Pourquoi vous inscrire ?
La mélodie des bois

Warning: Undefined variable $data_id in /home/werewot/lc/histoires/pages/entete.php on line 42
icone Fiche icone Fils de discussion
Warning: Undefined variable $data_id in /home/werewot/lc/histoires/pages/entete.php on line 48
icone Lecture icone 7 commentaires 7

Warning: Undefined variable $data_id in /home/werewot/lc/histoires/page-principale.php on line 13

Warning: Undefined variable $age_membre in /home/werewot/lc/histoires/page-principale.php on line 16

Warning: Undefined variable $data_id in /home/werewot/lc/histoires/pages/lecture.php on line 11
«
»
Lecture

Warning: Undefined variable $data_id in /home/werewot/lc/histoires/pages/navigation.php on line 48

Warning: Undefined variable $data_id in /home/werewot/lc/histoires/pages/lecture.php on line 31

La mélodie des bois

© Rose P. Katell (tous droits réservés)

Le code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes de l’article L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Dès qu’il quitta son lieu de travail, fidèle Ă  ses habitudes, Alex prit la direction du bois. Nerveux, fatiguĂ©, sa progression parmi les ruelles lui procura l’effet d’une dĂ©livrance. Ses pas l’apaisaient, l’air frais le revigorait. Il se gorgea du calme qui l’envahissait ; rejoindre son havre de paix lui avait toujours permis d’oublier son boulot de standardiste et les tracas du quotidien.

Conscient que son état s’améliorerait encore une fois parvenu à sa destination, il sourit. Depuis son plus jeune âge, la proximité des arbres le ressourçait. Mieux : elle l’inspirait. Il avait besoin de se trouver en pleine nature pour composer de nouvelles chansons, qu’il irait ensuite jouer et interpréter les samedis soir dans le café en bas de sa rue.

Ses lèvres se rehaussèrent derechef. Un jour, il n’en doutait pas, il serait en mesure de vivre de sa musique. Ses proches avaient beau lui répéter qu’il s’agissait d’une illusion, il y croyait avec ferveur. Sa passion le constituait. Elle guidait chaque aspect de son existence. Les notes qu’il tirait de sa guitare avaient sublimé ses moments de joie, réconforté l’adolescent mal dans sa peau qu’il était naguère. Y renoncer reviendrait à se trahir.

Perdu dans ses réflexions, Alex atteignit l’orée du bois. Il s’engagea sur le chemin terreux tant de fois emprunté et gagna le bord d’un ruisseau. Le longeant sur quelques mètres, il finit par repérer le rocher où il adorait s’asseoir et s’y installa. Il inspira, s’imprégna de la quiétude environnante, puis sortit un carnet de son vieux sac à dos usé.

Enfin, il pouvait s’atteler à son vrai métier, celui qui occupait son cœur.

Un soupir de bien-être lui échappa. Personne ne le dérangerait ici. Il n’avait pas à se soucier du temps qui s’égrenait et se moquait que la nuit le surprenne. Il allait voyager loin, dans des endroits que seule son imagination connaissait.

Alex posa la pointe de son crayon sur le papier et crĂ©a. Sa muse Ă©tait de bonne humeur ; les mots s’enchaĂ®naient dans sa tĂŞte, ils coulaient sur sa feuille tels les gouttes de pluie sur la vitre d’une fenĂŞtre. TransportĂ©, les minutes filèrent sans qu’il le remarque, uniquement rythmĂ©es par le grattement enfiĂ©vrĂ© de sa mine.

Puis un chant le ramena dans le prĂ©sent. ÉtonnĂ©, il releva le menton et Ă©couta. Les poils de ses bras se hĂ©rissèrent. Un frisson d’extase le parcourut. Il n’avait jamais entendu une voix aussi pure et harmonieuse ! Ébahi, il se redressa. Son ĂŞtre n’aspirait qu’à courir vers la femme Ă  qui elle appartenait. Il fallait qu’il l’implore de continuer. Son cĹ“ur vibrait de plaisir.

Alex ferma les yeux et se laissa bercer ; il dĂ©couvrit des contrĂ©es plus belles que toutes celles visitĂ©es par le passĂ©. L’air fredonnĂ© possĂ©dait un pouvoir, il le pressentait. Il le rendait lĂ©ger et serein, comme protĂ©gĂ© des malheurs du monde. Mourir maintenant ne l’aurait pas dĂ©rangĂ©.

HĂ©las, la mĂ©lodie s’affaiblit. Elle s’éloignait !

AffolĂ©, les sens en alerte, Alex releva ses paupières. Perdre la trace de cet Ă©trange bonheur lui Ă©tait intolĂ©rable. Il devinait qu’aucune ballade ne lui offrirait une joie similaire. DĂ©laissant son matĂ©riel, il courut au milieu des feuillus. Il Ă©tait impĂ©ratif qu’il dĂ©couvre l’identitĂ© de la cantatrice. Le reste n’avait pas d’importance !

Il se dĂ©plaça au hasard, portĂ© par l’espoir de rencontrer l’inconnue. S’il ne rĂ©ussissait pas Ă  la rattraper, elle hanterait ses nuits, il s’agissait d’une certitude. Nul ĂŞtre ne lui avait fait un tel effet auparavant. Dire qu’il ne l’avait mĂŞme pas aperçue !

Je dois la retrouver, pensa-t-il tandis qu’il se concentrait sur la direction à prendre.

Envoûté, Alex suivait son instinct autant que le timbre enchanteur. Dès qu’il avait l’impression de se rapprocher de son but, il lui échappait. Il n’y avait pas la moindre logique au trajet de la chanteuse et son sens de l’orientation ne l’aidait pas. Néanmoins, il refusa d’abandonner, et au bout d’un instant, il perçut plus nettement la douce complainte.

Alex retint un cri de joie. Presque euphorique, il fonça dans sa direction.

Elle est proche, très proche !

Ses chaussures foulèrent l’herbe d’une clairière. Il se figea. Cette partie des bois lui Ă©tait Ă©trangère. Dans une seconde de luciditĂ©, il rĂ©alisa qu’il ne serait pas capable de revenir sur ses pas. Il s’était perdu. L’angoisse l’étreignit, mais de nouveaux accords la balayèrent. L’être qu’il cherchait se dissimulait-il de l’autre cĂ´tĂ© de la trouĂ©e ? Il l’espĂ©ra.

Alex avança. Il eut Ă  peine effectuĂ© trois enjambĂ©es que toute magie cessa ! Le calme l’enveloppa et sa prĂ©sence l’attrista ; un souvenir de bĂ©atitude douloureux flottait dans son sillage.

Il avait échoué…

Un Ă©tau compressa sa poitrine. Déçu par l’arrĂŞt de la musique, il demeura immobile, les bras ballants le long du corps. Qu’allait-il faire dĂ©sormais ?

Deux mains jaillirent soudain de derrière sa nuque et se posèrent sur ses yeux. IncrĂ©dule, il n’osa bouger. Était-ce elle ?

— Qui es-tu pour pister une fĂ©e et entrer dans son repaire ?

Les hĂ©sitations d’Alex s’envolèrent. Il aurait reconnu son ton entre mille ! Il frĂ©mit. Avait-elle bel et bien prononcĂ© le mot « fĂ©e » ? Avait-il rĂ©ellement affaire Ă  une bonne dame ? Sa raison lui hurlait qu’une telle chose Ă©tait impossible. Cependant, son cĹ“ur ne le trompait pas. Seule une crĂ©ature surnaturelle Ă©tait en mesure de produire la mĂ©lodie qui l’avait sĂ©duit.

Ému, il balbutia :

— Alex. Je… je m’appelle Alex.

— Pourquoi es-tu lĂ  ?

— Je désirais vous écouter, avoua-t-il.

Aucune menace n’émanait de son interlocutrice, mais l’homme percevait sa méfiance. Il souhaita que son honnêteté la rassure.

— Tu parles de ma chanson ? s’étonna-t-elle.

Il confirma.

— Elle est magnifique.

La cantatrice ne répondit pas. Sans les paumes qui le maintenaient aveugle, il aurait imaginé qu’elle s’était envolée. Il se demandait si elle escomptait une quelconque réaction de sa part lorsqu’elle murmura :

— Pour l’entendre, il faut avoir un cœur noble et sincère. Tu es un humain spécial, Alex.

Son intonation le laissa interdit. Son nom Ă©tait si beau quand elle le prononçait !

— Aimerais-tu que je chante pour toi ? enchaĂ®na-t-elle.

Alex n’hésita pas.

— Oui.

Sans se l’expliquer, il sut que sa réponse lui arracha un sourire.

— Voici ma condition : ne cherche pas Ă  m’apercevoir. Sinon tu deviendras mon prisonnier et je t’emmènerai dans mon royaume. Suis-je assez claire ?

Il hocha la tĂŞte et ferma les paupières, ses cils frĂ´lant sa peau. Satisfaite, la fĂ©e le relâcha et reprit lĂ  oĂą elle s’était interrompue plus tĂ´t. Alex recouvra aussitĂ´t l’allĂ©gresse qui l’avait poussĂ© Ă  traverser les bois. Il se surprit Ă  virevolter et s’en Ă©tonna. Il ne dansait d’ordinaire jamais ! Aujourd’hui pourtant, il ne se contrĂ´lait pas.

Son ouïe lui apprit que la divine apparition se déplaçait à ses côtés. Il devina qu’elle valsait également, qu’elle vivait sa musique. Il ne pensa plus à rien et tournoya avec entrain. Avant qu’il n’ait l’occasion de saisir ce qui lui arrivait, l’invisible interprète se retrouva dans ses bras.

Son contact l’électrisa. Une agrĂ©able odeur de fleurs et de miel se dĂ©gageait d’elle. Il posa une main sur sa taille et la guida. Elle Ă©tait chĂ©tive. Elle semblait si fragile, si douce ! Il lutta afin de ne pas trahir son serment. Il avait tant envie de l’observer ! Mais il n’ignorait pas que cela signifierait interrompre le moment qu’ils partageaient et il s’y refusait.

Alex se concentra sur ses mouvements, remercia le ciel de la chance qui était sienne. Il se sentait si léger qu’il aurait juré que ses pieds ne touchaient plus le sol. Le besoin de dévisager sa partenaire était fort. Il comprit qu’il devait mettre fin à leur complicité s’il voulait ne pas craquer. Hélas, il en fut incapable. Son être en réclamait davantage.

Il combattit en vain ; il pressentait qu’il ne parviendrait plus à se contenter son quotidien, si fade et monotone, qu’il ne réussirait pas à vivre sans elle.

Alex ouvrit les yeux.

Nul humain ne le revit. Néanmoins, les promeneurs racontent que dans ces bois, il est fréquent d’entendre deux voix chanter leur bonheur…


Texte publié par Rose P. Katell, 23 janvier 2016
© tous droits réservés.
«
»
Lecture

Warning: Undefined variable $data_id in /home/werewot/lc/histoires/pages/navigation.php on line 48
LeConteur.fr Qui sommes-nous ? Nous contacter Statistiques
Découvrir
Romans & nouvelles
Fanfictions & oneshot
Poèmes
Foire aux questions
Présentation & Mentions légales
Conditions Générales d'Utilisation
Partenaires
Nous contacter
Espace professionnels
Un bug à signaler ?
3335 histoires publiées
1460 membres inscrits
Notre membre le plus récent est Edelweiss44
LeConteur.fr 2013-2025 © Tous droits réservés