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Les Roses de Duléro

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tome 1, Chapitre 15 « Suri Kilaspel » tome 1, Chapitre 15

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Glossaire disponible dans le prologue

Cycle des Sphères

Année de la Huitième Sphère

Ronde du Reflux des Marées

Olen 30 - Méris

Attablée à la terrasse d’un restaurant au cœur de l’île principale de Duléro, Suri profitait du soleil en ce dernier jour de la Spirale des Marées. Le temps avait filé à toute vitesse, et pour la première fois, elle s’était sentie vivante, avec l’envie de se lever chaque Léode. D’ordinaire, les jours se ressemblaient tous, les Spirales s’enchaînaient, et seules ses obligations professionnelles la forçaient à sortir de chez elle.

Elle sourit en réalisant que ce n’était plus la seule raison. Elle avait renoué avec sa sœur, Ella, même si leurs échanges restaient brefs et espacés, et rencontré Lior. Ce garçon, fruit d’expériences nécromanciennes menées dans une abbaye dissimulée au cœur de la forêt de Duléro, n’avait ni parents ni passé. Suri l’avait pris sous son aile. Malgré son jeune âge, il faisait preuve d’une maturité et d’une intelligence étonnantes, sans parler de son pouvoir d’apaisement au simple toucher. Parfois, elle se demandait ce qu’il pensait de leur quotidien, s’il était heureux, et si elle était à la hauteur. Son travail l’avait habituée aux enfants, mais jamais à partager sa vie avec eux. Et Lior n’était pas un enfant ordinaire. Le mystère qui l’entourait demeurait épais, et Suri savait qu’elle n’en connaîtrait probablement jamais tous les détails. Pourtant, cela n’avait pas d’importance. Elle n’avait pas besoin de tout savoir pour l’aimer. Plus le temps passait, plus elle éprouvait pour lui une affection proche de celle d’une mère. Imaginer qu’il puisse un jour la considérer ainsi lui réchauffait le cœur et élargissait son sourire.

— Suri.

Une main se posa sur son épaule. Elle se retourna et sourit en se levant pour faire la bise à Kaye.

— Désolé pour le retard, dit-il en s’asseyant. Tu as déjà commandé ?

— Seulement les boissons, répondit-elle, alors qu’une serveuse déposait deux bières devant eux.

Ils prirent commende de leur plat, remercièrent la femme, trinquèrent et burent une gorgée.

Suri observa son nouvel ami et prit conscience de la rapidité avec laquelle leur lien s’était tissé. Après leur rencontre mouvementée à Lyris 19, elle avait pensé ne jamais le revoir, et l’avait même souhaité. Ce qu’elle avait ressenti en découvrant sa véritable apparence l’avait terrifiée. Mais les choses n’avaient pas tourné comme elle l’imaginait. Ils s’étaient retrouvés, s’étaient excusés, et avaient laissé derrière eux leurs maladresses. Suri s’était longtemps reproché sa fascination et sa curiosité, sans jamais songer à ce que Kaye pouvait ressentir. Elle ne lui avait pas tenu rigueur de la peur qu’il avait fait naître en elle ce jour-là. Il s’était seulement protégé.

Depuis, ils s’étaient revus à Farel 21 et avaient partagé un moment au bar La Synergie. Puis, petit à petit, ils avaient pris l’habitude de se retrouver : au parc, au cinéma, au restaurant. Ils apprenaient à se connaître. Suri considérait désormais Kaye comme un ami, et cette idée lui faisait du bien. C’était le signe qu’elle s’ouvrait enfin au monde, un premier pas vers une vie plus belle.

Au travail, Maksim et Ficia ne cessaient de la taquiner à propos de cette amitié, persuadés qu’elle cachait des sentiments amoureux. Ils se trompaient. Suri n’envisageait rien de tel avec Kaye. Il était devenu un soutien précieux, une oreille attentive et un réconfort sincère.

Aujourd’hui, elle l’avait invité ici pour lui parler de quelque chose d’important. Avant cela, elle avait demandé l’avis de Lior, car cela le concernait directement. Après quelques hésitations, il avait accepté, certain qu’ils pouvaient faire confiance à Kaye.

— Kaye ?

Il leva ses yeux rouges vers elle, plein de bienveillance.

— Tout va bien ? s’inquiéta-t-il en remarquant son regard terne.

— J’ai besoin de ton aide.

— Bien sûr. Dis-moi ce que je peux faire.

— D’abord, je dois t’expliquer.

Elle inspira profondément. Son ton sérieux alerta Kaye, qui se pencha légèrement en avant, posant ses coudes sur la table.

— Il y a quelque temps, en sortant du travail, j’ai croisé un garçon. Il était terrifié, couvert de crasse, avec des vêtements en lambeaux, et fuyait quelque chose. Je l’ai calmé et cherché ses parents, mais il était seul. Au commissariat, aucune disparition ne correspondait à sa description. On m’a laissé deux choix : le prendre avec moi ou le confier aux services sociaux. Je n’ai pas pu l’abandonner.

Elle s’interrompit lorsque la serveuse revint déposer leur commande.

— Je me suis occupée de lui, poursuivit-elle après une gorgée de bière. Je lui ai acheté des vêtements, de quoi l’occuper, et il m’accompagnait au travail. Il ne parlait pas au début, trop apeuré, marqué par ce qu’il avait vécu. Les cicatrices sur son corps parlaient pour lui. Mais petit à petit, la confiance s’est installée. Il s’appelle Lior. Il n’a ni nom de famille, ni parents. Sa naissance elle-même reste un mystère.

Elle n’aperçut pas la crispation passagère du visage de Kaye, qu’il s’empressa de masquer.

— Il m’a raconté venir d’une abbaye cachée dans la forêt de Duléro, protégée par une barrière magique. Des nécromanciens y vivent, concevant des enfants à l’aide de rituels utilisant des âmes humaines et synergistes de l’Éthéra.

Suri avait oublié une partie des détails du rituel. Le récit de Lior l’avait tant bouleversée qu’elle en avait à peine retenu la procédure.

— Ces enfants grandissent à une vitesse folle. Lior n’a que trois Années, bien qu’il en paraisse douze. Ils possèdent tous un pouvoir et sont destinés à servir de cobayes dans leur quête d’immortalité.

Dire ces mots à haute voix en renforçait la gravité. Elle ne pouvait pas rester sans agir.

— Lior et moi voulons sauver ses frères. J’ai besoin de toi.

— Pourquoi vouloir les libérer ? L’abbaye est tout ce qu’ils connaissent. Que deviendront-ils dehors ?

Les questions de Kaye étaient légitimes. Dans son regard, Suri crut percevoir de la colère, ce qui, paradoxalement, la rassura. Cela voulait dire qu’il se sentait concerné.

— Ils ne méritent pas ça. Ce n’est pas une vie. Ils ont droit à une chance. Je refuse de les abandonner. Quant à leur avenir, j’y travaille.

— Merci de nous…

— Voici vos plats ! annonça joyeusement la serveuse, couvrant les mots de Kaye.

Suri la remercia et observa Kaye, perdu dans ses pensées. Elle aurait aimé croiser son regard, mais il fixait obstinément la table.

— Quel est votre plan ?

— Lior le prépare. Il ne m’en a pas encore parlé.

— Je vais vous aider.

Il releva enfin la tête. Son regard était glacial, si intense que Suri en oublia de respirer. Une aura sombre et menaçante l’entourait, et elle n’était pas la seule à la percevoir. Les clients voisins se figèrent.

Elle déglutit et saisit son verre pour masquer son trouble. Sans un mot, Kaye se leva et s’éclipsa à l’intérieur, prétextant un besoin pressant.

Lorsqu’il revint, quelques minutes plus tard, il était redevenu l’homme qu’elle connaissait. Suri ne s’en formalisa pas. Elle aussi avait ressenti une rage profonde lorsqu’elle avait découvert ce que Lior avait subi.

Ils finirent leur repas en discutant de sujets anodins. Il n’était pas prudent de parler de leur projet ici, car leur plan frôlait forcément l’illégalité.

Après avoir réglé l’addition, ils marchèrent un peu dans les rues de Duléro. Le ciel bleu et le soleil éclatant auraient pu rendre ce moment parfait, mais Suri sentait un malaise. Kaye semblait absent, hanté par ses pensées. Lorsqu’ils durent se séparer, elle fut presque soulagée.

— À plus tard, lança-t-elle en agitant la main.

Alors qu’elle s’éloignait, la voix de Kaye la rattrapa.

— Je ne t’ai pas tout dit.

Elle se retourna, le cœur battant, et attendit qu’il poursuive.


Texte publié par Aihle S. Baye, 23 juillet 2025
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