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Lazarus

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tome 1, Chapitre 3 tome 1, Chapitre 3

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« Nous sommes si proches du but que nous nous sommes fixĂ©. L’Ankh n’est pas un problème, mais nos dernières dĂ©couvertes rĂ©vèlent qu’elle n’est pas capable de rĂ©ellement ressusciter son hĂ´te. Au-delĂ  de difficultĂ©s proprement mĂ©dicales et d’une hypothèse d’incompatibilitĂ© biologique du sujet se dĂ©gage une sorte de problĂ©matique philosophique… Avons-nous vĂ©ritablement le droit de ramener la chair ? Pouvons-nous concevoir d’utiliser un tel pouvoir en Ă©ludant qu’à plus ou moins lointaine Ă©chĂ©ance un homme dĂ©cidera d’user de l’objet comme une source de profit personnel ?

Il nous faut penser Ă  l’avenir et ce qu’un tel pouvoir permettrait de faire dans les mains des Assassins... »

1er mars 2015, Rapport audio #61, Professeur Daniel Thomas.

Notes du projet Lazare, Abstergo, tous droits réservés.

Le bruit le tira de ses songes, sombres instants de repos. La boite lui avait fait perdre toute notion du temps, tous repères dans l’espace. Il n’y avait que ces fractions de passé et d’avenir fantasmées.

Numéro 16 le lui avait maintes fois répété, il ne pourrait pas sortir indemne de cette guerre pour laquelle il n’était rien de plus qu’un pion remplaçable sur le grand échiquier d’une bataille millénaire. Les hommes contre d’autres hommes.

Un dilemme infini et une balance dont l’équilibre Ă©tait aussi fragile qu’un fil de soie tendu entre deux masses. Parfois, le flot de ses pensĂ©es s’évanouissait et laissait place Ă  une amertume peu commune qu’il ne parvenait pas Ă  apprĂ©hender ; la mort l’avait frappĂ©, il s’était sacrifiĂ© pour empĂŞcher la Terre de disparaĂ®tre…

Exister, alors qu’il avait senti son corps s’embraser au contact de la stèle de Junon pouvait-il être réel ? A chacune de ses pensées, un frisson parcourait ses membres, désagréable manifestation d’un souvenir douloureux.

« ĂŠtes-vous Ă©veillĂ© ? »

Il ne pouvait pas rĂ©pondre, l’esprit trop embrumĂ© ; il avait l’impression que son corps flottait, son visage affleurant Ă  la surface d’une eau parfaitement immobile et lisse.

« Quoi qu’il arrive, ne vous retournez pas, suivez mes instructions et tout ira bien. Je vous le promets. »

Sa voix féminine était douce, rassurante. Son cœur était apaisé.

-.A.-

Alentours de Bruxelles, Belgique – 14 mai 1940

L’ombre de la garnison planait encore sur les paysages accidentĂ©s ; les abords de la ville Ă©taient intacts, mais ils avaient prĂ©fĂ©rĂ© laisser le camion dans la campagne. Si progresser Ă  pied Ă©tait un effort de plus, rester invisible Ă©tait une prioritĂ© absolue depuis qu’ils avaient dĂ©passĂ© les lignes ennemies.

Les faubourgs étaient déserts, seuls quelques militaires allemands regroupés en escouades patrouillaient et battaient le pavé de leur marche rythmée et sonore. Il se murmurait çà et là que le Führer n’était pas loin, au cœur même de la ville où se préparait un défilé militaire de la marche de l’Allemagne sur ses ennemis.

L’arrogance de cet homme était ce qui avait le plus frappé Ryan lorsqu’il avait entendu les récits du front : parader ainsi dans les rues encore marquées par le passage de ses armées était un moyen pour le Reich d’asseoir sa domination sans laisser aux peuples des terres annexées le temps de reprendre leur souffle et d’organiser une quelconque tentative de représailles.

Chaque habitation avait été fouillée, l’arsenal militaire confisqué et les papiers de tous les citoyens de la ville avaient été contrôlés. D’aucuns racontaient même que l’on triait les personnes selon leur religion, la couleur de leur peau.

L’idée le révulsa et il prit une profonde inspiration pour calmer les caprices de son corps fatigué. Les jours de cavales au travers de la campagne Française et Belge l’avaient épuisé et son mentor.

« Comment ĂŞtre sĂ»r que nos informations sont toujours valables ? »

Le MaĂ®tre-Assassin eut un regard convenu pour son apprenti avant de l’inviter Ă  quitter la cachette inconfortable dans laquelle ils se trouvaient ; la dernière patrouille militaire venait de disparaĂ®tre Ă  un carrefour en retrait de leur position puis il lui expliqua tandis qu’ils marchaient en direction du centre-ville :

« Nous avons rendez-vous avec l’un de nos frères, patience. »

Le moteur d’un blindé Maultier ronronna plus loin, derrière eux et ils se faufilèrent dans une ruelle étroite entre deux maisons de briques rouges. Là, ils attendirent calmement que les Allemands se soient assez retirés de leur position pour poursuivre leur périple.

« Combien de temps avons-nous ?

— Il repartira pour l’Allemagne vendredi.

— Nous avons trois jours.

— Deux. »

Trouver des armes et rejoindre le centre prendrait sans doute le reste de la journée. Se terrer dans un coin et étudier les plans préparés par leur compagnon, une de plus.

Les minutes filaient, mais lorsqu’ils parvinrent enfin aux abords du cœur de la ville, ils s’engouffrèrent dans les égouts de la cité pour échapper aux patrouilles plus nombreuses et vigilantes dans les quartiers occupés. La nuit tomba rapidement et bientôt ils accédèrent à la porte dérobée menant à la cachette des Assassins.

Le bois vieilli portait la gravure de leur emblème et l’odeur cuivreuse provenant des interstices naturels du vois n’augurait pas la meilleure découverte. Walter était hésitant, son regard avait changé se débarrassant de la confiance pour s’enquérir d’une appréhension nouvelle.

Après quelques secondes qui parurent s’éterniser, il posa son gant avec crainte sur la porte dérobée et la poussa fermement, sans faillir.

Le parfum de la puanteur retourna l’estomac vide de Ryan ; il porta une main hĂ©sitante en guise de masque sur son nez et sa bouche.

Les la pĂ©nombre dominait le rĂ©duit saccagĂ© faiblement Ă©clairĂ© par une lampe Ă  pĂ©trole vacillante ; le jeu d’ombre et de lumière animait les corps amoncelĂ©s Ă  mĂŞme le sol sur un plancher bruni par le sang et mouchetĂ© de dĂ©bris.

À première vue, Walter ne pouvait dire combien de victimes avait faites la garnison responsable du massacre tant les membres éparpillés étaient indiscernables.

La bile se fraya un chemin dans son Ĺ“sophage et il ne put rĂ©primer plus longtemps le dĂ©goĂ»t qui animait ses pensĂ©es ; appuyĂ© contre le mur, le visage tournĂ© vers le sol il ferma les yeux en espĂ©rant que cette photographie mĂ©morielle se dissipe et que son bref souvenir s’évanouisse.

Ryan qui contenait ses sentiments et sa rage posa une main amicale sur l’épaule.

« Ne restons pas là… Il n’y a plus rien Ă  faire pour eux. »

Le mentor avait cédé la place à son apprenti, l’espace d’un court moment où ses sentiments avaient pris le pas sur la raison. Il respira profondément et jura vengeance devant le tombeau de ses frères. Ryan tira sur la planche de bois, refermant l’accès secret à la base locale des Assassins.

Alentours de Bruxelles, Belgique – 16 mai 1940

Se cachant dans un bâtiment bombardé par l’armée victorieuse, Ryan et Walter avaient pris plus de temps que nécessaire pour se préparer à livrer leur dernière bataille. Sans personne pour les assister, il était peu probable qu’ils reviennent sains et saufs de l’enfer dans lequel ils s’apprêtaient à pénétrer.

Ă€ la nuit tombĂ©e, le bâtiment Ă©tait une forteresse gardĂ©e par des patrouilles rĂ©gulières de la SS ; si la nouvelle n’était pas particulièrement rĂ©jouissante, cela signifiait clairement que leur cible n’avait pas quittĂ© la ville.

« Les plans mentionnaient une entrĂ©e de service sur le flanc est, une autre au Nord.

— Nous passerons par les toits, trancha Walter.

— Les gardes sont partout, rétorqua Ryan, l’appréhension dans la voix.

— Je sais. »

Selon toute vraisemblance, Walter était dominé par la colère, la vengeance prenait le pas sur la raison et la réussite de leur mission.

En arpentant les charpentes alentour à la recherche du meilleur point d’accès, les deux assassins avaient repéré la ronde des gardes sur les balcons dégagés de l’ancien bâtiment administratif. S’élevant sur trois étages l’édifice était flanqué de hautes fenêtres que de lourds rideaux avaient obturées.

« Ici… » fit le mentor.

Le bras tendu désignait l’avancée d’une lucarne ou un soldat armé d’un fusil paraissait s’assoupir. Le regard dissimulé dans l’ombre de son casque, il serait passé inaperçu pour la très grande majorité des gens, seulement trahi par les volutes de vapeur blanche s’échappant de l’ovale de son visage.

« Et une fois Ă  l’intĂ©rieur ? »

L’absence de rĂ©ponse de l’aĂ®nĂ© trahissait une approximation latente qui n’était pas dans ses habitudes ; Ryan prit un regard plus insistant et fronça les sourcils.

« Je ferais diversion, la chose devrait se trouver dans ses quartiers…

— Promets-moi que tu ne feras rien d’inconsidĂ©rĂ©. »

Un nouveau silence s’imposa entre les deux hommes tandis que la lueur d’une lampe éclairait le chemin de ronde d’une sentinelle en contrebas de leur position.

La configuration de l’architecture de ce quartier de Bruxelles ne pouvait pas leur permettre de rester Ă  l’abri sur les hauteurs ; pour atteindre leur but et pĂ©nĂ©trer dans la demeure, ils allaient devoir descendre Ă  dĂ©couvert et se faufiler jusqu’aux jardins.

Ils étaient perchés au quatrième étage d’un immeuble inhabité (comme le prévoyaient les consignes de sécurité de la garde rapprochée du führer), aucune lumière ne traversait les fenêtres des appartements déserts. Accroupi au sommet de l’arête du toit, Ryan était en appui sur le conduit de cheminée quand Walter plongea dans le vide, sans prévenir.

Le signe.

Le plus expĂ©rimentĂ© se rĂ©ceptionna silencieusement sur le pavĂ© après avoir ralenti sa chute en s’accrochant aux aspĂ©ritĂ©s des pierres de taille ; Ryan l’imita et vint s’abriter derrière une camionnette postĂ©e Ă  quelques mètres de son mentor.

Entre deux passages du soldat en patrouille dans la rue, ils réussirent à atteindre la grille enserrant les jardins de la propriété. Les hautes structures en fer forgé donnaient directement accès au parc arboré jouxtant le manoir où était censé se trouver l’artefact en question.

S’appuyant tour à tour sur les colonnes de pierre et les barreaux de métal, les assassins s’engouffrèrent dans la brèche abandonnée par des gardes trop présomptueux. Ils se laissèrent retomber sur le sol meuble, le bruit de la chute atténué par l’épaisse couche de végétation bordant les parterres de fleurs en désuétude.

Ryan observait les mouvements précis et furtifs de son mentor ; il ne parvenait pas à défaire son esprit de l’appréhension qui le hantait. Quelque chose lui échappait, une donnée imperceptible pour le commun des mortels, mais que tous ses sens lui hurlaient d’empêcher.

Un pas, puis un autre.

Et enfin, le moment opportun de l’ascension vers le balconnet gardé.

Avant de parvenir à rejoindre Walter, il avait entendu le corps retomber sur le sol, inanimé. Le visage parfaitement exposé aux rayons de la pleine lune était celui d’un jeune homme qui ne devait pas avoir plus de quinze ou seize ans. Sans vraiment s’en rendre compte, le portrait de leur ennemi s’était gravé dans sa mémoire, comme s’il avait subitement pris conscience que derrière les idéaux et les monstres se cachaient d’autres hommes.

L’enfant respirait encore, au moins Walter l’avait-il épargné.

La porte-fenêtre donnait sur un couloir aux boiseries parfaitement entretenues mouchetées de toiles et de gravures représentant la ville depuis ses origines. Ils entendirent les discussions des militaires chargés de la sécurité du führer s’approcher puis distinctement s’atténuer à mesure qu’ils s’éloignaient à nouveau.

« Ses quartiers sont à cet étage…

— Attends, les gardes ?

— Je vais m’en occuper, tu trouveras l’objet. »

Walter avait toujours le dernier mot ; sans véritablement s’en rendre compte, Ryan avait opina d’un bref mouvement de la tête et le mentor s’éclipsa.

-.A.-

« Les dommages que vous allez causer sont irrĂ©versibles ! s’emporta la jeune femme au-dessus de lui.

— Ne vous ai-je pas dĂ©jĂ  dit que vous ne m’étiez pas indispensable ? Alors, tenez-vous, ou je serai contraint de vous signaler Ă  la sĂ©curitĂ© et au Conseil ! »

Un spasme anima les jambes du captif ; ses yeux s’ouvrirent sous l’eau sans qu’il ne puisse le contrĂ´ler.

« Non, ne faites pas ça !

— Vous ne me laissez pas le choix. 17 est irremplaçable, pas vous.

— Non, arrĂŞtez ! Gardes ! GARDES ! » hurla le professeur brutalisĂ©.


Texte publié par Théâs, 3 juillet 2016
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