Pourquoi vous inscrire ?
Les Roses de Duléro

Warning: Undefined variable $data_id in /home/werewot/lc/histoires/pages/entete.php on line 42
icone Fiche icone Fils de discussion
Warning: Undefined variable $data_id in /home/werewot/lc/histoires/pages/entete.php on line 48
icone Lecture icone 1 commentaire 1

Warning: Undefined variable $data_id in /home/werewot/lc/histoires/page-principale.php on line 13

Warning: Undefined variable $age_membre in /home/werewot/lc/histoires/page-principale.php on line 16

Warning: Undefined variable $data_id in /home/werewot/lc/histoires/pages/lecture.php on line 11
«
»
tome 1, Chapitre 13 « Suri Kilaspel » tome 1, Chapitre 13

Warning: Undefined variable $data_id in /home/werewot/lc/histoires/pages/navigation.php on line 48

Warning: Undefined variable $data_id in /home/werewot/lc/histoires/pages/lecture.php on line 31

Glossaire disponible dans le prologue

Cycle des Sphères

Année de la Huitième Sphère

Ronde du Reflux des Marées

Lyris 19 - Léode

Suri n’avait pas quitté son lit de tout Téruna. Incapable de bouger depuis son retour du bar, ce qu’elle avait d’abord pris pour les effets de l’alcool refusait de se dissiper. Les faisceaux lumineux qu’elle percevait restaient aussi vifs, si bien qu’elle ne pouvait ouvrir les yeux plus d’une seconde sans ressentir une brûlure cuisante, et même paupières closes, des filaments colorés dansaient encore dans l’obscurité.

Elle avait essayé de comprendre, de trouver une explication, mais sa tête lui paraissait si lourde qu’elle abandonnait toute tentative. Lior était venu la voir, lui avait donné de l’eau et épongé son front en sueur. Il avait tenté d’apaiser la douleur, mais cette fois, elle était d’origine physique, insensible à son pouvoir. Il avait tiré les rideaux, éteint toute source lumineuse et lui avait apporté ses lunettes de soleil pour atténuer l’intensité des faisceaux.

Vira et Olen s’étaient écoulés sans qu’elle s’en rende compte, partagée entre brefs instants de conscience et longues absences.

— Comment te sens-tu ? demanda Lior en entrant avec une bassine d’eau fraîche et un linge blanc.

— Mieux… je crois, souffla-t-elle d’une voix sèche, les yeux fermés.

— Tu peux te redresser ?

Elle hocha faiblement la tête et, à l’aide de ses bras, se hissa pour s’appuyer contre l’oreiller que Lior avait replacé contre le mur.

— Merci, murmura-t-elle, épuisée par cet effort.

Il lui tendit le verre d’eau posé sur la table de chevet et l’aida à porter le verre à ses lèvres. Suri but de longues gorgées qui lui firent déjà un peu de bien.

— Que t’est-il arrivé ?

— Je ne sais pas… avoua-t-elle pendant qu’il posait le linge humide sur son front.

— Raconte-moi ce dont tu te souviens.

La façon qu’avait Lior de parler déstabilisait Suri. Sa voix enfantine semblait pourtant porter une sagesse ancienne, une droiture qui défiait toute autorité. Elle connaissait son histoire, savait dans quelles circonstances il était né, et malgré cela, elle n’arrivait pas à le voir autrement que comme un garçon à protéger et à aimer.

— Après notre conversation… commença-t-elle, j’ai eu besoin de prendre l’air. Je me suis arrêtée devant le bar et un homme m’a proposé un verre.

— Tu le connaissais ?

— Non… il semblait bienveillant. Je l’ai suivi à l’intérieur, on s’est installés au comptoir.

— As-tu parlé à d’autres personnes ?

— Le barman, répondit-elle en fouillant dans ses souvenirs.

— Et cet homme, comment était-il ?

— Gentil… et soucieux de mon état. Je devais avoir une sale mine, ricana-t-elle faiblement.

— De quoi avez-vous parlé ?

— De banalités. Je ne me suis pas sentie bien assez vite, alors je suis partie.

— Quel a été le déclencheur ?

Suri se rejoua la scène en accéléré. Elle se vit devant le bar, l’homme l’invitant à entrer, au comptoir, leur échange sur le mythe des âmes sœurs… Puis le moment où ils échangèrent leurs prénoms et se serrèrent la main.

— Tu as trouvé, déduisit Lior en observant les émotions traverser son visage pâle.

— On s’est serré la main… et je me suis sentie bizarre. D’abord j’ai cru que c’était l’alcool. Mais j’ai vu une sorte de vibration autour de lui, comme si… ce que je voyais n’était pas réel. Après ça, les voiles colorés que je perçois chez les synergistes sont devenus tellement vifs que mes yeux ont commencé à me brûler.

— Je crois comprendre ce qui t’arrive, dit-il en essorant le linge dans la bassine. Cet homme a éveillé une nouvelle spécificité en toi.

— C’est impossible, il n’est même pas synergiste, contesta-t-elle.

— T’en es certaine ? Tu as dit toi-même avoir vu une vibration.

— Mais il n’avait pas de voile coloré… Aucun synergiste n’est capable de…

Elle s’interrompit, comprenant qu’elle s’était peut-être fait avoir. Il lui avait pourtant assuré être humain, ou du moins, c’est ainsi qu’elle l’avait compris.

— Quel genre de pouvoir permettrait de masquer sa nature et d’éveiller une spécificité chez quelqu’un d’autre ? murmura-t-elle, sans vraiment attendre de réponse.

— Un pouvoir de l’esprit, répondit Lior sans hésiter.

Suri tâtonna autour d’elle à la recherche du linge et le reposa sur son front, soupirant longuement. Sa tête recommençait à lui faire affreusement mal, signe qu’une nouvelle migraine se préparait.

— Une nouvelle spécificité… ça ferait de moi une connexe synergiste ? chuchota-t-elle.

— Oui. Ce niveau de maîtrise te rend plus forte, mais il faut du temps pour s’y adapter.

— Pour le moment, ça ne m’avance à rien. Je n’arrive même pas à ouvrir les yeux sans souffrir.

— Laisse-toi le temps. Tu découvriras bientôt en quoi elle consiste.

Il lui adressa un sourire et quitta la pièce. Il revint quelques instants plus tard avec un plateau qu’il posa sur ses genoux. Suri le remercia en inspirant l’odeur du pain grillé, puis il ressortit, la laissant en paix.

Suri ouvrit les yeux pour la première fois depuis ce qui lui semblait une éternité. Les faisceaux lumineux dansaient toujours devant elle, mais moins agressifs qu’avant. Les lunettes de soleil qu’elle portait atténuaient encore leur intensité. Elle parvint à maintenir ses paupières entrouvertes, signe qu’elle s’acclimatait. Elle saisit les tranches de pain beurrées de confiture et les savoura lentement, accompagnées du verre de jus d’orange que Lior lui avait préparé.

Ce simple repas lui redonna des forces. Bien qu’incapable d’ôter ses lunettes ou de se lever, elle ferma de nouveau les yeux pour se reposer.

Méris arriva, et Lior revint avec de quoi dîner : les restes qu’il avait réchauffés. Il débarrassa le plateau du matin et la bassine.

— Merci, souffla-t-elle avec une pointe de tristesse.

Il posa sa main sur la sienne et la laissa percevoir la chaleur réconfortante de son pouvoir.

— Tu n’es pas faible, affirma-t-il, ressentant ses émotions.

— Ce n’est pas l’image que je donne, plaisanta-t-elle. Je suis censée te protéger… et me voilà clouée au lit.

— Obtenir une spécificité est toujours éprouvant. Le corps et l’esprit doivent l’accepter.

— T’es bien plus sage que moi, dit-elle avec un sourire désolé, repensant aux horreurs qu’il avait connues dès sa naissance.

— Ne culpabilise pas. Tu ignorais l’existence de cet endroit.

— Mais maintenant je sais… et je ne laisserai pas ces nécromanciens agir impunément.

Suri était prête à se battre, même si, au fond d’elle, elle espérait encore qu’ils puissent se repentir. Elle voulait aider les enfants, mais seule, la tâche lui paraissait insurmontable.

— Il faut qu’on élabore un plan pour libérer tes frères, déclara-t-elle en se redressant trop vite, manquant de faire tomber le plateau sur ses genoux.

— Pas tout de suite. Repose-toi.

— On n’a pas le temps !

— On l’a. Ils peuvent attendre encore un peu.

Suri dut se rendre à l’évidence. Lior, malgré son apparence juvénile, n’était pas un enfant ordinaire. Né trois Années plus tôt dans des circonstances défiant toute logique, il avait développé des capacités et une intelligence hors du commun.

Elle mangea sans dire un mot, puis dormit jusqu’à l’Évanée. Ce ne fut qu’à la tombée d’Auréon qu’elle tenta enfin de se lever. Ses yeux lui faisaient toujours mal, mais elle parvenait à garder les paupières ouvertes un peu plus longtemps. Elle quitta sa chambre avec des vêtements sous le bras et prit une longue douche chaude.

En sortant, elle trouva Lior installé sur le tapis du salon, adossé au canapé. Il avait repoussé la table basse et étalé devant lui une carte de Duléro, des photos et plusieurs feuilles imprimées.

— Qu’est-ce que tu fais ? demanda-t-elle en s’approchant.

— Je prépare le plan.

Elle aurait aimé s’asseoir à ses côtés, mais se sentait inutile. Après tout, lui seul connaissait les lieux où ses frères étaient retenus.

— Tu as mangé ?

— Non.

— Je vais sortir chercher à manger.

— Je viens.

— Je vais bien, assura-t-elle. Je tiens debout, mes yeux restent ouverts. Reste ici, je reviens vite.

Elle enfila ses chaussures, prit sa veste et son sac et quitta l’appartement. Elle avait besoin d’air, de vérifier si elle pouvait supporter les lumières de la ville.

Dehors, elle descendit les marches et inspira à pleins poumons l’air frais d’Auréon. Elle n’était pas sortie depuis Sima 16, et ce simple geste la revigora.

Elle remit en place ses lunettes de soleil et prit la direction de la supérette. Les faisceaux lumineux persistaient, mais bien moins agressifs. Chaque pas lui donnait l’impression qu’un courant d’énergie parcourait son corps. Était-ce le signe qu’elle avait atteint le niveau de Connexe ? Elle doutait encore de la théorie de Lior. Un pouvoir mental aussi fort pour éveiller un synergiste ? Et pourquoi cet homme cacherait-il sa véritable nature ?

Les questions commençaient à lui donner mal à la tête, alors elle les repoussa.

Arrivée à la supérette, elle salua brièvement le caissier, prit un panier et fit ses courses. Deux paquets de pâtes, de quoi les accompagner, un peu de viande, des desserts et des bonbons. Elle paya et quitta les lieux sans échanger un mot avec le jeune caissier.

— Suri ? l’interpella une voix alors qu’elle s’apprêtait à rentrer.

Elle se retourna, plissant les yeux pour tenter de distinguer son interlocuteur Ă  travers les faisceaux.

— Comment allez-vous depuis l’autre soir ? Vous êtes bien rentrée ?

Elle reconnut la voix et esquissa un sourire.

— Kaye, salua-t-elle.


Texte publié par Aihle S. Baye, 9 juillet 2025
© tous droits réservés.
«
»
tome 1, Chapitre 13 « Suri Kilaspel » tome 1, Chapitre 13

Warning: Undefined variable $data_id in /home/werewot/lc/histoires/pages/navigation.php on line 48
LeConteur.fr Qui sommes-nous ? Nous contacter Statistiques
Découvrir
Romans & nouvelles
Fanfictions & oneshot
Poèmes
Foire aux questions
Présentation & Mentions légales
Conditions Générales d'Utilisation
Partenaires
Nous contacter
Espace professionnels
Un bug à signaler ?
3335 histoires publiées
1461 membres inscrits
Notre membre le plus récent est Xavier
LeConteur.fr 2013-2025 © Tous droits réservés