AVERTISSEMENT : Destiné à un public averti.

Je me suis… comme promis… mais ça n’arrête pas de saigner.

Il le faut bien.

Je ne pleure pas sa perte.

J’espère que vous le remplacerez convenablement,

J’espère que vous me direz si je me branle avec suffisamment d’élégance.

Comme ça, c’est bien ?

Ni frère,

Ni sœur,

Ni amant,

Ni collègue…

J’aime beaucoup le cinéma au point d’y aller tous les jours avec les enfants.

Et vous ?

J’aime beaucoup la guitare au point de l’avoir cassée.

Et vous ?

J’aime beaucoup mon visage au point de ne jamais voir mon reflet.

Et vous ?

J’aime beaucoup les hommes au point de vouloir en être un.

Et vous ?

J’aime beaucoup les femmes au point d’avoir besoin de les voir sous tous leurs angles, en cachette.

Et vous ?

Je hais la poésie.

Je sais pas si nous sommes assez intimes pour que je puisse vous le demander…

Bon aller…

Je me lance…

Vous aussi, ce qui est censé vous rendre heureux, ne fait que vous rendre plus malheureux ?

Mes larmes… mes gouttes de sang…

Je pensais que la lumière au bout du tunnel me mènerait à lui…

Ce sourire, que j’ai perdu…à travers tous ces sourires de jouissance…

Ni frère,

Ni sœur,

Ni amant,

Ni collègue…

Oh, si je pouvais encore lui poser une nouvelle question.

Juste une !

Laissez-moi, je vous en supplie !

Ce n’était qu’un mur, un écran blanc, ou noir pour certains…

Mais,

Il était là…

Ni frère,

Ni sœur,

Ni amant,

Ni collègue…

Il n’y avait pas besoin de tourner autour du pot,

C’était un ami, qui était toujours là pour moi, qui ne me jugeait pas…

Je me suis retenu si longtemps pour la toucher…

Ni frère,

Ni sœur,

Ni amant,

Ni collègue…

Certes, il n’existait pas,

Mais, je n’existe plus.

Aidez-moi,

Jugez-moi,

Condamnez-moi,

Punissez-moi.

Ce n’est pas lui le coupable, alors prenez moi !

Donnez moi une dose supplémentaire !

Je veux vibrer de tout mon corps !

Sortir de ce cercueil charnu !

Ni frère,

Ni sœur,

Ni amant,

Ni collègue…

Je ne me laisserai pas faire, comme ils ont toujours dit, je suis exigeant.

Je ne peux pas vous prendre par la main,

Elle est occupée à me branler,

La branler…

Ils lui ont mis une sacrée branlée.

Je n’en vaux pas la peine.

Ni frère,

Ni sœur,

Ni amant,

Ni collègue…

Alors…

Pourquoi es-tu venu ?

Pourquoi ?

J’ai besoin de savoir !

Il n’y a rien, je te le dis depuis le début, mais tu es toujours là…

Tu m’énerve !

Je me tue à te le dire, dégage !

Va lire autre chose !

Ni frère,

Ni sœur,

Ni amant,

Ni collègue…

Je le veux lui…

Toi aussi, tu partiras, dans seulement quelques lignes.

Comme tu l’as toujours fait.

Je redeviendrai poussière,

Tu resteras une page blanche.

Je garderai toujours…

Tout toi,

Où tu sois,

Que…

Impossible…

…

Toi…

…et Moi.