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volume 2, Chapitre 14 « MarchĂ© aux esclaves. » volume 2, Chapitre 14

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13. Marché aux esclaves.

« Silence ! Levez-vous ! »

La voix claqua comme un fouet sur les dalles de l’amphithéâtre.

Le garde de l’académie, un vétéran au regard vide et au gantelet couvert de runes de dissuasion, venait d’entrer dans la salle d’un pas sec, implacable.

« Saluez ! »

Tous se levèrent à l’unisson. L’air était déjà lourd, tendu par les automatismes rigides de l’institution.

Miss Élodie fit son apparition, drapée dans sa robe noire aux reflets moirés.

Son regard effilé parcourut l’assemblée sans émotion.

« Vous pouvez vous asseoir. »

Le grincement des bancs et l’écho des bottes firent place à un silence pétrifié.

« Aujourd’hui, nous accueillons un nouveau camarade. Veuillez vous présenter. »

Elle fit signe d’un geste sec.

Et Yeolset entra.

Le silence se fit plus pesant encore.

Tous les regards se tournèrent vers lui – certains chargés de curiosité, la plupart d’un mépris cru ou d’une suspicion viscérale.

Il avançait avec calme, vêtu d’une tunique austère, sans aucun ornement de caste. Aucun blason, aucune broche, rien qui indique sa filiation ou son statut. Cela seul suffisait à le cataloguer comme… l’autre.

« Bonjour à tous, je me nomme Yeolset. Je viens du continent de Graphe. »

Sa voix était posée, calme. Trop calme.

Un ricanement gras s’éleva dans la salle.

Un noble aux boucles impeccables, sûrement de la branche Dorien, éclata de rire :

« Un roturier du continent sans magie, et en plus en retard ! On touche le fond. »

« Silence ! »

La voix d’Élodie fusa, accompagnée d’un claquement de rune sur son bureau. Un éclair d’énergie réprima le ricanement, électrisant brièvement l’air.

« Sachez qu’il a la recommandation d’un chevalier classé quasi-divin. »

Un murmure parcourut l’amphithéâtre, cette fois teinté de crainte.

Un tel rang n’était pas donné à la légère. Il fallait avoir massacré des légions ou terrassé un dieu mineur pour y prétendre.

« Son niveau actuel lui permettrait d’entrer directement parmi les chevaliers-commandants. »

Le silence s’épaissit.

Même les plus arrogants baissèrent les yeux un instant.

« Alors pourquoi est-il ici, dans notre classe ? » demanda une élève au regard acéré, croisant les bras.

Yeolset balaya l’assemblée du regard. Ses yeux étaient clairs, mais dénués de chaleur. Un voile invisible semblait l’entourer. Même sans le mana, même sans runes… quelque chose chez lui mettait mal à l’aise.

« J’ai choisi de rester ici. Mon niveau martial peut-être suffisant, mais je ne connais rien aux coutumes, à l’étiquette ou à l’histoire de vos deux continents. Je ne connais que Graphe. Et sans cette connaissance, je ne pourrais diriger sans honte ni faiblesse. »

Son ton était clair, posé.

Mais quelque chose dans ses mots ressemblait Ă  un rappel.

Comme une lame Ă  peine sortie de son fourreau.

Miss Élodie acquiesça sans commentaire, puis tourna son regard vers moi.

« Mlle D Vel. »

Je me levai, droite malgré le poids qui pesait sur mes épaules depuis notre retour.

« Il vous manque un membre dans votre groupe. Yeolset le rejoindra jusqu’à la fin du cursus. Cela vous convient-il ? »

Je retins un soupir.

— « Comme vous le désirez. »

Je le vis s’incliner légèrement avant de venir s’asseoir à nos côtés.

Mais mes yeux ne le quittaient pas.

L’aura qui l’enveloppait n’était pas magique. Elle était… autre. Comme un résidu de quelque chose d’ancien. Quelque chose d’oublié par les dieux eux-mêmes.

Je n’aimais pas ce que je ne comprenais pas.

Et Yeolset… je ne le comprenais pas.

— Passons maintenant au sujet du jour : la mission d’entraînement.

La voix d’Élodie claqua dans l’amphithéâtre comme un fouet sur une chair tendre. Quelques ricanements nerveux s’élevèrent parmi les élèves.

Elle sortit une boîte d’ébène noire, taillée de symboles rouges qui pulsaient lentement. Un rythme sourd. Organique. Comme si la boîte respirait.

— Chaque chef d’équipe viendra tirer une mission aléatoire. Ce sont des requêtes réelles, confiées par l’Ordre, ou par des commanditaires privés. Considérées à “moindre danger” pour ne pas remplir les fosses communes avec vos cadavres. Elles compteront pour vos examens. Ne vous ratez pas.

Je me levai. Mes bottes résonnaient sur la pierre comme le glas d’une procession. Lorsque ce fut mon tour, je plongeai la main dans la boîte. Un picotement de mana me parcourut le bras. Chaque enveloppe semblait saturée d’attentes… et de malédictions.

Je pris la mienne. Le cachet rouge de l’Académie saignait presque à la lumière.

— Vous pouvez disposer. Ouvrez vos missions en équipe. Le reste dépend de vous.

Elle quitta la salle. Son ombre resta une demi-seconde après elle, hésitante, presque consciente.

Nous nous retrouvâmes à la taverne “Le Croc du Gouffre”, dans le quartier Est de Ress. Odeur de graisse froide, de bière éventée et de sang séché sur le bois. Parfait.

— On fait la réunion ici ? demanda Seta en balançant son manteau sur le dossier d’une chaise.

— On peut aller à la villa, proposai-je, la voix neutre. Mais je ne voulais pas que Yeolset y mette les pieds.

— Non, c’est bien, j’ai faim, coupa Crok, les crocs déjà prêts à mordre dans du pain dur.

— Mangeons un morceau en découvrant notre destin, lança Seta avec un sourire carnassier.

— Comme vous voulez, ajouta Mathieux.

Je pris une salle à l’arrière. Pas une pièce. Une grotte privée. Le genre de lieu où des accords se faisaient sans témoins, où des corps pouvaient disparaître dans la sciure du plancher.

Une fois à l’abri des oreilles indiscrètes, j’ouvris l’enveloppe.

Mission : Reconnaissance – Marché aux esclaves.

Objectif : Identifier les ravisseurs ayant vendu un jeune noble kidnappé.

Lieu : Marignis, royaume d’Amblios.

Confidentialité exigée.

— Charmant, grimaça Seta. On part jouer aux chiens de chasse pour un aristocrate qui veut retrouver son chiot.

— Classique, grogna Crok. Quand un gosse de noble disparaît, on lève des troupes. Quand ce sont des paysans, on vend les restes au marché noir.

— Les marchés d’esclaves sont tolérés à Beldan, intervint Mathieux. Mais là, c’est sûrement une vente illégale. Ils se mangent entre eux maintenant.

Je repliai lentement le parchemin.

— Il a dû verser une fortune pour qu’on s’en charge, commentai-je. Les gens de son rang ont ce luxe : transformer leur chagrin en monnaie d’influence.

— On sait à quoi ressemble l’enfant ? demanda Yeolset, les bras croisés.

— Pas vraiment. Juste qu’il est jeune, et qu’il a été vu pour la dernière fois à Marignis.

— Donc on va farfouiller dans les bas-fonds et coller notre nez dans des cages à viande, résuma Seta.

— Si possible, sans finir dedans, murmura Crok.

Un silence s’installa. Le feu de l’âtre dansait sur les murs, projetant des ombres qui se tordaient comme des corps suspendus.

Je levai les yeux vers Yeolset. Il semblait… ailleurs. Concentré sur quelque chose que nous ne pouvions pas voir.

— Tu connais Marignis ? demandai-je, cherchant à percer cette opacité.

— Un peu. Disons que j’ai déjà vu leurs souterrains.

Il avait dit ça sans émotion. Sans sarcasme. Sans tremblement.

Seta plissa les yeux. Mathieux baissa sa cuillère. Même Crok sembla ralentir sa mastication.

Il n’avait pas dit “visité”. Il avait dit “vu”. Et il n’avait pas dit “les prisons”. Mais “leurs souterrains”.

Le jeune homme blond avança seul, regardant en l’air les gigantesques arbres. La canopée recouvrait le ciel, donnant une ambiance feutrée et un peu sombre aux environs.

« J’ai donc changé de continent et je suis sur celui sans magie », se dit-il à lui-même en observant autour de lui. Cela faisait à peine deux jours qu’il avait pénétré dans cette forêt disproportionnée.

Une respiration rauque se fit entendre non loin de lui. Il se retourna vers le fourré, s’attendant à voir un ours ou une bête de type canidé.

Une grande silhouette mesurant facilement deux mètres cinquante sortit du fourré. Elle avait la peau verdoyante, de petits yeux jaune sombre qui l’observaient cruellement.

Son crâne était orné d’une couronne d’os, ornée d’au moins treize cornes blanches nacrées.

Il fit une grande enjambée, bien plus rapide que pouvait le laisser présager sa grandeur, les griffes en avant, voulant apparemment finir rapidement le travail.

Le jeune homme l’observa comme au ralenti et fit un geste de la main, immobilisant le spécimen sur place.

S’approchant, il l’observa attentivement.

« Qu’es-tu ? » demanda-t-il.

Le démon grogna des mots incompréhensibles qui faisaient mal à la tête et donnaient des nausées.

Le jeune homme blond mit sa main devant le visage de l’être étrange et serra le poing.

Sa tête disparut soudainement, comme vaporisée, avant que le reste de son corps ne suive cette désintégration totale.

« Pas de ce monde alors… est-ce l’ennemi à combattre ? » se demanda-t-il pour lui-même, tout en regardant le ciel, espérant une réponse de sa déesse.

Grimés d’habits troués et sales, nous avancions dans les faubourgs de la cité. Le marché noir aux esclaves se trouvait près des bidonvilles. Après avoir repéré le lieu dans l’ensemble, nous nous sommes séparés en deux groupes. Mathieu et Yeolset me suivaient tandis que les tourtereaux, Crok et Seta, joueraient leur rôle de couple désirant acquérir un esclave.

Nous nous approchâmes des cages où s’entassaient les esclaves, des êtres enfermés comme de simples marchandises. Dans l’ensemble, ils paraissaient relativement en forme, car un esclave affamé ou malade perdrait rapidement de sa valeur sur ce marché cruel. Prendre soin d’eux n’était qu’un calcul froid, un investissement minimal pour maximiser la rentabilité de cette sombre industrie.

Parmi ces centaines de cages, il serait difficile de trouver une piste utile, mais en attendant que Seta et Crok jouent leur rôle de clients intéressés par l’achat d’un jeune noble, il valait mieux explorer les dessous de cette vente abjecte.

Je scrutais les flux de mana des captifs, cherchant une trace ou une énergie qui pourrait nous guider.

Nous nous séparâmes, chacun explorant différentes zones de cette réserve lugubre.

Puis, au bout de quelques minutes, une vision me fit sursauter.

Dans une cage, je distinguai une silhouette petite mais musclée, marquée au fer rouge, signe brutal de son asservissement. Mon cœur se serra : c’était Rol.

Son bras pendait à ses côtés comme s’il était mort. Avait-il été blessé ?

Cet ami perdu depuis tant d’années. Il était encore en vie ? Avait-il été esclave durant tout ce temps ? Et s’il était là, Louis serait-il aussi présent dans ce marché ?

Tant de questions se bousculèrent dans mon esprit alors que j’observais une chose impensable.

Que devais-je faire ? Le sortir de là ? Que devrais-je lui dire ? Comment expliquer ces années où j’ai vécu comme il fallait tandis qu’il dormait dans une cage en fer froid et rouillé ?

Des doutes m’assaillirent.

Au bout de quelques minutes, je repris mes esprits. De toutes les manières, je ne pouvais le laisser dans cette cage.

Je m’approchai de lui. Il sembla me regarder sans me voir. Que lui était-il arrivé ?

Je tendis la main vers les barreaux.

— Condensé, murmurai-je alors que les entraves de la cage se transformèrent en billes d’acier.

Je saisis rapidement le bras de Rol, surpris, et lançai un flacon. Des symboles magiques s’alignèrent au sol, nous faisant disparaître comme si nous n’avions jamais été là.

— Que… ? hurla Rol en s’éloignant de moi alors que nous apparaissions sur l’île principale de l’archipel céleste.

Myr apparut derrière moi.

— Bonjour ma chérie, tu n’étais pas en mission ? me demanda-t-elle en m’observant.

— Si, mais j’ai trouvé… commençai-je en montrant du doigt Rol, déboussolé.

— Qui est-ce ? demanda-t-elle en l’observant.

— Tu te souviens de mes amis disparus quand je suis arrivée sur l’île du portail ? demandai-je à Myr.

— Oh ? C’est l’un d’eux ? demanda-t-elle, perplexe.

— Oui, c’est Rol. Lui et Louis ont disparu le jour de la mort de Carrie et Chris.

— Carrie… Chris… Louis… bafouilla Rol, m’observant.

Je fis un geste de la main sur mon visage et repris mon apparence normale, pour qu’il puisse m’identifier.

— Mél ? dit-il, les yeux écarquillés de surprise.

— Oui, Rol, c’est moi, réussis-je à répondre alors que des larmes me montaient aux yeux.

— Tu es en vie ? demanda-t-il, toujours ébahi.

— Oui, j’ai eu de la chance… Et toi, que t’est-il arrivé ? demandai-je alors que je fondais en larmes, me précipitant pour le prendre dans mes bras.

Après un long moment de retrouvailles où chacun pleura ses propres peines et sentiments, j’ai appris que Rol fut kidnappé par des étrangers qui l’avaient revendu à des mines pour un travail manuel. Mais ayant des systèmes, lui et Louis purent démontrer un certain talent au combat, ce qui les fit remarquer.

Après plusieurs années dans des arènes de combat, il fut blessé et remis en vente.

Louis était toujours dans les arènes, mais il avait changé. Un coup violent à la tête durant un combat l’avait rendu amnésique. Dorénavant, il ne faisait que se battre jusqu’à la mort sans savoir qui il était. Rol avait bien essayé de l’aider, mais face aux gardes des gladiateurs, il ne faisait pas le poids et ils furent séparés.

— Je vois… Ici tu seras en sécurité. Myr, tu peux l’installer ?

— Où vas-tu, Mél ? demanda Rol, paniqué, en regardant cette femme qu’il ne connaissait pas.

— Je vais continuer ma mission. Je t’expliquerai plus tard. Cette femme, c’est ma mère adoptive, tu n’as pas à t’inquiéter.

— Tu ne peux pas rester un peu ? demanda Rol, toujours pas rassuré.

— Je suis désolée, j’ai mon groupe qui travaille sans moi maintenant, je dois les rejoindre.

— En parlant de mission, le fils d’un noble vendu sur le marché où tu étais enfermé, ça te dit quelque chose ? demandai-je.

— Oui, c’était un gamin pas bien grand. Ce sont des étrangers qui l’ont vendu. Ce sont des parieurs, je les voyais souvent à l’arène lors de mes combats, expliqua Rol, essayant de se souvenir.

— Quelle arène ? demandai-je.

— Louis y est toujours… l’arène d’Ignus… dit-il avec hésitation, comme si de mauvais souvenirs lui venaient en tête.

— Merci Rol, je vais aller voir pour récupérer Louis. Reste ici, installe-toi et repose-toi. Mes parents adoptifs vont prendre soin de ton bien-être.

— Je suppose que tu as besoin de moi pour repartir ? intervint une voix derrière nous.

Mac nous observait depuis je ne savais combien de temps.

Je fus vite de retour à l’endroit où j’avais utilisé la foudroie-portation, m’écartant rapidement tandis que des gardes passaient en courant, sans doute à la recherche de l’esclave en fuite.

Au bout d’une heure, nous nous sommes réunis à l’endroit du rendez-vous prévu.

— Que dalle ! râla Seta.

— Nous non plus, soupira Mathieu.

Yeolset m’observa un moment.

— Tu as l’air d’avoir quelque chose, finit-il par me dire.

Que devrais-je leur dire ? À part pour Seta, le fait que je sois une étrangère doit rester secret.

Que puis-je leur dire sans que cela n’affecte ce secret ?

— Hé bien oui, j’ai une piste obtenue d’un esclave, expliquai-je.

— Il m’a indiqué que les kidnappeurs de cet enfant vendu étaient des étrangers et qu’ils étaient des parieurs fréquentant souvent l’arène d’Ignus.

— Ignus ? demanda Yeolset.

— Ignus, la cité marine, c’est l’habitat des elfes aquatiques, expliqua Mathieu.

— On va à Ignus ? demanda Crok.

— Oui, c’est notre seule piste, répondis-je.


Texte publié par Arnaud, 7 aoĂ»t 2025
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