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Le Dérobeur d'Ombres

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tome 1, Chapitre 32 « Déperdition et Prudence » tome 1, Chapitre 32

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II-16 : Déperdition et prudence

Après maintes tentatives, Sirius y était enfin parvenu. Devant lui, un immense dragon de ténèbres sévissait, dévorant les Ombres des mortels qui l’entouraient. Il n’avait plus rien à voir avec le crétin de lumineux qu’ils avaient affronté à l’époque : il était infiniment plus terrifiant. Qu’allait-il entreprendre, désormais ? Il ne faisait clairement pas le poids contre ce monstre déchaîné. Qu’est-ce que Donovan attendait de lui, au juste ?

— Bien joué, Sirius. Reste à bonne distance, et observe. Ne t’avise pas de le perdre encore une fois.

Aussi surpris que soulagé par les injonctions de son maître, il se fondit dans la pénombre. Ça, il savait faire, et ça lui convenait très bien. Cependant, une sensation glaçante l’envahit. La bête avait tourné son regard vers lui, comme si elle avait détecté sa présence. Il était pourtant persuadé de l’avoir dissimulée complètement. Son esprit lui criait de fuir mais il restait tétanisé. Il crut percevoir un rictus se dessiner sur ce qui ne ressemblait plus en rien à un visage.

— Ça faisait longtemps… Sirius. Tu es venu me rendre une petite visite ? Comme c’est gentil de ta part !

Sans réfléchir, alors que des flammes noires couraient vers lui à une vitesse vertigineuse, il s’enfuit avec la célérité de l'éclair dans un nuage de fumée sombre.

***

Suite à sa discussion avec Hélios, Lucien décida d’aller retrouver celui qui l’avait toujours écouté et épaulé depuis qu’il avait hérité, bien trop tôt à son goût, de ce titre si imposant. Protecteur de la Lumière. Méritait-il vraiment ce rôle ? L’avait-il un jour mérité ? Diana l’avait choisi. Il ne devait pas en douter. Aussi, il n’avait pas de temps à perdre, car ses objectifs allaient être difficiles à atteindre et tenir compte de tous ceux qui s’inquiétaient autour de lui s'avérait essentiel.

— C’est bon Léo, l’affaire est réglée.

— Je vois… Tu pourrais peut-être être un peu plus clair ? Je crois que nous devrions sérieusement discuter de tout ce qu’il se passe…

— Je sais, mon ami.

— Tout le monde commence à s’inquiéter. Les actions d’Ignace ne passent pas inaperçues, que comptes-tu faire ?

— Tu sais bien que je ne peux pas intervenir directement. Donovan se ferait une joie de crier à l’infamie et de venir me chercher pour déclarer immédiatement la guerre.

— Tu vas donc le laisser continuer impunément ?

— Non…

Lucien hésita. Toutefois, il n’avait pas d’autre choix que de révéler sa décision s’il voulait garder la confiance de ses alliés.

— C’est Hélios qui va y aller.

— Quoi ?

Abasourdi, Léo se leva de son siège, ses phalanges blanchissant sur les accoudoirs. Lucien n'esquissa pas un geste, impassible, comme si cette suggestion se trouvait être la simplicité même, la solution miracle à tous leurs problèmes.

— C’est de la folie ! souffla le Guérisseur en reprenant sa position initiale. Tu l’envoies en mission suicide ?

— Il s’en sortira.

— Il a peut-être la puissance mais il n’a pas les épaules assez solides ! Il manque d’expérience.

Léo marqua une courte pause avant de siffler entre ses dents :

— Ce fourbe de Sirius doit déjà être sur place…

— Je comprends ton inquiétude, mais il a une force de volonté hors du commun. Il ne faillira pas.

— Je suis sûr que tu n’y crois même pas toi-même ! railla Léo en croisant les bras.

— As-tu une autre solution à me proposer ? J’y ai longuement réfléchi. Je sais quels risques on encourt, j’ai pesé les pour et les contre.

— Ming a proposé une solution tangible. Ne crois-tu pas que ce serait plus correct que nous décidions ensemble ? Et que fais-tu de la réaction de Donovan ? Même si tu n’y vas pas en personne, il faudra que tu négocies pour que l’un d’entre nous puisse se rendre sur place.

— Pour être honnête avec toi, finit par avouer Lucien, au point où en sont les choses, Donovan et moi-même sommes les seuls à pouvoir encore faire face à la menace qu’Ignace est devenu. La puissance d’Hélios est celle qui se rapproche le plus de la mienne. C’est la meilleure option, si ce n’est la seule. Le temps nous est compté. J’ai déjà parlé avec lui, et il ne va pas tarder à partir. Maintenant, tu as raison sur le second sujet. Je dois communiquer en urgence avec Donovan. Nous pourrons ensuite convoquer un Conseil Restreint pour évaluer la situation.

Il ne laissa pas le temps à Léo de répliquer avant de disparaître, le laissant dubitatif et frustré de ne pas avoir pu imposer son point de vue.

***

Lola avait repris le cours ordinaire de sa vie. En vérité, elle ne percevait plus les choses de la même manière. Elle s’amusait de voir ses camarades se moquer d’elle sur les réseaux sociaux. Elle riait même au nez de ceux qui la harcelaient chaque jour. Même si elle attisait encore plus leur haine injustifiée, elle se disait que c’était passager, et que tout finirait par s’arranger. Elle écoutait de la musique, elle se promenait… et cherchait toutes sortes d’occupations pour voir la vie du bon côté.

Puis elle finit par se lasser. Pourquoi est-ce que ça ne cessait pas ? Il devait bien y avoir un moyen de tout faire arrêter. Elle avait essayé d’en parler, mais personne ne l’avait prise au sérieux. Lola en était arrivée à la conclusion évidente que si elle voulait être tranquille, elle n’avait pas d’autre choix que de s’en aller, mais pour aller où ? On la retrouverait, puis on la ramènerait chez elle où elle subirait de nouveau les disputes incessantes de ses parents qui ne se rendaient même pas compte de ce qu’elle subissait. Elle ne leur en voulait plus, elle comprenait désormais qu’ils avaient leurs propres problèmes.

La jeune fille se remémora ce qu’elle s’infligeait, avant. C’était stupide : elle ne faisait que souffrir encore plus. Elle voulait juste pouvoir s’amuser, profiter, et qu’on lui fiche la paix. Elle repensa alors à la mort. Celle-ci ne lui faisait plus peur. Et si tout était mieux après ? Cela ne pourrait pas être pire de toute façon. Oui, elle allait s’échapper vers un endroit meilleur, il ne lui restait plus qu’à décider de quelle façon…

***

Observant plusieurs images du Monde des Mortels à la fois, Hélios ne pouvait que constater l’ampleur des dégâts. Ce dont il était témoin lui faisait froid dans le dos. Les mortels qui avaient perdu leur part d’Ombres changeaient, pour la plupart drastiquement, ce qui avait en général un impact sur tout leur entourage. Les effets s’avéraient différents sur chacun, néanmoins la majorité d’entre eux finissait par perdre la raison. Dans presque tous les cas, l’aventure se terminait plutôt mal.

Ignace laissait de plus en plus de victimes sur son sillage. Sur les chaînes et réseaux d’informations, certains faits divers commençaient à inquiéter le grand public. Les humains ne savaient pas ce qu’il se passait. L’ignorance engendrait la peur. Ignace s’en repaissait et, paradoxalement, les Ombres gagnaient encore un peu plus de terrain dans un monde déjà à l’agonie.

Hélios était lui-même étonné de constater qu’en l’absence totale de pensées ou émotions négatives, l’humanité était vouée à se perdre dans les méandres de la folie. Il songea que même parmi les âmes peuplant Lumnia, personne ne pouvait évoluer sans une petite part d’Ombres que chacun s’évertuait à réprimer. Pas même Lucien. Cette pensée le troubla, le menant à se repasser la conversation qu’ils avaient eu auparavant, à toutes les questions restées sans réponses.

Pourquoi Lucien avait-il parlé d’Ignus ainsi ? Que lui cachait-il à son sujet ? Pourquoi Aurora avait-elle trahi leur ami, celui qu’elle aimait ? Est-ce que cela faisait réellement partie d’un plan qu’ils avaient manigancé à deux ? Pourquoi n’avait-elle rien dévoilé à Lucien, lorsque lui-même avait sombré ?

Hélios secoua la tête pour se remettre les idées en place. Mieux valait se concentrer sur l’essentiel. Comment pourrait-il agir dans le Monde des Mortels sans se faire remarquer par Tenebrae ? Même s’il arrêtait Ignace, il se doutait bien que les agents qu’ils avaient envoyés le repéreraient. Combattre serait inévitable. Dans quel état serait-il, après avoir affronté son ancien ami ? Parviendrait-il à négocier pour éviter la guerre ? Ses chances de s’en sortir lui paraissaient minces. C’était le prix à payer pour ses erreurs.

Son premier problème résidait dans la localisation d'Ignace. Partir immédiatement à l’aveuglette serait inutile. Ses actions étaient perpétrées de manière aléatoires, sans logique visible. Évidemment, il devait se savoir traqué. Hélios soupçonnait aussi l’utilisation d’Illusions, puisque rien n’était détectable jusqu’à ce que le fauteur de trouble fût déjà loin et qu’après tout il le savait être un as en la matière. En tout cas, les sbires de Donovan ne semblaient pas s’en tirer mieux que lui. Sauf s’ils le laissaient agir délibérément.

Pourtant, si Lucien connaissait le risque que représentait l’apparition d’un Dévoreur d’Ombres, il était fort probable que Donovan aussi. D’une manière ou d’une autre, il n’avait aucun intérêt à laisser Ignace continuer impunément son œuvre. Attendait-il que le chaos se propage au maximum avant d’agir ? Quelle était son implication exacte ? Même Lucien semblait l’ignorer.

— « Observe et réfléchis avant d’agir », grommela-t-il, facile à dire… Pourquoi faut-il toujours que tu ne m’expliques que la moitié des choses, Lucien !

Hélios croisa les bras, frustré de stagner dans cette impasse. Ses pensées se dirigèrent encore vers Aurora, comme attirées par un aimant. Il ne pouvait se résoudre à douter d’elle, même après la révélation de Lucien. Était-il réellement aveuglé par les sentiments qu’il lui vouait ?

— Mais qu’est-ce que je vais faire, bon sang ! s’impatienta-t-il.

Le souvenir des remontrances proférées par son mentor à maintes reprises parce qu’il rechignait à se prêter aux pratiques de méditation le narguait. Il avait essayé, pourtant, mais n’était jamais parvenu à réaliser ce que Lucien attendait de lui. À la fin de chaque séance, il avait l’impression d'avoir perdu son temps. Il avait toujours éprouvé des difficultés à ordonner les pensées qui volaient en tous sens dans son esprit, alors les laisser glisser, les accepter telles qu’elles étaient… Mission impossible, pour lui.

Cette fois-ci, il n’avait rien à perdre à tenter cette méthode, même si ses préoccupations se multipliaient, sans doute bien trop nombreuses. Il baissa les paupières, joignant ses mains, puis tenta de faire le vide. Les interrogations continuaient à tourbillonner dans une tornade sans fin. Impossible d’arrêter ce flot continu. Tout tournoyait, sens dessus-dessous. À un moment, il crut même entendre la voix d’Aurora prononcer son nom. Soudain, quelque chose attira son attention dans tout ce fouillis. Un souvenir refit surface, se démarquant en s’illuminant dans le siphon chaotique, comme si à cet instant il était plus important que les autres.

Hélios ouvrit brusquement les yeux, un sourire se dessinant sur ses lèvres. Après tout, cette méditation lui avait été bien utile. Confronter Ignace n'était plus qu'une question de temps.

***

La solitude lui pesait comme une enclume. Habituellement, Aurora méditait et tout allait pour le mieux. Pour la première fois, elle en était incapable. Depuis sa dispute avec Ignus, elle avait eu de plus en plus de mal à garder son sang-froid. Non, cela remontait plus loin… Depuis qu’elle s’était confiée à Hélios puis l’avait rejeté.

Présentement, elle s’inquiétait pour lui. Et s’il craquait devant Lucien ? L’enverrait-il vers Tenebrae sans autre forme de procès ? Trop angoissée à cette idée, elle essaya de le contacter, sans succès. Il avait dû réactiver ses défenses. Ou bien elle ne parvenait à communiquer que s’ils se trouvaient sur un même plan. Ou bien sa crainte s’était réalisée… Il fallait qu’elle pensât à autre chose avant de devenir folle.

Elle tenta d’obéir aux ordres de Lucien en observant le Monde des Mortels. Cependant, ce qu’elle y observa ne fit que l’inquiéter davantage. Elle chercha Ignace mais ne put le retrouver. Finalement, elle décida d’essayer ce qu’elle pensait savoir faire de mieux : peindre des aubes étincelantes pour ce Monde qu’elle était censée illuminer. Peu importait à quel moment elle se mettait à l’ouvrage, il y avait toujours un endroit où la nuit laissait place au jour. Toutefois, elle ne parvint pas à s’y consacrer pleinement, comme elle le faisait en temps ordinaire. Les œuvres auxquelles elle donnait vie lui semblaient fades ; les couleurs qu’elle mélangeait lui paraissaient trop pâles ou trop sombres. Contrairement à ce que Lucien avait suggéré, sa certitude d’avoir réussi avec brio à soigner Hélios sans aucune conséquence n’avait pas été feinte. Malgré tout, elle devait bien admettre qu’il avait raison : quelque chose clochait. Elle se sentait comme gelée de l’intérieur, vidée de toute énergie.

À cet instant, elle aurait aimé que son ami soit près d’elle. Elle l’appela à nouveau, crut parvenir à l’atteindre, sans obtenir de réponse. Elle aurait voulu qu’il la prenne dans ses bras pour qu’elle puisse se blottir au creux de sa Lumière, chaude et rassurante. Elle voulait sentir la présence de cette Lumière. Non… Elle voulait se l'approprier.

Choquée par ses propres pensées, elle comprit soudain d’où venait le problème. Lucien l’avait avertie ; l’utilisation du pouvoir de Guérison pouvait avoir des conséquences désastreuses. Il l’avait aussi prévenue qu’elle n’était pas encore prête à l’utiliser pleinement. Elle avait échoué… Faux, elle avait sauvé Hélios. Elle n’avait pas eu le choix. Elle aurait dû parvenir à retrouver l’équilibre… Pourquoi avait-elle perdu le contrôle à ce point ?

Si ses souvenirs s'avéraient exacts, elle était en train de devenir l’antithèse d’Ignace : une sorte de vampire énergétique qui se nourrit de la Lumière des autres. Elle ressentait le besoin de combler cette vacuité en elle, un besoin insatiable. Lucien l’avait consignée ici pour qu’elle ne représentât un danger pour personne. Et elle devait surmonter ça. Seule.


Texte publié par Wildflower8906, 4 août 2025
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