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Je regarde à travers la fenêtre de la salle de classe, la silhouette de Lily avance à travers les étudiants et ne se détache que parce qu’elle a bien plus d’assurance que les autres. Comme moi, elle a arpenté les allées du campus pendant de longues années, et n’y cherche plus son chemin. Je lui ai demandé de me rejoindre à la fac en fin de journée, après son service. Il faut qu’on discute de quelque chose, et on sera plus au calme dans mon bureau qu’à Cookie Dough. Ma dernière heure de cours se termine bientôt ; les élèves notent les dernières références littéraires que j’ai projeté au tableau.

Lily disparaît dans la cage d’escalier montant à l’étage où je me trouve. Lorsque je me retourne vers mes étudiants, la plupart sont en train de ranger leurs affaires.

— Merci pour votre attention, dĂ©clarĂ©-je. On se voit vendredi pour ceux qui se sont inscrits au sĂ©minaire. Ă€ la semaine prochaine pour les autres !

Sur ces mots, certains étudiants me souhaitent une bonne soirée, d’autres se lèvent et sortent précipitamment. Comme d’habitude, il y a ceux qui prennent tout leur temps, et ceux qui veulent absolument me poser des questions. Il y en a toujours deux ou trois, un petit groupe plus intéressé par ma belle gueule que par mes connaissances en culture chinoise. Mais bon. C’est pas comme si je le savais pas. Je m’y suis habitué.

Alors que je déconnecte mon ordinateur portable et entreprends de ranger mes affaires dans mon sac en cuir, trois étudiantes gravitent à ma gauche. Elles chuchotent entre elles, mais je vois bien qu’elles veulent me parler. Finalement, l’une d’elles s’approche et m’interpelle.

— Professeur Sylvester ?

— Oui ?

— Est-ce que vous auriez un peu de temps ? On… plusieurs Ă©tudiants voudraient vous inviter Ă  Ă©changer dans le club de littĂ©rature asiatique ?

— Je ne savais pas que nous avions ce genre de club…, dis-je en mettant ma veste en cuir. C’est très gentil de votre proposition, j’ai malheureusement–

Je n’ai pas l’occasion de terminer ma phrase, une autre étudiante du groupe me coupe et commence à déblatérer à propos de leur club. Apparemment, c’est tout récent, et ça regroupe des élèves de plusieurs cursus et de différentes années. J’entends la petite voix de Lily, dans ma tête, qui me dit que c’est probablement mon fan club. Sûrement.

— Cela a l’air très intĂ©ressant mesdemoiselles, mais comme je vous le disais, je–

— S’il vous plaĂ®t, professeur ! Ça nous ferait tellement plaisir que vous veniez ne serait-ce qu’une fois. On vous promet que c’est vraiment un club respectueux et–

— Chaton, tu es prĂŞt ? Oh, pardon !

Les trois étudiantes se retournent d’un seul mouvement en direction de la porte. Je ne peux pas voir leur visage, mais au sourire de Lily, je crois qu’elles la fusillent du regard. La plupart des étudiants qui cherchent à se rapprocher de moi pour des raisons qui n’ont rien d’éducatives ne sont pas aussi forceurs. Je n’ai pas besoin d’aide extérieure habituellement pour m’en dépatouiller, mais celles-là semblent être très motivées, au point de ne même pas m’écouter.

— Bonjour, je ne voulais pas vous dĂ©ranger. Vous avez sĂ»rement des questions Ă  poser Ă  Gray – enfin, je veux dire au professeur Sylvester.

— Vous ĂŞtes qui ? lâche l’une des Ă©tudiantes, trop vite.

— Sa fiancĂ©e, rĂ©pond Lily, sans sourire et avec une expression qui exprime bien son ressenti face Ă  cette question qui est non seulement dĂ©placĂ©e mais aussi irrespectueuse. Et non pas que ça vous concerne jeunes filles, mais nous avons rendez-vous chez le fleuriste. Le Professeur Sylvester ne pourra donc pas assister Ă  votre… club.

À demi assis sur mon bureau, j’admire la scène. Je pourrais dire quelque chose, mais d’un côté, je ne peux pas vraiment être désobligeant avec mes étudiants – je préférerais éviter les problèmes, et de l’autre je n’en ai absolument pas envie. Lily s’en sort magnifiquement bien. C’est très divertissant.

Au bout d’une dizaine de secondes de guerre de regards, les trois étudiantes sortent de la salle avec une toute nouvelle animosité à l’attention d’une personne qu'elles ne connaissent pas, et ne reverront sûrement jamais. Ça ne les empêchera pourtant pas de casser du sucre sur le dos de Lily pour le reste de leur scolarité. Le jour où on divorcera sera probablement le plus beau jour de leur vie.

Lily les suit du regard avant de me rejoindre à côté de l’estrade sur laquelle se trouve le bureau. Je n’ai pas bougé, et la scrute en souriant.

— Comment tu m’as appelĂ© tout Ă  l’heure ?

— Crois-pas que ça va devenir une habitude. Je voulais juste te dĂ©barrasser des sangsues. Tous tes prĂ©tendants sont comme ça ?

— Non, heureusement. Mais je ne peux pas empĂŞcher certains d’entre eux d’avoir trop d’attentes. Après tout, tu m’as bien vu…

— Ça va les chevilles ?

Je souris de plus belle et la rejoins au bas de l’estrade, ma sacoche accrochée à mon épaule. J’attrape sa main et avant qu’elle n’ait le temps de dire quoi que ce soit, je nous engouffre dans le couloir rempli d’étudiants. Ce n’est pas bondé, mais il y a assez de monde pour que ma main dans celle de Lily soit justifiée. Ça serait dommage que je la perde de vue. Et puis ça fera parler les étudiants ; ça les gardera peut-être éloignés de moi pour quelques jours.

Nous descendons deux étages et empruntons la passerelle reliant les salles de classes et les bureaux des professeurs. Devant la porte du mien, nous croisons Rafael Torelli, professeur de littérature italienne avec qui je partage cet espace de travail, et qui est sur le point de partir.

— Gray, tu tombes bien, j’ai oublié– Bonjour, mademoiselle !

Si je suis un séducteur invétéré, chez Rafael, c’est pathologique. Je crois même qu’il voit un professionnel à ce sujet ; pour une libido excessive, ou quelque chose comme ça. On en avait discuté un soir, après le travail. Avec d’autres collègues, on avait été boire quelques verres dans un bar – enfin, eux, puisque je ne bois pas. Et certains d’entre eux avaient été très expansifs sur leur vie personnelle… Rafael en faisait partie.

— Professeur Rafael Torelli, je te prĂ©sente ma fiancĂ©e. Lily Noble.

J’agrémente la présentation d’un regard appuyé à l’intention de mon homologue. Pas touche. Je ne peux pas dire que je le fais dans le seul but de paraître comme un vrai couple. Je le pense vraiment. Je connais l’énergumène, et il est hors de question qu’il s’approche de Lily.

— Bonjour, enchantĂ©e, sourit Lily.

— J’aurais adorĂ© discuter avec vous et apprendre Ă  vous connaĂ®tre, Lily. Je suis malheureusement attendu. Gray, Ă  vendredi pour le sĂ©minaire ? Je pense pas qu’on se recroisera d’ici lĂ . Mademoiselle Noble, ce fut un plaisir.

Rafael esquisse le geste de prendre la main de Lily pour l’embrasser, mais il se stoppe en la voyant fermement emprisonnée par la mienne. Le Professeur Torelli ne fait pas partie de mes collègues désagréables. Tout au contraire, je l’apprécie beaucoup. Heureusement, puisque nous partageons un bureau. Mais il peut avoir du mal avec la notion de consentement.

Alors qu’il nous salue et disparaît dans le couloir, j’ouvre la porte du bureau, invite Lily à y entrer, et referme derrière nous. Je l’observe découvrir cet espace à tâtons. Il n’y a rien de bien extraordinaire ici : deux bureaux en bois face à face sur lesquels s’entassent bien trop de documents, et leurs fauteuils en cuir respectifs, une grande fenêtre décore le mur du fond, et de grands meubles bibliothèques s’appuient de chaque côté. La pièce n’est déjà pas bien grande, mais les immenses meubles en bois brut n’aident pas du tout à la rendre accueillante. Et encore moins moderne.

— C’est très… marron. Attends, c’est nous, ça ?

Lily pointe du doigt l’unique touche personnelle sur mon bureau : une photo datant du mariage de Kyle et Oliver. Dessus, on nous voit tous les deux avec les mariés. J’ai, bien évidemment, mit un morceau de scotch noir sur la tête d’Oliver sur lequel Kyle s’est amusé à dessiner une tête de démon au feutre blanc.

Elle l’attrape du bout des doigts et l’approche de son visage pour l’admirer. Un sourire heureux étire ses lèvres. Pendant une bonne minute, le silence emplit la pièce. Elle se contente de regarder la photo, puis la repose et se tourne vers moi. On doit discuter. Si cette histoire de mariage blanc n’était déjà pas des plus simples auparavant, l’arrivée de Pierre ne fait que tout compliquer. Et ne parlons même pas d’Ally et de ses milles idées à la seconde. Elle m’a envoyé une bonne vingtaine de mails depuis la dernière fois.

— Pourquoi tu voulais qu’on se voit ? demande-t-elle en s’installant sur ma chaise de bureau, commençant Ă  tournoyer sur elle-mĂŞme.

— Tu as eu ta cousine au tĂ©lĂ©phone depuis la dernière fois ?

— Non, mais elle m’a envoyĂ© plusieurs textos me disant qu’elle avait de nouvelles idĂ©es et qu’elle les transfĂ©rait sur ton adresse mail. Elle t’a tant spammer que ça ?

— Un peu, mais c’est pas vraiment le problème le plus pressant.

Lily plisse les yeux dans ma direction, et une ride d’inquiétude se creuse juste entre ses deux sourcils.

— Tu veux plus signer les papiers ?

— Quoi ? Non. Je t’ai dit que je t’aiderais, donc je le fais jusqu’au bout. Non, c’est Pierre.

Face à l’expression perdue de Lily, je sors mon téléphone de la poche intérieure de ma veste en cuir et vais chercher la vidéo que Kyle m’a envoyée. Je la lance et tourne l’écran dans sa direction. Les paroles de Pierre, que j’ai déjà entendues plusieurs fois, retentissent dans le petit espace et je vois le visage de Lily se décomposer au fur et à mesure des secondes.

Je ne lui ai pas montré la vidéo où il traite Cookie Dough de dépotoir – enfin, pas tout à fait, mais presque. Elle est déjà pas très sereine face à la situation, je ne voudrais pas que les dires infondés d’un connard la fasse vaciller d’autant plus. Dans cette vidéo, Pierre est accompagné d’Ally. Ils sont tous les deux face caméra et annoncent tout sourire qu’ils vont collaborer pour organiser le mariage de… bah le nôtre, quoi. Ils ne donnent aucun nom de famille, ils ne montrent aucune photo, mais ils disent nos prénoms. Et avec internet aujourd’hui… il ne faut que ça.

Puisque Lily ne dit rien, je me penche pour faire glisser mon doigt sur l’écran qu’elle tient dans ses mains. Apparaissent alors les copies d’écran des commentaires que Kyle m’a transmis.

Gray et Lily ? Comme… comme Gray et Lily ? De Cookie Dough ?

On veut une photo !

Gray est le prof de chinois de ma copine ! Enfin, pas de chinois-chinois mais quelque chose du style. Elle est en kiff sur lui, je vous explique pas !

PIERRE TU ES LE COUSIN DE LILY ?! ELLE FAIT LES MEILLEURS COOKIES DE L’UNIVERS SANS RIRE

C’est qui ?

Professeur Sylvester ? On n’est donc jamais à l’abri de croiser ce type, c’est dingue. J’en entends déjà parler à longueur de temps à la fac, maintenant il est même dans mes pour toi… C’est n'imp.

OMG ILS SE MARIENT ?!?!?!?!?!?!?! POUR DE VRAI?!?!?!?!?!?!?!?!?!? OMG. JE PEUX MOURIR EN PAIX.

RIP à tous les groupies de Sylvester !

Lily pose délicatement mon téléphone sur le bureau, avant de poser – moins délicatement, et avec un bruit sourd – sa tête sur la surface en bois. Ayant un peu peur qu’elle se soit fait mal, je m’approche et m’accroupis devant elle.

— OK, Titi, se donner une commotion cĂ©rĂ©brale n’est pas la solution.

Pour toute réponse, elle grogne et relève lentement la tête pour me regarder. Son expression est tendue, perdue, presque au bord des larmes. Je comprends, la médiatisation de notre – faux – mariage, sans notre accord qui plus est, ne faisait vraiment pas partie du plan.

— Je suis dĂ©solĂ©e, Rominet… C’était pas– Ça devait pas–

Elle laisse échapper un nouveau grognement avant de reposer une nouvelle fois son front contre le bureau.

— Titi… Qīn’ài de, regarde-moi.

Lily relève la tête et je remets une mèche de cheveux derrière son oreille, dégageant son visage. Je suis tellement près d’elle que mon odorat est saturé de son parfum : un mélange de vanille, de sucre et de café. Je vois dans ses iris bleus qu’elle est au bord du craquage, qu’elle utilise ses dernières forces pour ne pas complètement perdre la tête. Elle se retient, mais de petites perles s’accumulent au bord de ses cils.

— On va leur montrer qu’on est un couple qui se connaĂ®t par cĹ“ur et qui est très amoureux, OK ? On a rĂ©ussi Ă  berner ta famille, on devrait rĂ©ussir Ă  tromper internet. Ils sont pas particulièrement brillants, tu crois pas ? Et puis, vois-le comme un moyen de promouvoir Cookie Dough ? Ça va te faire de la pub gratuitement !

— Je sais pas si c’est de la bonne publicité…, dit-elle d’une voix chevrotante.

— Il paraĂ®t qu’il n’y a pas de mauvaise pub. Après, clairement, si on peut mĂ©diatiser au minimum, c’est mieux. Je voudrais qu’on se retrouve Ă  devoir inviter tout le corps Ă©tudiant.

— Tu veux pas inviter ton fan club ? sourit-elle doucement.

— Ça ferait bien trop de monde, Titi, tu penses, lui dis-je d’un ton volontairement plus arrogant qu’habituellement.

Elle essaie d’empêcher un rictus de se frayer un chemin sur son visage, mais sans succès. Comme souvent, son poing s’écrase sans force sur mon épaule. Je me redresse doucement, laissant un léger baiser aérien contre son front, et lui offre ma main ouverte.

— Aller, viens, Titi. On va aller tuer tes cousins de pas nous avons prĂ©venu. On va leur demander de payer pour les droits d’auteur, tiens. Après tout, c’est sur notre histoire qu’ils vont se faire de la « TikTok Money » ou je sais pas quoi.

— D’oĂą tu connais ce terme, toi ? se moque Lily en prenant ma main pour se lever de mon fauteuil.

— Kyle m’a fait un cours intensif ce matin. Il a sonnĂ© chez moi aux aurores, ce malade, dĂ©clarĂ©-je en fermant la porte du bureau Ă  clef d’une seule main, l’autre enserrant celle de Lily.


Texte publié par mad.autrice, 15 aoĂ»t 2025
© tous droits réservés.
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