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Jenquet: l'Antihéros

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PROLOGUE

Je me nomme Jean Jenquet, un alias pratique depuis que je suis devenu détective privé, privé de licence de travail pour cause d'incompétence. Je ne vous dirai pas que j'ai 80 ans parce que vous allez me croire à la retraite. Par contre, je vous jure que toutes les enquêtes que j'ai inventées sont vraies puisqu'elles sont de ma création. N'allez pas croire pour autant que je suis créationniste. Je me targue d'être de la lignée des évolutionnistes, même si je n'ai pas évolué au rythme que j'aurais souhaité. À vous de l'évaluer. Mais avant de vous parler de mes enquêtes, laissez-moi (sans abandonner votre lecture) vous raconter comment cette vocation m'a choisi.

Péripéties cubaines

À l'automne 1999, je collabore à un organisme qui œuvre à l'international et qui fait partie du collège où je suis enseignant en méthodes de recherches en Sciences Humaines. Une prédisposition à une position d'enquêteur. Grâce à un budget de recherche de quelques milliers de dollars, je profite des vacances de Noël pour m'inviter à un congrès qui se déroule à La Havane. Une invitation que je n'ai pas refusée. Évidemment mon but premier consistait à profiter de vacances sur le bras du gouvernement québécois grâce aux installations du gouvernement cubain. Je visais également à perfectionner mon espagnol en participant à un congrès sur l'éducation. Entre le moment où ma participation au congrès fut acceptée et mon départ, fixé au 9 janvier, ce fut le départ de ma femme qui a été confirmé. Elle n'a pas passé le bogue de l'an 2000. Dix ans d'investissement dans un couple qui est devenu sans intérêt. Je deviens illico un EX à l'âge de 55 ans. Mais j'avais l'habitude devenant un EX pour la quatrième fois. C'est dans cet état d'esprit que je me rends à Cuba. J'ai tout noté de mon voyage car je devais remettre un rapport succinct de mon séjour afin de me faire rembourser les frais occasionnés. En voici la teneur.

Dimanche, 9 : J'arrive dans le stationnement de l'aéroport de Mirabel près de Montréal. Oups! Le stationnement extérieur est loin de la porte d'entrée. Comme Mao, je fais une longue marche. Lors de mon arrivée à l'aérogare, je constate que j'ai oublié mon coupon de stationnement dans l'auto. J'y retourne. Le temps file. Je dois rencontrer un confrère devant le kiosque du voyagiste Caribe Sol. Je suis seul. Deux heures d'attente inutiles. Mon avion ne peut attendre. Je file. Bien installé dans mon siège d'avion, je sors mon livre de passe-temps, puisque j'ai beaucoup de temps à passer. Je prends mon stylo. Oups ! Il coule. Je jette l'encre ; ce qui ne m'arrête pas. Je passe mon livre à mon voisin qui le dévorait des yeux et le temps passe.

Arrivé à La Havane, je traverse les douanes incognito, ce que je suis et je retrouve le représentant de Caribe Sol qui m'indique d'aller attendre les autres congressistes à l'autobus 223, face à l'aérogare. Gare aux indications ! Après 20 minutes d'attente, je reviens vers mon point de départ et je remarque un deuxième autocar numéroté 223 où de nombreux congressistes m'attendent. Je me présente. Je ne m'attendais pas à un accueil chaleureux malgré la chaleur cubaine. Effectivement, ce fut froid. Je me rends alors compte que je suis l'unique représentant de mon groupe, les autres s'étant regroupés entre eux. On arrive à l'hôtel,dans le quartier des ambassades. Il n'y a plus de place à l'Ambassador. On nous envoie à l'hôtel qui se trouve juste à côté. On me donne la chambre 321. Je m'y rends, accompagné de ma carte magnétique qui a pour objectif de me servir de clé. Mais elle ne fonctionne pas pour cause de démagnétisation. Je reviens au lobby de l'hôtel et me rend à ma nouvelle chambre, la 320. Ma nouvelle carte magnétique ouvre la porte. Je défais mes bagages. Je suis défait. Je me couche puisqu'il faut que je me lève dans à peine trois heures.

Lundi, 10 : Je me réveille à 6 h 30, juste à temps pour empêcher mon réveil de sonner à 6 h 35. Douche tiède, ce qui me laisse froid, toilette rapide et départ à la recherche de la cafétéria. Je la trouve, mais seulement après être retourné dans le premier hôtel qui n'a pas voulu m'accueillir la nuit précédente. À 7 h 00, j'attends l'ascenseur pour me rendre au lobby. Cinq minutes plus tard, les portes de l'ascenseur s'ouvrent et 10 larges sourires m'accueillent et se tassent pour que je puisse y pénétrer. On descend, on descend, on descend trop. Il y a trop de monde. L'ascenseur est coincé, les sourires disparaissent et je sens mes pauvres 72 kilos de trop. Dix minutes d'attente avant la délivrance et quelques 20 degrés de plus nous permettent finalement de voir le jour.

7 h 20, je vois la file de personnes qui attendent l'autobus et je ferme la file. L'autobus file vers le lieu du congrès et 20 minutes plus tard, tout le monde descend et je fais partie du monde. Toute la file entre, sauf moi. Je n'ai pas ma carte de délégué. J'explique qu'il faut que j'entre pour m'inscrire et on m'explique que c'est ailleurs qu'il faut que j'aille parce que je suis à l'école où on donne des cours. Je dois me rendre au Palais des Conventions qui est juste à côté. Alors je m'en vais juste à côté et j'y arrive, 45 minutes plus tard. À Cuba, le temps et la distance n'ont pas la même valeur qu'au Québec.

Quatre étages, 30 salles et 30 minutes plus tard, je trouve l'endroit où doivent s'inscrire les quatre Canadiens, dont un seul Québécois, et les 2000 Brésiliens. Heureusement, il est tôt et la file ne comprend pas plus de 75 personnes, ce qui fait qu'en peu de temps, (deux heures trente), j'ai pu payer mon inscription, recevoir mon reçu et apprendre que je devais me rendre à la sala 12 pour recevoir ma carte de délégué. Je m'y délègue. Je retrouve avec plaisir mes 75 compagnons de file qui attendent leur carte. Deux heures plus tard, les technicalités sont complétées et mon estomac me fait penser qu'il existe. La cafétéria est facile à trouver et j'y retrouve une cinquantaine d'estomacs qui font la file. Rien d'appétissant. Alors, un sandwich jambon-fromage fera l'affaire.

Je redécouvre le débarcadère des autobus qui nous ramènent à l'hôtel. Les autobus y seront une heure plus tard et j'apprécie la quiétude de ma chambre 320. Je vérifie la suite de l'horaire. 16 h 00, départ de l'hôtel pour le théâtre Karl Marx pour la cérémonie d'ouverture. Je retrouve avec plaisir ma file et deux autobus plus tard, ma file file vers le théâtre. En arrivant, on nous place en file puisque nous sommes près de 7000 congressistes et qu'il n'y a que trois portes. Le discours d'ouverture est prévu pour 17 h 30. Pendant 90 minutes, se suivent les cris de ralliements des 600 Mexicains, les olés des 400 Colombiens et des chansons des 2000 Brésiliens sous les encouragements des 1500 Cubains. Je n'essaie même pas de représenter le Québec. Le Ministre de l'Éducation nous souhaite la bienvenue et nous explique le système d'éducation cubain dans tous ses détails… qu'il arrive à résumer en moins de trois heures. On refile pour la sortie, on refile pour notre autobus. Enfin à l'hôtel où on rerefile pour le souper. Un bon repas devrait nous remettre en forme, mais mon subconscient m'apprend à cet instant précis que je viens d'entreprendre une diète sévère qui risque de durer une bonne semaine. Pas de file pour sortir de la cafétéria, ni pour entrer dans ma chambre, ni pour prendre une douche ni pour me coucher. Il est 21 h 30 et je m'endors comme si j'avais travaillé toute la journée. Et dire que les ateliers ne sont pas commencés. Je dors en rêvant aux files… mais en espagnol. Cola… cola… cola !

Mardi, 11 : Je me réveille à 6 h 30, juste à temps pour empêcher le réveil de réveiller mon voisin de la chambre voisine à 6 h35. Je suis en sueur. Douche, lavage de tête pour en améliorer l'apparence et trois Tylénols pour en améliorer la solidité. Je repars à la cafétéria. Un œuf froid, une rôtie froide qui me laissent froid, un café chaud et je me sens d'attaque. C'est avec plaisir que je constate que ma file m'est fidèle. Je la suis jusqu'à l'autobus et je reste dans l'autobus après le premier arrêt. Cette fois, je me rends au palais des Conventions en autobus. Ce que peut faire l'expérience !

J'ai prévu me rendre à la salle 2 pour le symposium sur l'enseignement des valeurs. Je passe devant la porte 5, la porte 4, la porte 3 et j'entre à la porte suivante, qui est déjà ouverte. Très grande salle. Certainement plus de 500 personnes pourraient y entrer avec des fauteuils rembourrés, des tables pour prendre des notes et un microphone pour intervenir. Le grand luxe. Je m'installe par terre puisqu'il ne reste plus de places assises. Ce fait constituera une expérience supplémentaire qui se résume à savoir qu'on doit arriver au moins 30 minutes avant l'atelier si on veut avoir droit aux fauteuils. Après une demie-heure d'écoute attentive sur un sujet très intéressant, je doute du fait que je sois dans la bonne salle. Je sors et je constate qu'il y a deux portes no 3. Logique, il y avait bien deux autobus 223. Finalement, je retrouve ma porte no 2 et mes valeurs. J'en ai manqué une partie, ce qui est de valeur. Mais dès mon entrée dans la salle, une belle inconnue m'accoste et me demande d'où je viens. Venant du Québec et son seul représentant, j'intéresse cette journaliste de Radio Havana à qui j'accorde une entrevue. Je ne peux lui donner mon appréciation de l'atelier, n'y ayant pas encore assisté.

Dans l'organisation de ce congrès, on ne sait pas que les Québécois mangent tôt. Eux mangent à 13 h 00. Je constate que la nourriture au Palais des Conventions doit provenir de notre hôtel et ne convient pas à tous les palais. Rebonjour à un sandwich jambon-fromage. Tout en mangeant, ma prévoyance légendaire, connue de moi seul, me donne encore raison. J'ai dans mon sac un beau petit paquet de papiers-mouchoirs qui s'avèrent très utiles. Mon nez semble vouloir démontrer aux latinos comment l'eau d'érable coule au printemps. Ces charmants petits papiers mouchoirs viennent donc, aux 10 minutes, caresser mon museau. Pas amusant. Mon nez se vide au même rythme que mon petit paquet de Kleenex. Je prends alors bonne note d'aller refaire des provisions en arrivant à l'hôtel. 18 h 00, fin des ateliers et 7000 personnes se dirigent vers le point d'embarquement des autobus. Et ces Cubains, si prévoyants, nous envoient des mini-bus de 20 passagers. Ma file et moi prenons le dix-septième autobus et arrivons à l'hôtel à 20 h 00. Je pars m'acheter des kleenex et je fais trois grandes découvertes : uno, les Cubains n'ont jamais le rhume puisqu'ils ne se mouchent jamais; secundo, comme ils n'ont pas besoin de kleenex, ils n'en vendent pas; tertio, j'ai la grippe. Je retourne à ma file à la cafétéria. Trente minutes plus tard, j'entre dans la cafétéria. Je vais jeter un œil au buffet. Cinq minutes plus tard, je sors de la cafétéria. Une barre énergétique, c'est si bon et ma valise en contient. Les douanes ne les ont pas vues.

Vivement ma chambre. Douche, radio, dodo. Il est 21 h 00. Je ne sais pas si l'air conditionnée a cessé de fonctionner ou s'il a plu dans ma chambre, mais je me réveille à 2 h 00 tout trempé. Je n'ai pas l'air en condition. Au cas où ce soit vraiment la grippe, je prends trois aspirines et mon dernier Drixeral. Comme mon nez continue à être entaillé, je fais de mon rouleau de papier de toilette mon fidèle compagnon de table de nuit et je change de lit. D'ailleurs, je me demande bien pourquoi il y a deux lits pour un seul chambreur. Demain, j'irai m'acheter des aspirines. Je dors profondément, tout en me levant aux 10 minutes pour rassurer mon rouleau de papier de son utilité.

Mercredi, 12, : Je me fais réveiller par mon réveil à 6 h 35 qui ne veut pas que je dorme jusqu'à 6 h 40. Douche, toilette et je pars pour la cafétéria. Ma file y est mais moi je ne file pas. Un bon café ça réveille…. mais comme je n'ai pas dormi… Je suis maintenant très familier avec ma file et mon trajet en autobus devient routinier tout comme mes portes d'atelier. Aujourd'hui, c'est la 3. Je vérifie les deux no 3. C'est la première. Il y fait froid comme dans un frigo. J'en ai des frissons. Pourtant, il semble bien que les latinos ne frissonnent pas, eux. Ce devrait être moi l'habitué au froid. 13 h 00, file, cafétéria, sandwich. Plus de pain que de viande et pourquoi toujours y mettre une maudite tranche de cornichon ? Je mange la viande. 16 h 00, je fausse compagnie aux congressistes et à ma file. Un taxi me ramène à mon hôtel. Dès mon arrivée, je vais m'acheter des aspirines. Ah oui, j'oubliais, Cuba manque d'aspirines. Mon expérience s'enrichit. À Cuba, il ne faut pas faire de fièvre. Malheureusement, ma fièvre ne le savait pas. Une petite sieste, un brin de conversation avec mon rouleau, qui commence à être au bout de son rouleau, et une douche froide pour ne donner de la force. Quel adon ! Il n'y a plus d'eau chaude. Je pars en espérant souper. Rebonsoir à ma file… ou mes files ? Après 10 minutes de file, elle se dédouble, devient imprécise, les murs bougent et je décide que ma file ne veut pas de moi. Ne voulant pas l'offusquer, je retourne lentement à ma chambre en me disant que sauter un repas était bien la seule chose que je pouvais sauter dans mon état. 19 h 00, dodo. Après 12 levers pour cause de mouchage, 5 pour boire de l'eau et 4 pour prendre une pastille, je suis au bout de mon rouleau. Je me lève à temps pour empêcher mon réveil de me réveiller. Je me roule hors du lit.

Jeudi 13, : Douche, lavage de tête, toilette, mouchage. Je m'habille, mouchage, je me déshabille. Une bonne bouteille d'eau pour le petit déjeuner et une barre énergétique pour le déjeuner. Quels délices! Et, après tout, il n'y a sûrement rien d'intéressant aujourd'hui au congrès. Et ce sera vrai puisqu'il y manquera le seul représentant québécois. 9 h 00, Yoé, ma camarera, est toute surprise de me voir encore au lit. Très perspicace, et avec une expérience médicale certaine, elle me dit que je dois être malade. Je lui explique que j'ai cherché des aspirines partout et que je n'en avais pas trouvées. Elle m'a dit d'attendre. "Espera". L'espoir est revenu. Elle revient avec un sac plein de toutes sortes de pilules que les maudits touristes laissent à toutes les femmes de chambre parce qu'à Cuba, c'est connu, il n'y a pas de médicaments. Elle trouve des aspirines, me les donne et me dit que sa mère, qui est médecin dans l'hôtel va venir me voir. Ce qui arrive 15 minutes plus tard. Elle confirme mon propre diagnostic, j'ai la grippe et je fais de la fièvre. Comme tout médecin qui se respecte, elle m'ordonne de garder le lit et de boire de l'eau. Elle ne connaît pas les barres énergétiques. J'ai passé toute la journée dans l'atelier lit en faisant la file avec mon rouleau et ma bouteille d'eau. J'ai réussi à m'endormir vers les 15 h 00, ce que le téléphone m'a confirmé en me réveillant. Ma femme de chambre voulait savoir si j'allais mieux. Je ne me suis pas rendormi. Elle m'a apporté mon repas dans ma chambre. Comme à l'hôtel ! Et quel souper merveilleux : pas de file pas de sandwich, seulement des noix, deux petites crèmes glacées et de l'eau. On voit bien que le bonheur est dans les petites choses. Heureusement qu'au bulletin de nouvelles de 20 h 00 on a fait un résumé des ateliers. J'ai pu, ainsi, confirmer que ce jeudi n'avait pas été une bonne journée pour le congrès. Par contre, je me suis assuré que mon per diem sera honoré quand même à mon retour.

Vendredi 14, : Mes voisins dans la chambre voisine sont déjà debout et il n'est pas encore 6 h 30. Je me suis procuré un réveil absolument pour rien. Dernière douche froide avant de partir pour la cafétéria. Un café noir ce matin et quelques fruits. Je dois réhabituer mon estomac à la nourriture. C'est la dernière journée du congrès. Le programme indique que la principale activité sera la conférence du Ministre des Affaires Extérieures de Cuba. Il y aura aussi la cérémonie de clôture, mais sans plus de détails. Mon expérience me ramène à ma file et à la porte de la salle no 1. Il est 8 h 00, les portes ouvriront à 9 h 30 et le ministre parlera à 10 h 50. Moi, je serai assis dans un fauteuil à l'avant de la salle qui contient 1500 personnes. L'expérience ! Pour combler l'attente, je me lie d'une amitié profonde, qui durera trois heures, avec un professeur de l'université de La Havane. Puisque cette conférence devrait être la dernière conférence intéressante de la journée, je décide de l'enregistrer in extenso, quitte à décharger les batteries de mon appareil ciné. Je les rechargerai ce soir. Décision qui amena les résultats escomptés. 13 h tentative de repas. Leur petit gâteau était bon. Mais à 5.50 $ US je l'ai trouvé cher. Je leur laisse mon assiette et je me paie une gâterie : un Coke. 13 h 30, je rejoins ma file à l'embarquement d'autobus qu'on identifie toujours comme le point de débarquement. Il faudrait qu'ils se fassent une idée. J'ai eu l'impression de me retrouver dans les hôpitaux québécois alors que le temps d'attente a été de deux heures avant qu'on voit se poindre les autobus.

Surprise! Mon expérience a oublié de m'avertir qu'on ne retournait pas à l'hôtel, mais qu'on se rendait directement au théâtre Karl Marx. Ma gorge me rappelle, à ce moment, qu'il n'existe pas que des virus informatiques et que j'ai laissé mes médicaments à l'hôtel. Bon, que peut-il arriver de pire ? 15 h 40, on arrive au théâtre. Sept milles délégués qui s'enfilent dans les trois portes. Une surprise nous y attendait. C'est FIDEL lui-même qui fera le discours de clôture. Quelle joie ! Mon cœur ne fait qu'un tour et ma tête qu'une réflexion : Jym, ta batterie est à terre. Tu ne pourras enregistrer le moment le plus inoubliable de ta vie. 17 h 00, il commence à parler. 21 h 00, il arrête de parler en annonçant une augmentation de salaire de 30 % pour les professeurs de Cuba. Il faudra que j'en parle à mon Premier Ministre. Et 6999 congressistes qui refont la file pour aller vers le centre des conventions pour le lunch de fermeture et une soirée dansante. Et un congressiste qui retourne à son hôtel en taxi. Ce soir, pas de file au restaurant et en plus, ils n'ont rien préparé pour leur seul client québécois et seul client.

Samedi, 15 : J'ai oublié de me réveiller pour empêcher mon réveil de me réveiller. Alors il l'a fait. Que faire de cette journée libre ? Ah oui, me moucher car hier, la journée de clôture n'était que pour le congrès et non pour ma grippe. J'en profite pour compléter mon rapport de voyage afin de rendre jaloux mes confrères qui vont m'envier un si beau voyage. Après un copieux petit déjeuner (deux biscuits et deux cafés), que j'ai pris sans ma file qui elle, est entrée à 3 h 00 dans la nuit suite à sa soirée dansante, je décide de visiter Cuba.

Une petite promenade dans le lobby me fait rencontrer ma représentante de Caribe Sol qui me fait penser que j'aurais dû confirmer mon vol de retour la veille. Augmentation de ma pression. Remontée à ma chambre via les escaliers pour gagner du temps sur les ascenseurs. Douze tentatives pour confirmer mon retour, puis un retour d'appel me confirme que je n'avais pas besoin de confirmer. Je me prépare donc à un retour vers mon passé. J'entame un nouveau rouleau. Je prévois des provisions pour le retour en avion. Opération bagage et je fais place à la routine. Petite file et je file dans le rues de La Havane. N'oublions pas que le but premier de mon voyage était de passer de belles vacances sur le bras du gouvernement.

Dimanche, 16 : 8 h 00, lever grâce aux rayons du soleil. Le réveil dort dans ma valise. Mouchage, crachage, douchage et lavage de tête pour me donner le goût d'un bon petit déjeuner qui ne sera pas encore au rendez-vous. Je ne file pas, ce qui va bien avec l'absence de file. Les latinos sont déjà retournés dans leurs pays respectifs. J'achète des cadeaux pour ma camarera qui me demande de lui poster trois lettres. 11 h 30, je quitte ma chambre. 11 h 32, je quitte ma carte magnétique. 11 h 45, je quitte l'hôtel. Une journée sans histoire. Le retour à la maison sera toute une histoire. Comme ma future ex-femme s'apprête à me quitter, les caisses s'emplissent et s'empilent. Cette fois, c'est elle qui file.

Lundi, 17 : De retour chez moi, je constate, en relisant mes notes, que ma calligraphie est incompréhensible. Je décide donc de transcrire mon rapport sur informatique. 13 h 15, je me mets à l'ouvrage. 14 h 15, j'ai la moitié de mon rapport bien écrit. Je fais une sauvegarde sur ma disquette. Elle est saturée. Mon ordinateur m'indique qu'une erreur est survenue et que le programme va s'éteindre. Cela m'éteint. 14 h 17, je me remets à l'ouvrage. Je me mouche et je me dis que je suis vraiment un gars patient. Je réussis finalement à finaliser mon rapport. Une vraie réussite puisque vous venez de le lire.


Texte publié par Jenquet, 25 mai 2025
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