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Sol aureus

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tome 1, Chapitre 4 tome 1, Chapitre 4

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Haletant, les muscles en feu, Adrian s’abattit sur la grille qui fermait le conduit d’aération. Il gémit sous le choc et crispa les paupières, se recroquevillant. Il prit plusieurs inspirations profondes et s’efforça de calmer les battements erratiques de son cœur, qui menaçait d’exploser dans sa poitrine, sous le triple effet de la drogue, du stimulant et de l’adrénaline.

Au bout de quelques minutes, il parvint à reprendre le contrôle de son corps. Il écouta et ne perçut que le silence. Il n’arrivait pas à voir grand-chose depuis sa position. Il tâtonna dans l’espoir de trouver un système d’ouverture. Quelques minutes plus tard, ses doigts rencontrèrent une commande. Il se redressa à genoux, puis activa la commande. La grille se rétracta en un chuintement doux ; il eut le temps de s’agripper des deux mains, de se laisser pendre puis tomber sur le sol.

Ses jambes se dérobèrent sous lui et il s’affala sur le béton avec un grognement. Il rampa jusqu’au mur le plus proche et examina les lieux.

C’était un couloir, aux parois de métal nues, au sommet desquelles couraient des canalisations et des conduits techniques. La lumière était plus crue dans cet espace.

Adrian resserra ses bras autour de sa poitrine et regarda misérablement de chaque côté du couloir. Ses mains en sang l’élançaient et il sentait de plus en plus les effets de la drogue qui s’accrochait à lui. Il ne savait pas comment il luttait, mais il ne parviendrait pas à rester conscient encore longtemps.

Il se leva en s’appuyant sur le mur, laissant une belle trace de sang au passage. Luttant contre le vertige, il avança vers la droite. Quelques mètres plus loin, il parvint à une intersection : sur le mur était boulonné un panneau indicateur. Il cligna des yeux, essayant d’ajuster sa vision brouillée pour lire les mots.

— Sélène, souffla-t-il à voix basse. Niveau sub-10. Secteur 8. Section 3. Sous-section 2.

Il plissa les paupières, essayant de se rappeler sa gĂ©ographie sĂ©lĂ©nienne. Des Ă©lancements traversèrent son crâne et il s’appuya au mur glacial. HĂ©phaĂŻstos Ă©tait dans le secteur 1, dans le centre, la section 1. Il s’était donc Ă©loignĂ© d’environ cinq kilomètres et s’était rapprochĂ© des parois du dĂ´me. S’il voulait voir la lumière du jour, il devait remonter de dix niveaux. Ses couloirs prouvaient que cet endroit Ă©tait utilisĂ© ; il devait y avoir un ascenseur.

Il s’apprêtait à continuer sa route, lorsqu’un étourdissement l’enveloppa. Il gémit et se prit la tête dans les mains ; s’appuyant au mur, il se laissa glisser jusqu’au sol. Il remonta les jambes contre sa poitrine et posa son crâne brûlant sur ses genoux. La drogue, la terreur et l’épuisement finirent par le vaincre et il sombra dans l’inconscience.

Lorsqu’il se réveilla, allongé sur le côté dans une position très inconfortable, il cligna des yeux en se demandant pourquoi il n’avait pas réussi à atteindre son lit. Puis sa vue s’éclaircit et il vit la peinture verdâtre du sol, il sentit la dureté glaciale du mur contre son dos. Sa respiration s’accéléra alors que les souvenirs de ce qui lui était arrivé le heurtèrent comme une tonne de briques. Il se força à se calmer, repoussant les images et les questions au fond de son esprit. Plus tard, tu y réfléchiras plus tard, se dit-il.

Il se redressa lentement en grimaçant et inventoria ses sensations : il ne sentait plus la brulure de la drogue ; ses sens paraissaient plus alertes ; il avait mal partout. Il prit une profonde inspiration, puis se leva. Rien n’avait changĂ© autour de lui ; tout Ă©tait dĂ©sert.

Gardant une main sur le mur pour stabiliser sa dĂ©marche encore hĂ©sitante, Adrian remonta le couloir perpendiculaire au sien. Quelques minutes plus tard, il aperçut un autre panneau, sur lequel Ă©tait gravĂ©e une double flèche : droit devant lui, il continuait vers la section 1, alors qu’il venait de la section 2. Le plan des lieux commençait Ă  se clarifier dans son esprit : le dĂ´me de SĂ©lène Ă©tait un octogone imparfait, qui avait Ă©tĂ© dĂ©coupĂ© en neuf secteurs, comme un gâteau. Le centre-ville Ă©tait la section 1, puis chaque quadrant Ă©tait numĂ©rotĂ©. Si cela fonctionnait comme tout le reste, il se rapprochait du centre. Les ascenseurs avaient Ă©tĂ© placĂ©s aux intersections de deux sections ; si Adrian se rapprochait de la section 1, alors il aurait une chance de trouver un moyen de remonter.

Il poursuivit son chemin dans le silence ; il suivait les petites lumières dorĂ©es placĂ©es Ă  intervalles rĂ©guliers ; bientĂ´t le dĂ©cor se fondit en un amalgame de vert, de gris et d’or, et il eut l’impression d’être entrĂ© dans une sorte de nĂ©ant colorĂ©. Il continuait Ă  avancer, refusant de penser Ă  son avenir, refusant d’évoquer sa mère et ses frères.

Au bout d’un moment, il s’arrĂŞta Ă  un autre croisement. En jetant un coup d’œil prudent, il s’aperçut qu’il avait atteint une vaste aire carrĂ©e : en face partait un autre couloir et, sur la droite, la vision des larges doubles portes d’un monte-charge provoqua une vague de soulagement. Il s’en approcha le plus rapidement possible et observa le mĂ©canisme. La pensĂ©e que les ascenseurs soient sĂ©curisĂ©s lui serra le cĹ“ur. Cependant, il ne vit rien : les portes s’ouvrirent lorsqu’il s’en approcha. Cet espace dans lequel il Ă©tait tombĂ© devait ĂŞtre le niveau de maintenance ; ce n’était pas un endroit critique, surtout aussi profondĂ©ment dans le sol sĂ©lĂ©nien ; aucune raison de le sĂ©curiser.

Il se prĂ©cipita dans la cabine et lorgna le panneau de commandes. Un Ă©cran s’activa quand il s’en approcha : un panel de numĂ©ros Ă©tait affichĂ©. L’ascenseur descendait encore de deux niveaux — qu’est-ce qui pouvait bien se trouver encore plus profond ? — et montait jusqu’au niveau 0. Avec un profond sentiment de soulagement, il appuya sur le chiffre tant espĂ©rĂ©, puis il se colla contre la paroi du fond. Lorsque les portes se refermèrent en claquant, il sentit un brusque sentiment de sĂ©curitĂ©. La pensĂ©e que peut-ĂŞtre d’autres personnes emprunteraient cet ascenseur dans les niveaux supĂ©rieurs lui traversa l’esprit, mais il refusa de s’en inquiĂ©ter. La cabine commença Ă  s’élever de plus en plus vite et il se laissa glisser sur le sol dans un coin.

L’ascenseur lui donna l’impression d’être lourd et lent ; des craquements et une odeur d’huile et de brĂ»lĂ© l’accompagnèrent tout le long du trajet. Pourtant, dans cette large cabine, il respirait bien mieux que dans les conduits d’aĂ©ration. Ses poumons et ses muscles tendus le faisaient souffrir. Effets de ses efforts physiques ou bien de la drogue, il n’en savait rien. Il aurait dĂ» s’inquiĂ©ter de savoir ce que sa mère lui avait injectĂ©, mais il devait se concentrer sur le simple fait d’avancer.

En une dizaine de minutes, l’ascenseur atteignit la surface. Les portes s’ouvrirent sur une place entourée de façades aveugles. Un brouhaha lointain, mélange de voix humaines et robotiques, de musique et de bruits de véhicule, lui parvenait. Il quitta la cabine avec prudence, vacillant sur ses jambes, le cœur au bord des lèvres. Sa petite sieste ne lui avait décidément accordé qu’un répit bien bref.

Il traversa la place et prit une ruelle qui le mena Ă  l’axe central de SĂ©lène. Il se plaqua contre un mur et observa les environs pour se repĂ©rer. Il Ă©tait bien Ă  la pĂ©riphĂ©rie du Secteur 1. En portant son regard Ă  droite, il discerna l’immense tour d’HĂ©phaĂŻstos corp. Son cĹ“ur se noua. Des souvenirs tentèrent de refaire surface ; il les repoussa de toutes ses forces.

Autour de lui, les lumières et les enseignes multicolores des magasins irradiaient de mille feux. Un tramway à suspenseur souleva l’air chaud en passant sur sa voie au centre de la large avenue. Des passants vaquaient à leurs occupations, entraient et sortaient des magasins, en discutant gaiement.

L’idĂ©e de se rendre dans son appartement germa dans son esprit. Il plissa les yeux et se mordit les lèvres. Dangereux, supputa-t-il. Si sa mère tenait absolument Ă  le rĂ©cupĂ©rer, quelqu’un devait dĂ©jĂ  ĂŞtre chez lui. Il avait dĂ©truit tous les mouchards qu’elle avait fait installer, mais il n’excluait pas l’idĂ©e que d’autres aient Ă©tĂ© placĂ©s. Sa mère avait toujours dĂ©testĂ© le fait qu’il soit indĂ©pendant et loge ailleurs que dans la tour. Peut-ĂŞtre est-ce cela qui a engendrĂ© sa paranoĂŻa ? pensa-t-il.

Un sursaut de rébellion effaça immédiatement cette réflexion. Il n’avait jamais rien fait qui méritait pareil traitement. Et il était à peu près sûr que ses frères non plus.

Il pensa Ă  Gemma. Iel Ă©tait sa plus proche amie. Iel l’aiderait sans doute Ă  rĂ©cupĂ©rer quelques affaires. Et après, tu feras quoi ?

Ignorant sa petite voix, il revint sur ses pas pour se renfoncer dans un coin discret et activa son programme personnel de communication. Devant ses pupilles s’afficha son répertoire. Le visage souriant de la jeune fille aux cheveux orange apparut. Il lança l’appel, tout en observant les environs.

De temps en temps, les vertiges et la nausée l’assaillaient et il tenait difficilement sur ses jambes.

— Adrian ! Que me vaut le plaisir ? rĂ©pondit-elle au bout de quelques minutes d’une voix enjouĂ©e.

Un peu trop enjouĂ©e ? Ne sois pas parano, se reprit-il. Mère ne la connait mĂŞme pas.

— Bonjour, Gemma, fit-il. Je… J’aurais besoin de te voir.

— Tout va bien ? Tu as l’air bizarre.

— Oui. Oui, ça va. Je ne me suis pas encore remis de notre soirée d’hier.

— Ta nuit avec Syrielle a été mouvementée, j’imagine.

Adrian fronça les sourcils. Pas de blague sur sa gueule de bois ? Pas de rĂ©fĂ©rence Ă  leur soirĂ©e dĂ©jantĂ©e de la veille ? Cela ne lui ressemblait pas.

— On peut dire ça, répondit-il, prudent.

— Je sais à quel point elle peut être demandeuse, insinua-t-elle.

Le poids qui pesait sur sa poitrine s’allégea. Il sourit.

— Tu bosses ?

— Je termine dans une heure. On se retrouve au Palais des Fleurs.

Adrian réfléchit : le salon de thé, endroit calme et privilégié des cadres de corporation, se trouvait en plein milieu du quartier des affaires. Il était souvent plein. Peu de chance que les gardes de sa mère fassent un esclandre là-bas.

— Parfait.

— À tout à l’heure.

Elle raccrocha et le jeune homme se surprit Ă  vouloir entendre Ă  nouveau sa voix. Depuis quand tu es sentimental comme ça ? reprit sa voix railleuse. Il grimaça et quitta sa cachette. Une migraine se frayait un chemin dans son crâne embrumĂ©. Il avait besoin d’un endroit oĂą se reposer et se remettre.

Il rejoignit l’avenue et se mĂŞla Ă  la foule. Il lui faudrait une bonne demi-heure de marche pour traverser le centre-ville et rejoindre l’esplanade au sud-est. Il prĂ©fĂ©rait Ă©viter de prendre le tram ; il aurait Ă©tĂ© obligĂ© d’utiliser son implant pour payer et aurait pu se faire repĂ©rer.

Malgré son état physique, il se sentit rassuré au milieu des citoyens qui fonctionnaient comme tous les jours. Cela lui donnait un sentiment de normalité, de banalité, comme si sa vie ne venait pas d’être bouleversée par sa mère psychotique.

PlutĂ´t que rester dans sa tour dorĂ©e, il avait toujours adorĂ© se plonger dans la foule, frĂ©quenter les bars mal famĂ©s de Second City, frayer avec Anton et ses sbires, ou les rĂ©seaux de hackers. Aucun ne connaissait son identitĂ© rĂ©elle ; il y vivait sous un pseudonyme, comme tous les autres, et cela leur convenait très bien. La libertĂ©, sans responsabilitĂ©. Sauf que toi, tu avais ton appart tout frais payĂ©s, tes frères, et ta mère qui te couvrait quoi qu’il arrivât.

Sa gorge se serra et le poids sur sa poitrine revint, Ă  la pensĂ©e de Jonas et MickaĂ«l prisonniers de leur mère. Il ne voulait surtout pas que ce sort lui arrive ; il ferait tout pour quitter la lune et Ă©chapper aux griffes d’Euphosia.


Texte publié par Feydra, 15 mars 2025
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