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Pour les bouteilles !

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Pour les bouteilles !

— Fais chier…

J’ai beau m’acharner sur mon briquet, les deux silex détrempés refusent d’allumer ma pipe. Déjà que le tabac laisse à désirer…

— Arkenbarn, si je te mets la main dessus…

Lui et ses requins se sont fait un plaisir de passer en trombe devant la barque qui nous menait sur la plage, m’éclaboussant de la tête aux pieds. Je finis par abandonner, et range le tout dans ma besace, en sortant plutôt ma bouteille de rhum à moitié pleine.

— Je vais faire un tour, lancé-je aux autres conteurs descendus à terre.

Ils opinent distraitement et se consacrent à leurs activités, munis, pour la plupart, d’encre, de papier et d’une plume.

Arrachant le bouchon de la bouteille d’un coup de dent, je marche le long de la côte, dans l’idée de faire le tour de l’île avant de rentrer dans les terres, un peu plus verdoyantes. Après avoir marché quelques minutes et m’être quelque peu échauffé le gosier, je suis plus ou moins de l’autre côté de l’île, à l’opposé de l’endroit où on a débarqué. Je ressors pipe et briquet pour essayer une nouvelle fois. Je marche sans regarder devant moi, rageant et maudissant à tout va face aux étincelles infertiles. Lorsque, de l’épaule, je percute quelqu’un. Ma pipe m’échappe, le bourrage se renverse dans le sable.

— Eh merde ! juré-je.

Je me retourne sur le conteur imbécile qui m’a percuté.

— Eh ! Oh ! C’est quoi ton problème ?

Il se retourne.

— Mais… t’es pas un conteur de l’Allée, toi, constaté-je avec un froncement de sourcils. T’es qui ? D’où tu viens ?

Il a un drĂ´le de geste, levant ses deux mains jointes en direction du soleil.

— Navré, que la lumière te réchauffe.

— Qu’est-ce que tu me baragouine ? grommelé-je en ramassant la pipe et le peu de mauvais tabac qui n’est pas ensablé. Qui es-tu ?

— Je me nomme Aelen, cher insulaire. Je fais partie du peuple Ténélithe, nomade voguant d’une terre à une autre.

— Ah. Ben moi c’est Gorge de Feu, et je vis pas ici, je visite. Je suis venu avec le bateau, de l’autre côté de l’île.

— Oh, vous êtes aussi un marin ? Enchanté, monsieur de Feu.

— J’suis pas un monsieur, mais salut.

Je lui tends la main, et il la serre avec un sourire niais. Baissant les yeux sur nos mains jointes, je vois mon ombre sur le sol. Mes jambes, mon buste, mon bras tendu… ma main. Seule. Sans la sienne. Je lâche sa main et fait un bond en arrière.

— Tu n’as pas d’ombre !

— Ah, vous avez remarqué ? Oui, c’est ainsi que sont les Ténélithes.

— Mais ce n’est pas possible !

— Ma foi, si, puisque c’est le cas.

— Mais… mais pour ça il faudrait que la lumière vous passe au travers !

Il hoche la tĂŞte.

— Exact.

— P’tain, j’crois j’ai trop bu, moi…

— Non, non, c’est normal. Les rayons de lumière nous passent bel et bien au travers.

— Minute, me mène pas en bateau ; si la lumière te passait au travers, je te verrai même pas ! T’es juste un putain de sorcier ! Ou une putain d’hallucination…

Il prend une moue un peu vexée.

— Non, je n’ai rien de tout cela. Je suis un Ténélithe, c’est tout. Et si vous pouvez me voir, c’est parce que nous émettons notre propre lumière, trop faible cependant pour trancher avec celle du jour.

— Mais… Et tes vêtements ? Ta marinière, ton pantalon, tes chaussures ?

— La matière dont ils sont fabriqués a les mêmes propriétés que nous.

— Mais… mais… C’est génial ! Vous venez d’où ?

— Nous vivons en mer.

— Sur des bateaux ?

— Oui… Sur un bateau.

— Mais merde, ça fait quarante ans que j’arbore les mers en long, en large et en travers sans jamais avoir croisé un type comme toi !

— Eh bien… C’est-à-dire que notre bateau ressemble à tous les autres, donc à moins de monter à bord c’est assez compliqué de remarquer que nous n’avons pas d’ombres…

— Ouais, bon, mais quand même… Vous naissez comment ? Vous brillez dans le noir ? Vous le trouvez où ce matériau pour vos vêtements ? Ça peut se revendre cher ?

— Doucement, dit-il avec un rire, une question à la fois.

— Venez sur le bateau, ça va intéresser les autres. Au fait, t’aurais pas du feu ?

Je tends ma pipe que j’ai bourrée à nouveau de tabac. Il sourit et pointe son doigt vers les feuilles sèches. Son doigt rougit, rougit, puis disparaît et quelques instants plus tard, le tabac s’enflamme !

— Ouah !!! Comment t’as fait, putain ?

— Nous sommes capable de modifier la longueur d’onde du rayonnement que notre corps émet.

— … hein ?

— Eh bien, nous pouvons rayonner dans différent domaine. Là, c’est de la lumière perceptible par l’œil humain, mais je peux tout aussi bien émettre dans les infrarouges, les ultraviolets, les radiations, ou des micro-ondes qui vont venir brûler vos feuilles de tabac. Nos vêtements ne le peuvent pas, par contre. Ils n’ont pas de conscience, leur domaine d’émission est déterminé à la fabrication.

— Ouah, mais c’est un truc de dingue ! Mais alors… Ça veut dire qu’à poil tu peux être invisible ?

Il a un sourire sans joie. J’y reconnais le sourire d’un ennemi. Ça pue l’entourloupe. Instinctivement je porte ma main à ma ceinture. Merde ! Pas d’arme. Puis une masse s’effondre sur mon dos, et je me retrouve immobilisé à terre. Des poignes invisibles maintiennent mes poignets et mes chevilles sur le sable, quelque chose s’enfonce dans ma poitrine. Ce quelque chose apparaît. C’est un Ténélithe, nu, un sourire mauvais aux lèvres, son genou dans mes côtes. Putain, ça m’apprendra à parler biologie !

— Bien joué, Aelen ! dit-il. Vas-y, prends son sac !

L’interpelé s’exécute, pendant que je lui crache des injures au visage. Il tient bientôt dans ses mains ma bourse, le coquillage de la sirène, la perle que je venais tout juste de trouver…

Les enfoirés, ils vont tout me piquer !

Mais il jette le tout à terre et continue à fouiller. Il sort avec un grand sourire ma bouteille de rhum à laquelle il ne reste qu’un fond, et la bouteille à la mer que j’ai trouvée au début de l’expédition.

— Il en a deux ! s’exclame-t-il. Quelle richesse !

— Vite, répond celui sur ma poitrine, assommons-le et filon ! Quand il se réveillera, on sera loin avec son trésor !

Ce qui m’entravait les poignets me lâche, mais avant que j’aie pu en profiter, je reçois un grand coup sur la tête et tombe dans les vapes.

J’ai l’impression qu’un marteau tambourine mon crâne de l’intérieur. La douleur me fait pleinement recouvrer mes esprits. Gémissant, je me redresse en position assise sur le sable. Ebloui par le soleil, je tâtonne sur le sol pour trouver mon sac. Une fois en main, j’y cherche ma bouteille pour me requinquer.

— P’tain, elle est où ?

Je regarde autour moi. Par terre, perle, coquillage, bourse bien lourde. Puis je me souviens.

— Oh les saloupios ! Ils m’ont pris mon rhum !

De rage, je bondis sur mes pieds et donne un grand coup dans le sable, avant que ma tête me rappelle sans douceur que je n’ai pas le luxe de la brusquerie.

— Fais chier… geins-je. Merde, si je les recroise un jour ils vont s’en prendre plein leur tronche à onde de merde ! Mon rhum, euh !

D’abord les armes, ensuite le tabac dégueu et maintenant ça ! Ce sont des fanatiques des bouteilles ces Ténélithes ou quoi ? Je ramasse furieusement mes affaires et retourne vers le bateau. Comme si ça ne suffisait pas, je suis resté évanoui tout le jour, et il est temps de repartir ! Quelle déplaisante rencontre… Ah, je me vengerai ! Parole de Gorge de feu !!!


Texte publié par RougeGorge, 27 juillet 2025
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