*TW : scène de sexe consenti (comme indiqué sur sa fiche de présentation, cette histoire est déconseillée aux moins de 18 ans)*

Dimanche 31 mai 2070, 23h45 - Marseille, planque de Rev

Je lutte pour ne pas rire à nouveau devant son adorable petit air outré.

– Qui te dit que je n'utilise pas d'autre moyen de contraception ! s'indigne-t-elle finalement.

Je m’esclaffe sans pouvoir me retenir plus longtemps. Elle oublie les autres risques, peut-être qu’elle est à jour, de mon côté j’ai toujours fait attention, néanmoins on n’est jamais trop prudent. Enfin, je mets la main sur ce que je cherchais et brandis la boîte avec un air triomphant.

– Justement ! J’en sais rien !

– Tu me rends folle ! s'exaspère-t-elle.

– Je sais, et j'aime ça… Ouch !

Des étoiles dansent devant mes yeux lorsqu’elle donne une tape dans mon épaule douloureuse. Une nouvelle vague de vertiges me submerge et mes oreilles bourdonnent. Ce n’est pas un simple effet de la souffrance causée par mon articulation malmenée. J'ai déjà ressenti cette sensation à plusieurs reprises depuis ma mésaventure matricielle. Peut-être bien que ce combat et ces tortures n’ont pas été sans conséquences pour mon pauvre cerveau… Je secoue la tête d’un geste vif pour tenter de reprendre contenance.

Une fois le voile noir estompé, Dynah réapparaît devant moi, les deux mains sur la bouche, les larmes aux yeux. Je comprends qu’elle se confond en excuses, même si je ne parviens pas tout de suite à saisir ses paroles.

– … quelque chose, Dam, n’importe quoi, s’il te plaît !

– T’inquiète, ça va !

Je me suis empressé de lui répondre et m’étonne moi-même du son éraillé qui sort de ma gorge. Elle rit jaune.

– Ah oui ! Tu es blanc comme un linge, j’ai bien cru que tu allais tomber dans les pommes… Je suis tellement désolée !

– Mais non, tu pouvais pas savoir…

– Qu’est-ce qui est arrivé à ton épaule ?

– Je suis tombé dessus, quand on a fui.

– Montre-moi, exige-t-elle.

Je la dévisage. Je n’ai pas perdu de vue la scène qui était sur le point de démarrer juste avant : l’étui en carton que je serre dans mon poing et le renflement qui persiste dans mon pantalon malgré ce contretemps me le rappellent bien assez. Je lui lance avec un sourire en coin :

– Tu comptes jouer à l’infirmière ? Ça me va…

Ses joues s'empourprent face à cette proposition d’ouverture et elle se mord la lèvre. Ce tic me fait craquer. Beaucoup trop de choses chez elle me font craquer…

– Je vais avoir besoin d'aide pour enlever cet encombrant t-shirt, d'ailleurs.

Je surenchéris, elle rougit de plus belle. Pour ma plus grande satisfaction, l'étincelle du désir s'est rallumée dans ses pupilles. Elle glisse voluptueusement ses mains sous le tissu jusqu'à mon dos et entreprend de le remonter avec une lenteur délibérée. J’exhale malgré moi un soupir intense. Son sourire m’exalte. Le premier acte est lancé.

– Est-ce que ça vous convient ainsi, très cher ? susurre-t-elle contre mes lèvres.

Pour toute réponse, je les presse sur les siennes avec toute la passion qui me dévore en agrippant les cheveux plaqués sur sa nuque. Elle ne traîne plus pour me déshabiller et parvient de façon habile à ne pas trop me faire mal en retirant la seconde manche. Tout ce qui me reste sur le dos ne tarde pas à subir le même sort. Je n'ai même pas le temps de comprendre comment elle s'est aussi effeuillée qu’elle m'attire à elle sur le matelas. Nos souffles s'entremêlent, son corps ondule contre le mien. Mes doigts explorent sa peau si douce. Elle me laisse apprécier avec joie ses formes que je découvre. Ses gémissements ne me laissent aucun doute quant à la réciprocité de cet engouement.

J'enfile le bout de latex et m'apprête à proposer l'acte principal quand je perçois une légère hésitation chez ma belle secouriste. Je l'interroge du regard et observe ses pommettes qui rosissent. Pourquoi cette gêne, juste au dernier moment ?

– Je… Il faut que tu saches que c'est ma première fois.

– Oh…

Je laisse échapper cette manifestation de stupeur malgré moi. Elle n'avait pourtant pas l'air d'agir comme une débutante, jusqu'ici. Comment une femme aussi exquise et merveilleuse peut-elle n'avoir eu aucune relation sérieuse à vingt-cinq ans ? Cependant, l'idée d'être le premier et donc le seul à m’aventurer aussi loin m'excite encore plus. Si ça continue ainsi, la scène finale risque d'arriver bien plus tôt que prévu…

De quoi est-ce que j'aurais l'air ?

Je tente de calmer mes ardeurs et caresse sa joue avec douceur en lui offrant un sourire que je veux rassurant.

– Alors, je vais te laisser mener la danse.

Elle pousse un petit cri de surprise lorsque je roule sur le côté et la bascule sur moi. Son joli rire clair résonne, ce qui n'arrange pas mon cas… Au vu de son air espiègle, elle semble avoir lu dans mes pensées. Mon grognement peu élégant à peine a-t-elle effleuré cette virilité qui en devient douloureuse m'a sans doute trahi.

– Je vois que mon patient n'en mène pas large… Au pire des cas, le stock n'est pas épuisé, s'amuse-t-elle en désignant l'emballage échoué au sol.

– Moque-toi… Tu peux te targuer d'être la seule femme qui m'ait fait autant d'effet. Écourter les festivités, ce n'est pas mon genre, habituellement !

– Prouve-le.

Son aplomb m'impressionne. Ses magnifiques iris brillent de malice tandis qu'elle m'arrache des frissons en prenant les choses bien en main. A-t-elle décidé de tester mes limites ? À mon grand étonnement, elle redescend le long de mon torse puis de mon ventre en les couvrant de tendres baisers. Je suis déjà à deux doigts d'atteindre le paroxysme de la jouissance quand elle frôle mon membre de sa lippe avant de le prendre en bouche. Sous le jeu sensuel de sa langue et l’agilité de ses doigts, je ne tarde pas à ressentir les ondes ultimes du plaisir en déclamant son nom.

Elle remonte vers mon visage en affichant un large sourire. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle prenne les devants de cette manière, mais je ne m'en plains pas.

– Tu disais ? me raille-t-elle.

– Je demande une revanche.

Elle glousse en se débarrassant du bout de caoutchouc usagé.

– Dois-je en être étonnée, venant de toi ?

– Laisse-moi préparer l'acte suivant. Je te promets que tu ne seras pas déçue.

– Oh, mais avec joie !

La flamme qui s'allume dans ses yeux ravive déjà mes ardeurs. Je me souviens que depuis que nous sommes enfants, elle a toujours tout vécu à fond, bouillonnante, débordante d'énergie.

J'avais oublié à quel point elle était passionnée…