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tome 1, Chapitre 4 « La lueur rouge » tome 1, Chapitre 4

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Je ne savais pas si j'avais vraiment réussi à dormir cette nuit. J'avais la tête lourde. Sans parler de mon corps qui me tiraillait de partout comme si on m'avait roulé dessus. Mes derniers souvenirs remontaient à la petite mélodie qu'il y avait eue, puis à l'obscurité totale donc j'avais été imbibée. Je poussais un soupir en ouvrant les yeux. Bizarrement, je n'avais pas envie de vivre cette journée… La lumière du faux soleil frappa la pièce me faisant signe que je n'avais pas vraiment le choix. Je me redressais lorsque des coups résonnèrent contre ma porte. Est-ce que j'avais envie de répondre ? Non… Je n'avais même pas envie de sortir d'ici... Je craignais tout ce qu'il pouvait se passer en dehors de cette chambre désormais. Enfin, comme s'il n'y avait pas la possibilité d'une crainte entre les murs de ma pièce à vivre… Je soupirais avant de me glisser hors du lit. J'hésitais à me diriger vers la poignée en faux diamant, mais un nouveau coup contre le bois me fit comprendre qu'il valait mieux que je m'y rende en vitesse. Ni une ni deux, j'ouvrais et ce fut une chevelure rousse qui m'attendait derrière.

— Ah enfin ! J'ai cru que le rôdeur t'avait attrapé ! Ne me fais plus jamais une peur pareille ! Et pourquoi tu n'es pas habillée ? Dépêche-toi, sinon on ne pourra pas prendre notre petit-déjeuner ! s'exclama Ruru avant de me pousser à l'intérieur de ma chambre jusqu'au meuble qui devait contenir nos vêtements. Tu as deux portes : à gauche les vêtements du soir, à droite ceux de jour. C'est simple, tu verras. De toute façon, tu ne peux pas louper la différence. On ne porte que du noir ou du blanc ici. Et toujours la même tenue aussi donc tu ne peux vraiment pas confondre. Le jour, on est habillé ainsi ! déclara-t-elle avant de se mettre à tourner sur elle-même pour me présenter la robe noire à froufrous qui lui arrivait au niveau des genoux et donc les volants flottaient dans l'air quand elle pivotait. Et la nuit, comme toi actuellement ! dit-elle en pointant ma robe blanche un peu plus sobre, si on omettait les manches bouffantes qui s’arrêtaient au-dessus des coudes. Bon, allez ! Attrape une tenue et file à la douche pour te changer. Je vais m’asseoir au bord de ton lit en attendant ! Prends ton temps, mais pas trop quand même ! cria presque la jolie rousse au moment où je me décidais à entrer dans la salle d’eau.

Je poussais un soupir une fois la porte fermée dans mon dos. De toute évidence, j’allais mettre du temps à me faire à son énergie débordante et à ses bavardages sans fin. Ça me changeait clairement de mon quotidien. Et pour dire, ça ne faisait même pas vingt-quatre heures que je l’avais rencontré, tout juste un peu plus de douze longues heures, et ma batterie sociale était déjà presque à plat… Scrupuleusement, je déposais la robe sur le dessus d’un meuble blanc sans un grain de poussière qui contenait sans doute tout le nécessaire de toilette, vu qu’il n’y avait rien d’autre qu’une douche, un lavabo et des toilettes dans cette pièce. D’ailleurs, j’étais même étonnée que tout autour de moi était d’un bleu ciel pur, le petit espace de rangement donnait une impression d'être dans le ciel en étant le seul objet qui n'était pas bleu. Ça changeait du jaune ou du blanc que j’avais pu voir jusqu’à maintenant. J’avais même fini par me demander si le spectre de couleur des lieux se limitait à ces deux-là… J’ouvris le meuble et comme je l’avais deviné, j’y trouvais des gants de toilette, des serviettes et des produits pour le corps et les cheveux dans des contenants tout aussi bleu. Après une future overdose de jaune et de blanc, une nouvelle couleur s’ajoutera à la liste. Je commençais à douter que cet endroit fût fait pour nous garder sains d’esprit malgré les règles à suivre… Sans attendre une minute de plus, j’attrapais le nécessaire de toilette, allumais l’eau de la douche et me déshabillais pour me glisser en dessous. Sa fraîcheur me mit les pieds bien sur terre et je ne tardais pas trop à en sortir pour me sécher. À peine quelques secondes plus tard, je revêtais la robe à froufrous avec un certain dégoût lorsque je croisais mon regard dans le miroir. Un coup de serviette sur mes cheveux me permit de les sécher assez rapidement. Je ne passais pas une minute de plus au milieu de cet océan ou plutôt ciel, et sortis de la pièce. Comme elle me l’avait dit, je retrouvais Ruru assise sur mon lit à fixer le vide intersidéral. J’étais étonnée à vrai dire, je ne pensais pas que ce genre de chose pouvait arriver aux personnes aussi joyeuses et actives qu’elle. J’agitais ma main devant ses yeux pour la faire réagir, mais rien à faire, c’était comme si elle nous avait quittés pour une autre dimension.

— Hotaru ! criai-je presque pour la ramener autant sur terre que je l’étais.

— Oh ! Excuse-moi, j’étais perdue dans mes pensées ! Mais que vois-je ? Ça te va à ravir ! Tu es vraiment trop jolie ! On dirait une poupée ! Finalement, tu ne peux pas trop douter que le rôle puisse t’aller à ravir ! On va manger ? Je meurs de faim, je pourrais manger un ogre ! déclara-t-elle avant de bondir du lit pour atterrir sur ses pieds comme si de rien n’était.

Elle se mit à trottiner vers la porte avant de l’ouvrir vivement comme si elle pouvait la détacher du mur. Je me retins de rire et notais dans un coin de ma tête qu’il ne fallait pas l’énerver quand elle avait le ventre qui gargouillait. Je m’empressais de la suivre, et pour une fois sans soupirer, ça relevait presque du miracle. Je me sentais comme légère en traversant le couloir jusqu’à l’ascenseur. On arriva bien vite au premier étage. Je la suivais toujours aussi gaiement, mais un détail perturba ma joie momentanée.

— Dis, Ruru… Pourquoi il n’y a aucune trace de la poudre dorée qu’il y avait hier au deuxième étage ? Tu ne trouves pas ça étrange ? lui demandai-je alors qu’on atteignît la porte qui allait la rassasier.

— On ne sait pas trop comment ça marche, mais au petit matin avant qu’on se réveille, c'est comme si elle s'était évaporée. Puis tu sais, à force, il y a des choses sur lesquelles on a arrêté de se poser des questions… Tu viens ? reprit-elle comme si notre précédent échange n’avait jamais eu lieu.

Je hochais la tête. L’intrigue persistante de ma question vivait toujours malgré sa réponse. Je n’étais clairement pas du genre à abandonner un tel détail étonnant… Mais pour l’heure, j’allais devoir. Je la suivais à l’intérieur de la cantine. C’était comme n’importe quel autre lieu du genre que j’avais pu voir dans ma vie à vrai dire. Je ne savais pas trop pourquoi je m’attendais à quelque chose d’incroyable. En tout cas, s’il y avait quelque chose à retenir d’ici, c’était que toutes les pièces semblaient faire la même taille, si bien qu’ils avaient été obligés de faire une sorte d’étage – comme Ruru avec ses installations au-dessus de son lit – dont l’escalier qui y menait ne se trouvait pas très loin de moi. Mais il y avait tout de même suffisamment de place pour accueillir la grosse quarantaine de résidents de cet endroit, et ce, tous en même temps. N’était-ce pas formidable ?

— Qu’est-ce que tu fais ? Il y a quand même plus intéressant à ta portée que fixer sans but la pièce ! s’exclama la

rousse, attirant malheureusement l’attention sur moi.

Et je ne pesais pas mes mots, j’avais vu quasiment tous les visages se tourner un à un vers moi. Sans parler de ceux à l’étage d’au-dessus qui avait déboulé jusqu’à la rambarde – qui était là pour empêcher toute chute. Je soupirais. Finalement, ça aussi, c’était vite revenu à moi. Ça en était fini de ma bonne humeur. Je baissais la tête et rejoignis en vitesse Ruru, même si j’avais grandement envie de la maudire et de retourner dans ma chambre le ventre vide… Cependant, je ne savais absolument pas ce qui allait m’attendre durant cette première journée et j’avais la conviction que ce moment de réconfort allait être de bon augure pour la supporter. Une fois à la hauteur de Ruru, j’attrapais comme elle un plateau pour le poser sur les barres en métal qui nous guidaient sur le trajet à faire. Sous nos yeux, on pu voir un défilement de diverses propositions de petit-déjeuner ainsi que de boissons, puis de la vaisselle basique tels que des couverts et des gobelets. Une fois nos plateaux respectifs remplis, je la suivis en direction d’une table un peu isolée. Par chance, j’avais déjà été oubliée de tous et je n’étais plus la bête de foire. Je pouvais au moins avoir la conscience légère tout en dégustant mon repas. Une fois assise, je me jetais sur mes tartines à garnir de beurre demi-sel et de chocolat en poudre. Une fois prêtes, je les trempais une à une dans mon café – qu’à une époque, j’aurais englouti sans prendre la peine de manger… Une fois les tartines avalées, je m’attaquais à des petits biscuits aux formes intrigantes qui traînaient tantôt dans un petit panier en osier. Une fois tartiné de confiture à la fraise, leur sort final ne fut pas bien différent des tartines de beurre. Je terminais ce magnifique festin par une petite compote accompagnée d’un bol de flocon d’avoine et de yaourt, toujours parfum fraise évidemment. Une fois la dernière bouchée avalée, je relevais la tête souriante et rassasiée vers Ruru.

— Euh… T’es sûre d’aller bien ? m’interrogea-t-elle en me lançant un regard presque effrayé.

— Oui ! Pourquoi ? répliquai-je quelque peu étonnée de cette question.

— Tu étais comme absorbée par ton repas… Ça ne fait même pas cinq minutes qu’on s’est installé que t’as déjà englouti ton plateau qui débordait. Alors que moi, je n’ai même pas fini mon bol de céréales. C’est incroyable ! Moi qui pensais avoir faim, je vais commencer à en douter ! finit-elle par dire en quittant son masque sérieux pour se mettre à pouffer.

Je soufflais de soulagement. J’étais presque en train de me faire des films sur le pourquoi du comment elle réagissait comme ça. Je finis par la suivre dans son rire. Ça faisait longtemps que ça n’était pas arrivé. À croire même que ça faisait depuis que j’avais tout perdu. Ou peut-être que j’avais ri une fois ou deux à la fac avec une ancienne amie. Enfin, tout ça appartenait au passé, aujourd’hui et surtout, ici, je devais faire comme si de rien n’était si je voulais partir au plus vite.

— Sinon plus sérieusement, est-ce que tu aimerais voir la pièce de cette nuit et aussi la médiathèque ? me demanda la rousse une fois que notre fou rire prit fin et qu’elle avait englouti une cuillère de ses céréales au chocolat en forme de donut.

— Pourquoi pas… soufflai-je, nettement moins intriguée de visiter après la merveilleuse rencontre obscure de tantôt.

— Il y a le temple aussi ! T’as dû le voir en entrant hier au sein de la Maison ! Il est juste à l’entrée de ce couloir à vrai dire ! Si tu veux, on peut y aller en premier ! En plus vu l’heure, le moine a déjà ouvert ! Elle t’a raconté son histoire, mademoiselle Scylla, nan ? En tout cas, tu vas voir, il est beau gosse, finit-elle par chuchoter pour faire comme si de rien n’était, alors que j’étais un peu près sûre que la table derrière nous avait entendu.

— Si tu le dis… Sinon, j’avais une question… Pourquoi on peut finir par partir d’ici ? Je dois bien avouer que cette question trotte dans mon esprit depuis hier… Je me souviens que mademoiselle Scylla a parlé de devoir devenir une parfaite poupée pour pouvoir sortir d’ici… Mais j’imagine, au vu de notre enlèvement et de notre atterrissage ici, que ce n’est pas pour pouvoir être libre ensuite… Surtout que si on essaie de s’échapper, c’est la mort qui nous attend… Ça n’aurait pas de sens… N’est-ce pas ? osai-je demander, coupant de toute évidence l’enthousiasme de Ruru…

— En effet… Ça n’en aurait pas… Et pour sûr, tu le découvriras bien assez tôt de toute façon, on a une visite dans la journée… Je te raconterai après ça, histoire que ça ne soit pas bizarre… Ils étudient notre comportement avec une extrême attention… Mais je suis sûre que tu seras à la hauteur des attentes. Tu es déjà bien différente de la plupart d’entre nous. Mais c’est pour ça que je t’apprécie ! Je pense que tu as été la première entre ces murs à ne pas me regarder mal pour mes excès de parole. Je t’en remercierai sans doute jamais assez pour ça. En plus, tu n’as pas l’air d’être du genre à rigoler, mais pourtant, tu l’as fait avec moi. Tu réussiras parfaitement à remplir le rôle qu’on attend de toi ici, j’en suis sûre. Tu réussiras à partir. Même si on sait que la suite ne sera pas forcément très rose, dis-toi que ça ne pourra pas être pire que de fuir le rôdeur ou que d’essayer de devoir fuir les futures poupées qui voudront t’évincer. Parce que oui, tu vas en faire des jaloux… murmura-t-elle en se penchant vers moi avant de s’empiffrer d’une nouvelle cuillère.

— Des jaloux ? répétai-je comme si j’avais mal entendu…

Elle hochait simplement la tête avant d’engouffrer son bol dans son estomac. Je ne voyais pas en quoi quiconque pourrait rêver d’être moi à vrai dire. J’avais toujours été celle qu’on ne voulait pas être, et j’avais la grande conviction que ça ne changerait jamais malheureusement quoi qu’on essayait de me faire croire. Alors, oui, peut-être ici, ça donnait envie de vouloir partir au plus vite d’être moi, mais je pouvais leur assurer que dans la vie de tous les jours, une semaine ça serait de trop comme expérience. Je pouffais intérieurement à l’idée même de voir Ruru se comporter comme moi, ça ne collait tellement pas à son personnage pétillant. Heureusement, elle n’avait pas l’air de vouloir être à ma place, et ça, ça me laissait un minimum croire qu’il y avait d’autres personnes comme celles que j’avais perdu, il y avait de cela bien trop longtemps.

— On y va ? J’ai fini ! s’exclama-t-elle soudainement, me tirant à la fois de mes réflexions, mais aussi de ma tête quasiment plongée dans mon plateau.

Je hochais la tête avant de me lever, d’attraper mon plateau et de suivre la petite furie qui était déjà bien loin. J’esquissais un léger sourire. C’était peut-être moi qu’on jalousait, mais qu’est-ce que j’aimerais pouvoir être à sa place au moins une journée… Une fois mon plateau vidé et déposé sur la pile, je sortis en vitesse de la cantine. Ruru m’attendait patiemment dans le couloir. Puis, ni une ni deux, on se mit en route pour le temple bouddhiste. Sur le chemin, on n'échangea aucun mot et c’était peut-être un peu trop angoissant connaissant sa passion pour le bavardage. Heureusement, le bout du couloir n’était pas si loin. On pu voir un petit groupe sortir du renfoncement et passer à côté de nous le visage un peu effacé. Ça ne sembla pas étonner Hotaru qui continuait d’avancer comme si de rien n’était. Je me retournais et constatais qu’ils étaient tous un peu voûtés, comme si leur énergie avait été absorbée et qu’il n’en restait plus que des zombies. Un frisson, semblable à celui du dernier soir, traversa mon échine et me remit les pieds sur terre. Je ne savais pas si je devais paniquer ou faire comme si je n’avais rien constaté, comme la rousse à mes côtés. On s’arrêta un instant devant la partie de sable. J’observais de nouveau le pavillon aux panneaux rouges et roses que j’avais vu la veille. Tout me paraissait parfaitement normal. Peut-être que le mystère de ce qu’il s’était passé tantôt se trouvait à l’intérieur. J’entendis Ruru prendre une grande inspiration avant de commencer à marcher sur le sable. Allait-elle bien ? Je ne l’avais jamais vu aussi crispé qu’en l’instant. Même dans l’ascenseur hier, elle m’avait paru plutôt calme. Je haussais les épaules avant de la suivre jusqu’au petit escalier en pierre. Elle les grimpa deux par deux et arriva rapidement à l’intérieur. J’en fis de même et traversa le peu d’obscurité qu’il y avait pour découvrir un espace plutôt grand, fait de piliers en bois dont des tissus rouges les reliaient les uns aux autres. Au sol un grand tapis rouge et décoré d’arabesques dorées menait tout droit à un autel. Je n’avais jamais vu quelque chose d’aussi beau. C’était sans aucun doute la seule chose qui m’attirait et me forçait à me rapprocher pour observer. Il y avait une sorte de petite tablette qui supportait une statuette en or. Derrière, se trouvait une tapisserie sur un tissu doré que je ne pouvais pas reconnaître. Et enfin devant se trouvait un espace pour des offrandes, une sorte de bol contenant des cendres et des bâtons d’encens. Ça me fascinait. J’avais déjà entendu parler de cette croyance, mais à très petite échelle et je n’avais aucune idée de comment on devait prier. En avançant, je pus constater que Ruru se trouvait devant l'autel à genoux, la tête posée dessus et les bras tendus devant elle. Je m’installais à genoux à ses côtés et attendis qu’elle termine sa prière par respect.

— Bienvenue au temple. Tu dois être Esarosa, la nouvelle future poupée, entendis-je à ma droite, me faisant me retourner rapidement.

— Bonjour, oui, c’est cela… confirmai-je, gênée, en saluant d’un signe de tête le moine que j’avais vu hier balayer le sable devant le temple.

— J’imagine que Rhodine a déjà dû te parler de moi. Je suis là pour recevoir les disciples de Bouddha qui pourrait entrer ici, mais aussi pour aider à la fabrication des poupées. J’espère que ton amie pourra te guider sur le chemin qu’elle suit depuis quelques mois déjà et t’aider à devenir une poupée de plus dans ce monde. Une fois par semaine, les Maîtres viennent visiter les lieux et rencontrer les poupées afin de vérifier si oui ou non, elles sont prêtes à partir de ce lieu de formation, m’expliqua-t-il, comme si je n’avais pas déjà eu la chance qu’on me le dise déjà à deux reprises.

— Je ferais mon maximum pour être la poupée que l’on attend de moi, répliquai-je, souriant faussement espérant qu’il n'aurait rien d’autre à me dire que je ne savais déjà.

— Parfait, alors. Tu es déjà sur la bonne voie, je ne vais donc pas vous importuner plus longtemps. N’hésite pas à passer me voir si tu souhaites en apprendre plus ! sourit-il, avant de disparaître dans l’obscurité du pilier en bois derrière lui.

Son regard, il y avait eu une lueur rouge… J’en étais certaine… Comme le rôdeur, cette nuit… Je crispais la mâchoire tout en faisant mine d’ignorer la situation. Ça devait être mes yeux fatigués qui me jouaient des tours, il n’y avait pas d’autre explication… Lorsque Ruru se redressa, signe qu’elle avait fini sa prière, je soupirais. Elle tourna la tête vers moi et me sourit avant de se lever. J’en fis de même et nous voilà parti vers une autre visite qui me filera sans doute moins la chair de poule que tout ce que j’avais pu constater depuis qu’on avait quitté la cantine des lieux.

— Tu préfères la salle commune ou la médiathèque en prochain choix ? finit par me demander la jolie rousse une fois qu’on avait quitté le temple ainsi que le renfoncement dans lequel il se trouvait.

— La salle commune est plus tôt sur notre chemin, autant y aller, comme ça, ça sera fait ! m’exclamai-je, espérant pouvoir vite rentrer dans ma chambre.

Je commençais un peu trop à avoir peur de cet endroit. D’habitude, je n’aurais sans doute pas réagi. J’aurais juste accepté mon sort. Mais actuellement, je doutais qu’il fût si facile de l’accepter. Au contraire, je n’étais pas sûre de pouvoir m’habituer. Je n’avais donc rien d’autre de mieux à faire que de vite devenir une poupée pour sortir d’ici. Quitte à ce que je passasse un mauvais moment jusqu’à ce que je disparusse ailleurs. On arriva bien vite au deuxième étage. Comme tantôt, on avait croisé quelques personnes, et elles se tenaient tout autant le dos voûté. J’avais presque envie de percer le mystère de ce maintien, mais d’un autre côté, je préférais faire comme si je n’avais rien vu du tout. Je commençais à me dire que moins j’en savais, mieux je finirais par me porter… Et c’était sans doute vrai, vu que Ruru et moi, n'étions pas aussi assommées que les autres…

— Cette fois, on ne craindra rien ! s’exclama justement la demoiselle en ouvrant la porte qui menait à ce qu’elle avait tenu à me montrer la veille.

Et cette fois, je n’attendis pas avant de mettre les pieds à l’intérieur. J’avais eu suffisamment peur à cause de ce foutu courant d’air hier, et encore plus avec ce qu’il venait de se passer lors des quinze dernières minutes. Je ne savais pas à quoi m’attendre et pourtant, j’étais quand même déçue de l’endroit. Comme la cantine, elle était départagée en deux étages et il y avait juste des fauteuils disposés un peu partout et de façon étrange qui plus était. Comme si cela formait quelque chose si on le regardait vu de dessus. Par chance, on ne le saura sans doute jamais. Il n’y avait absolument rien d’autre, à part une fenêtre qui donnait sur un faux ciel bien entendu, et toute cette couleur verte tout aussi écœurante que la blanche, la jaune et la bleue. De toute évidence, il y avait un but à ce spectre de couleur, il n’était pas possible d’ignorer cela plus longtemps. Des petits groupes de personnes s’étaient créés un peu partout à travers la pièce et discutaient de tout et rien sur ces sièges, tandis que moi, j’étais en train de me faire des films sans fin sur cet endroit.

— Bonjour à toutes et à tous ! résonna la voix de mademoiselle Scylla dans notre dos. C’est l’heure ! Je vous prierais de rejoindre votre étage et de vous tenir devant votre porte de chambre. Aucun écart ne sera permis ! conclut-elle, avant de nous tenir la porte et de nous regarder sortir un à un d’un mauvais œil, dont une lueur rouge brillait à chaque nouveau passage devant elle.


Texte publié par Hana Kerasi, 17 aoĂ»t 2025
© tous droits réservés.
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