PROLOGUE

Mes très chers amis, en prenant connaissance en toute connaissance de ces mots, vous devinez que je suis trépassé. Je laisse tous mes biens à Chiquita et Vénus qui se les sépareront à part égale ou non. Cela m'est égal. Grâce à leur amitié, ma vie de retraité a été des plus agréable. Ma fortune va à mon ami Hocquet qui reçoit aussi la clé de mon tiroir aux histoires inédites. Je lui cède mes droits d'auteur qui pour l'instant se montent à peu de choses n'ayant jamais été édité. Je lui donne la permission de fouiller dans mes archives et de publier dans le journal La Dépêche tout ce qui est publiable. Il ne faut pas que ma renommée s'envole avec les volutes de mon incinération. Ne me pleurez pas : cela me ferait de la peine.

Votre ami, Jean Jenquet

Les funérailles de Jenquet furent célébrées en grandes pompes à air. Toute la haute gomme balloune du village s’était donné rendez-vous dans la cour de l’hôtel où les cendres refroidies du défunt servent d’engrais à un érable argenté récemment planté en son honneur. Le maire y était ; obligation protocolaire due à sa fonction. Le curé également qui souhaitait revoir Chiquita dont il fut jadis un client régulier quand elle tenait un bordel. On y voyait aussi ses amis fidèles : Chiquita, Hocquet et Vénus qui héritent de ses biens et de sa fortune sous évaluée. Seules obligations : mettre l’hôtel Le Repère à la disposition des défavorisés et favoriser la glorification du légendaire détective Jean Jenquet via ses mémoires d’outre-cendres, n’en déplaise à Chateaubriand qui a déjà utilisé des mémoires d'outre-tombe pour permettre à ses souvenirs de lui procurer un avenir financier.