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Obsculenium

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tome 1, Chapitre 1 tome 1, Chapitre 1

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Impossible de comprendre pourquoi cet homme voulait lui proposer une mission dans un bar si bruyant. Même si des danseuses exotiques offraient un spectacle suffisamment absorbant pour en oublier leur transaction, Clive Darven n'appréciait guère la foule. Le brouhaha de tous ces gens lui fendait le crâne, et ses yeux se posaient sans arrêt sur la femme qui se trémoussait sur scène au rythme d'une musique techno.

Face à lui, Karos Falkeberg buvait une longue lampée de bière. Bâti comme une armoire à glace, il mettait en avant ses muscles saillants grâce au marcel noir qu'il portait. Il reposa sa chope dans un rot bruyant, et essuya sa barbe taillée d'un revers de main. Les lumières changeantes des spots éclairaient son sourire aux dents bien blanches, alors qu'il allumait une cigarette. Le briquet posé négligemment sur la table, il passa la main dans ses cheveux brossés en arrière pour les remettre en place, pendant qu'une serveuse lui apportait une deuxième boisson. Il la gratifia d'une tape sur les fesses pour la remercier, ce qui lui valut un regard noir par la jeune femme.

Clive détestait ce genre d'individu. Malheureusement, son métier de mercenaire le mettait souvent face à ce genre d'énergumène. Depuis quelques années, il traitait avec les pires espèces de la galaxie, si bien qu'il avait pris l'habitude de porter son pistolet électromagnétique dans son étui. Planqué sous sa veste noire, le jeune homme d'une vingtaine d'années était prêt à lui trouer la tête au moindre signe suspect.

Sur la tablette intégrée dans la table, le prix de leur consommation augmenta naturellement après la nouvelle chope de Karos. Hors de question de payer pour cet imbécile. S'il voulait se miner ce soir, ce ne serait pas à Clive d'y contribuer.

— Tu ne bois rien ? s'étonna son interlocuteur de sa voix rauque.

Clive le dévisageait de ses pupilles azur. Que manigançait cet homme ? Qu'allait-il lui proposer comme mission ?

— Si on en venait plutôt à nos affaires, décréta le mercenaire.

Karos claqua de la langue.

— Je vois... Tu es directe ! J'aime ça, dit-il en le pointant du doigt.

Sa bière engloutit comme s'il mourait de soif, il joignit les mains sur la table et un sourire machiavélique s'étira sur son visage carré.

—J'ai un boulot, et je cherche le meilleur.

Un argument habituel que Clive entendait souvent. Mais pourquoi diable les malfrats entamaient leur requête en flattant l'égo des mercenaires ? C'était minable et puéril. Mais qu'importe, Clive décida de lui prêter une oreille attentive. Après tout, il avait besoin d'argent pour les prochains mois.

— Laisse tomber ta flatterie de merde, gronda Clive. Quel est le boulot ?

Karos n'appréciait pas son ton. Une mine sombre traduisait sa colère, mais il prit sur lui et après un long soupir, il se décida à répondre.

— Escorter une prisonnière jusqu'à Aor IV. Il faut la livrer à Thésus De Ville, un prêtre de Saint Kylvea. Rien d'autre.

Il laissa un silence s'installer pour voir l'effet de sa demande. Pour l'instant, Clive attendait surtout le paiement pour une tâche aussi simple. Ne voyant aucune réaction, Karos continua.

— Cent mille crédits pour la mission. Tu prends ?

Clive essaya de ne pas paraître surpris, mais la somme le fit tiquer. Avec ça, plus question de faire la moindre mission pendant une année entière, il pouvait vivre tranquillement. D'un air suspicieux, il chercha à déceler les mensonges ou les oublies délibérés de son employeur, mais ce dernier restait impassible.

Au pire, que risquait-il à escorter quelqu'un jusqu'à un enfoiré de Saint Kylvea ? Cette oligarchie qui ne jurait que par une religion stupide. Croire en un dieu qui fournissait des énergies magiques semblait idiot, mais personne ne comprenait comment elles arrivaient dans l'univers. Clive n'allait, de toute manière, pas se laisser corrompre par les prêcheurs. Une fois livrée la prisonnière, il partirait rapidement pour empocher son argent.

— Je prends, décréta-t-il. Quand est-ce que je suis livré ?

Karos sourit et s'affala dans sa chaise.

— Dans une heure. Retourne à ton vaisseau, j'arrive avec la marchandise.

Clive hocha la tête et se leva. Sous les projecteurs bleus, il quitta la table sans demander son reste. Karos, lui, continuait de fumer et de boire sa bière, tandis qu'il applaudissait la danseuse de loin. Une fois passé les portes, Clive traversa les ruelles sombres de la station spatiale de Varnita. Un point relai galactique pour tous ceux qui désiraient se ravitailler en nourriture, armes, combustibles...

Les passants allaient et venaient à travers les couloirs froids et sombres. Aucun soldat de la Fédération Galactique ne trainait dans les parages, ce qui en faisait l'endroit idéal pour accepter des contrats. Clive préférait se dissimuler dans l'ombre, à l'abri des regards indiscrets. Après plusieurs minutes de marche, il déboula dans la place centrale. Elle prenait la forme d'un dôme gigantesque dont les vitres permettaient d'observer l'océan d'étoile.

Un brouhaha s'élevait dans cette vaste pièce. Clive prenait ses distances avec tous les clients venus pour renflouer leur vaisseau. Les nombreuses boutiques proposaient tout ce qu'il fallait aux équipages pour récupérer des provisions. Nourriture, vêtement, matériel, armes... Un véritable centre commercial galactique.

Le hangar à vaisseau se trouvait non loin d'ici. Il suffisait de prendre l'ascenseur, puis à l'étage, de passer un long boyau de couloir jusqu'à la porte de son vaisseau amarrée. Il appuya sur le bouton d'ouverture du sas, puis s'aventura dans la pièce de décompression. Inutile en cet instant, Clive passa la prochaine porte et entra dans son bâtiment. Il s'installa dans un des canapés de son salon. Il posa les pieds sur la table où trainaient les repas rapides de ces derniers jours, et s'enfonça dans le tissu confortable. Ses yeux se posèrent sur les placards vident en face lui. Aucun bibelot ne lui permettait de revoir d'ancien souvenir, et seuls le noir du métal et la lumière blanche des néons dans les coins des murs lui offraient un moment d'apaisement.

Il récupéra sa tablette sous les déchets de la veille et l'alluma grâce à son empreinte. Il scruta les diverses informations sur le réseau de la Fédération. Il écouta les journalistes déblatérer les histoires d'une drogue qui continuait de proliférer dans la galaxie. La Fédération faisait tout ce qu'elle pouvait pour l'arrêter, mais elle semblait complètement dépassée par les évènements.

Las de la politique inintéressante, Clive chercha un film sur les chaines publiques. Toujours la même rengaine. De l'action à gogo, avec un homme qui sauvait le monde tout seul, comme si cela était possible. Des histoires d'amour niaises dont il ne croyait même plus. Le monde n'était qu'une merde enrobée d'une autre couche de saloperie. Rien n'était aussi beau que les immondices racontées dans leurs histoires à l'eau de rose. Il soupira puis éteignit sa tablette. Il n'avait plus qu'à attendre en grignotant les gâteaux secs qu'il lui restait.

La sonnerie de son sas retentit. Pile à l'heure. Clive se releva et l'ouvrit sur Karos et une bande de soldats enveloppés intégralement d'armures noires en Nerarium, le métal le plus abondant dans la galaxie, et l'un des plus solides. Karos tenait une jeune femme vêtue d'une combinaison intégrale, mais impossible de la dévisager. Un masque recouvrait sa tête, l'empêchant de voir et de parler. Pire encore, ses bras étaient attachés dans son dos et elle avait le droit à plusieurs chaines autour de ses jambes.

— Voilà le paquet, sourit Karos. Tu as une cellule où l'attacher ?

Clive arqua un sourcil. Elle ne risquait déjà pas de fuir, alors pourquoi en faire autant ? Était-elle si dangereuse ? Mais cela n'était pas son affaire. Il l'invita à entrer et le guida à travers le salon, puis à la prochaine porte à gauche dans le couloir. Ils enfermèrent la prisonnière dans l'une des deux prisons, prenant soin de consolider ses attaches en la fixant au crochet prévu à cet effet. Étrangement, elle ne se débattait pas. Seuls quelques cris étouffés émanaient de son casque lorsque les soldats la brutalisaient un peu trop.

Karos tendit la clé magnétique à Clive.

— Ne la libère sous aucun prétexte. Tu la livres attachée. C'est clair ?

Clive soupira. Il ne comprenait rien à toutes ces simagrées. Il opina du chef en récupérant la carte et la fourra dans la poche de son pantalon. Karos quitta le vaisseau, non sans faire des commentaires sur le manque de décoration et de personnalisation des lieux. Clive ne répondit pas, hâte d'en finir. Une fois devant le sas de sortie, Clive le héla.

— Je suis payé quand ? demanda-t-il.

Karos ricana.

— Dès que c'est fait. Thésus m'enverra un message, t'inquiète.

— Je ne m'inquiète pas. Si je ne suis pas payé, je te retrouve et je te fais la peau, signala Clive.

La menace pesa au-dessus de la tête de Karos. Ils se jaugèrent un instant, puis son employeur se mit à rire. Il applaudit le mercenaire et le gratifia d'un levé de pouce. Il quitta les lieux avec sa ribambelle de soldats. Clive rejoignit le cockpit et s'installa dans son siège de pilote, en plein centre. Il pianota sur les commandes et activa les moteurs. Il détacha les amarres et s'éloigna de la station spatiale pour accélérer et quitter la zone.

Le vaisseau vola à travers cet océan d'étoiles. Il entra les coordonnées dans l'ordinateur, puis il enclencha le pilotage automatique jusqu'à être à portée du système d'Aor. Situé dans le secteur de Saint Kylvea, Clive espérait ne pas y croiser de croiseur interstellaire en patrouille, surtout avec une prisonnière dans cet état.

Il soupira. Ses doigts tapotèrent le métal de la console, les sourcils froncés. Il aurait aimé savoir ce qu'avait fait cette pauvre femme pour se retrouver dans cette situation. Mais dans son boulot, il savait très bien qu'il ne devait pas poser de question. C'était ce qu'il y avait de mieux pour sa survie.

Clive ne put néanmoins s'en empêcher. De retour dans les prisons, il scruta à travers l'écran sur la droite de la porte la jeune femme. Sa respiration haletante soulevait sa poitrine, sans pour autant essayer de se libérer de ses entraves, comme si elle acceptait sa condition. C'était incompréhensible. Une hésitation lui perça l'esprit. Celle d'ouvrir cette porte et de la questionner. Après tout, il pouvait la débarrasser de ce masque pour lui parler. Sa main s'approcha du capteur, puis il se ravisa. Ne jamais transgresser les règles, voilà la phrase qui l'arrêta dans son mouvement. S'il en était arrivé là, ce n'était pas avec une curiosité mal placée.

Il s'éloigna de nouveau et rejoignit sa chambre, situé juste avant le cockpit. Il s'allongea dans son lit, sachant que le voyage allait durer plusieurs heures. Tout comme son salon, sa chambre ne possédait aucun cadre photo et sa penderie était quasiment vide. Néanmoins, dans un renfoncement, Clive gardait un œil sur tout son équipement : pistolet électromagnétique, phaser laser, mitraillette, grenades, tout ce qu'il fallait pour amorcer une guerre à lui tout seul.

Il ferma les yeux et pensa à la récompense de cent mille crédits qui l'attendait. Qu'allait-il faire avec autant d'argent ? Il pourrait s'offrir des vacances pendant une année entière ! Il pourrait aussi économiser pour remplacer son vaisseau par un plus performant, une nouvelle armure de Nerarium et des armes plus sophistiquées.

Il ouvrit les paupières et sortit la carte magnétique de sa poche. Pourquoi avait-il l'obsession de vouloir délivrer cette personne afin d'en savoir plus ? Peut-être parce qu'il n'aimait pas la traite d'esclave, quel qu'il soit. Méritait-elle vraiment son sort ? D'habitude, Clive s'occupait plutôt de transporter des marchandises illégales d'un point A à un point B, mais jamais de personne. Il serra l'objet dans sa main, honteux d'avoir dérogé à ses propres règles, mais l'appât du gain l'avait conquis.

Clive se redressa et observa sa chambre d'un regard vide. Finalement, il aurait dû accepter l'assassinat proposé par un inconnu deux jours auparavant. Ce n'était certes que par un message, mais au moins, comme il s'agissait d'abattre un enfoiré de dealeur, cela aurait été bien plus moral que ça. D'un coup, il se détestait. Il secoua la tête et descendit de son lit pour retourner scruter les étoiles dans le cockpit, alors que son vaisseau usait de la vitesse lumière pour se rendre au lieu de rendez-vous.

Pour s'occuper, il regarda une série télé qu'il aimait bien. De l'horreur, du thriller psychologique, morbide et sanglant, tout ce qui lui plaisait. Puis finalement, la voix robotique du vaisseau annonça l'arrivée dans le système d'Aor. Il reprit les commandes, alors que la fenêtre d'hyperespace se refermait.

Cinq planètes gravitaient autour d'une naine rouge. Aor IV en était la quatrième, et la seule dont la distance permettait d'abriter la vie. Clive guida le vaisseau vers cette sphère envahie de montagnes et de roches. Après avoir activé le scanner, l'image d'une grande ville apparut sur un écran holographique. Sa destination. Pas question d'y atterrir, il préféra se rendre un peu plus loin quitte à se déplacer en véhicule ou à pied.

Le vaisseau commença sa descente dans l'atmosphère. L'appareil vibrait avec force, tandis que le bruit du métal se tordre interpella Clive. Rien d'inquiétant grâce aux boucliers qu'il possédait, mais cela restait surprenant d'entendre le vaisseau hurler de douleur de cette manière. Une fois percés les nuages, le mercenaire survola d'immenses montagnes grises. La surface de la planète en était pleine, alors qu'une eau turquoise serpentait entre les monts pour s'y déverser dans de vastes lacs.

Une fois arrivé à destination, Clive atterrit dans une clairière suffisamment plate, puis arrêta les moteurs. Avant de faire quoi que ce soit, il retourna dans sa chambre pour faire le plein d'arme et de munition. Il prit quelques grenades qu'il accrocha à sa ceinture, son pistolet, son phaser laser et il se rendit de nouveau dans la prison pour libérer la jeune femme. Il détacha ses nouvelles entraves la reliant au mur puis l'obligea à se lever. Elle essaya de lui parler, mais elle semblait avoir quelque chose dans la bouche qui l'empêchait d'articuler. Clive aurait aimé s'excuser, mais ces mots n'auraient aucun sens dans un tel moment. Aussi, il poussa la jeune femme à marcher jusqu'au hangar, situé au fond du vaisseau.

Les néons s'allumèrent automatiquement quand ils entrèrent à l'intérieur. Leur lumière blanche dévoila un tout terrain prévu pour les planètes à la circulation compliquée, et une moto noire de jais. Il posa la prisonnière sur le siège passager de la voiture, puis s'installa à son tour. Après la pression d'un bouton sur le tableau de bord, les portes du hangar s'ouvrirent en même temps que les hurlements de la sirène. La prisonnière sursauta face au bruit aigu.

— Tout va bien, dit-il à mi-voix. Ce n'est que des portes qui s'ouvrent.

Les battants se déployèrent vers l'extérieur dans un grondement mécanique, puis s'arrêtèrent une fois au sol. Clive alluma les moteurs et s'en servit de passerelle pour se rendre jusqu'à la ville. Sa mission était presque terminée.


Texte publié par Seiki, 23 septembre 2025
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