Chapitre 5 : Embuscade ?
« Cinq pièces d’or ! m’exclamai-je.
— Vous ne vous rendez pas compte des dangers que j’ai endurés pour récupérer tout ça, j’ai failli mourir plusieurs fois, soyez plus généreux, négociai-je avec le vendeur de l’échoppe de la guilde des chasseurs. »
Il était chargé de racheter les équipements retrouvés dans les donjons.
« Parce que c’est ta première fois à la guilde, je peux faire un effort et monter de 50 pièces d’argent, mais pas une de plus.
— Il n’y a pas d’autre endroit où je peux vendre mes marchandises ?
— C’est illégal de revendre la propriété d’autrui, chaque objet est notifié par magie lors de l’achat. Aussi, si vous voulez vendre tous ces objets, c’est ici, là où l’on peut confirmer la mort des anciens propriétaires.
— Je n’ai pas le choix alors… je cède pour vos cinq pièces d’or et cinquante pièces d’argent…
— Bon choix ! », me répondit le réceptionniste de la guilde avec un clin d’œil.
Prenant mon paiement en faisant la moue, je sortis de l’établissement, retrouvant la rue malodorante, bondée de badauds.
« Je souffre… Pitié, achève-moi ! me supplia Cinnus en se pinçant le museau.
— Ne me tente pas, boule de poils ! répondis-je en regardant le petit bonhomme, les deux pattes sur le nez, les yeux larmoyants.
— Si seulement les gardes n’avaient pas saisi la remorque et sa cargaison… maugréai-je.
— C’étaient des objets volés, si tu ne les avais pas rendus et été sincère, on aurait pu te prendre pour le voleur, me précisa le Umas.
— Allez, à la taverne, on va manger un truc. », dis-je en regardant la maigre bourse que j’avais obtenue après toute cette aventure dans le donjon.
Cinnus attrapa ma jambe et m’escalada pour s’installer sur mon épaule.
« Qu’est-ce que tu fais ? demandai-je, surpris.
— Je ne vais pas marcher dans cette merde répandue sur le sol… tu ne te rends pas compte comme c’est délicat de nettoyer un pelage aussi beau que le mien. », me répondit-il en faisant une petite moue.
Après un soupir, je le laissai sur mon épaule et me dirigeai vers notre destination.
Je traversai la rue et entrai dans une ruelle coupant le groupement de maisons et rejoignant la rue de l’auberge. La ville de Bruvére était séparée par cinq rues principales allant des différentes entrées vers le centre, où se trouvait un temple à coupole dédié au dieu Adrevance. Entre chaque grande rue, diverses ruelles permettaient d’accéder aux différents axes principaux de la ville.
Deux hommes, des Homme-bête, semblèrent nous suivre. Cet endroit était lugubre, c’était ce que l’on pouvait appeler un coupe-gorge.
« Fanel, deux derrière nous et trois devant… », me murmura la bestiole sur mon épaule.
Je m’arrêtai net, ne bougeant plus. Je sortis mes dagues et mes couteaux volants, tout en observant autour de moi.
« Casse-toi et laisse la peluche, et on ne te fera pas de mal, me dit un homme sortant de la pénombre, suivi par ses deux complices, tandis que les deux derrière nous nous coupaient toute retraite.
— Ho ? Vous parlez de ça ? demandai-je en montrant du doigt Cinnus.
— Fais pas le malin et balance le Umas, me répondit le malandrin.
— Je l’ai vu encaisser plus de cinq pièces d’or à la guilde, intervint l’un des Homme-bête derrière nous.
— Et ta bourse aussi, continua l’homme d’un air autoritaire.
— Attrapez ! », lançai-je en projetant Cinnus la tête en avant sur les trois hommes. Il sortit ses griffes et les planta sur le visage de l’homme autoritaire, sous la surprise de ses deux compères.
Durant ce laps de temps, je lançai mes couteaux volants, que j’avais préalablement chauffés à blanc, sur les deux Homme-bête derrière nous. Les couteaux se plantèrent tout en cautérisant immédiatement les plaies, alors qu’ils s’écroulaient au sol sous la douleur, poussant des cris aigus.
Les cris semblèrent avoir alerté les gardes en patrouille.
Deux gardes arrivèrent en courant depuis la rue principale. Les deux voleurs indemnes, voyant la milice approcher, se faufilèrent d’où ils venaient sans demander leur reste.
« Que s’est-il passé ici ? demanda le premier arrivé, la lance pointée dans ma direction.
— Ces hommes ont voulu voler mon Umas et ma bourse, alors j’ai protégé mes biens, dis-je avec conviction.
— Le meurtre est interdit dans l’enceinte de la ville, répliqua le second garde.
— Ça tombe bien, ils ne sont pas morts : celui-là , là -bas, est paralysé, et ces deux-là sont juste blessés, sans danger de mort. », expliquai-je.
Je suivis les gardes, accompagné de Cinnus, pour expliquer les faits.
Quelques heures plus tard, après un bon repas à la taverne, nous nous dirigeâmes vers le temple de la connaissance, une bibliothèque au sein de la ville.
Il semblait y avoir beaucoup d’illettrés : pouvoir lire était un luxe. Des temples gardant ce savoir étaient en charge de faire payer les redevances aux nobles ou à toute personne ayant la capacité d’accéder à ces connaissances.
Mon premier but était de faire identifier l’épée que j’avais trouvée. Ce n’était clairement pas un objet commun. J’avais appris à la taverne qu’on pouvait faire identifier, pour 50 argents, les particularités des armes dites « magiques ».
« Bonjour honorable chasseur, que pouvons-nous faire pour vous ? me demanda, courtoisement, un homme d’une trentaine d’années aux cheveux noirs et habillé d’un poncho/toge blanche.
— L’honorable me vieillit… fis-je remarquer.
— Mes excuses. C’est juste qu’il est rare de voir des chasseurs ayant dépassé la quarantaine en âge humain, s’excusa le préposé.
— Pas grave, mon enfant, comment avez-vous su que j’étais un chasseur ? dis-je ironiquement.
— Votre tenue, bien sûr, il n’y a que les chasseurs pour se déplacer ainsi vêtus, en toutes circonstances, me précisa-t-il, un peu gêné par ma façon de l’appeler.
— Ho ? Je vois, répondis-je en regardant ma tenue de cuir.
— Nous aimerions faire identifier une épée, intervint Cinnus.
— Voyez-vous ça, c’est rare de voir un Umas utiliser le langage commun, s’émerveilla-t-il en s’approchant du Umas perché sur mon épaule.
— L’épée ? demandai-je au bout de quelques secondes de contemplation avide de notre préposé sur Cinnus.
— Veuillez me suivre, me dit-il tout en avançant et indiquant le chemin.
— Vous pouvez nous laisser votre Umas pendant l’identification, j’aimerais pouvoir l’étudier un peu, me proposa l’homme.
— Non merci ! répondit Cinnus sans attendre mon avis.
— Il a du caractère en plus… dit l’homme avec une lueur de cupidité dans le regard.
— Il vous a répondu, je crois. », interrompis-je le flot de pensée de l’homme en toge.
À regret, il nous abandonna face à une pièce où se trouvait un homme à peu près de mon âge, habillé d’une toge rouge.
Il était assis à un bureau de bois pourpre, entouré de plusieurs parchemins et livres. La pièce était composée essentiellement de bibliothèques remplies de livres, avec une unique fenêtre laissant entrer la lumière du jour.
« Qu’est-ce que c’est ? nous demanda-t-il en nous observant derrière ses petites lunettes rondes.
— Bonjour, nous aimerions faire identifier une épée, annonçai-je.
— Cela vous en coûtera 50 pièces d’argent, payable d’avance, approchez avec l’objet. », me dit-il en faisant signe.
Je lui donnai le paiement et posai l’épée sur l’endroit libre du bureau. Après avoir vérifié les pièces d’argent, il imposa ses mains sur l’arme et récita un court chant. L’arme brilla d’un bleu turquoise avant que la lumière ne s’estompe.
« Il s’agit d’une épée magique attitrée, dit l’homme en se retournant vers ses papiers.
— C’est-à -dire ? demandai-je, passablement irrité, après avoir payé une fortune pour une réponse si courte.
— C’est une arme qui n’a qu’un seul propriétaire. On ne peut pas la voler ni même l’utiliser tant que le propriétaire est vivant. Son pouvoir est élémentaire, de manière aléatoire. Sa taille et son poids s’adaptent à son hôte une fois celui-ci désigné, précisa l’homme avec un soupir d’exaspération face à mon ignorance.
— Et comment désigne-t-on l’hôte ? continuai-je.
— Il vous suffit de réciter le chant suivant. », me répondit-il avant de chanter une formule.
Je pris l’arme et m’éloignai de lui. En sortant du bureau, j’observai la grande bibliothèque.
« Peut-être trouverai-je des renseignements ici ?
— Pour rentrer chez moi ? me demanda Cinnus.
— Et aussi chez moi. », précisai-je.
Je regardai l’épée dans ma main, elle était trop volumineuse pour ma façon de combattre. Je la tendis à Cinnus.
« Tiens, essaie de la prendre pour toi.
— Tu… tu es sûr ?
— Oui, prends-la et essaie de l’activer. », insistai-je.
Il toucha la poignée de l’arme et chanta la petite formule que nous avions entendue du vieux mage.
L’arme se mit à scintiller et pétiller de petites étincelles violacées. Elle changea de taille à vue d’œil, ne faisant plus que 40 cm de long, mais gardant sa forme d’épée, devenant une épée à deux mains pour Umas.
Cinnus soupesa sa nouvelle arme et la fit danser devant lui, me disant avec un sourire découvrant ses petites dents pointues :
« Génial, mieux et plus équilibré qu’un poignard. Elle a l’élément foudre offensive.
— Nous irons te faire faire un fourreau pour elle avant de partir. », proposai-je.
Je fus content d’avoir pu voir quelque chose comme ça. Cela dépassait le bon sens dans ce monde arriéré, même si certaines technologies permettaient ce genre de chose. Peut-être était-ce une arme possédant une technologie miniaturisée dans ses éléments, ou est-ce dû à ce qu’ils nommaient enchantement ?
Mon IA ne put pas traiter ces informations : ces micropuces étaient trop petites pour être vues sans un microscope de pointe.
« Allons chercher des informations ! » dis-je en me dirigeant vers le préposé qui nous avait accueillis.
Deux jours plus tard, après avoir dépensé quelques pièces d’or en plus, déçus par nos découvertes inutilisables pour nos problématiques respectives, nous sortîmes de la ville.
« On va vers le lieu de ton kidnapping, ça te dit ? demandai-je, espérant trouver des indices sur la CCGH à Crotance, au pire j’irai à la capitale.
— Pour sûr, en route pour Crotance. », me répondit Cinnus.
Il était toujours assis sur mon épaule. Son épée fut rangée dans un fourreau de cuir sur mesure recouvert d’une résine sèche pour isoler l’électricité de la lame. Il la porta dans son dos. Le fourreau pouvait, d’un simple geste, se retrouver sur le côté pour pouvoir dégainer l’arme, mais restait dans le dos tant que ce ne fut pas nécessaire, prenant moins de place que si le Umas la portait toujours dans la largeur.
« Restons sur nos gardes, on va sans doute rencontrer d’autres brigands. », dis-je pour moi-même.
Cinnus ferma les yeux, et sembla se concentrer. Je le regardai, étonné.
« Y a un truc qui nous observe, mais je n’arrive pas à déterminer son emplacement, finit-il par me dire en ouvrant les yeux.
— Ho ? Process ? demandai-je.
— À qui parles-tu ? J’ai déjà remarqué que tu étais étrange, tu sors des armes de je ne sais où, ton armure ne semble être qu’une illusion, et maintenant tu appelles quelqu’un ? me fit remarquer le Umas.
— Est-ce important, alors que je t’aide ? demandai-je.
— Fais comme si je n’avais rien dit… ronchonna-t-il.
— Scanning terminé. », me dit la voix robotisée.
Je regardai la carte s’affichant devant moi. Différents points bleus, verts et rouges apparaissaient. Les bleus étaient quasiment tous dans la ville et représentaient les espèces intelligentes telles que les humains, Homme-bête, etc. Les points verts étaient un peu partout sur la zone autour de nous, ce sont les animaux ou bêtes inoffensives. Finalement, les points rouges, dans la forêt et quelques-uns dans la ville, étaient les espèces considérées comme hostiles, telles que les loups, les ours, les rats ou encore les gnolls.
Mais personne ne semblait à notre proximité immédiate.
« Je ne vois rien pour le moment, avançons et surveillons ça. », dis-je tout en dirigeant mes pas vers la forêt colorée.
Il nous faudrait la traverser pour rejoindre la ville de Crotance. J’avais bon espoir de trouver une piste, le Umas ayant été enlevé dans ses environs.
Le soir venu, nous n’avions rencontré que quelques animaux sauvages, pourtant cette sensation d’être suivis n’avait pas quitté Cinnus.
Nous nous installâmes dans une grotte, pas trop loin du sentier que nous suivions, pour passer la nuit ; ayant qu’une entrée à surveiller, au lieu de tout l’environnement, si on avait simplement campé.
Process m’était utile dans ces circonstances, je pouvais la mettre en état d’alerte et m’endormir. Si quelque chose approchait de nous, elle m’alerterait et me réveillerait immédiatement.
J’installai la tente sous le regard toujours plus étonné de mon partenaire de voyage.
« Qu’est-ce donc que ça ? Une sorte de maison démontable ? me demanda Cinnus, plein d’interrogations.
— Oui, en quelque sorte, allez au lit mon ami, dis-je amusé.
— C’est plus confortable qu’à même le sol, me dit-il en s’installant sur le lit de camp.
— C’est le but, tu veux boire quelque chose ? demandai-je en ouvrant le frigo. Je sortis un baril de bière.
— Ha oui, volontiers ! »
≈ RĂŞve de Cinnus ≈
Un jeune homme reposait paisiblement sous un arbre aux feuilles turquoise, ses yeux fermés, ignorant tout de son environnement. De ses cheveux de jais dépassaient deux oreilles pointues, couvertes d’un pelage sombre, tandis que l’intérieur de celles-ci était d’un blanc cassé.
Un léger frémissement agita ses narines fines, semblables à celles d’un chat, bien que son visage fût dépourvu de tout pelage. Soudain, ses oreilles se dressèrent, s’orientant vers une direction précise, mais il garda les yeux clos, un sourire subtil aux lèvres.
Cinq petites créatures velues, minuscules – pas plus de vingt centimètres de haut – lui sautèrent dessus. Sa réaction fut instantanée. Il ouvrit lentement ses yeux, verts avec une pupille en fente, et attrapa les petites bêtes d’un geste doux. Il se mit à les chatouiller, provoquant des couinements joyeux malgré leur attaque manquée.
Les Umas, ce peuple à la taille réduite, mesurent en moyenne quarante centimètres. Les mâles arborent un pelage bicolore tandis que les femelles sont tricolores. Leurs grands yeux noirs à pupilles fendues jaunes et leurs grandes oreilles mi-tombantes leur donnent un air à la fois sauvage et adorable. Leurs mains à trois doigts, armés de griffes imprégnées d’un puissant somnifère, et leurs griffes d’escalade à trois orteils leur assurent une agilité surprenante. Ils vivent en tribus dans les forêts colorées du monde.
Les petites créatures se laissèrent aller aux chatouilles, couinant de plaisir. Mais soudain, une voix plus âgée s’éleva :
« Les enfants, éloignez-vous, ne dérangez pas le maître ! » Un Umas plus grand, d’environ cinquante centimètres, au pelage marron tacheté de roux, fit reculer les jeunes.
Les petits s’éloignèrent, déçus mais obéissants.
« Ça va, Cinnus, ils ne me dérangent pas. J’aime bien tes enfants, tu n’as pas à t’en faire », dit le jeune homme en souriant au Umas.
« Vous partez aujourd’hui, maître ? » demanda Cinnus avec une pointe de tristesse.
« Je t’ai déjà dit de m’appeler par mon prénom, Arnal », soupira le jeune homme-bête, un sourire affectueux sur les lèvres.
« Tu es mon maître, et grâce à toi, j’ai appris ta langue et la magie », répondit humblement Cinnus.
« Parlant de magie, approche », invita Arnal en sortant une roche translucide d’un bleu cristallin.
Le Umas s’approcha, posant sa main griffue à trois doigts sur le cristal. Une lumière marron apparut, tourbillonnante, formant un cyclone qui se dispersa en plusieurs points avant de s’immobiliser.
« Niveau 5 en magie de la terre, c’est pas mal. Tu as fait de bons progrès », sourit Arnal.
« Merci, maître », répondit Cinnus, adoptant une pose victorieuse, les bras croisés.
« Mais n’oublie jamais, dans ce monde, il y aura toujours plus fort que toi. Ne sois pas trop sûr de toi », prévint Arnal.
« Bien, il est temps pour moi de partir. Cela fait six mois que je vis dans ta tribu, et mon maître m’a demandé de le rejoindre dans six ans. Cela fait déjà trois ans que j’ai quitté les terres sauvages », dit-il calmement, ajustant son sac de toile de jute sur son dos.
« Je ne vous remercierai jamais assez, maître », dit Cinnus en s’inclinant profondément.
« C’est plutôt moi qui devrais te remercier de m’avoir accueilli et nourri tout ce temps », répondit Arnal avec un sourire.
Sans un regard en arrière, il s’enfonça dans la forêt multicolore.
« Il est parti comme il est venu », murmura Cinnus.
Vers trois heures du matin, Process me réveilla.
« Alerte intrusion imminente ! »
Je bondis hors du lit, saisissant mes dagues, prĂŞt Ă affronter le danger.
Dans l’obscurité, une faible lumière filtrait à l’entrée de la grotte. J’activai ma vision nocturne. Cinnus, toujours allongé sur le lit de camp, semblait profondément endormi. Je le secouai doucement pour le réveiller.
Les Umas possèdent une vision nocturne très développée. En me voyant armé, Cinnus comprit tout de suite la gravité de la situation. Il attrapa son épée posée à terre.
À pas feutrés, nous nous approchâmes de l’entrée.
La lune, timide, éclairait faiblement les environs. Je balayai la zone du regard : cinq points rouges clignotaient, cachés dans les fourrés.
Je fis signe Ă Cinnus de rester silencieux.
Je pris alors ma forme d’ombre. Le masque noir se referma sur mon visage, mon corps se fondit dans l’obscurité de la grotte, laissant le spectre d’un fantôme.
Je m’avançai, me faufilant derrière l’endroit où se cachaient nos assaillants.
À ma grande surprise, il ne s’agissait pas de simples brigands en loques ou cuir usé, mais de cinq chevaliers lourdement armés, en armure d’acier étincelante.
Ils restaient immobiles, observant dans la direction opposée à notre cachette.
Éclaireurs ? Sentinelles ?
Sur leur cape marron flottait une tête de loup, emblème du marquis De Virdis, un conseiller fidèle du royaume de Maniars. Je ne voulais en aucun cas attirer l’attention des nobles, encore moins des puissants.
Mais le rouge vif de Process sur la carte indiquait clairement une menace – mais contre qui ?
Un stimulus visuel m’alerta. J’ouvris à nouveau ma carte : d’autres points rouges se déplaçaient furtivement dans les buissons, de l’autre côté du chemin. Une embuscade ?
De nouveaux points rouges convergèrent vers nous sur la route.
Je grimpai silencieusement dans un arbre, cherchant Ă mieux observer.
Bientôt, un carrosse fit son apparition dans la pénombre, les sabots martelant la terre. Sur la porte, une couronne surmontait la silhouette d’un reptile, peut-être un iguane.
Alors que le carrosse approchait, des sorts fusèrent depuis l’autre côté de la route : des mages lançaient leurs attaques.
Les chevaliers tombèrent un à un tandis que ceux encore debout protégeaient le carrosse.
Une douzaine de soldats du marquis surgirent des fourrés, attaquant sans relâche leurs adversaires jusqu’à leur anéantissement.
Une voix s’éleva de l’intérieur du carrosse, indignée :
« Comment osez-vous m’attaquer ? Savez-vous qui je suis ? »
« Nous le savons, majesté ! Veuillez nous suivre si vous ne voulez pas finir comme vos gardes ! », rétorqua un soldat.
Un garçon d’une douzaine d’années sortit, le port altier : un prince.
« Ne me dites pas que c’est un coup d’État ! » murmurai-je, inquiet.
« Qui est là  ? » cria un mage en lançant une lumière aveuglante vers l’arbre où j’étais perché.
Les soldats aperçurent une ombre humaine sur la branche.
« Ne le laissez pas s’enfuir ! » hurla le chef.
Mais il était trop tard. Disparaissant dans les ombres, je bondis vers le sol, échappant à leurs griffes.
Je rejoignis Cinnus, et sans attendre, nous fuyâmes, disparaissant dans la nuit.

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