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Les Roses de Duléro

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tome 1, Chapitre 21 « Suri Kilaspel » tome 1, Chapitre 21

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Glossaire disponible dans le prologue

Cycle des Sphères

Année de la Huitième Sphère

Ronde du Reflux des Sables

Olen 24 - Auréon

Le soleil déclinait dans le ciel, et les lumières de la ville s’allumaient peu à peu. Suri observait les rues s’animer depuis le sommet de la colline. Derrière elle, Lior préparait le rituel du Lien Vital sous la supervision d’Ella. Kaye, quant à lui, restait en retrait, plongé dans ses pensées. Suri espérait de tout cœur qu’il retrouverait son petit frère et se promit d’être toujours là pour lui, quoi qu’il advienne.

— Je suis prêt, déclara Lior en brandissant un couteau.

Ils se regroupèrent autour de lui et le regardèrent s’entailler la paume. Son sang s’accumula dans le creux de sa main. Il inspira profondément, puis traça un cercle sur le sol. La terre se mêla au sang et s’infiltra dans sa blessure. Il disposa ensuite des bougies noires aux trois points cardinaux, symbolisant le passé, le présent et le futur. D’un signe de tête, il invita Suri, Ella et Kaye à s’agenouiller devant lui. Placé au centre du cercle, Lior entama l’incantation :

— Par la chair et le sang, nous ne faisons qu’un. Que l’essence du berceau sacré marque ceux qui la réclament.

La vision de Suri se voila, révélant des sources d’énergie insoupçonnées.

— Que la barrière les oublie, qu’elle ferme les yeux sur leur passage.

Des faisceaux lumineux se mirent à tournoyer autour de Lior, devenant de plus en plus intenses à mesure qu’il incantait.

— Que mon souffle devienne leur souffle, que ma marque devienne la leur.

Une partie de son énergie se détacha de lui, l’obligeant à poser un genou à terre, épuisé.

— À la lisière… des mondes… nous tissons ce pacte.

Suri observa le flux s’approcher. Il se divisa en trois. Ella fut la première touchée. Sa tête bascula en arrière alors que son corps absorbait l’énergie de Lior. Une fine ligne s’enroula autour de son poignet, formant le symbole du lien. Le même phénomène se produisit pour Suri. Elle sentit ses forces revenir, la fatigue accumulée des dernières semaines s’effaçant. Une énergie nouvelle circulait en elle, lui permettant de mieux comprendre la nature de Lior, sa naissance et sa croissance.

La dernière partie du flux d’énergie se dirigea vers Kaye. Elle tourna autour de lui, comme pour l’analyser, puis fit demi-tour et réintégra le corps de Lior. Kaye fit cependant semblant de recevoir l’énergie, imitant les réactions des deux femmes. Suri le détailla, perplexe.

Elle n’eut pas le temps de s’appesantir sur ce qu’elle venait de voir : Lior venait de s’effondrer. Elle se précipita pour le soutenir, sentant son flux énergétique faiblir. Elle espérait que le rituel ne laisserait pas de séquelles.

— Préparons-nous, il faudra partir dès qu’il sera réveillé, annonça Ella en éteignant les bougies et effaçant le cercle de sang.

Suri acquiesça. Le temps était compté. Le lien qui les unissait à Lior ne durerait que quelques heures. Ils devaient agir vite, au risque de se retrouver piégés dans l’abbaye.

— Il se réveille, annonça Suri en dégageant une mèche du visage de Lior.

Il ouvrit les yeux et se redressa avec difficulté.

— Comment te sens-tu ?

— Affaibli.

L’inquiétude crispa les traits de Suri. Lior serra doucement sa main et, par un léger flux d’énergie, tenta de la rassurer.

— Il faut y aller. Le temps presse.

Le groupe prit place dans la camionnette de Kaye. Le moteur rugi, faisant fuir les animaux alentour. Ils quittèrent la colline en direction de la forêt à l’est.

Les arbres se dressaient devant eux, majestueux. Lior guidait le groupe parmi eux, rythmé par les bruits de la nuit : le hululement d’une chouette au loin, le chant des criquets. Suri marchait derrière Ella qui suivait Lior de près ; Kaye fermait la marche. Leurs pas résonnaient, les branches craquaient sous leurs chaussures, trahissant leur présence dans la quiétude de la forêt.

Chacun avançait en silence, concentré. Suri ignorait ce qu’ils allaient trouver dans l’abbaye. La peur lui nouait l’estomac. Dans quel état seraient les enfants ?

Lior s’arrêta, le poing levé. C’était le signal : ils étaient à l’orée de la barrière protectrice. Suri pouvait la voir mouvante, devant eux. Son don lui permettait de percevoir ce qui se voulait dissimulé.

— La barrière ne laisse passer que les esprits, expliqua-t-elle.

Trois paires d’yeux se tournèrent vers elle.

— Je peux la voir.

Elle tendit la main vers la surface vibrante. Elle lui rappela Kaye et le mur invisible qui l’enveloppait.

— Allons-y.

Lior passa en premier. Suri le vit traverser la barrière comme un rideau d’eau. Ella le suivit, puis Kaye. Quand vint son tour, un doute l’envahit. Serait-elle capable de passer sans se faire détecter ? Elle aperçut le trio de l’autre côté, rassembla son courage et les rejoignit.

La forêt s’étendait encore devant eux. Lior les guida parmi les arbres jusqu’à apercevoir une lumière. En silence, ils continuèrent leur progression. Un chemin se dessina, menant à une bâtisse massive.

Les murs de pierre étaient imposants, percés de petites fenêtres. Lior sortit une feuille de papier de sa poche et la déplia sous la lumière vacillante d’une torche. C’était un plan de l’abbaye : un carré aux couloirs en arches entourant une cour centrale.

— Mes frères sont ici, indiqua-t-il en pointant l’aile ouest.

— Tu en es sûr ? demanda Ella.

— Oui.

— Et les nécromanciens ? Des patrouilles ?

Suri priait pour éviter l’affrontement. Elle n’était pas en état de se battre.

— Nous sommes à Olen 24. Ils seront dans le Nexus de l’Âme.

Il montra l’escalier nord-ouest, à l’opposé de leur objectif.

— Ils vont procéder au rituel des Échos de Vie ? demanda-t-elle.

— Non, juste renforcer la connexion avec les esprits.

Un soulagement, mais ce qu’ils faisaient là-bas n’était guère rassurant.

— Les enfants d’abord, insista Suri.

Ella obtempéra, même si son regard noir disait sa colère.

Lior replia le plan et leur fit signe. Ils contournèrent la bâtisse et arrivèrent à une porte est. Kaye s’approcha pour l’ouvrir, mais Suri le retint. La rouille sur les charnières témoignait de l’âge du lieu. Le moindre bruit risquait de tout compromettre. Kaye acquiesça et ouvrit la porte juste assez pour qu’un adulte passe.

Ils débouchèrent dans un vaste hall. En face, une autre lourde porte. Lior leur montra l’escalier de droite. Ils avancèrent dans un couloir long et étroit, éclairé d’une faible lumière jaunâtre. De chaque côté, des portes de bois foncé zébrées de griffures.

Suri effleura l’une d’elles. Sous sa légère pression, la porte s’entrouvrit en grinçant. Ce qu’elle découvrit lui glaça le sang : une chaise aux sangles de cuir, un chariot avec des flacons et des torchons, et du sang. Partout.

Lior referma la porte.

— Avançons. Le dortoir est au fond.

— Est-ce… toutes ces portes… ?

— Oui.

Les larmes montèrent. Huit pièces. Huit chambres de torture. Comment des êtres humains pouvaient-ils faire cela ? Elle avait tenté de comprendre les nécromanciens à travers le récit de Lior. Là, aucune justification ne tenait.

Il tendit la main pour apaiser son trouble. Elle refusa. Sa colère, sa tristesse, c’était ce qui lui permettrait de sauver les enfants.

Ils avancèrent, évitant de faire grincer le plancher. Tout était silencieux. Un bruit sourd résonna derrière eux. Ils s’immobilisèrent. Kaye fit signe qu’il descendait voir. Ella allait protester, mais un signe de Suri et Lior l’en dissuada.

Ils atteignirent la double porte du dortoir. Lior posa la main sur la poignée et l’ouvrit doucement. La pièce en L était envahie de lits superposés. Dans chacun, des garçons dormaient.

— Ils sont plus d’une centaine, souffla Suri.

Lior acquiesça, sombre.

Il lui avait expliqué que chaque Année, les nécromanciens faisaient maîtres des dizaines d’enfants. Elle n’avait pas réalisé ce que cela représentait.

— Comment allons-nous les réveiller sans les affoler ? chuchota Ella.

Lior agita les mains et s’approcha des deux premiers lits superposés. Il posa ses paumes sur la tête des deux garçons allongés en bas. Ils s’éveillèrent en silence et se redressèrent. L’un d’eux, grand et à l’apparence d’un adolescent de quinze Années, s’approcha de Suri.

— Vous êtes venus nous sauver.

Ce n’était pas une question. Il le savait. Il regarda son camarade et, ensemble, ils entreprirent de réveiller les autres.

Lior s’approcha des lits suivants, mais trébucha. Suri le rejoignit aussitôt et le soutint.

— Repose-toi.

— Je dois… les réveiller.

— Le lien t’a déjà affaibli. Si tu continues d’user de tes pouvoirs…

Elle n’acheva pas sa phrase. Il avait compris.

— Pourquoi aucun d’eux ne panique ? demanda Ella, qui s’était approchée.

— Je leur ai transmis un message. Ils utilisent maintenant leur pouvoir pour le relayer aux autres.

— Quel message ?

— Le temps est venu, mes frères. Nous avons une chance de partir, une chance d’être libres. Faites confiance à ceux qui sont venus nous chercher. Restez calmes, silencieux. L’ombre de l’abbaye ne nous retiendra plus.

Suri fut fière de lui. Il lui avait fait confiance pour sauver ses frères.

De longues minutes furent nécessaires pour que tous les garçons soient réveillés et prêts à partir.

— Suivez-moi en silence. Nous allons sortir d’ici.

Lior, en tête du cortège, quitta le dortoir sans un regard en arrière. Ce fut à cet instant que Suri remarqua vraiment leur état : la saleté incrustée dans leur peau, leurs vêtements déchirés, souillés de terre.

Elle et Ella vérifièrent que chaque enfant avait été réveillé, puis elles quittèrent à leur tour le dortoir. Elles traversèrent le couloir et descendirent l’escalier en hâte.

Mais des cris de rage retentirent.

Elles se retournèrent et virent que la porte menant à la cour extérieure était grande ouverte. Une dizaine d’hommes en tuniques noires fuyaient, venant du côté nord de la bâtisse. Celui qui les poursuivait tenait dans ses mains deux dagues ensanglantées, dont la couleur rappelait celle de ses yeux. Kaye.

Il avançait tel un prédateur, son sourire cruel illuminant son visage. Suri n’avait jamais vu pareille animosité dans un regard. Une peur sourde noua son estomac. Cet homme… Ce ne pouvait pas être son ami.

Kaye rattrapa l’un des nécromanciens, le saisit par le col et écouta ses supplications avant de lui trancher la gorge en riant.

Suri poussa un hurlement face à l’atrocité de la scène. Ella couvrit aussitôt sa bouche pour étouffer le son. Heureusement, Kaye était trop absorbé par sa barbarie pour s’en soucier.

Il tua les autres nécromanciens un à un, son sourire ne quittant jamais ses lèvres. Le sang éclaboussa son visage et ses habits. Il semblait savourer le bruit de la chair déchirée et des veines tranchées. Quand il eut terminé, la pelouse verte de la cour était noyée sous une mare de sang épais.

— Suri, va-t’en !

Elle était incapable de bouger. Cet homme, à qui elle avait confié son histoire, en qui elle avait cru, venait de trahir tout ce qu’elle pensait savoir. Une fois encore, elle s’était trompée. La noirceur dominait ce monde.

— Suri ! Va retrouver Lior et les enfants !

Ella insista. Suri hocha la tête, arrachée à sa stupeur. Mais au lieu de fuir, elle s’avança vers Kaye au centre de la cour. Sa sœur la suivit, inquiète.

— Qui es-tu ? murmura Suri, les larmes aux yeux.

Il leur adressa un sourire.

— Je suis Kaye. Un enfant de l’abbaye.

Dans l’esprit de Suri, les émotions se bousculaient. Déception. Tristesse. Trahison. Colère. Peur. Pourtant, son visage resta impassible.

— Pourquoi les as-tu tués ? demanda Ella.

— Ils ne méritaient pas l’immortalité.

— Et toi, tu la mérites ?

Il ne répondit pas.

Il fit quelques pas vers Suri, les dagues toujours en main. Elle recula.

— Prends soin de mes frères. Trouve-leur un foyer. Ils méritent une vraie vie.

Les larmes roulèrent sur ses joues. Cet homme couvert de sang… et pourtant, ce qui lui importait le plus était le sort des enfants. Suri en fut bouleversée. Malgré sa peur et ses doutes, elle acquiesça.

— Je te le promets.

Il la remercia d’un murmure.

Une douleur irradia dans le poignet de Suri. Elle leva la main et constata que le lien qui l’unissait à Lior s’effaçait.

— J’ai détruit la barrière magique, annonça Kaye. Vous devez partir.

Il rangea ses dagues dans son dos et s’élança vers l’ouest.

Ella n’hésita pas et partit à sa poursuite.

— Ella ! l’appela Suri.

— Va retrouver Lior. Je dois le suivre.

Suri acquiesça. Chacune avait une mission. La sienne était d’assurer la sécurité des enfants. Elle fit volte-face et quitta l’abbaye, laissant derrière elle les corps inertes. Aucun enfant ne naîtrait plus ici pour subir les horreurs des nécromanciens.

Le cauchemar était terminé.


Texte publié par Aihle S. Baye, 3 septembre 2025
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