Je fixais le plafond. Ça faisait sûrement une heure ou deux. Ou peut-être bien plus. J'avais la sensation de regretter mes actions. Pourtant, ça n'était pas ma faute si je me trouvais là . Enfin, je croyais. Je n'en avais aucune idée après tout. Une certitude était là en revanche. Je resterais sous terre pour un moment. Cela venait sans doute du fait d’être dans les derniers qui me donnait cette impression. Qu'avais-je fait pour me retrouver là ? Ce questionnement tournait en boucle comme si ça allait y répondre comme par magie. Je poussais un soupir. Je n'étais même pas sûre de me souvenir de ce dont mademoiselle Scylla m’avait parlé en quittant l’ascenseur. Alors de là à pouvoir comprendre mon arrivée en ces lieux… De quoi m’avait-elle parlé ? Je me rappelle vaguement qu’elle avait dit qu’il ne fallait pas oublier. Elle n’avait pas arrêté d’en parler. Elle voulait que ça s’implante dans ma mémoire jusqu’à ce que je ne pense plus qu’à cela. Ça n’avait pas fonctionné pour tout dire… Un planning. Oui, ça devait être ça. Je devais respecter des horaires. De toute façon, je ne pouvais pas faire quoi que ce soit d’autre… Ah oui ! Il y avait une sonnerie. Ça ne devrait pas poser de problème. J’imaginais en tout cas… Il me suffisait juste d’apprendre l’ordre du planning. Peut-être que c’était un privilège finalement de me retrouver céans. Un soupir plus tard, je me décidais à me redresser. Je n’étais pas du genre à vouloir me transformer véritablement en poupée. Quoique… Ça ne changerait pas grandement mon quotidien… Je posais le regard sur la commode en face. Il y avait probablement des robes comme celle que je revêtais actuellement. Et je n’avais pas envie de confronter cette vérité. Je détournais les yeux et optais pour la fenêtre. Je sentais un rire monter à mes lèvres. Ça n’avait pas de sens pour moi en tout cas. À quoi bon nous faire croire au fait de voir l’extérieur ? Ça n’empêcherait pas de nous souvenir que ce n'était qu’un mirage… Loin de moi l’idée de vouloir retourner dehors, ceci dit.
— Toc ! Toc ! Toc ! entendis-je soudainement, accompagner de coup contre la porte jaunie qui ne pouvait que se remarquer dans cette pièce au papier peint bleu et vieilli.
Je n'osais pas répondre, à vrai dire, je n'avais même pas détourné le regard de la fenêtre. J'étais beaucoup trop intriguée pour que de simples onomatopées, qui ne pouvaient que se suivre par « Qui est là ? » et finir par quelque chose de pas si drôle que ça, pussent réellement m'intéresser. Je poussais un énième soupir dans cette soirée, enfin c'était le moment de la journée que j'imaginais être, lorsqu'on répétait de nouveau le bruit. Ni une ni deux, je quittais ma fixation pour poser les yeux sur la porte concernée. Je me redressais d'un coup, quittant l'espace moelleux du lit un peu trop vite, me faisant ainsi perdre l'équilibre et créant une vision quelque peu obscure. Je me rattrapais de justesse à la table de chevet juste derrière moi et attendis quelques secondes le temps que tout cela passât.
— J'arrive… finis-je par grommeler lorsque je me sentis de nouveau opérationnelle pour rejoindre l'ouverture qui menait au couloir à quelques pas de là où je me trouvais.
J'attrapais le faux diamant brusquement et le tournais avant d'ouvrir le battant. La lumière du couloir me brûla quelques secondes les rétines jusqu'à ce que je m'habituasse de nouveau à ne plus être dans l'espace sombre qu'était la pièce dans mon dos. Puis je posais les yeux sur la source du capharnaüm auquel j'avais eu le droit. Elle était absolument ravissante à vrai dire. Je m'en voulais presque de m'être énervée pour si peu… C'était une sublime créature au visage pâle, des petites oreilles qui partaient légèrement en pointe comme celles des elfes, et des cheveux courts roux qui la rendait trop mignonne. En plus de cela, elle avait quelques taches de rousseur qui se dessinaient sous ses yeux de renard et sur son nez, ainsi que des iris bleu-vert et un visage qui me paraissait si petit que j'avais l'impression de pouvoir le tenir entre mes mains. De toute évidence, elle représentait une forme de mignonnerie assez loin de ce que je m'attendais à l'idée du mot « poupée » que l'on m'avait donné concernant les résidents de la Maison.
— Coucou ! Désolée ! Je suis un peu surexcitée ! Ça fait quelques semaines qu'il n'y a pas eu de nouveau ici… J'espère que tu arriveras à t'adapter vite ! Tu verras avec le temps, c'est un réel plaisir de vivre ici ! On finit par se rendre compte qu'il n'y a personne qui nous attendait réellement à la surface… Moi, je l'ai deviné parce qu'on n’a jamais essayé de me contacter une seule fois… Pas que le réseau soit au top sous terre, mais il y a une pièce où tu peux avoir un peu de liberté… Oui, parce que nous ne sommes pas privés de vivre en soit… Et là -bas, tu peux consulter les nouveautés, la presse, les mails, les SMS, tout ce genre de choses, une vraie mine d'or en soit si tu ne fais pas de fixation sur le fait que personne ne s'intéresse à toi et que tu ne peux pas dire où tu te trouves… Enfin bon, ce n'est pas comme si on pouvait réellement connaître ce détail… On est juste extrêmement surveillés sans savoir où nous nous trouvons… Un peu flippant nan ? D'ailleurs, j’ai vu des personnes tenter de détourner les règles, et je peux te dire que ça ne donne pas envie de le faire… Mais bon, je me dis, si rien ne nous attend réellement, autant profiter du fait d'être nourri, blanchi et logé, nan ? Comment tu vas sinon ? Oh ! Au fait, moi, c'est Hotaru ! Tu peux m'appeler Ruru, si tu préfères ! C'était le surnom que me donnaient mes parents avant leur tragique accident, il y a plus de dix ans maintenant. Ils auraient été sûrement les seules personnes à s'inquiéter de mon absence… Enfin bon ! Et toi ? Tu t'appelles comment ? Ça te dit une petite visite ? Enfin, il n'y a pas grand chose à visiter quand tu regardes ce couloir, mais nos espaces personnels comme communs sont absolument incroyables ! débita la fille devant moi d'une seule traite sans qu'il n'y eût vraiment quoi que ce soit dont j'étais sûre et certaine d'avoir retenu l'information…
— Esarosa, mais Esa, c'est bien… soufflai-je dans un sourire gêné.
— Et bien Esa, viens avec moi ! On n'a pas de temps à perdre, ça va être bientôt l'heure d'aller dormir ! Alors il faut que tu visites avant ! s'exclama-t-elle avant d'attraper mon poignet et de me tirer de force hors de ma chambre.
— Mais on peut faire ça demain non ? déclarais-je en essayant de maintenir une respiration potable alors qu'on se mettait à courir à travers le couloir.
— Non, il faut que tu visites maintenant ! reprit-elle comme si c'était une des choses les plus importantes actuellement…
Pourquoi s'obstinait-elle à ce point alors qu'en soit ça ne changerait rien de faire ça demain ? Entre deux halètements, je soupirais fortement, espérant qu'elle entende mon agacement. Elle était gentille, je ne pouvais le nier, mais j'avais assez fait comprendre comme ça mon refus, non ? C'était si dur à comprendre ?
— Je vais te montrer ma chambre en premier ! Tu verras ce n'est pas difficile à trouver ! C'est la première à droite en sortant de l'ascenseur ! s’exclama-t-elle avant de s'arrêter brusquement.
Je la percutai de plein fouet et on tomba toutes deux à terre. Je soupirais encore et encore en me redressant. Elle faisait mine de rien et se releva avant de se diriger vers la porte dont elle venait de parler pour l'ouvrir. Super… Je levais les yeux au ciel en la suivant. J'allais finir par me demander si ce n'était pas moi la personne insupportable dans cette histoire. Au fond, plus vite, je l'écouterai et la suivrai plus vite elle me laissera tranquille, non ? En poussant la porte, elle m'invita à entrer. Tout en inspirant profondément, je ne me fis pas prier plus longtemps et mis les pieds à l'intérieur de son espace personnel. Elle referma derrière nous et on se trouva plongé dans le noir. Contrairement à moi, il n'y avait pas cette fenêtre qui donnait sur une fausse lune pour éclairer la pièce. Soudain, j'entendis quelqu'un frapper des mains, sûrement Hotaru. On était toujours plongé dans l'obscurité, mais celle-ci était agréable à regarder. J'avais l'impression de voir l'univers comme on nous en parlait pendant nos cours de science à l'époque. C'était agréable et joli à regarder. Et ça changeait des vidéos du ciel, là , c'était comme si on se trouvait au milieu de l'univers et qu'on observait toutes les galaxies connues à ce jour vivre autour de nous. L’une d’entre elle s’approcha un peu trop près et je ne savais trop pour quelle raison, je voulus tendre le bras pour la toucher. Les images fusèrent. Comme si nous étions projetées là où elles voulaient nous guider et on flotta comme au milieu de la voie lactée. Avant de voyager à nouveau jusqu’au système solaire. Au loin, je pouvais apercevoir la Terre, ainsi que le Soleil et probablement deux trois planètes qu’on avait dû étudier en cours et dont j’avais oublié aussi bien le nom que l’existence.
— C’est magnifique… soufflai-je avant que la jolie rousse ne claquât de nouveau dans ses mains et que tout le spectacle ne s’éteignit d’un coup pour laisser place à une lumière jaune qui inonda la pièce autour de nous.
— En effet, c’est une de mes petites créations. Je suis une grande fan de l’Univers, mais surtout de la cosmographie, alors je passe mon temps à améliorer ce petit bijou entre ces murs. Peut-être qu’un jour, je sortirais et je pourrais le vendre pour rendre davantage de personnes curieuses sur le sujet. Oh d’ailleurs, je vais te présenter ce que c’est ! Tu vois la petite boule de lumière jaune au-dessus de ta tête ? Eh bien, c’est juste une ampoule et un lustre au premier abord. Mais je les ai modifiés pour apporter quelques propriétés technologiques reliées à un de mes ordinateurs de travail. En gros, il y a deux niveaux de lumières qui peuvent être produits : celui de base donc l’actuel, tu as la même dans ta chambre, et celui que tu as vu tout à l’heure qui reproduisait les étoiles. Tout ceci est relié à un petit système que j’ai mis en place après quelques mois de dur labeur depuis que je suis arrivée. D’ailleurs, ça serait monstrueux si je devais changer de chambre suite à un départ. Il faudrait que je recommence tout, parce que je ne me souviens absolument pas de comment j’ai monté tout ce bazar… Enfin bref, je vais t’épargner ces détails, mais du coup, j’ai demandé à installer un étage entre guillemets au-dessus de mon lit, là , derrière moi pour y brancher mes ordinateurs et tout le matériel relié à la lampe. Heureusement, la plupart du temps, ce n’est pas allumé, mais aujourd’hui, je voulais juste me la péter un petit peu. J’espère t’avoir impressionnée en tout cas ! déclara-t-elle surexcitée, sans se préoccuper de si oui ou non, j’avais avalé la moindre chose qu’elle venait de débiter.
— Cosmo- quoi ? bégayais-je, me rappelant au moins de ce terme qui m’avait pas mal perturbé au début de son monologue sans fin.
— Ah la cosmographie ! Hum… Comment expliquer simplement ? songea-t-elle tout en s’éloignant de moi pour rejoindre l’échelle qui menait à la forteresse technologique qui se situait vraiment juste au-dessus de son lit, ça m’étonnait même que ça puisse tenir sans s’écrouler vu le nombre d’appareils que je pouvais voir d’ici. D’après Internet, en résumé, c’est la « science de la description de l’Univers » ! déclara-t-elle avant de dévaler l’échelle près de son lit pour revenir à moi. En gros de gros, j’étudie les phénomènes et la structure du cosmos. Je dois bien avouer que je me suis bien vite désintéressée du système solaire au cours du temps. Mais l’Univers regorge de choses à découvrir et c’est sans doute la seule chose qui me maintienne en vie dans ce monde ! plaisanta-t-elle, avant de partir dans un rire très peu joyeux.
— En tout cas, c’est super intéressant ! J’avoue que ce n’est pas trop un domaine qui me passionne, voir ça ne m’intéresse pas du tout. Mais tu as raison de faire ce que tu aimes ! Ta création est géniale et je suis sûre que ça pourrait plaire aux grands de ce monde ! déclarai-je le sourire aux lèvres pour essayer de lui remonter le moral après son léger coup de blues…
— Merci ! Tu as raison ! À qui ça ne pourrait pas plaire de toute façon ! Allez, viens ! Je vais te montrer d’autres choses, le temps qu’il nous reste ! On ne va pas rester plus longtemps ici alors qu’il n’y a rien à voir davantage ! pouffa-t-elle avant de m’attraper le bras droit et de me forcer à effectuer un demi-tour pour la suivre.
Ni une ni deux, on se trouvait déjà dans l’ascenseur. Je n’avais même pas eu le temps de cligner des yeux à vrai dire. Je pouffais dans ma barbe tandis que les portes se refermaient. Ça faisait des années que je n’avais pas eu à faire à une personne aussi investie dans les choses simples de la vie. En réalité, c’était depuis que j’avais tout perdu. C'était plaisant et puis encore une fois, plus vite, on aura fait le tour de tout ça, plus vite elle me laissera tranquille. C’était donnant-donnant. Le monte-charge finit par s’arrêter assez rapidement et on se retrouva dans un nouvel étage au couloir jaune pâle. De toute évidence, j’allais faire une overdose de cette couleur. Déjà que je ne l’appréciais guère à l’accoutumée, je sentais que je ne pourrais plus jamais me la voir une fois que je serais sortie d’ici. Si jamais je sortais un jour… Ça avait l’air bien difficile, voire presque impossible… On s’arrêta devant une énième porte cachée dans la couleur du mur, mais celle-ci avait comme une aura différente. Rien que sa poignée n’avait rien à voir avec ce que j’avais pu voir. Elle était très loin d’être le diamant qui se tournait, au contraire, c’était une cliche ordinaire, peinte en dorée.
— Ici, c’est la salle commune. Il y a une salle à chaque étage pour des fonctions différentes. À notre étage, il n’y en a pas en revanche. Celle-ci se trouve au deuxième étage, c’est un peu une salle où tout le monde peut se retrouver pour faire ce qu’il souhaite tout en restant assez civilisé bien sûr. Bien sûr, il n’y a jamais tout le monde en même temps sinon ça serait irrespirable. Au troisième, il y a une sorte de médiathèque et au premier c’est la cantine. La salle est d’ailleurs bien plus grande qu’aux deux autres étages. Enfin, c'est l'impression que ça donne en tout cas ! D’ailleurs, après réflexion, c’est un peu drôle de me dire que l’étage le plus profond est le premier. Ça ne semble pas très logique, tu ne trouves pas ? me sourit-elle avant d’actionner la poignée pour ouvrir la porte.
Je sursautais en sentant un courant d'air dans mon dos. J'étais peut-être folle. Je ne savais pas pourquoi, mais j'avais la vive sensation que ça n'avait rien à voir avec la porte que venait d'ouvrir Ruru. Celle-ci ne fit pas attention à moi et entra. J'hésitais à la suivre. À vrai dire, je voulais confirmer ma crainte qu'il y avait quelque chose qui était passé derrière nous. De plus, aucun bruit en dehors de la porte qui grinçait, ne s'était fait entendre. Ça m’angoissait légèrement. J'hésitais grandement à me retourner pour me convaincre que ce n'était rien. Puis la jolie rousse apparue de nouveau sous mes yeux, regarda dans le couloir et crispa la mâchoire.
— Ok… Tu vas rester calme. On reviendra ici demain. Pour l'heure, on va retourner en express à notre étage dans nos chambres, on a très peu de temps ! m'ordonna-t-elle avant de sortir en trombe et de me tirer jusqu'à l'ascenseur sans prendre le temps de refermer la porte.
— Qu’est-ce qu’il se passe encore ? osai-je demander alors qu’elle appuyât comme une dégénérée sur le bouton pour appeler le monte-charge.
— Ne regarde pas derrière toi ! C’est tout ce que tu as à savoir ! En soit, ce n’est pas dramatique, mais bon nombre de personnes arrivées avant toi n’ont pas survécu à juste cette petite « épreuve ». On a dépassé la limite pour rentrer dans nos chambres. On a encore de la marge, puisqu’il doit encore aller à l’étage au-dessus avant le nôtre. Mais s’il arrive trop vite et que nous ne sommes pas déjà en train de nous y rendre, j’ai très peur de ce qu’il pourrait se passer ! s’exclama-t-elle, complètement paniquée alors que les portes de l’ascenseur peinaient à s’ouvrir comme si tout semblait vouloir qu’on restât ici et qu’on se fît attraper. Viens, monte ! Il arrive ! Allez satanée machine !
Je m’exécutais sans attendre, tandis qu’elle s’excitait de nouveau sur un bouton pour que les portes se referment. Je ne savais pas pourquoi, mais la curiosité avait pris le pas sur l’avertissement de Ruru. Mes yeux avaient quitté la cage d’ascenseur des yeux et s’étaient posés sur le couloir. Et plus précisément sur une forme sombre qui s’approchait à une vitesse presque trop lente. Elle était vêtue de noir, avait le crâne dégarni et semblait flotter au-dessus du sol. Si ça ne s’arrêtait qu’à ça, j’aurais simplement cru à une réplique de Voldemort. Mais elle laissait une poudre dorée sur son passage à l’aide de mains d’une pâleur que je n’avais jamais eu l'occasion de voir à ce jour. Je crispais la mâchoire. Qu’est-ce que tout cela signifiait ? Ça n’avait ni queue ni tête… Enfin, s'il y avait une tête, ça aurait été peut-être mieux sans ceci dit… Je pus voir les portes commencer à se refermer et soudainement, la créature leva les yeux pour les poser sur nous. Elle poussa un hurlement effroyable tandis qu’une lueur rouge vibrait dans son regard, puis sa vitesse décupla. Elle s’approcha dans une accélération fulgurante. Mais par chance, l’ascenseur se ferma juste à temps avant de monter.
— Purée de pommes de terre ! Ruru ! C’était quoi ça ? Qu’est-ce qu’il se passe ici bon sang de bonsoir ? Se retrouver six pieds sous terre n'était pas déjà assez terrifiant comme ça ? Et pourquoi il ne nous a pas remarquées avant ? C’est quoi ce bordel ? On dirait un vieux conte pour terroriser les enfants ! Enfin, du coup ce n’est pas qu’un conte ! Comment est-ce qu’il peut flotter au-dessus du sol ? Et puis ses yeux comment il a fait ça ? Et sa peau, est-ce même humain ? Je ne comprends plus rien ! J’ai l’impression de vivre un total imbroglio. Ce n’est pas comme si on pouvait dire qu’il y avait quelque chose à comprendre ! Mais pitié, pourquoi il y a une réplique de Voldemort qui produit de la poussière de fée ? On dirait un croisement entre les Winx et Harry Potter totalement raté ! J’ai eu si peur quand il a accéléré vers nous ! C’était beaucoup trop terrifiant pour être réel ! Qu’est-ce que c’est que toute cette histoire ? déblatérai-je haletante, avant de me courber et de poser mes poings sur mes cuisses pour reprendre mon souffle.
— Bienvenue à la Maison de poupée, j’ai envie de te dire… Ça fait bien longtemps que l’on n’a plus cherché à comprendre, tout restera à jamais farfelu. Tout ce qu’on sait, c’est que quand le monstre se montre, il vaut mieux fuir dans nos chambres avant qu’il ne nous repère. Et quoi qu’il en soit, pour ce soir, nous sommes tranquilles. Comme je te l’ai dit, il se déplace depuis l’ascenseur jusqu’au bout du couloir pour faire demi-tour, et ce, à chaque étage. Il va passer au troisième, on pourra dormir sur nos deux oreilles ! répliqua-t-elle, tout aussi peu rassurée que moi vu le ton de sa voix…
Le silence finit par s’installer entre nous. Enfin, si on pouvait considérer nos respirations bruyantes telles quelles. Le monte-charge arriva peu de temps après à notre étage. On descendit toujours silencieusement. Je tentais de m’arrêter près de sa porte pour lui faire comprendre que je retrouverai ma chambre sans soucis, mais elle insista d’une main dans mon dos pour me raccompagner. Je poussais un léger soupir et m’exécutais. Après ce qu’il venait de se passer, il ne valait mieux pas chercher à rendre les choses davantage difficiles. On perdrait un temps précieux et ça serait bien dommage que l’une de nous deux se fasse capturer. Surtout si c’était Ruru à vrai dire. Elle n’y était pas vraiment pour quelque chose. C’était l’enthousiasme de ma présence nouvelle qui avait produit l’enchaînement de toute cette situation farfelue. On finit par s’arrêter devant la bonne porte. Je l’ouvris sans plus attendre avant de commencer à me faufiler à l’intérieur.
— Dépêche-toi de te coucher, après son passage, il vaudrait mieux que tu sois au beau milieu des draps. Bonne nuit ! me souffla-t-elle avant de commencer à s’éloigner.
— Toi aussi ! Merci pour ton aide ! déclarai-je en me penchant par l’embrasure de la porte.
J’attendis qu’elle fût rentrée avant de refermer ma porte, craintive qui lui arrive quelque chose et j’avais bien fait, les portes de l’ascenseur commençaient à s’ouvrir pile au moment où elle s’était enfermée. Je me précipitais aussitôt à l’intérieur et pensais à vérifier que j’avais bien fermé. Puis, ni une ni deux, je me glissais sous les draps comme Ruru me l’avait conseillée. Je ne savais pas pour quelle raison je faisais cela, mais j’avais retenu ma respiration comme si je ne voulais pas me faire attraper alors que je ne dormais pas. Bien sûr, il était difficile d’imaginer quand il aurait quitté l’étage. Soudain, un bruit mécanique résonna, puis une légère mélodie se mit à flotter dans l’air. De toute évidence, c’était ce à quoi avait fait référence la jolie rousse. Je fermais mes yeux et glissais la couverture jusqu’au niveau de mon nez comme si elle avait la capacité de me protéger du moindre danger. La mélodie devint tout à coup un peu plus obscure, je n’arrivais pas à l’expliquer. Mais c’était comme si on était passé du côté gentil à celui méchant en un clin d’œil. Je sentais mon corps devenir lourd tandis que mon âme, elle, semblait se détacher bien trop légère. Puis une voix chantante s’éleva au loin.
— Poupées de cette vie, les ténèbres arrivent pour vous nuire. Soyez leurs fidèles. Enfant de la nuit, la lumière arrive pour vous ravir. Brûlez la chandelle.

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