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La plainte

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Alain Dester quitta la cantine et rejoignit Rose qui venait de sortir du bâtiment. Il s’enquit auprès d’elle :

« - Du nouveau ?

- Ashley a été simple : apparemment, Stefan soupçonnait elle et Julien d’être en couple, elle l’a mal pris et Stefan s’en est voulu au point de leur dire que la prochaine fois que ça arrive, qu’ils lui disent.

- C’est à peu près ce que Julien m’a raconté.

- Tiens donc. Au moins, ça colle avec leur version des faits.

- Tu as réussi à voir Maëlle ?

- Non, elle ne va pas Ă  la cantine et ne reprend pas avant quinze heures.

- On fait quoi ?

- On va aller la voir chez elle. J’ai l’adresse. »

Les deux policiers quittèrent le lycée pour partir à la maison de la dernière lycéenne. Ils ne mirent que quelques minutes avant d’y arriver et la lieutenante sonna à la porte. Ils furent devant une femme dont le regard semblait méfiant :

« - Qui est-ce ?

- Lieutenante Lagarde et officier Dester, de la Police Nationale. Nous souhaiterons parler Ă  votre fille, madame Legrand.

- Pourquoi ?

- C’est pour une enquête. Si vous ne voulez pas qu’on la voit, c’est votre droit. Mais je vous préviens, vous recevrez une convocation avec votre fille et ça risque de mal se passer. Vous préférez quoi ? Qu’on discute ici ou au commissariat ? »

Cette menace dut faire son effet, car si la bonne femme était très mécontente, elle décida tout de même de les laisser entrer. Elle appela ensuite sa fille qui arriva en courant. Rose ordonna à la mère de quitter le salon, ce qu’elle s’exécuta à contrecœur.Une fois seuls, la lieutenante scrutait Maëlle, ce qui la mit mal à l’aise. Elle demanda alors ce qui se passait, ce à quoi Rose répondit d’une voix solennelle et ferme :

« Stefan est mort. »

Il n’y eut pas de réponse. Maëlle était sans voix et au bord des larmes. Elle demande d’une petite voix :

« - Comment ça se fait ?

- Il a fait une chute mortelle, répondit la lieutenante, toujours ferme. Et apparemment, il aurait porté des propos presque diffamatoires, pour reprendre ses termes. Est-ce vrai ?

- Comment vous savez ça ? Où vous voulez en venir ?

- Il a porté plainte contre lui-même et votre nom est indiqué dans la plainte, fit Alain, ne pouvant plus rester là à ne rien faire. Alors, qu’est-ce qu’il vous a fait ?

- Et bien, disons que… Je suis lesbienne.

- Oui, et ? lâcha Rose.

- Et alors, je suis en couple avec quelqu’un, mais c’est ma prof de maths.

- Avez-vous conscience que c’est du détournement de mineur ?

- Je le sais. Mais on se contente de quelques embrassades, et puis elle ne me force pas à quitter ma mère.

- Ok, je vois. Et quel est le problème ?

- C’est que Stefan nous a surpris et nous a demandé pourquoi on était en couple. Il ne comprenait pas trop ce qui se passait mais on lui a fait clairement comprendre qu’on n’a pas aimé ça. C’était notre vie privée et ça a failli se savoir dans tout le lycée.

- Vous n’avez pas voulu porter plainte contre Stefan ? demanda l’officier.

- Si, mais le problème, c’est que je le connaissais à peine et en plus, il est très apprécié des profs, d’après ce que j’ai entendu. On ne m’aurait jamais prise au sérieux. Et même si je l’avais fait, vous auriez été au courant pour notre relation et ça aurait été encore pire.

- Vu comme ça, c’est compréhensible, fit Rose.

- Maëlle, intervint Alain, vous savez, Stefan n’était apparemment pas méchant et le fait de vous avoir blessée n’était probablement pas dans ses intentions. A notre avis, c’est ce qui l’a poussé à porter plainte contre lui-même.

- Et à se tuer ? »

Evidemment. La première hypothèse à laquelle Alain et Rose avaient songée, c’était le suicide. Mais le médecin légiste étant incapable de l’affirmer, ils ne pouvaient pas exclure celle du meurtre. Rose devança son cadet et déclara :

« - On l’ignore. Nous cherchons à savoir pourquoi il est mort. Ce sera tout.

- Attendez. Pourquoi Stefan a porté plainte contre lui-même ?

- Ça va vous paraitre surprenant, mais il a fait ça à cause de qu’il vous a fait subir, à vous et à deux de ses camarades de classe. Au revoir. »

Alain et Rose quittèrent le domicile de Maëlle Legrand et reprirent le chemin du commissariat. En chemin, Alain voulut s’enquérir de l’état de la famille du défunt :

« - Rose, tu ne trouves pas que Maëlle est… comment dire…

- Complètement perchée ? lança Rose. Si, j’ai l’impression qu’elle est paumée. Après tout, c’est qu’une gamine.

- Voui. Au fait, tu peux me déposer auprès des Leroy ? J’aimerais savoir comment ils vont.

- Je suis passé les voir ce matin, mais bon, si tu insistes. »

Ils changèrent de trajet et Rose déposa l’officier devant la maison de la famille de la victime. Alain la remercia. Puis, après le départ de la lieutenante, il sonna à la porte, qui ne tarda pas à s’ouvrir. Le jeune homme avait affaire à une femme, qui avait visiblement la quarantaine mais qui semblait avoir pris dix ans de plus. Alain expliqua qu’il tenait à savoir comment elle et ses proches allaient. Elle répondit :

« Pas très bien. On essaie de surmonter de ce qui s’est passé, mais c’est dur. C’est gentil de venir nous voir. Entrez. »

L’officier ne se le fit pas dire deux fois. Il pénétra dans la maison et vit en premier lieu plein de photos de famille. Dans certaines d’entre elles, on voyait la famille au grand complet. Alain s’excusa :

« - Toutes mes condoléances.

- Merci.

- Dites-moi, comment il était ?

- Stefan ? Il était maladroit et faisait parfois quelques erreurs, mais il était gentil comme tout. C’était une personne qui essayait de faire attention aux autres et qui réussissait à l’école.

- Etait-il schizophrène ?

- Oui. Il a un traitement pour lui éviter des problèmes plus tard.

- D’accord. Euh, la question peut vous paraitre déplacée, mais ça ne vous dérange pas que je visite sa chambre ?

- Oui, votre collègue ne me l’a pas demandé. Venez. »

La mère de Stefan accompagna le jeune policier dans la chambre de son fils défunt :

« - Voici sa chambre.

- D’accord, merci. Je tâcherais de ne pas mettre le désordre. »

Quand la mère rejoignit les autres proches, Alain contempla la pièce. Bleue, remplies de meubles, de bandes-dessinées, de jouets… C’était une chambre d’enfant qu’on reconnaissait facilement. Il y avait aussi un tableau, rempli de photos de famille. En les observant de plus près, il voyait les moments de bonheur à travers ces photos. Il ne put s’empêcher de laisser couler une larme.

Alain regarda ensuite son bureau. Il semblait soigneusement rangé et propre, quand l’officier vit un bout de papier dépasser d’un des tiroirs. Il l’ouvrit et prit le papier. L’écriture était, contrairement à ce qu’il avait vu, sale et tâchée. Il était écrit :« Je suis qu’un taré ! Je suis méchant, blessant, égoïste ! Je bousille ma vie ! J’suis plus moi-même ! » Autant de mots qui choquèrent le policier de plein fouet. Il découvrit également une boîte de médicaments, entièrement vide. Celle-ci n’était pas fermée, et il en profita pour la photographier. Il mit discrètement le papier dans un scellé ainsi que la boite et remit le bureau en ordre. Puis il rejoignit les proches de Stefan pour leur souhaiter bon courage.

Alors qu’il venait de quitter le domicile, Alain reçut un appel de Rose. Il décrocha :

« - Alain, on a un problème.

- Quoi ? Qu’est-ce qui se passe ?

- Maëlle est sur le toit et elle veut sauter.Les pompiers sont arrivés, mais nos collègues sont débordés, donc magne-toi ! »

Ni une ni deux, Alain courut à toute vitesse en direction du lycée. Par chance, ce n’était pas très loin du domicile de Stefan.En arrivant devant le lycée, il vit effectivement plusieurs pompiers qui étaient prêts à réceptionner la jeune fille. Il aperçut également Rose, qui portait un mégaphone et tentait visiblement de dissuader Maëlle. Il la rejoignit :

« - T’en as mis du temps ! se plaignit la lieutenante.

- Désolé, je n’ai pas de voiture. Qu’est-ce qui se passe ?

- Bah, comme tu vois, la gamine a visiblement disjoncté et veut sauter du toit. »

Il n’en fallut pas plus pour l’officier qui arracha des mains de sa supérieure :

« - Qu’est-ce que tu fous ?

- Fais-moi confiance. »

Il se tourna vers Maëlle : « Maëlle, ne faites pas ça !

- Pourquoi vous ĂŞtes lĂ  ?

- A votre avis ? Pour éviter que vous fassiez une bêtise !

- Vous pouvez pas comprendre ! Vous savez pas à quel point je m’en veux d’avoir causé la mort de Stefan.

- J’ignore ce que vous ressentez, mais vous n’avez rien à vous reprocher !

- Mais si ! C’est à cause de moi s’il s’est tué !

- Il ne tenait pas Ă  vous blesser !

- Et moi je l’ai tué !

- Maëlle, ne faites pas ça ! »

La jeune fille posa un pied dans le vide, puis un autre et tomba vers le sol, en attendant que la mort la cueille. Alain Dester, les yeux hagards, se souvint des paroles de Rose :

« En tant que flic, on se doit de protéger les citoyens, quitte à mettre sa vie en jeu, tant que c’est pour le bien des autres. »

En se remémorant de ces propos, il courut sans savoir pourquoi et se dirigea vers le point d’impact de Maëlle. Par chance, il rattrapa la jeune lycéenne, mais le choc fut tel qu’il sentit son corps lâcher. Rose avait assisté à la scène et en voyant l’état de son collègue, elle contacta les urgences. Ceux-ci ne tardèrent pas à arriver et embarquèrent Maëlle et l’officier. Rose le réprimanda :

« - Espèce d’abruti ! Qu’est-ce qui t’a pris ?!

- Je ne sais pas. Mais c’est grâce à toi que j’ai pu la sauver. »

Peu de temps après, alors que les urgences s’éloignaient des lieux, la lieutenante Lagarde pensait qu’elle aurait fait la même chose, à l’âge d’Alain. Mais pourquoi ne l’avait-elle pas fait ? En réalité, Rose savait pertinemment que les risques étaient trop grands et craignait que l’officier n’en sorte pas vivant. Mais elle ne put s’empêcher de se sentir coupable de ne pas avoir réagi :

« MERDE ! »


Texte publié par S.S.Straseele, 8 aoĂ»t 2025
© tous droits réservés.
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