Joe et Sandy avaient choisi une usine désaffectée, cette fois. C’était leur troisième vidéo d’urbex et ils comptaient bien rafler des milliers de vues. Leurs pas résonnaient dans un écho lugubre à mesure qu’ils avançaient à la lueur de leurs smartphones.

– Dis… T’as pas entendu un truc ? murmura Joe.

Mais lorsqu’il se tourna vers sa copine, elle avait disparu.

– Sandy…? appela-t-il d’une voix éraillée en balayant les alentours de sa lumière.

– BOUH !

– AH !

Pliée en deux de rire, Sandy se moquait de son petit ami à l’air boudeur.

– Si tu voyais ta tête… Ça va faire un carton ! s’esclaffa-t-elle en essuyant ses larmes.

Moi aussi, je l’aimais…

– Tsss… Si tu crois que tu vas me faire peur comme ça !

Pourtant, Joe n’était plus là. Des sanglots féminin se répercutèrent au milieu des machines abandonnées. Livide, Sandy gémit :

– Joe, c’est plus drôle maintenant…

Désolée Sandy, pourquoi seriez-vous heureux et pas moi ?

Un rire cynique retentit. Un dernier cri. Puis le silence reprit ses droits.

(un fantôme mélancolique, une usine abandonnée)