unique alliĂ©e. Et si ça ne suffisait pas… Elle mourrait avec la certitude d’avoir fait tout son possible.

— Courage, se murmura-t-elle.

Sarre prépara sa seconde offensive : elle creusa en elle et produisit la plus grande bourrasque que son âge et son état lui permettaient encore. Cette fois aussi, elle la contint jusqu’au moment propice. Lorsque les premières torches apparurent dans son champ de vision.

L’effet fut instantané. Les deux-pattes les plus avancés chutèrent, déséquilibrèrent les suivants… et les entraînèrent à flanc de falaise. Hélas, comme plus tôt, elle ne réussit pas à emporter tout le groupe : six d’entre eux s’accrochèrent, et l’effort fourni avait achevé de l’épuiser. Elle se révélait désormais atrocement vulnérable. Confrontée à son échec.

La respiration difficile, Sarre observa ses derniers assaillants. Ils n’auraient aucune hésitation, elle le savait. Pas après le tort causé à leurs pairs. Pas après les cadavres qui les attendaient plus bas.

Son cœur saigna. C’était la fin.

La sienne. Celle de son Panthéon… Sans doute celle des Sylphes, et assurément celle du Temps des Esprits.

La montagne, ce Sanctuaire si longtemps chéri et respecté, allait être profanée.

Sarre ne réfléchit pas : elle regagna l’intérieur avec la maigre vitesse que lui procurait le désespoir, déterminée à employer les minutes qui lui restaient de la manière la plus juste et la plus sage. Le cœur en feu, elle pénétra à l’intérieur de la Salle aux Souvenirs, avant de s’adresser aux âmes de ses frères et sœurs trépassés.

— Pardonnez-moi d’avoir échoué et pour mon acte à venir… C’est le seul moyen pour qu’ils ne souillent pas ce lieu, le plus sacré.

Sarre recula à l’entrée de la cavité, inspira.

— Je ne suis pas certaine d’en avoir la capacité… donc je vous implore de m’aider si ma solution trouve écho en vous.

Une poignée de fumerolles virevoltèrent vers elle, et l’émotion la saisit.

— Merci. Votre sacrifice ne sera pas vain et je l’emporterai dans ma mémoire.

Toutes pénétrèrent son corps, puis s’y transformèrent en une réserve d’énergie limitée.

— Nous protégerons les autres, leur promit Sarre.

Elle modula cette réserve en un tourbillon destructeur et le projeta au plafond afin de créer un éboulement, dont le fracas fut retentissant. Un nuage de poussières de roche l’enveloppa, la fit tousser à plusieurs reprises… Quand il se dissipa, l’accès à la Salle aux Souvenirs était condamné, scellé pour ce qu’elle espérait être des siècles ou plus.

Trop faible pour voler, Sarre s’effondra au sol. Ne chercha pas à se relever ou à se dissimuler.

Elle avait rempli sa mission, défendu son foyer jusqu’au bout.

L’excitation des bipèdes occupés à la traquer, qu’elle avait occultée à cause de l’importance de son ultime tâche, la percuta soudain et lui apprit qu’ils la dénicheraient sous peu.

Une poignée de secondes plus tard, ils étaient là.

— Elle est ici !

— Ă€ mort !

— C’est chez nous, maintenant !

Déjà, ils se rapprochaient d’elle avec leurs flammes, prêts à l’étouffer. L’une d’elles, tenue par celui qui devait être le meneur, se tendit dangereusement vers elle…

Mais alors que Sarre ne percevait plus que la chaleur et la couleur du feu, celles-ci s’effacèrent et un cri résonna contre la pierre.

— Sale bĂŞte !

Confuse, elle eut tout juste le temps de distinguer son ami chat s’agripper à l’épaule de son bourreau, avant qu’il l’empoigne et le projette plus loin avec sauvagerie.

— Non ! s’inquiĂ©ta-t-elle, furieuse.

Elle ne put malheureusement pas vérifier si son compagnon s’en sortait indemne : le deux-pattes s’avançait sur elle.

D’un geste, il la priva de son dernier souffle.


Texte publié par Rose P. Katell, 17 octobre 2024
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