45. Installation
*TW : scène de sexe consenti (comme indiqué sur sa fiche de présentation, cette histoire est déconseillée aux moins de 18 ans)*
Mardi 2 juin 2070, 9h45 – aux abords de Marseille, chalet de César
Lorsque j'ai ouvert les yeux, je me trouvais dans une chambre inconnue. Rassuré par la présence de Dynah, allongée à mes côtés, j’ai filé sous la douche en prenant soin de ne pas la déranger dans son sommeil. J'en avais bien besoin. Laissant l'eau détendre mon corps engourdi, je me demande où sont les autres. Mes derniers souvenirs m'apparaissent flous même si j'imagine que nous avons atteint la fameuse planque de César. Ragaillardi malgré les interrogations qui m’assaillent, je m'apprête à fermer le robinet lorsqu’elle entre dans la salle de bain.
– Je t'ai réveillée ?
– Non, me répond-elle dans un sourire aguicheur. Tu as l’air d’aller mieux, mon joli dormeur ?
– Beaucoup mieux !
J'oublie instantanément toutes les questions qui tournent en boucle dans mon esprit tandis qu’elle retire sa chemise de nuit trop large en s’approchant avec souplesse. Son regard m'ensorcelle et son corps de rêve qui se dévoile sous la lumière tamisée attise mon désir.
– J'aime voir que je te fais de l'effet, susurre-t-elle en arrivant près de moi.
– Et moi, j'aime te voir si entreprenante.
Elle laisse glisser au sol l’ultime bout de tissu qui la recouvrait et je l'accueille dans mes bras à peine m’a-t-elle rejoint. Nos lèvres se cherchent, s’apprivoisent, se retrouvent enfin avec ferveur. Je promène mes mains sur sa peau douce, grisé par les sensations qui m'envahissent. Elle commence par me prodiguer des massages ce qui me fait un bien fou. Je frissonne de plaisir quand elle saisit entre ses doigts le témoin indéniable de mon envie dévorante. Nos souffles erratiques s'entremêlent et elle laisse échapper un gémissement quand je passe à l'action. Je frôle son intimité, jouant un peu avec elle et guettant chaque petit signe pour trouver la voie qui la mènera au septième ciel. Ses gémissements s'intensifient au même rythme que ses mouvements de va-et-vient.
– Je veux plus, murmure-t-elle contre mes lèvres.
– Tu es sûre ?
Je continue de m'amuser avec elle, mordillant sa lèvre. Elle se cambre et je la serre contre moi lorsque je sens ses frémissements de plaisir. Je la rejoins dans l'extase presque immédiatement.
– Mmmh… C'est pas du jeu ! me reproche-t-elle à voix basse.
Ses paroles, chatouillant mon cou oĂą elle s'est blottie, me font rire.
– Partie remise, mais je suis certain que tu as quand même bien apprécié. Je meurs de faim, moi !
Pour toute réponse, elle s'esclaffe et m'embrasse tendrement, puis sort de la cabine.
– Tu m'étonnes, t'as dormi plus de vingt heures mine de rien ! Pour te remercier, je t'invite à manger. J'ai une surprise pour toi ! Trouve-toi des fringues, je vais mettre la table.
Elle s'est déjà habillée tout en parlant. Je ne comprendrai jamais comment elle fait ça. Elle m'envoie un baiser et disparaît. Son sourire éclatant me laisse un instant pantois. Je me ressaisis et entreprends de fouiller la commode pour me trouver des vêtements.
Fin prêt, je descends les escaliers. Une odeur agréable flatte mes narines tandis que je découvre la pièce à vivre, modestement meublée. Dynah s’affaire devant la table qui ne dépareille pas dans l’ambiance rustique. Tout à l’air en bois, mis à part le canapé d’angle.
– Tadaaaa ! lance-t-elle en joignant le geste à la parole.
– Tu t’es rappelée de mon plat préféré !
– Bien sûr, comment j’aurais pu oublier ? J’avais appris à cuisiner ça exprès pour toi ! La véritable pasta carbonara !
Je souris de toutes mes dents et mon estomac gargouille de plus belle alors que je m’installe. Le fumet des pâtes toutes chaudes me fait saliver. Je savoure ma première bouchée avant d’engager la conversation vers un sujet plus terre-à -terre.
– On est où, au fait ?
– Dans un chalet au fin fond de la forêt. Me demande pas où exactement…
J’apprécie la sensation de plénitude qui m’envahit peu à peu. J’ai l’impression de ne pas avoir pu manger à ma faim depuis des lustres. L’eau chaude et les massages de Dynah ont délassé mes muscles endoloris après le stress que nous avons subi et mon long sommeil. Assise face à moi, elle me sourit lorsque je la surprends à me contempler.
– Comment tu te sens ? s’enquiert-elle.
– Beaucoup mieux, grâce à toi ! J’ai enfin l’impression d’être opérationnel. Et… Merci d’être restée auprès de moi.
– Mmmh, et… tu as aimé ?
– Le repas que tu m’as cuisiné, ou l’épisode précédent ?
Elle pouffe devant mon espièglerie. Ses pommettes rosissent un peu. J’efface mon sourire en coin et reprends plus sérieusement en posant mes couverts :
– Tout était parfait. Je te l’ai déjà dit, c’est toi la meilleure !
Je ponctue mon affirmation d’un clin d'œil complice. Elle rougit de plus belle. Sa présence rayonnante m’apaise. Depuis que je l'ai retrouvée, les cauchemars m’ont laissé tranquille. Toute cette rage qui m’habitait et dictait chacune de mes actions s’est évaporée au profit de ce sentiment bien plus fort que j’avais éclipsé durant ces longues années. Dynah a donné un sens à ma vengeance et à ce futur que je n’entrevoyais pas. Ma décision s’impose comme une évidence : quand toute cette histoire sera terminée, je lui ferai ma demande officielle, si notre situation le permet.
Toute cette histoire…
J’ai besoin de réponses pour échafauder la suite de ma stratégie. Malgré mon apaisement, je n'oublie pas tout ce que Donovan Johnson nous a fait subir. L'amertume me gagne quand je repense à mes parents et au danger qui plane toujours sur nous. Le statut de Johnson est déjà affaibli. Je pourrais mettre à exécution la suite de mon plan. Toutefois, de sérieux doutes subsistent. Comme si elle lisait dans mes pensées, Dynah m’interroge, les coudes appuyés sur la table et les doigts croisés sous son menton :
– Comment as-tu su, pour Nicholas ?
Je hausse les épaules, constatant avec plaisir que ma douleur est devenue bien plus diffuse.
– Simple déduction logique, et un peu de bluff, c'est vrai. Il a affirmé avec conviction pouvoir se connecter, sans matériel à sa disposition. C’était soit un implant, soit ça, et au vu des recherches que j’ai effectuées sur lui, la possibilité ne me paraissait pas si improbable.
– Je vois ! Tes capacités d’adaptation et de réflexion m’impressionneront toujours, commente-t-elle, admirative.
– Par contre, j’aimerais en savoir plus sur lui. Je le soupçonne de jouer double jeu, et je n’aime pas ça. Où est-il ? Tu lui as parlé ? D'ailleurs, où sont les autres ?
– Eh bien… Je n’ai pas quitté ton chevet, mis à part pour cuisiner hier soir, donc nous ne nous sommes pas recroisés. Jay et Fanny sont partis faire quelques courses. Mine de rien, ça fait du monde à nourrir… Marius et Nicholas sont sûrement en train de se reposer. Mais tu n'as pas à t'inquiéter concernant Nicholas. Il est de notre côté, j'en suis sûre !
Cette situation me déplaît. Contrairement à Dynah, je ne suis pas convaincu de l'intégrité de notre nouvel équipier.
– Comment peux-tu en être si sûre ?
– Il m'a aidée. Il n'a fait que m'aider depuis que je l'ai rencontré !
– Ça ne signifie rien.
– C'est ta jalousie mal placée qui parle, désapprouve Dynah en fronçant les sourcils et croisant les bras.
– Ça n'a rien à voir ! C'est une constatation. Il avait les mêmes armes qu'eux, au labo. Personne ne couvrait l'extérieur du bâtiment au moment où je suis intervenu. Il a eu accès au contrôle de leurs véhicules bien trop vite. Tu me suis ? Ça fait beaucoup de preuves. D'une manière ou d'une autre, soit il bossait pour ton père sous couverture tout en étant de notre côté, soit il bosse toujours pour lui et il nous manipule pour mieux nous infiltrer.
Dynah affiche une expression de surprise. Puis elle soupire et fait la moue.
– Ton cynisme pragmatique à toute épreuve aussi est impressionnant.
Je lève les mains en signe de reddition et prends un air taquin :
– Bon ok, j'avoue, sa gueule d’ange me revient pas !
Elle s'esclaffe puis secoue sa jolie crinière avant de venir s'installer sur mes genoux, croisant ses mains derrière mon cou.
– C'est vrai qu'il est beau gosse ! me nargue-t-elle.
Je serre la mâchoire, un peu vexé. Elle rit de plus belle avant de plonger son regard pétillant dans le mien et de poser une main sur ma joue avec tendresse.
– Mais toi, tu es encore mieux.
Ses lèvres s’arriment aux miennes dans une douceur passionnée que je prolonge en répondant à son baiser. Lorsque nos langues se délient, elle pose son front contre le mien, tenant mon visage en coupe.
– Je t'aime, Dam. Tu sais bien que tu n'as aucune raison d'être jaloux de qui que ce soit.
Mon cœur s'emballe à cette déclaration. Je la serre fort contre moi, plongeant mes doigts dans sa douce chevelure.
– Je t'aime, ma Dana.
Notre étreinte est interrompue par le bruit d'une clé qu'on tourne. Dynah s'écarte légèrement. Nous portons tous les deux notre attention vers la porte qui s'ouvre à la volée sur une Fanny courroucée.
– … que je suis capable de me débrouiller toute seule.
– Mais ma p’tite rascasse, je voulais juste…
Jay s'interrompt et écarquille les yeux devant la moue esquissée par Fanny.
– Désolé, ça m'a écha…
– Je vais ranger tout ça, le coupe-t-elle, cinglante.
Penaud, Jay l'observe s'éloigner dans la cuisine, puis remarque enfin notre présence.
– Oh ! Tu es réveillé ! Comment tu t’sens ? s'enquiert-il en s'approchant de nous.
– Très bien, tonton Jay, merci.
Je lui aurais bien précisé que la femme parfaite sur mes genoux y est pour beaucoup mais je crains de remuer le couteau dans la plaie face à son échec visible avec Fanny. Un silence gêné s'ensuit, avant que Jay ne se décide enfin à reprendre la parole :
– Hum, Dynah, tu veux bien…
– Hors de question, contre-t-elle avec assurance en se relevant. Tu vas aller l'aider dans la cuisine et désamorcer enfin cette situation qui n'a déjà que trop duré.
Elle a avancé jusqu'à pointer un doigt accusateur sur le torse de mon oncle. Son aplomb m'amuse, même si je me garde bien de le montrer. Jay la fixe, bouche-bée.
– Allez ! T'as encore ces sacs à lui amener, insiste-t-elle d'une voix un peu plus douce en désignant les paquets échoués devant la porte.
– Bon, bon ! Très bien ! Vous aurez ma mort sur la conscience !
Dynah pouffe et j'éclate de rire. Elle revient vers moi et je m'empresse de l'aider tandis qu'elle rassemble les reliquats de notre repas. Je l'interroge à voix basse :
– Quand même… T’y es pas allée un peu fort ?
– On débarrassera ça plus tard… Tu sais pas les scènes qu'ils nous ont faites depuis qu'on est ici ! Il n'y a que trois chambres ici. D'après toi, quelle a été la répartition ?
– Eh bien… Toi et moi… Mmmh… Franchement, je sais pas trop, Fanny et Marius ?
– Bien joué. Nicholas s'est approprié la troisième qui ne comporte qu'un lit simple et Jay a fini sur le canapé.
Je soupire de déception. J'imaginais qu'ils pourraient recoller les morceaux, mais ça ne paraît pas en très bonne voie. Mon regard est attiré par un mouvement dans les escaliers.
Tiens… La Gueule d’Ange sort de son trou.
C'est l'occasion de le confronter.
– Vous avez déjà déjeuné ? s'étonne-t-il.
C'est vrai qu'il est à peine onze heures, mais ça fait bien longtemps que mon rythme de vie est totalement décalé.
– Faut qu'on parle.
Dynah me lance un regard noir, ma réplique lui a sans doute paru un peu abrupte. Je me racle la gorge.
– Que dirais-tu qu'on s'installe confortablement et que tu nous donnes quelques explications ?
Je sens l'approbation de Dynah tandis que je désigne le sofa dans un coin de la pièce.
– Il y a du café ? demande-t-il.
Son ton neutre m'exaspère.
– Pour l'instant, Jay et Fanny sont en train de remettre un peu d'ordre… mais on pourra s'en faire plus tard, pas vrai ?
Dynah a été plus rapide pour lui répondre et a pris place pendant qu'elle parlait. Elle nous fait signe de la rejoindre, ce que je m'empresse de faire pour m'asseoir à ses côtés. Nicholas finit par s'installer aussi et je perçois enfin autre chose qu'une plate indifférence dans son attitude. Craint-il nos réactions face au récit qu'il s'apprête à nous conter ? Je me concentre, prêt à guetter sa moindre réaction, le moindre signe qu'il pourrait nous déblatérer autre chose que la vérité.
Enfin, nous nous apprêtons à obtenir des réponses.

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