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volume 1, Chapitre 7 « Le rĂ´deur des brumes » volume 1, Chapitre 7

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Récit dédicacé à une amie chère à mon cœur, avec qui j'ai eu de fabuleux fous rires lorsqu'elle devait écrire des mots avec accents circonflexes au clavier ^^

(Contraintes du défi: 1000 mots, parchemin, effroi, violet)

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Le crépuscule n’était déjà plus qu’un souvenir quand Thôrak rejoignit sa fille dans sa chambre pour le rituel du coucher. Accoudée à la fenêtre, Sûna voyait l’âne du jardinier avancer en claudiquant jusqu’à la grille. Les torches de la cour du château n’en finissaient pas d’allonger son ombre au sol, mêlant la silhouette voûtée de son maître à la sienne.

— Allez, Sûna, il est plus que l’heure.

— Je n’ai pas sommeil. Et... J’ai peur, aussi.

— De quoi as-tu peur ?

Thôrak prit sa fille dans les bras et se dirigea vers son lit. Il la déposa sur le matelas et commença à remonter les couvertures.

— Mais papa, du mârnoir, bien sûr. La maîtresse a dit que c’était un rôdeur des brumes, un avaleur de rêves. Elle dit qu’on entend sa béquille, qu’il traîne avec lui juste après vêpres, mais qu’on ne le voit pas avant minuit. Je veux pas qu’il vole mes rêves.

Thôrak grommela entre ses dents : sous prétexte de son grand âge, cette ancêtre se permettait tout, outrepassant son rôle !

— Mon cœur, ce n’est pas drôle qu’elle vous fasse peur avec ces fantômes. Tu te souviens du conte de l’Île volante du Pôle Nord ? Le mârnoir n’existe pas plus que le grêlorh.

Sûna fronça les sourcils, tentant de retrouver le récit dans sa mémoire. Subitement, elle écarquilla les yeux et l’effroi se lut sur son visage.

— Il fait peur, le grêlorh, mais le magicien l’a enfermé. C’est pareil avec le mârnoir ?

— Oui. Et même s’il était réel, ta vieille maîtresse a oublié qu’ici, au château, il y a plein de soldats dont la tâche est de vous protéger. Et puis, en tant qu’Hôte Suprême, je peux utiliser mon trident pour le chasser. Alors, tu peux dormir tranquille, je veille sur toi et tes rêves.

Sûna se blottit sous ses couvertures :

— Tu le promets ?

L’embrassant tendrement sur le front, Thôrak assura :

— Par le pouvoir qui est le nôtre, je te le promets, mon cœur. Je vais rester encore un peu, jusqu’à ce que tu dormes.

— Je t’aime papa.

— Je t’aime aussi.

Thôrak remonta à la hâte le couloir jusqu’à la chambre forte, où l’acariâtre mégère épluchait encore les parchemins de la dîme récoltée ce jour. Il tempêta :

— Sîrelle ! Qu’as-tu encore été raconter aux enfants ?

— Seigneur, je ne comprends pas ?

— Le mârnoir.

Penchant la tête obséquieusement avec un sourire mauvais, elle répondit dans un filet de voix sirupeux :

— Messire, j’ai pensé qu’ils devaient connaître la vérité. Il rôde toujours, vous tardez à l’attraper.

Quelle traîtresse ! Elle se pâmait de ses difficultés à mener à bien sa quête et cherchait à coup sûr à l’évincer.

— Il suffit. Je t’interdis de leur en parler à nouveau.

Les yeux jaunâtres de la vieille femme ne le lâchèrent pas jusqu’à ce qu’il quitte la pièce, sans un mot.

Il revêtit son pourpoint violet, renforcé d’écailles de dragon ocre, et ses chausses en mailles d’arachne bleue. Le casque d’os de wyverne compléta son équipement. Cette tenue, bien qu’extrêmement légère, était particulièrement solide et adaptée pour son périple dans les tunnels.

Thôrak attrapa son trident et partit à la chasse : pour Sûna, pour les autres enfants, ce dévoreur devait disparaître.

Il invoqua un prisme lumineux pour éclairer sa marche et parvint rapidement dans les tréfonds de son château. Cette partie du sous-sol n’était plus utilisée, et la mousse était depuis longtemps partie à la conquête du moindre espace disponible. L’atmosphère était fraîche, humide, avec une légère âcreté marine. Ce parfum d’océan l’encouragea à poursuivre : le mârnoir était une créature de l’eau.

Au sol, il aperçut bientôt une traînée moite, luisante, qu’il ne lui resta qu’à suivre.

Devant lui, une silhouette voûtée sur un bâton. Des gouttes d’eau noirâtres glissaient de sa lourde cape en crissant. Des clapotis dégoûtants résonnaient jusqu’au fond des tunnels. Thôrak éteignit son prisme et s’avança lentement. Il ne vit pas une pierre saillante dans cet étroit couloir : son trident râpa le mur et révéla sa présence.

Sîrelle se retourna vivement, le visage transformé en vagues d’écume dans lesquelles se nichaient deux petits yeux globuleux et une gueule aux dents acérées.

— Toi !

La créature gargouilla, la voix boueuse :

— Oh, le vaillant seigneur m’a trouvée ? Et que va-t-il faire ? Les enfants rêvent... et ma force croît...

— J’aurais dû m’en douter ! Toujours à murmurer des horreurs aux petits. Je vais mettre un terme à tout ça.

Thôrak se campa solidement sur ses jambes, le trident en avant. Sîrelle se prépara, gloussant et riant. Cependant, Thôrak n’attaqua pas. Il ferma les yeux, tendit le bras et psalmodia :

Astre aîné, guide ma voix et brille sans peur,

Pour cloîtrer la bête au cœur de sa geôle.

Nul rêve ne cède, que l’enfance soit sauvée.

Surprise, la créature agrippa son ventre avant de s’effondrer sur les genoux, dans une cascade de râles de douleur :

— Quel est ce maléfice ?

Thôrak ne lui répondit pas, patientant avec vigilance jusqu’à la disparition de ce cauchemar. Enfin, les dernières émanations âcres et nauséabondes s’enfoncèrent entre les pierres glissantes. Il ramassa la béquille de bois échouée non loin du tas de frusques et s’en retourna vers les salles accueillantes et chaleureuses de sa forteresse.

Sans un bruit, il déposa la béquille à côté du lit de Sûna. Il contempla sa fille endormie et son cœur se gonfla de ce sentiment si puissant qu’aucun dévoreur ne pourrait l’avaler. Il serait allé jusqu’en enfer s’il avait fallu...

Il se pencha doucement et déposa un baiser sur son front.

— Hmm ? ... c’est toi papa ?

— Dors, mon cœur. Vis tes rêves. Je t’aime.

— Mmm....

Sûna se retourna et, dans les univers chatoyants de ses rêveries, un chevalier en armure scintillante, fier défenseur du royaume des fées, remportait la victoire face au monstre de la brume.

Contre la commode, la béquille du mârnoir s’évapora lentement.


Texte publié par Hiraeth, 7 novembre 2025
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