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Of Potions and Riffs (Severus Rogue X OC)

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tome 1, Chapitre 29 « Le Festival de PrĂ©-au-Lard » tome 1, Chapitre 29

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Les rues de Pré-au-Lard étaient gorgées de monde et plus animées que jamais en ce samedi 15 avril 1995. La bourgade écossaise située à quelques kilomètres de Poudlard, habituellement paisible et presque maussade en hiver, était en ce jour de printemps parée de mille couleurs. Des bruits de pas martelaient les pavés. Au loin, des cris joyeux d’enfants, de la musique folk et des aboiements de Croups résonnaient dans les ruelles et jusqu’à la grande place. Au milieu de cette dernière, un grand échafaud et une scène amplifiée par un mélange de magie et d’appareils moldus avaient été montés.

Alors qu’Oscar Mills se faufilait dans la foule, il reconnut la voix de plusieurs commerçants emblématiques du village dont les élèves de Poudlard étaient la clientèle principale.

« - Approchez ! Approchez donc ! Venez goûter ma nouvelle cargaison de vers gélatineux ! Pour tout achat, vous repartirez avec un échantillon de dragées surprises de Bertie Crochue contenant de nouveaux parfums inédits ! »

Ambroise Flume, le gérant de la boutique de confiseries Honeydukes, tenait un stand à l’autre bout de la place à l’opposé de la scène. Un groupe de Poufsouffles et de Gryffondors était déjà amassé devant son établi à lui dévaliser ses stocks. Autour de lui se trouvaient les visages familiers de Madame Piédodu, la propriétaire du salon de thé, ainsi que de Jussien Turlupin de chez Zonko, échoppe de farces et attrapes.

Le jeune homme reconnut les deux tignasses rousses identiques de Fred et George Weasley en train probablement de négocier avec ce dernier des ristournes sur les derniers produits les plus innovants qui pourraient faire hurler McGonagall au détour d’un couloir ou déloger Rogue furieux de son bureau. Les jumeaux Weasley avaient une réputation bien ancrée au sein du château, à la même hauteur que Peeves le poltergeist, dans leur ingéniosité à faire sortir les professeurs de leurs gonds par des blagues toujours plus imaginatives.

Mais si le village sorcier était aujourd’hui noir de monde au point d’avoir renforcé le trafic ferroviaire sur la ligne couvrant sa gare, ce n’était pas tant pour les commerçants et les animations de danse et de musique habituelles que pour la tête d’affiche exceptionnelle qui allait jouer sur scène à dix-neuf heures en cette 25ème édition du Festival de Pré-au-Lard : Winter Grail.

Des sorciers britanniques s’étaient déplacés de tout le pays pour la voir sur scène et pour cause : les Red Runners étant en pause et n’ayant pas rejoué depuis l’été dernier, il était maintenant beaucoup plus rare de pouvoir voir la star montante du rock britannique en représentation.

Oscar passa devant un jongleur utilisant de manière astucieuse les sorts de lévitation classiques pour pimenter les figures de ses quilles. À côté de lui se trouvait un petit socle sur lequel trônait un adorable Boursouf tacheté avec de grands yeux brillants effectuant des pirouettes en échanges de croquettes d’insectes séchés.

Une foule monstrueuse s’était déjà amassée devant la scène, appuyée sur les barrières de métal, alors que le concert aurait lieu dans une heure. Il la rejoignit en se frayant un chemin pour soutenir sa meilleure amie au premier rang quand elle ferait son apparition.

Quelques mètres derrière l’imposante armature scénique, Winter se trouvait avec Magorian, Joe et Robert sous une tente magique ne payant pas de mine en apparence mais aménagée en une loge spacieuse à l’intérieur.

« - C’est incroyable ce système de tente enchantée. Si j’avais connu ça plus tôt, mes premières tournées auraient été beaucoup plus agréables ! », s’écria la jeune femme alors qu’elle venait de terminer de se chauffer la voix.

Robert secoua les épaules, un peu amusé. Il avait entièrement grandi dans le monde magique et cela était pour lui une banalité.

« - T’avais qu’à découvrir ton potentiel de sorcière plus tôt, Winter. Même si…c’est vrai qu’on peut difficilement trouver mieux que tes coéquipiers moldus pour t’accompagner. », fit-il d’un air amusé en enfilant un t-shirt avec le logo de Radiohead dessus.

Joe, qui était en train de boire une bièraubeurre provenant des Trois Balais, le dévisagea et lui adressa un petit sourire. Il le taquina avec son flegme jamaïcain :

« - Dis donc, mec, tu as plus de t-shirts de rock que d’uniformes de Serdaigle ou c’est moi ? »

Robert releva une de ses longues mèches de cheveux colorées en rouge écarlate pour l’occasion et répliqua fièrement :

« - Je suis fan de rock avant d’être Serdaigle, moi, Monsieur ! Et puis Flitwick est tolérant, il ne me le reproche jamais de toute façon. »

Il se tourna vers Winter et glissa d’un air dépité :

« - Pas comme ce despote psychorigide de Rogue. Tu sais ce qu’il m’a sorti l’autre jour, Winter ? On était en cours de potions avec les Poufsouffles, et là, quand il est passé devant mon chaudron, il a retiré dix points à Serdaigle pour je cite, risque d’explosion de chaudron à cause de ma longueur capillaire. Non mais on en parle de la sienne ? Le mec ressemble à un vampire issu d’un roman gothique. »

Winter s’assit sur une chaise en esquissant un sourire faible et poli, peu convaincant pour ceux qui la connaîtraient bien. Les trois musiciens ne remarquèrent pas cette subtilité là où ses véritables coéquipiers de longue date des Red Runners, eux, l’auraient perçu.

Les anecdotes tournant autour de Severus Rogue, aussi distrayantes soient-elles, résonnaient en elle comme des accords dissonants, brisés. Depuis leur dernière discussion, l’homme avait tenu parole. Il avait traité Winter de la même manière que les autres élèves à la seule exception que son sarcasme était moins mordant quand il s’agissait d’elle. La musicienne avait l’impression de revivre une seconde fois l’indifférence qu’il lui avait adressée après leur premier rapprochement au bal. La situation était particulièrement intenable. Très souvent, quand elle n’avait rien à faire, elle y repensait. Le goût de ses lèvres fines et ardentes, la texture de l’étoffe de sa cape et de son long manteau noir, son odeur si unique et entêtante… Elle resta là, assise dans un coin de la tente à ruminer. Il lui restait une heure à tuer avant de monter sur scène et de tout évacuer par la musique. Et cela lui sembla être une éternité.

Du côté de la grande place, la fosse était maintenant bruyante et noire de monde. Oscar se retrouva serré entre une sorcière d’une quarantaine d’années et un homme avec une redingote, de l’embonpoint, et un chapeau haut-de-forme un peu vieillot qui lui gâchait à moitié la vue de la scène. Il tenta de se faufiler légèrement sur la gauche pour trouver de meilleurs voisins. C’est alors qu’il remarqua une brèche près de la barrière. Il tenta de s’y engouffrer mais ses jambes butèrent sur un objet long et fin qui le fit trébucher. Le jeune homme se rattrapa tant bien que mal en s’accrochant à l’épaule d’un inconnu qui l’insulta en réaction.

« - Euh…pardonnez-moi… », balbutia-t-il.

Il releva la tête avec les sourcils froncés et ses yeux s’agrandirent de surprise. Devant lui se trouvait Lucius Malefoy en personne. Cheveux blond platine à l’instar de son fils Drago, robe de sorcier noire impeccable et finement brodée, et bien sûr, l’écusson de sa famille cousu au niveau de sa poitrine, signe de noblesse et de grandeur. Dans sa main se trouvait une longue canne noire au pommeau en argent sculpté en forme de tête de serpent. Le patriarche Malefoy portait la tête haute et hautaine. Son regard clair et presque agacé passa de son précieux accessoire au garçon maladroit, plus petit en taille, qui lui faisait face.

« - Il serait avisé de regarder où vous mettez les pieds. Cette canne vaut bien plus que toute votre éducation. »

D’un mouvement maniéré et sec, il s’apprêta à disparaître dans la foule quand il s’interrompit soudain, comme s’il venait de saisir quelque chose. Il rapprocha sa canne sous le menton d’Oscar pour le forcer à lever la tête et le détailler. Un rictus de façade s’élargit sur ses lèvres.

« - Vous devez être Oscar Mills…naturellement. L’ami de cette…musicienne. Drago m’a parlé de vous. »

Il jeta un coup d’œil aux claviers de Winter déjà en place sur scène avant de retourner son attention sur le jeune Serpentard avec un sourire plus venimeux que cordial.

« - Quelle charmante ironie : une célébrité de sang moldu sous nos couleurs. Les temps changent, hélas…et pas toujours pour le mieux. »

Lucius Malefoy relâcha brusquement Oscar et disparut dans la cohue, se frayant un chemin hors du parterre.

19h. Les sortilèges de lumières en faisceaux tout autour de la scène prirent effet, faisant briller les instruments et notamment les toms argentés de la batterie de Magorian de mille feux. La foule, électrique, se mit à scander le nom de l’artiste tant désirée, même si elle n’était pas accompagnée de sa formation habituelle.

« - Winter ! Winter ! Winter ! »

Oscar fut l’un des premiers à donner de la voix et frapper dans les mains à s’en chauffer les paumes. Et soudain, elle arriva. Fière, flamboyante sans fioriture, drapée d’un long manteau gris de printemps et d’une chemise sombre satinée. Sans un mot, elle se plaça derrière ses claviers. Son regard bleu azur balaya le public de manière hypnotique, au point de faire monter la tension d’un cran. Comme toujours, Winter n’avait guère besoin d’artifices pour captiver. C’était une présence. Sobre, magnétique, et profondément vivante.

Robert, Joe et Magorian la rejoignirent à leur tour, le centaure fermant la marche, le claquement de ses sabots faisant trembler les planches de l’estrade. Plusieurs cris de surprise émanèrent dans les rangs, les mages extérieurs à Poudlard n’ayant jamais entendu parler du lien insolite entre Winter et Magorian. Jamais une telle créature ne s’était joint à une manifestation sorcière de cette nature. Personne n’aurait cru cela possible. Cela ajouta un nouveau miracle à la légende naissante de la prodige du rock britannique.

Magorian frappa quatre coups avec ses baguettes pour donner le départ et les enceintes de façade vibrèrent dans un démarrage explosif à un tempo effréné. Tout le monde reconnut immédiatement le célèbre hit d’ouverture des Red Runners. En à peine une seconde, Pré-au-Lard s’était embrasé.

Winter quitta ses claviers à plusieurs reprises pour s’approcher de la scène, microphone en main, afin de faire chanter le public comme s’il était un instrument de musique à lui tout seul. Elle n’eut même pas besoin d’émettre le moindre mot. Son corps tout entier guida la foule, l’intégrant à part entière dans la trame harmonique sculptée par les trois autres partenaires du quatuor. Les rythmes endiablés de Magorian prirent à un moment la forme d’un rituel tribal. Le centaure percheron ferma les yeux, expirant par les narines de manière primale, son corps entier habité par chaque coup de tom ou de caisse claire.

Les morceaux se succédèrent. Le premier rang de la fosse entra au fur et à mesure dans une frénésie totale. Winter, dans son androgynie élégante et son authenticité artistique, avait sans aucune difficulté fait fondre chaque homme et chaque femme de l’assistance. Et parmi toute cette marée humaine, Oscar la contempla sans fléchir avec fascination, admiration et un respect profond, parfaitement conscient que son cœur ne lui appartenait plus depuis un bon moment.

Un moment d’accalmie se présenta à la fin d’un morceau aux relents psychédéliques truffé d’accords tordus et de « justes dissonances ». Winter contourna son synthétiseur moldu, un vieux Prophet-5 qu’elle n’avait jamais remplacé depuis ses début sur scène. Elle utilisait ce dernier à côté de son piano pour envelopper certains morceaux dans des nappes analogiques un peu vintage, pouvant créer un sentiment d’apesanteur. Elle s’hydrata un moment la gorge avec un verre d’eau puis se dirigea vers le devant de la scène.

« - Ça va toujours Pré-au-Lard ? », demanda-t-elle d’une voix chaude et haletante, à fleur de peau.

Le public répondit immédiatement par une vague de sifflets enthousiastes et de cris de reconnaissance. Un jeune sorcier, probablement un élève de Poudlard, fit même éclater un cœur en feu d’artifice avec la tête de la jeune femme à l’intérieur qu’il dessina de sa baguette au-dessus du tumulte.

Winter sourit, presque surprise et un peu déconcertée par une telle démonstration. Les fans très investis, elle connaissait. Mais dans le monde magique, cela constituait pour elle une première. Malgré son rôle fait de lumière, la jeune femme restait une introvertie et n’avait jamais vraiment su comment répondre face à des ardeurs aussi grandiloquentes. Sa main se resserra sur le microphone comme point d’ancrage.

« - …Merci, merci à tous. », murmura-t-elle d’une voix un peu exaltée.

Elle leva sa main doucement, ses yeux se perdant vers le soleil couchant à l’horizon, visible de la hauteur à laquelle elle se trouvait, et instaura soudainement un silence intimiste et chargé d’émotions. Les applaudissements s’estompèrent et la foule rejoignit la pianiste dans une longue respiration commune. Au bout de quelques instants, le regard magnétique de Winter se reporta à nouveau sur les visages au premier rang suspendus à ses gestes.

« - Ce soir…j’aimerais vous présenter en exclusivité un nouveau morceau. », déclara-t-elle calmement mais avec dans sa voix une tension retenue, celle de la mise à nue à venir.

Un murmure d’excitation parcourut le parterre comme une onde. Robert, Magorian et Joe échangèrent des regards surpris. Cela n’était pas prévu sur la setlist du concert.

« - C’est un morceau très personnel et profondément mélancolique qui aborde la thématique du temps qui passe. L’existence humaine est tragique parce qu’elle a une fin, une chute. Dans la mythologie, la fin de vie est symbolisée par un fil coupé par trois sœurs, les Moires. Et…je me suis demandé ce qu’elles pourraient ressentir en coupant certains fils porteurs de regrets, d’irrésolu. »

La foule demeura silencieuse et entièrement absorbée. Ce moment d’introspection intense était complètement inattendu, mais l’inattendu était partie intégrante de l’univers de Winter Grail et des Red Runners. La jeune femme marcha lentement vers son clavier de piano principal. Ses mains restèrent un instant suspendues au-dessus des touches, comme un point d’orgue sur le silence en lui-même. Ce morceau était sa première création née dans la Salle sur Demande dans le plus grand secret à Poudlard. Personne ne l’avait encore entendu, pas même ses partenaires de scène.

« - Silent Sisters. », annonça-t-elle doucement.

Le premier arpège du morceau, unique et contrastant avec tout ce qui avait pu être joué jusqu’à présent, arracha aussitôt quelques exclamations parmi les festivaliers. Le son de piano, cristallin et contenant rien qu’en son timbre la tonalité dramatique de l’œuvre, recouvrit l’assistance comme une canopée dense et sacrée. La voix de Winter, plus grave et expressive que sur les morceaux énergiques, vint bientôt se fondre au cœur de ce tapis de notes.

La grande place fut soudainement figée, bercée dans cette toile musicale unique et s’infiltrant directement jusqu’à l’âme sans aucun miroir ni prétention. Et soudain, au milieu d’un silence entre deux notes, une détonation. Brutale, dérangeante, intrusive et…beaucoup trop réelle.

Winter ne s’arrêta pas immédiatement, emportée dans son interprétation. La plupart des spectateurs l’ignorèrent également, attribuant probablement ce bruit parasite à une marchandise de chez Zonko échappée du stand de farces et attrapes. Mais, une autre explosion résonna. Puis des éclairs rouges et verts provenant des artères du village menant au festival. Quelques murmures inquiets s’échappèrent de la fosse. Et soudain, un hurlement d’effroi vint briser définitivement ce moment solennel et enchanté :

« - MANGEMORTS ! »

Aussitôt, la musique fut remplacée par des cris de panique et des mouvements désordonnés. Winter sortit de sa transe pour de bon et tenta avec plus ou moins de sang-froid de s’adresser au public :

« - Attendez ! Gardez tous votre calme… Écoutez-moi ! »

Trop tard. D’autres flashs de lumière se rapprochant de la grande place illuminèrent les façades des habitations. S’ensuivit des bousculades d’une violence inouïe, des pleurs, des écrasements. Certains sorciers et sorcières s’évanouirent, le corps à moitié piétiné par les autres festivaliers. Winter et ses musiciens assistèrent à cette scène d’horreur absolue, impuissants. La foule était devenu un monstre déchaîné, hors de contrôle.

C’est alors qu’elle les vit au loin : des silhouettes noires encapuchées aux visages recouverts de masques argentés effrayants. Ils visèrent tout ce qui était à portée de leurs baguettes : les étalages des commerçants, les décorations du festival, le mobilier urbain et…la population.

« - Winter ! », s’écria une voix à moitié tremblante qui lui était familière.

La musicienne tourna la tête vers les marches à sa gauche qui menaient à la scène. Elle crut voir une apparition.

« - …Rémus ? », s’exclama-t-elle, entièrement surprise.

Son ancien tuteur avait enjambé la barrière de la fosse, profitant de la confusion. Les cheveux châtains décoiffés, vêtu d’une veste en tweed usée et d’une chemise froissée, Rémus Lupin se précipita vers elle et la tira instinctivement derrière lui. Il sortit sa baguette, prêt à lancer le moindre sort.

« - Rejoignez l’arrière-scène, vite ! Je vous couvre ! », lui indiqua-t-il d’une voix vibrante d’inquiétude.

Il enjoignit à ses partenaires de faire de même. Bientôt, des sorts verdâtres, souvent interdits, fusèrent en direction de la scène. Les Mangemorts étaient de plus en plus proches. La dernière chose que Winter vit avant de se faufiler derrière les rideaux noirs du fond fut Filius Flitwick en train de tenir tête à quatre adversaires en même temps. Le professeur de sortilèges, ancien champion de duel, fit reculer les assaillants à lui tout seul, impressionnant par son agilité, ses enchaînements et sa puissance malgré sa petite taille.

« - CRUCIO ! »

Un Mangemort, hors du périmètre de combat de Flitwick, visa Rémus Lupin. Ce dernier, empli de réflexes grâce à sa carrière d’Auror, para le sort à temps en dessinant un bouclier magique de sa baguette.

Un autre serviteur du Seigneur des Ténèbres parvint à s’approcher de la scène, la fosse étant maintenant désertée hormis les corps inconscients sur le sol.

« - AVADA KEDA- »

Il n’eut pas le temps de terminer son incantation. Une flèche précise et finement dentelée vint se loger dans son ventre, le transperçant sans autre forme de procès.

Rémus Lupin jeta un coup d’œil rapide dans son angle mort pour apercevoir Magorian, arc de chasse bandé à la main, et une autre flèche déjà encochée sur la corde. Il souffla bruyamment avec un petit sourire snob.

« - Je savais que cela finirait par me servir un jour de le garder près de moi. »

Le loup-garou inclina la tête en signe de reconnaissance et déclara :

« - Replions-nous ! Les Aurors devraient bientôt arriver. »

Magorian approuva mais tira une seconde flèche envers le deuxième Mangemort ayant attaqué Lupin pour marquer le coup avant de quitter la scène en trottant.

À l’arrière de la structure métallique, Winter, Robert et Joe furent évacués par Alastor Maugrey dit « Maugrey Fol Œil » à cause de sa prothèse oculaire magique. Cet Auror, rustre mais réputé pour être l’un des plus forts, ayant rempli la moitié des geôles d’Azkaban à lui tout seul, était également le professeur de Défense contre les forces du Mal de Winter.

La sorcière protesta alors qu’il l’entraîna loin dans une allée sécurisée :

« - Mais…et Rémus alors ?

- Lupin fait partie du protocole d’intervention, Grail. », grogna l’Auror.

Winter grimaça, se sentant profondément affligée de ne pouvoir apporter son aide dans une telle situation. La jeune femme était complètement sous le choc. Jamais un de ses concerts n’avait aussi mal tourné. La vue des corps écrasés et ensanglantés était imprimée sur ses rétines. Subitement, une pensée épouvantable la traversa.

« - …Oscar ! Oscar était dans la fosse ! Je l’ai vu ! Je dois y retourner, Professeur ! »

Maugrey la saisit brutalement. Contrairement à Rogue, il n’y avait aucune précision et subtilité dans sa manière d’empoigner.

« - Votre petit ami a été mis en sécurité avec les autres élèves par le professeur Flitwick. McGonagall est en train de les rapatrier au château à l’instant même où je vous parle. »

Winter voulut répliquer qu’Oscar n’était pas pour elle ce qu’il venait de nommer, mais elle s’interrompit en le voyant sortir de son long manteau en cuir une petite fiole qui était accrochée à sa ceinture utilitaire. Il l’ouvrit d’une main et avala d’une traite son contenu d’une manière grossière. Puis, il s’humecta les lèvres en tirant sa langue d’une manière étrange, comme un tic incontrôlable. Winter fronça les sourcils, dégoûtée par le personnage mais aussi décontenancée.

« - Drôle de moment pour se mettre une mine… », songea-t-elle.

Ce professeur avec lequel elle n’avait jamais eu particulièrement d’affect ou d’affinité avait toujours été repoussant à ses yeux. Elle mit cela sur le compte de son étrangeté.

Maugrey conduisit Joe, Robert et Winter jusqu’à l’entrée de Pré-au-Lard sans dire un mot. Il semblait profondément agacé de devoir assurer leur protection comme si cela lui avait été confié comme un fardeau indésirable. Arrivé sur le chemin menant à Poudlard, l’Auror aboya à Joe avec une voix d’ours mal léché :

« - Rentre chez toi mon gars ! Tu n’as plus rien à faire là ! Tu devrais encore savoir transplaner non ? »

Le bassiste jamaïcain adulte, refroidi par le tempérament d’Alastor Maugrey, acquiesça en gardant son calme et disparut dans un claquement sec.

Après un reniflement sonore, le professeur lança de sa voix éraillée aux deux élèves restants :

« - En vous dépêchant, vous devriez rattraper le troupeau. Tâchez de ne pas trébucher. Je dois y retourner. »

Il les planta ainsi sans autre discours et s’enfonça à nouveau dans les ruelles du village. Winter et Robert se regardèrent un moment, profondément perturbés.

« - Le centaure ne nous a pas suivi ? », murmura Robert.

« - Magorian est resté avec Rémus, je crois. Mais je ne m’inquiète pas pour lui, il est fort… Ce qu’il vient de se produire, c’est… »

La jeune femme ne put terminer sa phrase. Au-dessus d’eux, un jet de lumière verte zébra le ciel à présent plongé en majorité dans l’obscurité. Une immense tête de mort spectrale flotta dans la nuit et de sa bouche sortit un serpent. Robert Hayes pâlit.

« -…La Marque des Ténèbres… »

Winter resta un moment fascinée et horrifiée en même temps par cet étrange spectacle. Une chose était certaine : Voldemort avait un goût pour la mise en scène. Même à travers les actions de ses fidèles. La compositrice ne put s’empêcher de repenser à la prophétie, au rôle encore flou qu’elle devrait probablement jouer. Et une chose était certaine : l’histoire était en train de s’écrire sous ses yeux. Et quelque chose de rampant, funeste, approchait inexorablement.

Les deux étudiants quittèrent Pré-au-Lard et avec un rythme de marche rapide, ils parvinrent à rejoindre la cohorte d’élèves menée par Minerva McGonagall. La vieille professeur de métamorphoses, déjà sévère en temps normal, n’avait jamais eu autant le visage aussi fermé depuis que Winter était arrivée au château.

« - Winter ! »

Un sanglot contenu d’anxiété fit presque sursauter la musicienne. Et plus encore, quelle ne fut pas sa surprise quand deux bras l’enlacèrent de manière un peu gauche mais dans un élan de soulagement et d’affection.

« - Oscar ? », souffla Winter, surprise et en même temps rassurée de le retrouver.

« - Tu es saine et sauve ! J’ai eu si peur… »

Il avait dans son ton un étrange mélange entre le garçon un peu timide et apeuré sortant de l’enfance qu’il était, et le jeune homme inquiet et protecteur qu’il était en train de devenir. Winter sourit doucement.

« - Doucement, Oscar, tu me serres vraiment fort ! »

Oscar la libéra aussitôt, les joues légèrement rougissantes.

« - Désolé. C’est que…je me doutais qu’ils allaient te viser…C’est tellement affreux… »

Les yeux bleus de Winter s’assombrirent, cherchant un point d’appui au sol pour supporter cette dure réalité.

« - Oui. Pré-au-Lard ne sera plus un hameau insouciant comme avant. »

Elle resta silencieuse un moment. Au bout de quelques minutes, Oscar l’éloigna un peu de Robert et du reste de la file d’élèves qui était muette de gravité, submergée par l’ampleur du drame.

« - Winter. Il faut que je te parle d’un truc. Quand les Mangemorts ont attaqué…Je suis parti à la première explosion magique. J’ai eu comme une…intuition, tu vois. Et j’ai tenté en vain de rejoindre le derrière de la scène pour te retrouver avant que Flitwick ne m’intercepte. Et dans une ruelle, j’ai aperçu quelque chose de vraiment étrange. »

La sorcière fronça les sourcils.

« - Quoi donc ?

- J’ai vu Lucius Malefoy en train de tirer à l’écart de la foule son fils Drago et Marcus Crux. Comme s’il savait ce qui allait se passer. »

Winter retint son souffle. Marcus Crux. Voilà un moment qu’elle n’avait pas eu affaire à lui. Depuis qu’il avait rapporté l’épisode des dragons à Severus Rogue pour nuire à Winter, plus précisément. Et pour la première fois, elle se demanda si elle n’aurait pas dû se méfier davantage de l’eau qui dort.

« - C’est vraiment louche en effet. Il faudra garder un œil sur eux. Discrètement. Tu es plus doué que moi pour ça. »

Oscar hocha la tête. Les deux amis se réinsérèrent dans la cohorte comme si de rien n’était.


Texte publié par NoxND, 15 juillet 2025
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