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Croc d'argent

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Les chants s’élevaient autour de moi. J’avais longtemps rêvé de ce moment. Pourtant, aujourd’hui, en cet instant, c’était comme si je me punissais plus que je ne réalisais enfin cette volonté de petite fille. Alors que mes yeux me piquaient, je retenais de toutes mes forces les larmes qui voulaient s’en écouler. Je n’avais pas le droit. Personne ne devait savoir que tout ceci n’était qu’une plaisanterie. Non, ce n’était pas le terme. Une mascarade, oui, voilà, c’était mieux comme ça. Si quelqu’un l’apprenait, ça en était fini de moi. Plus que de lui de toute évidence. Il trouverait toujours un moyen de me faire tomber plus bas que son être si cela se produisait. Je pouvais juste empêcher mes yeux de pleurer tout seul, serrer les poings et crisper la mâchoire. Et cela, tout en ayant l’air d’une mariée parfaitement heureuse aux côtés de l’homme qui venait de devenir son mari pour la vie jusqu’à la mort.

— Souris, s’il te plaît ! Les invités nous regardent ! souffla-t-il sur un ton tout de même agacé qui me fit presque lever les yeux au ciel.

Mais je devais maintenir mon rôle. Je ne pouvais pas faillir maintenant. Je devrais attendre qu’il n’y ait plus personne dans les parages. Ce qui faisait encore une bonne dizaine d’heures de patience. Et de toute évidence, j’aurais beaucoup trop de rage à déverser d’ici-là. La seule question qui me venait en tête, c’était : pourquoi ? Pas pourquoi moi, en tout cas, ça, j’en avais la réponse depuis quelque temps. Non. C’était pourquoi aujourd’hui, pourquoi une fausse famille, pourquoi nos amis respectifs, pourquoi ici. Trop de questions qui n’auront sans doute jamais aucune réponse. Et ce, jusqu’à ce que la mort nous sépare…

— Fais un effort ! On dirait que je te mets un couteau sous la gorge-là ! railla-t-il, lorsqu’il s’approcha de moi pour attraper mon bras afin que l’on marche ensemble jusqu’à la sortie pour se rendre sur le parvis de l’église.

C’était littéralement le cas de toute façon. Et s’il le pouvait, j’aurais le cou qui tressaillirait de peur… Je soufflais après avoir baissé la tête pour ajuster la hauteur de mon jupon avec ma main gauche, afin de marcher sans mettre les pieds dessus. Vivement que tout ça se termine et que je retourne dans ma misérable chambre. Je pouvais tenir. J’en étais capable. Ce n’était rien à côté de tout ce que j’avais subi. On descendait les marches une par une. Au moins, à défaut d’être réellement gentil, il pouvait extrêmement bien jouer la comédie. Quelques convives nous complimentèrent le temps que l’on passait à côté d’eux. D’autres, sûrement de sa famille, ne pouvaient s’empêcher de critiquer son choix de m’épouser. C’était lors de ces petites piques que je me retenais de lâcher un sourire narquois ou de rire aux éclats. Parce que dans la bien sombre et triste réalité, c’était lui qu’elles blâmeraient, et non moi. Enfin, j’imaginais que ça serait le cas. À moins qu’elles aussi étaient de sa trempe. Et si c’était le cas, il n’y avait plus rien à sauver de ce monde, ni de son « humanité ».

— Écoute, je sais que ce n'est pas forcément facile de jouer la comédie pour la première fois, vu qu’on n'a pas eu la chance de pouvoir s’entraîner, mais fais un effort, ils sont censés t’apprécier, pas te critiquer ! grogna l’homme à mes côtés, une fois que nous avions passés les portes de la chapelle pour nous rendre dans une petite salle le temps que les invités se regroupent devant le bâtiment.

— Ce n’est pas mon comportement qu’ils critiquent… soufflai-je, sans réfléchir.

— Et t’oses me répondre ? grommela-t-il sûrement pour se contenir au cas où une oreille perdue se baladerait non loin de nous.

— Je ne réponds pas… J’émets un fait… Ils me critiquent parce qu’ils voulaient quelqu’un de leur famille à ma place… Et pas « une fille qui n’est sans doute qu’une souillon à qui on veut donner des rêves », c’est tout… déclarai-je, en accélérant le pas sans même savoir pourquoi, je m’énervais alors que ça finirait par me retomber dessus…

— Je vais laisser passer pour cette fois, mais ne t’avise plus de me répondre à partir de maintenant. Compris ? m’ordonna-t-il, me faisant parfaitement comprendre juste par son ton de voix, même bas, que je n’avais rien à dire.

Je hochais la tête simplement, même si ça ne servait à rien. On finit par arriver au niveau des grandes portes en bois derrière lesquelles nous allions devoir attendre. Un frisson parcourut mon échine. Je devais bien avouer que j’avais peur de ce qu’il pouvait s’y passer. Mais on savait tous deux que si ça débordait là, les invités verraient et sauraient que rien n’était vraiment ce que ça voulait laisser paraître. Il poussa les portes, comme le gentleman qu’il n’était clairement pas, avant de me laisser entrer. Je soufflais à nouveau, mais cette fois, c’était pour empêcher mon être de paniquer. J’avais dû attendre là, tout à l’heure, et bizarrement, j’avais été plus en confiance avec un parfait inconnu qui avait tenu son rôle de père. Je me retournais pour lui faire face, attendant ses ordres. Il referma derrière lui et s’approcha de moi. J’avalais difficilement ma salive. Son visage paraissait parfaitement calme, pourtant, j’avais l’impression que la rage l’habitait. De toute évidence, il arrivait vraiment bien à cacher son jeu. Ce n’était sûrement pas la première fois.

— Assis-toi. Tu trembles comme une feuille et il nous reste encore plusieurs heures à attendre avant que tout ceci ne cesse ! claqua-t-il sans plus, avant de passer à côté de moi pour aller au fond de la pièce.

Je ne me faisais pas prier davantage avant de le suivre jusqu’à la petite table au fond. Elle n’avait pas changé d’un poil depuis l’heure qui venait de passer. Il y avait toujours le panier de fleurs, quelques cadeaux qui venaient de je ne savais où. Sûrement une stratégie pour ne pas semer le doute parmi le personnel qui était venu s’occuper de moi. Mon regard se perdit dans le reflet que m’offrait le miroir sur mon chemin. J’étais si jolie. J’étais littéralement ce que j’avais souvent voulu être. Mais ce n’était juste pas ce dont j’avais réellement rêvé. Parfois, je me demandais où tout avait déraillé, puis je me rappelais que ça ne servait à rien d’y penser. Parce que rien de tout ça ne pourrait changer. C’était trop tard.

— Assis-toi. Je ne le répéterai pas ! déclara-t-il plus calmement, me faisant quitter mon image pour le regarder.

Il avait les yeux fermé. Il avait posé ses poings sur ses genoux et semblait méditer. C’était presque le moment où je pouvais tenter de m’enfuir, ou de commettre l’irréparable. Pourtant, je m’exécutais en m’installant sur la chaise de l’autre côté de la table. C’était la seule chose que je pouvais vraiment faire, on le savait tous les deux. Je fixais mes ongles, manucurés sans le moindre défaut. Oui, j’avais vraiment tout de la mariée de mes rêves. Sauf la vie qu’elle attendait. Peut-être que je devrais un jour remercier l’innocente moi pour tout ça. Pour l’instant, je la détestais comme au premier jour où je m’étais retrouvée embarquée au cœur de mon existence actuelle.

— Peux-tu arrêter de penser ? me questionna-t-il sans vraiment en avoir l’intention.

— Oui, votre majesté, je peux, répliquai-je en retenant mes sanglots, à l’idée que le mur de ma vie privée n’en avait jamais été un pour lui.


Texte publié par Hana Kerasi, 20 juillet 2025
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