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Le secret d'Albina

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tome 1, Chapitre 1 « Une fille Ă©trange » tome 1, Chapitre 1

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Cette fille était étrange. Très étrange. D’ailleurs ça se voyait tout de suite, elle souriait.

 

Albina venait d’arriver à l’école en cours d’année après un déménagement et tout de suite Jérémie l’avait trouvé bizarre. D’où venait-elle cette petite brune ? Elle parlait curieusement avec un accent qu’il n’avait jamais entendu. Pourtant, des accents il y en avait des tas dans la cité.

 

Quelque chose ne collait pas. Comment est-ce qu’on pouvait sourire comme ça quand on arrivait dans une cour de récréation pleine d’inconnus comme un cheveu tombé dans la soupe ? Une petite nouvelle ça aurait dû être effrayée, timide, limite à s’excuser d’être dans le passage de celles et ceux qui étaient là depuis si longtemps avant elle.

 

Mais elle semblait contente. Elle parlait aux autres enfants de la même manière qu’elle leur parlerait si elle avait toujours grandi avec eux. Elle était gentille et compréhensive. C’était bizarre. Jérémie ne comprenait pas pourquoi elle était comme ça. Pour lui, c’était clair. L’empathie c’était de la faiblesse. Il ne savait pas trop ce que c’était que l’empathie, en vrai, mais c’était un truc de chiffe molle, ça c’était sûr.

 

Et puis tous les autres semblaient bien l’aimer. Bon d’accord, en plus du fait qu’elle était gentille, il devait admettre qu’il la trouvait plutôt jolie. Elle avait de beaux yeux verts et sa chevelure châtain reflétait légèrement le soleil. De fait, il comprenait que les autres ne la traite pas non plus comme une inconnue. Mais qu’ils l’aient acceptée si vite, ça cachait forcément quelque chose.

 

Lors d’une récréation Jérémie décida qu’il voulait en savoir plus. Cette fille devait avoir une sorte de secret, cacher quelque chose. Ainsi, pendant que tout le monde jouait dehors, il se faufila discrètement dans l’école jusque dans la salle de classe. Là, il s’approcha du pupitre d’Albina et ouvrit son cartable bien décidé à dénicher quelque chose qui expliquerait qui était cette fille trop affable.

 

À première vue, il n’y avait rien de bien surprenant pour un sac d’école de fille. Des livres, une tablette, un classeur … Rien de folichon. Mais il finit par remarquer une petite boite de bois tout au fond et il la prit. Elle n’avait l’air de rien. Il l’ouvrit.

 

Mais il n’y avait rien d’exceptionnel dedans non plus. Juste des espèces de petites dragées multicolores. De simples bonbons. Jérémie jeta encore un œil à l’intérieur du cartable mais il n’y avait rien. Déçu, il se dit qu’Albina ne remarquerait pas s’il lui manquait un bonbon et il en prit un. Le goût était un peu bizarre. Il n’arrivait pas à reconnaître le parfum de la sucrerie mais c’était bon. Il se laissa aller à en prendre un deuxième puis referma la boite et la remit au fond du sac. Il rejoignit la cour aussi furtivement qu’en arrivant.

 

Il passa le reste de la récréation à observer Albina le plus discrètement possible. Mais elle se contentait de jouer avec des amies qu’elle s’était faite juste hier et il n’en apprit pas plus qu’après la fouille du cartable.

 

Lors de la sortie des classes, Jérémie resta dans le dos de la brunette. Il ne savait toujours pas ce qu’il y avait chez cette fille qui le turlupinait ainsi mais il était trop tard pour en savoir plus aujourd’hui. Alors qu’il prenait la direction opposée à celle de la brunette, il sentit une soudaine inspiration monter en lui. Et s’il la suivait ? Peut-être qu’il apprendrait quelque chose en voyant où elle habitait. Et puis personne ne l’attendait vraiment chez lui alors.

 

Jérémie sentit qu’il était sur une bonne piste et se dépêcha de rattraper Albina. Il resta néanmoins à distance respectable comme il l’avait déjà vu dans des films de policiers qu’il n’avait pas l’âge de voir. Mais personne à la maison ne l’en empêchait. Le regard fixé sur le dos de la nouvelle, Jérémie se dissimulait derrière un panneau publicitaire, se glissait contre un angle de rue ou se fondait dans la foule. Plus loin, Albina continuait son chemin, insouciante.

 

La fillette finit par sortir de la cité proprement dite et rejoindre la partie pavillonnaire de la ville. Elle arriva à une petite maison presque cachée derrière une grande haie et y entra.

 

- Maman ! Je suis rentrée, s’exclama-t-elle en passant le seuil.

- Coucou ma chérie, lui répondit une voix féminine avant que la porte ne se referme.

 

Jérémie se retrouva devant la clôture de la maison l’air déçu. Il ne savait pas trop ce qu’il attendait de sa filature. Maintenant qu’il était là, il n’y avait évidemment rien de particulier à voir. C’était une maison banale au crépis clair et au toit de tuile rouge. Il y avait beaucoup de verdure mais ça n’avait rien d’étonnant. Puisqu’Albina et sa famille venait d’emménager, personne ne s’était encore occupé du jardin.

 

Jérémie se dit qu’il avait bêtement perdu son temps et qu’il aurait mieux fait de rentrer. Encore qu’il n’eût rien à faire chez lui non plus. Il tourna les talons lorsqu’une nouvelle idée lui vint. De l’extérieur la maison ne payait pas de mine mais à l’intérieur ? Il pourrait certainement réussir à voir quelque chose à travers les fenêtres du rez-de-chaussée. Il se fit la réflexion que c’était dangereux. Il pourrait facilement être vu. Mais bon, il était du genre rapide et qu’il pourrait filer à toute allure s’il y avait le moindre problème.

 

Jérémie s’approcha donc de la maison et fut reconnaissant à la végétation dense de le camoufler un peu par rapport aux passants dans la rue. Après un coup d’œil pour vérifier qu’il n’y avait personne aux alentours, il se redressa juste assez pour voir à l’intérieur. Il ne vit cependant que deux rangées de dents blanches.

 

- T’es encore là ?

 

Jérémie sursauta violemment en arrière. Albina avait passé la tête par la fenêtre et le regardait, tout sourire.

 

- Je pensais qu’une fois arrivé à ma maison tu arrêterais de me suivre. Qu’est-ce que tu veux ? Si tu veux des crêpes de ma maman pour le goûter, je ne crois pas qu’elle en ait prévu assez.

 

La fillette n’avait pas l’air d’être contrariée. Elle semblait simplement amusée.

 

- Je … je … euh …

 

Jérémie n’était pas du genre à perdre contenance. Mais là, il avait été pris sur le fait. Non seulement à suivre Albina mais carrément à essayer de l’espionner chez elle. Et le pire, c’est qu’il ne trouvait aucune raison logique d’avoir fait tout ça. D’accord il la trouvait bizarre avec sa gentillesse pas normale et tout. Mais de là à la suivre jusque chez elle. Pourquoi avait-il fait ça ?

 

- Très éloquent, se moqua-t-elle. Écoute, rentres chez toi et réfléchis si t’as un truc à me dire et on verra ça demain à l’école.

- euh … je … oui …

 

Il se dit qu’il devait avoir l’air d’un parfait débile. Incapable de dire un mot sans baragouiner. Il s’éloigna avec les joues tellement rouges qu’elles lui paraissaient en feu. Arrivé devant le portail il s’arrêta. Non mais il ne pouvait pas partir comme ça sans avoir dit un mot. Il devait expliquer pourquoi il était venu. Imaginons qu’elle raconte ça demain à ses copines. Il allait être la risée de toute l’école.

 

Résolu et néanmoins gêné, Jérémie retourna jusqu’à la fenêtre et frappa trois petits coups. Albina était encore là. Elle ouvrit et repassa la tête, toujours avec son sourire amusé.

 

- Re-salut. T’es du genre persistant, toi.

- Ouais … enfin non … enfin je suis revenu … parce que … pour te dire pourquoi je t’ai suivi et …

- Ok, pourquoi ?

- Ben …

 

A nouveau il fut incapable de parler. Il voulait s’expliquer, certes, mais il n’avait toujours pas la moindre raison, la plus petite excuse et pas même une miette de mensonge à donner. Mais pourquoi était-il revenu s’il n’avait rien de plus à dire ? Pourquoi n’était-il pas parti tout simplement quand il en avait l’occasion ? Qu’est-ce qu’il faisait encore planté dans ce jardin face à cette fille ?

 

Il ne devait plus avoir l’air seulement idiot mais il devait passer pour un vrai fou à la fixer comme ça, le rouge encore aux joues, à balbutier des sons incohérents. D’ailleurs, Albina commençait aussi à ne plus trouver ça amusant. Son joli sourire s’estompa et elle le regardait d’un air inquiet et soupçonneux.

 

- Ecoute, faut vraiment que tu partes, fit-elle sérieusement. Si tu restes encore j’appelle ma maman.

 

La brunette referma la fenêtre au nez d’un Jérémie toujours interdit. Mais qu’est-ce qu’il venait de se passer ? Qu’est-ce qu’il était en train de faire ? Ça ne rimait à rien. Presque machinalement, il se remit en route pour sortir du jardin. Il fallait qu’il parte. Qu’il rentre chez lui et qu’il oublie ce qu’il venait d’arriver, quoi que ça puisse être.

 

Mais alors qu’il allait franchir le portail, il s’arrêta.

 

Quelque chose le retenait encore. Il devait faire un truc avant de partir. Jérémie se sentait physiquement incapable de s’en aller avant d’avoir accompli ce qui devait l’être. Le seul problème c’est qu’il ignorait ce que c’était.

 

Il se retourna et fit quelques pas dans l’allée en direction de la maison. Sans savoir pourquoi. Il voulait aller vers cette maison tout en sachant qu’il n’avait rien à y faire et que la situation pourrait mal tourner. Rien ne semblait l’obliger à s’en retourner encore une fois. Mais rien ne l’en empêchait non plus. A part deux petits yeux verts qui le regardaient derrière une vitre et qui disparurent aussitôt.

 

Jérémie s’arrêta sur place. Il se sentait complètement perdu. Il aurait dû s’en aller mais il ne le voulait pas. Il voulait aller vers la maison mais il ne le devait pas. Il resta un moment immobile avant que la porte de la maison ne s’ouvre sur une femme aux cheveux noirs aussi belle qu’elle était énervée. Ses yeux bleu électrique lançaient des éclairs sur le garçon figé. Derrière elle se tenait une Albina qui semblait vraiment inquiète.

 

- Qu’est-ce que tu fais là ? Qu’est-ce que tu veux à ma fille ? Va-t’en !

 

La mère d’Albina était encore à l’intérieur mais elle fit un pas vers le palier. Pour Jérémie ce fut un déclic. Il se retourna et se mit à courir. Il n’avait pas voulu aller vers la maison. Il ne voulait plus rien savoir concernant Albina. Il voulait juste fuir et rentrer chez lui. Cette fois il franchirait ce maudit portail sans s’arrêter. Mais alors qu’il allait poser le pied sur le trottoir, il percuta soudain quelque chose avec une telle violence qu’il s’écroula vers l’arrière et resta K.O.

 

 Ce fut avec la tête lourde et les yeux brumeux que Jérémie reprit doucement connaissance. Pendant un temps, il ne voyait que des flots de couleurs et de lumières. Peu à peu, des formes commençaient à ressortir de toute cette bouillie. Il y avait aussi des sons, plus ou moins forts, plus ou moins graves. Ils finirent également par s’éclaircir peu à peu. Jérémie comprit qu’il s’agissait de voix.

 

- … ai trouvé. Il m’a pris des bonbons, regarde. C’était un cadeau en plus.

- C’est embêtant. Très embêtant. Je ne peux rien faire ici.

 

La première voix était celle d’Albina, c’était sûre. Mais il ne connaissait pas la deuxième, plus pesante et profonde. Sa vision continuait de s’améliorer doucement. Les contours des choses se précisaient. Une douleur lui vrillait encore la tête et il ne pouvait bouger que les yeux sans avoir mal. Il se trouvait dans un petit salon douillet et il était visiblement allongé sur un grand canapé. Il vit rapidement une télévision et une bibliothèque pleine de livres avant que son regard ne tombe sur Albina, assise à ses pieds, ses jambes recroquevillées contre elle et son menton sur les genoux. Elle le fixait avec un air suspicieux.

 

- Il est réveillé, fit-elle.

- Ah, bien, fit l’autre voix.

 

Un gros homme avec une barbe brune contourna le canapé pour entrer dans le champ de vision de Jérémie.

 

- Comment te sens-tu ?

 

L’homme le dévisageait d’un regard inquiet. Jérémie grimaça. Même parler était douloureux.

 

- J’ai … j’ai mal.

- Mais tu l’as soigné, intervint Albina. Il n’a plus rien du tout.

- Récupérer du choc peut prendre un peu plus longtemps, répondit l’homme. Laisse-lui un peu de temps.

 

En effet, le garçon sentit la douleur s’estomper peu à peu. Et dans le même temps, son esprit se fit de plus en plus vif. Il comprit qu’il était probablement dans le salon d’Albina, dans une maison où on lui avait demandé de partir sans qu’il ne s’exécute. On l’avait soigné, certes, mais il n’était pas tiré d’affaire.

 

Le gros homme s’absenta en le laissant sous la surveillance d’Albina qui le fixait toujours sans bouger. Jérémie savait qu’il n’était pas le bienvenu et l’ambiance était glaciale. Comme il avait encore du mal à bouger, il essaya de dire quelque chose.

 

- Euh … c’est qui ?

- Mon papa, répondit froidement la fillette.

- Ah ? Ok. Et … euh … où es ta maman ?

- Elle est partie, elle avait un truc à faire et elle n’avait pas le temps de s’occuper des fouineurs.

- Euh … oui. Désolé pour ça.

 

D’habitude il aurait été un peu pus bravache mais dans la situation où il était, Jérémie se contenta de s’excuser sans rien dire d’autre. De toute façon il n’avait rien à dire. Il ne trouvait toujours aucune raison pour être revenu à la charge plusieurs fois et ne pas être sorti tout bêtement du jardin.

 

- T’as volé mes bonbons, reprit soudain Albina d’un ton accusateur.

- Oui, c’est vrai admit Jérémie. Désolé aussi.

 

Se sentant de mieux en mieux, il se redressa et appuya son dos sur le dossier du canapé. La brunette ne bougea pas d’un poil.

 

- Écoute, je suis vraiment désolé, je n’aurai pas dû te prendre des bonbons et je n’aurais pas dû te suivre. Je ne sais même pas pourquoi je l’ai fait. Mais je ne vais plus t’embêter. Je vais rentrer chez moi.

- Tu peux pas.

 

Jérémie fut étonné par le ton catégorique de la voix de la fillette.

 

- Je ne comprends pas. Tu m’as dit de rentrer chez moi tout à l’heure. Tu veux que je parte ou pas ?

- Peu importe ce que je veux. Tu ne peux pas partir parce que tu as mangé mes bonbons.

 

Le garçon fut un peu désarçonné.

 

- Et quoi ? Tu veux me retenir ici pour deux bonbons ? T’as appelé la police ?

- Non, tu ne comprends pas. Tu ne peux pas partir … Physiquement, tu en es incapable.

- Mais si, je vais mieux.

- Ce n’est pas le problème, tu ne comprends pas.

- Tu n’expliques pas très bien non plus, ma chérie.

 

Le père d’Albina était revenu. Il observa Jérémie et constata que son état s’était amélioré.

 

- Je … je suis désolé de m’être introduit chez vous, fit rapidement le garçon.

- Ce n’est pas grave, tu ne pouvais pas faire autrement.

 

Jérémie ne comprenait plus rien. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il aurait tout à fait pu faire autrement. D’accord, il n’était pas parti mais il aurait pu le faire s’il l’avait voulu. Mais tout en y pensant, il se demanda s’il en aurait été vraiment capable. Tous ces revirements alors qu’il avait presque quitté le jardin. Et puis la dernière fois …

 

- Que … qu’est-ce qu’il s’est passé quand j’ai essayé de partir ?

- Pour commencer, laisse-moi t’expliquer pour les bonbons.

 

Le garçon fut encore surpris. Mais qu’est-ce qu’ils avaient tous les deux avec ça ? Le père et la fille semblaient faire une fixette sur ces bonbons. Est-ce que ce n’était pas plus grave qu’il soit incapable de quitter leur propriété ?

 

- Il ne s’agit pas de bonbons habituels. Ils ont été confectionnés par des fées.

 

Là, Jérémie tomba de haut. Il glissa même contre le dossier du canapé et se rattrapa de justesse. Quelque part, il avait entendu les mots que l’homme venait de prononcer. Son cerveau refusait des les assimiler.

 

- Par … par des quoi ?

- Par des fées, reprit le père. Or, la nourriture des fées a un effet un peu … compliqué. Si elle est consommée par des humains, ceux-ci doivent constamment rester à proximité d’une fée.

 

Le cerveau de Jérémie resta coincé un moment comme s’il était enfoncé sous un gros tas de coton et qu’il ne recevait plus aucune information de l’extérieur. Mais au bout d’un moment, il eut un déclic et une déduction s’incrusta dans son esprit. Il tourna la tête vers Albina.

 

- Une … fée ?

- Demi-fée, le corrigea la brunette. Ben ouais, t’aurais vraiment pas dû manger mes bonbons.

- Et tu n’aurais pas dû les amener à l’école, intervint son père.

- Mais papa, s’offusqua-t-elle, j’ai vu Oya ce matin en allant à l’école et c’est elle qui me les a offerts à ce moment-là. Je n’avais pas le temps de revenir à la maison.

- Tu aurais dĂ» les lui laisser et les reprendre ce soir en revenant. Maintenant on est dans de beaux draps.

 

Albina fut vexée qu’on lui reproche sa négligence alors que pour elle le vrai responsable c’était quand même Jérémie. Elle croisa les bras et se mit à bouder.

 

De son côté, le garçon n’écoutait plus trop ce qu’ils se disaient. Des fées et des fées à moitié. De la nourriture de fées. De toute évidence, ils étaient fous. C’était une famille de fous, une maison de fous.

 

- Je … je veux partir, lâcha-t-il.

 

Le père le regarda et semblait embêté. Il voyait bien que Jérémie ne croyait pas un traître mot de ce qu’il lui avait dit.

 

- Et bien vas-y, finit-il par dire. Essaie encore si tu veux mais évite juste de courir si tu ne veux pas te faire mal nouveau.

 

Le garçon pensait qu’on allait le retenir de force et il fut décontenancé. Mais il se reprit rapidement. S’il avait une chance de quitter cet endroit bizarre il fallait qu’il le fasse et vite. Il se leva et se précipita vers la porte d’entrée. Personne n’essaya de le retenir. La douleur dans sa tête était encore lancinante mais il n’y prêta pas attention et s’élança au dehors. La soirée était déjà bien avancée. Chez lui, personne ne devait se soucier d’où il était mais il avait hâte de retrouver un foyer normal. Enfin, plus normal.

 

Il faillit se mettre à courir mais la douleur avait beau être en sourdine, elle était toujours là. Jérémie se montra prudent et s’approcha du portail. Il l’ouvrit. Il fit un pas vers la rue. Soudain il sentit une envie irrépressible de revenir en arrière et se retourna. Non ! Ce n’était pas possible ! Il devait pouvoir partir. Il n’y avait rien qui le retenait.

 

Il fit à nouveau volte-face et sentit aussitôt une forte envie de retourner vers la maison. Non, non, non ! C’était n’importe quoi. Il n’y avait pas de fée, pas de magie. Personne ne le tenait, rien ne pouvait l’arrêter.

 

Alors pourquoi il ne parvenait pas Ă  passer ce fichu portail ?

 

Il tendit les mains en avant. Ses bras s’écartèrent vivement d’eux-mêmes sur les côtés. Il n’y avait pas la moindre partie de son corps qui semblait capable de franchir le seuil du portail.

 

- Tu te fatigues pour rien.

 

Jérémie se retourna vaincu. Dans l’encadrement de la porte d’entrée, le père d’Albina le regardait tristement.

 

- Lai … laissez-moi partir, fit Jérémie alors qu’une larme descendait sur sa joue.

- Je n’ai aucune envie de te retenir mais je n’ai pas assez de pouvoir pour contrer la nourriture des fées.

- Des … pouvoirs ?

- Ah, oui, je ne t’ai pas encore tout dit. Je suis un magicien. C’est comme ça que j’ai rencontré la mère d’Albina. J’ai pu te soigner sans problème mais te libérer de leur emprise n’est pas dans mes capacités. Mais il y a un moyen. Viens, rentre.


Texte publié par Darklord, 3 septembre 2025
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