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Of Potions and Riffs (Severus Rogue X OC)

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tome 1, Chapitre 19 « Les Flammes dans le Brouillard » tome 1, Chapitre 19

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Plus Winter s’enfonçait dans la forĂȘt, plus la brume devenait dense et obscurcissait le paysage. Pourtant, il faisait encore jour et elle ne s’était pas aventurĂ©e si loin comparĂ©ment Ă  son escapade en dĂ©but d’automne chez les centaures.

« - C’est pas vrai
Je ne vais pas encore me perdre tout de mĂȘme ? », maugrĂ©a la musicienne, maudissant son sens de l’orientation dĂ©plorable.

Au bout d’un certain temps, elle arriva dans un endroit en partie dĂ©boisĂ©. Winter crut se souvenir ĂȘtre passĂ©e par ce recoin quand elle Ă©tait revenue du village des centaures sur le dos de Firenze.

Un frisson thermique la traversa. La jeune femme s’emmitoufla davantage dans sa robe de sorciĂšre et se mit Ă  arpenter le terrain, enjambant les souches d’arbres abattus et sentant les brindilles et les feuilles mortes craquer sous ses pas. Chacune de ses expirations s’accompagnait d’une condensation de son souffle. Le froid dans cette partie de la forĂȘt Ă©tait particuliĂšrement mordant. Aucun oiseau ne chantait. Un silence de mort s’abattait sur ce dĂ©cor sylvestre en dĂ©clin.

AprĂšs quelques minutes d’exploration, Winter remarqua des traces Ă©tranges autour d’elle. Des tapis de mousses et des parterres de champignons avaient Ă©tĂ© piĂ©tinĂ©s. À certains endroits, la terre riche en racines, rhizomes et mycĂ©liums avait Ă©tĂ© fraĂźchement retournĂ©e. Le peu d’arbres qui n’avaient pas encore Ă©tĂ© abattus portaient sur leurs troncs des lacĂ©rations violentes, scarifications dont la simple vue s’apparentait Ă  un avertissement.

La musicienne eut un mauvais pressentiment. Mais sa curiositĂ© Ă©tait plus forte. Elle avança davantage, baguette dĂ©gainĂ©e, prĂȘte Ă  rĂ©pondre au moindre danger. Un peu plus loin, Winter tomba sur des morceaux de bois calcinĂ©s Ă  ses pieds. Parfois des branches entiĂšres. De ces lieux se dĂ©gageait une ambiance sinistre et
mortifĂšre.

Winter releva la tĂȘte, dĂ©gageant son Ă©lĂ©gante chevelure brune qui bouclait avec l’humiditĂ© provoquĂ©e par le brouillard. Elle vit des formes immenses s’esquisser petit Ă  petit devant elle, des formes mĂ©talliques qu’elle avait dĂ©jĂ  vues auparavant : des cages.

Cette fois-ci, la sorciĂšre en Ă©tait certaine : elle Ă©tait dĂ©jĂ  venue ici auparavant. Elle connaissait bel et bien cet endroit. Elle reconnut la structure en acier inoxydable imposante s’élevant Ă  plusieurs mĂštres de haut. Chaque barreau Ă©tait d’une telle Ă©paisseur qu’aucun sort et aucune potion explosive ne pouvait les briser. Il y avait quatre enclos au total, bien sĂ©parĂ©s les uns des autres par plusieurs dizaines de mĂštres.

Le pressentiment de Winter se transforma en peur quand, arrivĂ©e Ă  quelques pas de l’une des cages, elle aperçut une forme sombre immense Ă  l’intĂ©rieur dont les contours se soulevaient en un mouvement rĂ©gulier
celui d’une respiration. Son instinct lui cria de s’enfuir, mais lorsqu’elle tenta de rebrousser chemin, ses jambes refusĂšrent de se mouvoir. La jeune femme tenta de retenir son inspiration. Ses sens, plus en alerte que jamais, Ă©taient dĂ©cuplĂ©s sous l’effet de l’adrĂ©naline. Elle ressentait le moindre picotement, le moindre tremblement jusqu’au bout de ses doigts.

Quand elle retrouva sa motricitĂ©, Winter recula prudemment, sans faire le moindre bruit. Mais un mouvement brusque la fit sursauter. Un Ɠil jaune perçant avec des reflets irisĂ©s s’ouvrit Ă  l’intĂ©rieur de la cage. Il la fixa sans ciller pendant plusieurs secondes puis une voix glaçante, mĂ©langĂ©e Ă  un grondement guttural, lui transperça les tympans.

« - QUI
ES
TU ? »

La musicienne se boucha les oreilles de ses deux mains et rĂ©pondit d’une voix qu’elle peinait Ă  maĂźtriser.

« - Je m’appelle Winter
Winter Grail. »

Un rugissement tellurique semblant parvenir des entrailles de la terre lui répondit en écho.

« - WINTER
GRAIL
 »

Un long bruit de frottement et de glissement contre l’armature en acier de la cage lui parvint. Elle perçut Ă  travers la brume un corps reptilien ornĂ© d’épines et de pointes acĂ©rĂ©es s’étirer et s’articuler lentement. Deux Ă©normes pattes griffues reliĂ©es Ă  des ailes Ă  la membrane jaunĂątre s’agrippĂšrent aux barreaux. Une tĂȘte large aux Ă©cailles noires, cornue et enchevĂȘtrĂ©e de pics, apparut entre deux piliers d’acier, ses yeux couleur topaze se plongeant dans ceux de la sorciĂšre.

« - AINSI VIENS-TU, IMPUDENTE HUMAINE, ME NARGUER
 »

Les griffes de la crĂ©ature se cramponnĂšrent davantage Ă  la ferraille de sa prison. Winter rĂ©alisa qu’elle en avait dĂ©jĂ  vu un croquis dans un livre de la bibliothĂšque traitant de dragonologie. Il s’agissait Ă  ne point s’y mĂ©prendre d’un Magyar Ă  pointes, une espĂšce de dragon originaire de Hongrie. Elle Ă©tait rĂ©putĂ©e pour son agressivitĂ©, sa violence, sa force physique et la puissance de son souffle de feu.

Winter frissonna. Elle avait toujours rĂȘvĂ© de rencontrer un jour un dragon, mais aurait espĂ©rĂ© que cela se fasse dans d’autres circonstances. Comment un dragon hongrois s’était-il retrouvĂ© en Écosse ? Pourquoi Ă©tait-il maintenu captif dans une cage ?

« - Je
je ne suis pas venue en ennemie. », dĂ©clara Winter avec prudence.

La créature poussa un grondement de colÚre, faisant presque trembler le sol.

« - MENSONGE
JE CONNAIS LES CƒURS DE TES PAIRS. ILS NE SONT QUE VICE, FOURBERIE ET AVARICE. LEUR FAIBLESSE ET LEUR CHÉTIVITE N’A D’ÉGALE QUE LEUR PERFIDIE. ILS DOIVENT TOUS MOURIR. OUI
MOURIR
LEURS VIES INSIGNIFIANTES SOUILLENT LA TERRE DU FAIT DE LEUR SIMPLE EXISTANCE. »

Winter sentit son cƓur se serrer et protesta doucement :

« - J’ignore qui te retient prisonnier et pourquoi, mais sache que nous ne sommes pas tous mauvais. Je ne me permettrai jamais de manquer de respect Ă  un ĂȘtre aussi majestueux que toi. Laisse-moi t’aider. Je peux aller chercher du renfort au chĂąteau afin de te libĂ©rer. »

Le dragon laissa Ă©chapper plusieurs grognements pouvant s’apparenter Ă  un rire sinistre empli de rancƓur et de rage.

« - FEINS-TU DONC L’IGNORANCE HUMAINE ? OU BIEN ES-TU D’UNE NAÏVETÉ COMPARABLE À CELLE D’UN AGNEAU QUI TÊTE ENCORE SA MÈRE ? CEUX QUE TU ÉRIGES EN BIENFAITEURS SONT LES PERPÉTRATEURS MÊME DE MON SUPPLICE. CE SONT LEURS CHIENS DE LAQUAIS QUI M’ONT ARRACHÉ À LA TERRE QUI M’A VU NAÎTRE. »

Winter resta sans voix. Dumbledore ainsi que les professeurs de Poudlard seraient au courant de la prĂ©sence de dragons Ă  cĂŽtĂ© de l’école ? Pire que ça, ils les auraient importĂ©s sur le sol anglo-saxon ?

La musicienne se surprit Ă  entrer en empathie avec le majestueux reptile. Pour la premiĂšre fois, elle se sentit investie d’une mission liĂ©e Ă  son don. Celui de pouvoir aider des crĂ©atures qui comme ce Magyar Ă  pointes et probablement les trois dragons qui reposaient dans les autres cages, souffraient de l’irrespect et de l’incomprĂ©hension des hommes envers leur Ă©cosystĂšme.

« - J’entends ta souffrance
 », murmura-t-elle, « n’y a-t-il vraiment rien que je puisse faire pour t’aider ? »

Les prunelles du dragon scrutĂšrent l’environnement brumeux avec intĂ©rĂȘt. D’une voix Ă©tonnamment plus calme, il rĂ©pondit :

« - LA GEÔLE QUI M’ENTRAVE EST CONTRÔLÉE PAR UNE FORCE DONT L’INTERPRÉTATION M’ÉCHAPPE. »

Il indiqua brusquement de la tĂȘte un cĂŽtĂ© de la cage. Winter s’approcha avec vigilance de la zone. Le Magyar Ă  pointes la suivit du regard avec intĂ©rĂȘt, sa gueule entrouverte exposant des dents aiguisĂ©es comme des sabres. Elle dĂ©couvrit, accolĂ© Ă  l’un des barreaux, un mĂ©canisme magique reposant sur un sceau. La compositrice n’avait pas beaucoup de connaissance en dĂ©samorçage de verrous magiques. Cette compĂ©tence Ă©tait habituellement comprise en annexe dans le programme d’Étude des anciennes runes et enseignĂ©e par Bathsheda Babbling. Winter n’avait jamais Ă©tĂ© trĂšs attentive durant ces cours depuis le dĂ©but de l’annĂ©e, trouvant la matiĂšre particuliĂšrement ennuyante.

Elle leva sa baguette en direction du sceau et murmura plusieurs incantations dont elle se rappelait vaguement. Rien ne se produisit. AprĂšs des essais de formules infructueuses pendant plusieurs minutes, l’idĂ©e que le mĂ©canisme d’ouverture de la cage puisse ĂȘtre simplement scellĂ© par un mot de passe la traversa.

« - Comprendre Ă  quoi peut bien servir cette cage, cela revient Ă  comprendre la raison de la prĂ©sence de dragons ici
 », mĂ©dita-t-elle en se parlant Ă  elle-mĂȘme. « Qu’est-ce qui peut bien diffĂ©rer des autres annĂ©es que je n’ai pas connues Ă  Poudlard. Qu’est-ce qui est inhabituel et pourrait impliquer des crĂ©atures magiques aussi puissantes
 ? »

Un Ă©clair de comprĂ©hension la traversa. D’un geste assurĂ©, elle abaissa sa baguette sur le sceau :

« - Tournoi des Trois Sorciers ! », clama-t-elle.

Le dispositif s’imprĂ©gna de magie et un grincement retentit au niveau du plafond de la cage. Ce dernier se dessouda des barreaux et coulissa lentement jusqu’à tomber sur le sol avec fracas. Le dragon poussa un hurlement triomphal et Ă©tendit ses ailes jaunes, enfin libre. D’un bond, il se retrouva en dehors de la cage, face Ă  Winter qu’il surplomba de sa hauteur. Il se dĂ©ploya lentement, sa queue truffĂ©e d’épines faisant claquer l’air tel un fouet.

« - Tu es
libre. », dĂ©clara la sorciĂšre, suspendue Ă  l’instant.

Elle rangea sa baguette dans sa robe et observa la crĂ©ature, dĂ©sireuse de la voir prendre son essor et s’envoler vers d’autres firmaments. Mais le dragon ne bougea point. Il encercla la jeune femme de sa forme imposante et mugit d’une voix menaçante :

« - PENSES-TU, HUMAINE, QUE MA LIBÉRATION CONSTITUE UNE JUSTE COMPENSATION PAR RAPPORT AU PRÉJUDICE QUE J’AI ENDURÉ ? »

Winter fut interloquée.

« - N
non, non bien sĂ»r mais
 »

Le Magyar à pointe saliva, se léchant les crocs.

« - J’AI FAIM
TERRIBLEMENT FAIM
 »

La musicienne recula, prise de panique, et soudain, le dragon s’élança vers elle, d’une agilitĂ© surnaturelle. Elle esquiva de peu un coup de griffe mortel dans son abdomen en effectuant une roulade maladroite sur le cĂŽtĂ©. Sa main rechercha sa baguette dans les plis de son vĂȘtement, mais le temps qu’elle la trouve, le Magyar Ă  pointes l’avait dĂ©jĂ  plaquĂ©e au sol de sa patte avant. Winter gĂ©mit de douleur, le souffle coupĂ©. Elle sentait sa cage thoracique compressĂ©e sous le poids et la force formidable de la bĂȘte.

Le dragon leva sa queue garnie de pics massifs, prĂȘt Ă  s’en servir comme d’une arme. Ses pupilles ocre se plongĂšrent dans les yeux apeurĂ©s de sa victime.

« - TU M’AS ÉTÉ BIEN SERVILE. JE NE L’OUBLIERAI PAS. ADIEU
WINTER GRAIL. »

Il abattit son appendice, tel un pieu sur le corps de la jeune femme. La derniùre chose qu’elle entendit avant de perdre connaissance fut une voix masculine familiùre qui criait son nom.

« - CONFRINGO ! »

D’un geste dĂ©terminĂ© et d’une prĂ©cision redoutable, Severus Rogue lança une dĂ©flagration incendiaire en direction de la queue du dragon. Ce dernier rugit de surprise et de douleur. Bien que le feu n’affectait pas ses Ă©cailles ignifuges, l’impact de l’explosion provoqua une dĂ©chirure dans la dĂ©fense squameuse du monstre ailĂ©, brisant au passage plusieurs de ses Ă©pines. La bĂȘte s’écarta de Winter, reportant son attention sur le professeur de potions. Son regard Ă©tait empli de haine.

Severus sentit sa mĂąchoire se contracter en dĂ©couvrant Winter inerte au sol. Son corps, inanimĂ©, Ă©tait maculĂ© de sang. Un sentiment d’inquiĂ©tude peu familier l’envahit. L’état de son Ă©lĂšve Ă©tait plus que prĂ©occupant. Peut-ĂȘtre mĂȘme Ă©tait-elle
 ? Le sorcier referma immĂ©diatement son esprit afin d’en chasser cette idĂ©e.

Le dragon s’élança inopinĂ©ment dans la direction de son assaillant. Sa gorge se mit soudainement Ă  rougeoyer d’une lueur infernale. Puis, une immense gerbe de flammes sortit de sa gueule en direction du MaĂźtre des Potions, arrosant au passage tous les arbres dĂ©jĂ  partiellement carbonisĂ©s qui l’entouraient.

« - PROTEGO. », lança Severus de sa voix grave.

MĂȘme si son visage restait stoĂŻque, la tension dans son corps traduisait le tumulte interne qui grondait en lui.

« - GLACIUS. »

Le dragon esquiva aisĂ©ment les jets de glace et contre-attaqua par un nouveau souffle brĂ»lant. Severus encerclĂ© par les flammes, sentit sa vue se troubler, ses yeux irritĂ©s par les particules fines dĂ©gagĂ©es par la fumĂ©e ainsi que par la surchauffe de l’atmosphĂšre.

« - PROTEGO. »

Le bouclier magique tint bon une nouvelle fois, protĂ©geant son lanceur d’une mort certaine. Le Magyar Ă  pointes abattit alors ses griffes tranchantes comme des poignards sur l’homme aux cheveux sombres. Severus recula avec vivacitĂ© pour Ă©viter l’attaque. Il n’avait nulle part oĂč se rĂ©fugier, Ă©tant pris en Ă©tau entre les troncs enflammĂ©s couchĂ©s sur le sol. Les lueurs de l’incendie projetaient des reflets rougeoyants sur sa peau pĂąle. Les poussiĂšres virevoltaient tout autour de lui, inflammant l’entiĂšretĂ© de son larynx et de ses cordes vocales.

Le Directeur de Serpentard fixa la crĂ©ature droit dans les yeux, son visage ne trahissant aucune expression de peur et Ă©tant habitĂ© d’une concentration et d’une volontĂ© sans faille. Sa voix lui faisant dĂ©faut, il recourut Ă  la magie silencieuse permettant de lancer des sorts sans incantation verbale. Rares Ă©taient les sorciers pouvant la mettre en Ɠuvre tant elle nĂ©cessitait un niveau de maĂźtrise Ă©levĂ©e. La baguette Ă©bĂšne de Severus exĂ©cuta, conformĂ©ment Ă  l’intention de son propriĂ©taire avec lequel elle ne faisait plus qu’un, le sort Lumos Solem.

Une boule de lumiÚre intense aveugla le Magyar à pointes pendant plusieurs secondes, créant un effet de surprise et de confusion chez le reptile, ce qui permit à Severus de se glisser furtivement hors des flammes. Il se rapprocha de la cage ouverte et de Winter qui était toujours inconsciente.

Le dragon rugit fĂ©rocement de colĂšre quand la lumiĂšre Ă©blouissante se dissipa. Il fonça Ă  nouveau sur le sorcier Ă  toute allure. Le professeur remarqua soudainement un alignement stratĂ©gique entre le plafond de la cage qui Ă©tait au sol, le monstre Ă  Ă©caille et lui. D’un geste calculĂ© accompagnĂ© d’un mouvement de cape, il se redressa et pointa sa baguette vers l’énorme plaque mĂ©tallique, conjurant ainsi silencieusement le sort de mobilisation Accio.

La plaque d’acier lĂ©vita et se dĂ©plaça Ă  tout allure en direction de Severus Rogue. Elle percuta de plein fouet sur sa trajectoire la tĂȘte cornue du Magyar Ă  pointes au niveau de ses cervicales. La bĂȘte poussa un grognement puissant mais Ă©touffĂ© et vacilla, entraĂźnĂ©e par son propre poids. Elle s’effondra en faisant vibrer le sol, ses pattes avant ailĂ©es s’agitant dans un mouvement chaotique. Ses Ă©cailles sombres crissĂšrent en raclant et retournant la terre lors de la chute. Puis, un silence s’abattit.

Severus resta campĂ© en position d’attaque quelques secondes, son buste se soulevant et retombant avec frĂ©nĂ©sie. Constatant que la crĂ©ature Ă©tait bel et bien assommĂ©e, il abaissa sa baguette et se prĂ©cipita avec urgence vers Winter, sa robe noire virevoltant dans son sillage.

Face Ă  la vue qui se prĂ©sentait Ă  lui, il sentit son estomac se nouer. La jeune femme avait les yeux fermĂ©s mais elle respirait encore. Sa longue chevelure brune dĂ©sordonnĂ©e retombait le long de sa joue. De son visage se dĂ©gageait une expression de vulnĂ©rabilitĂ© contrastant avec la confiance et la dĂ©termination qu’elle arborait ordinairement. Ses sourcils Ă©lĂ©gants exprimaient une expression figĂ©e de douleur. Elle Ă©tait belle. Admirablement belle. Et cela lui coĂ»tait de l’admettre. Les iris de Severus se dĂ©portĂšrent sur son corps. Sa main fĂ©minine aux doigts raffinĂ©s se refermait sur son flanc gauche. Son uniforme Ă©tait dĂ©chirĂ© et couvert de sang Ă  cet endroit. Plusieurs Ă©pines de la queue du dragon l’avaient entaillĂ©e violemment malgrĂ© l’arrivĂ©e providentielle du professeur.

Silencieux comme une ombre, Severus porta un genou Ă  terre et dirigea lentement sa main vers la blessure. Il hĂ©sita, suspendant son geste un instant, avant d’effleurer la main de la jeune musicienne. Le contact inhabituel avec sa peau soyeuse provoqua en lui un pincement au cƓur et en mĂȘme temps une accĂ©lĂ©ration de son rythme cardiaque. Le professeur de potions Ă©tait profondĂ©ment troublĂ© par sa propre rĂ©action. Il Ă©tait un homme de sciences, de raison. La sentimentalitĂ© et la compassion n’étaient, pensait-il, que faiblesses et imperfections et devaient ĂȘtre Ă©cartĂ©es dans un monde aussi violent et impitoyable. Mais pour la premiĂšre fois depuis des annĂ©es, Severus se retrouva dans une situation oĂč il sentit son blindage Ă©motionnel se craqueler.

Faisant preuve d’une douceur contrastant avec son caractĂšre austĂšre et rugueux, l’homme Ă©carta la main de la jeune femme de sa plaie afin d’y avoir accĂšs. Plusieurs taillades se distinguaient nettement.

« - Vulnera Sanentur
 »

La voix lancinante de Severus Rogue, encore un peu rauque Ă  cause des particules de combustion dans l’air, psalmodia ces mots en continu, prononcĂ©s presque comme une priĂšre Ă  mi-chemin entre le chant et le chuchotement. Un Ă©clat bleutĂ© feutrĂ© Ă©mana de la baguette Ă©bĂšne et emplit bientĂŽt l’ensemble de la blessure. Sous l’effet de la magie rĂ©gĂ©nĂ©rative, le sang coagula et les tissus se refermĂšrent.

« - Ferula. », murmura le professeur.

Des bandages apparurent, invoquĂ©s par le sortilĂšge. Severus ajusta la ligature autour de la hanche de Winter, caressant parfois son flanc du bout de ses doigts par mĂ©garde. Le toucher, dans une autre situation, aurait pu sembler intimiste. Une fois la plaie maĂźtrisĂ©e, le Directeur de la Maison Serpentard dĂ©tacha sa robe de sorcier du reste de son accoutrement sombre. Elle ne le quittait d’ordinaire presque jamais. Avec prĂ©caution, il releva le corps de Winter de sorte Ă  la draper dans le tissu noir. L’air Ă©tait glacial, la brume et l’humiditĂ© ayant rapidement vaincu l’incendie localisĂ© provoquĂ© par le dragon. La jeune pianiste risquait l’hypothermie.

Severus Rogue se crispa. La vue de son Ă©lĂšve enveloppĂ©e dans sa robe de professeur n’avait absolument rien d’appropriĂ©. Pire encore, cela lui engendrait des palpitations qu’il se haĂŻssait de ressentir. Il poussa un soupir tremblant et souleva la musicienne dans ses bras.

Il sentit sa colonne vertĂ©brale instinctivement se rigidifier davantage quand la tĂȘte de la jeune femme reposa contre son torse, ses longs cheveux effleurant son menton et ses joues creuses. Il prit une grande inspiration et se dirigea Ă  grandes foulĂ©es en direction du chĂąteau.


Texte publié par NoxND, 21 avril 2025
© tous droits réservés.
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tome 1, Chapitre 19 « Les Flammes dans le Brouillard » tome 1, Chapitre 19

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